Titre : Clocks
Auteur :
lilyshinkuThème : La première fois
Fic n°6
Fandom : Asura Cryin'
Personnages/Couple : Reishiro/Shuri
Rating : K+
Disclaimer : Les personnages et l’univers appartiennent à Gakuto Mikumo.
Résumé : Il aurait voulu que le temps s’arrête.
Le monde était sauvé.
Depuis exactement cinq ans, jour pour jour, le monde était sauvé de la destruction. Et comme il avait aidé à ce sauvetage, il buvait. Plus que raison. Pour oublier. Oublier que dans l’affaire, il avait perdu une cousine. Oublier ce stigmate sur sa main qui le lui rappelait chaque jour. Oublier que sa colocataire était dans un état proche du sien et ne faisait plus attention à son environnement.
Lui, il s’appelait Reishiro Saeki. Etudiant en troisième année à l’Université de Tokyo. Désirant devenir médecin. Pour sauver le plus de gens possible. Après ce qu’il avait vécu, il voulait sauver des gens, voir la vie dans leurs yeux. Même si pour le moment, il noyait la sienne dans l’alcool dans l’espoir que sa journée se finisse.
Comme chaque année, il avait été amené en boite par ses amis, arguant qu’il fallait célébrer cette date. Ils avaient sauvé le monde, ils méritaient de célébrer cela. Mais lui ne se réjouissait pas. Cette date signifiait pour lui qu’il devrait passer le restant de ses jours sans sa cousine qu’il avait menée à la mort. Et il buvait pour oublier cela.
A ses côtés, sa colocataire n’était pas mieux. Shuri Kurosaki avait elle aussi participé au sauvetage du monde. Et elle avait perdu sa jumelle en cours de route. Son histoire était compliquée, tellement que parfois, Reishiro s’y perdait. Yukari (ou bien était-ce Shuri ?) était morte tandis que Yo, sa partenaire était encore en vie. Shuri (ou bien était-ce Yukari ?) n’avait alors plus souhaité voir Yo. Yo, cette femme que Shuri avait tant aimé avant le drame. L’aimait-elle encore ?
Plus il y réfléchissait, plus il s’embrouillait. Fidèle à sa demande, Yo n’avait plus tenté d’entrer en contact avec Shuri. Et cette dernière semblait assez indifférente à ce changement. Après tout, elle avait toujours eu des contacts avec Yo, Yukari les rapprochant et les éloignant en même temps.
Reishiro regarda son verre presque vide et se demanda encore comment Shuri était devenue sa colocataire. Ce n’était pas comme si ils étaient les meilleurs amis du monde, ils avaient fait parti de conseils d’étudiants différents, accroissant leur rivalité. Et malgré tout, ils étaient colocataires depuis maintenant trois ans. Depuis qu’ils étaient à l’université en fait. Tout cela parce qu’ils étudiaient à la même université, même s’ils n’étaient pas dans la même filière. Mais comme dirait Misao, « survivre à une fin du monde, ça rapproche énormément ! ».
Mais la colocation avec Shuri n’était pas de tout repos. Elle était désordonnée au possible, laissait trainer ses affaires (vêtements, armes, matériel scolaire) partout et n’avait pas la moindre idée d’où l’aspirateur était rangé. Et pour un maniaque de la propreté comme Reishiro, cela posait un énorme problème. Et pour couronner le tout, elle n’était jamais à l’heure ! Rien que pour rejoindre leurs amis ce soir, elle avait bien pris une demi heure de retard ! Tout cela pendant que Reishiro fulminait sur le canapé de leur salon à la voir faire des allers retours entre sa chambre et la salle de bain…
Quelle idée d’habiter avec une fille ! Pensa-t-il avant de vider d’un trait son verre.
« Un double whisky s’il vous plait ! » Commanda Reishiro au premier serveur qui passait près de lui.
Il attendit peu de temps avant de récupérer et payer sa boisson et commença à la siroter en regardant ses amis danser. Rikka avait finalement accumulé suffisamment d’argent pour l’opération d’Himezasa, qui dansait avec elle. Plus loin sur la piste, Misao et Reiko, sœur de Reishiro, dansaient sous l’œil avisé d’Higuchi, petit ami de Reiko. Et plus loin, Shuri semblait danser sensuellement avec un inconnu.
« Saeki, tu ne penses pas que Shuri ait besoin d’aide ? » Demanda Tomoharu, qui venait de se vautrer sur le bar, totalement enivré.
Reishiro ne plaignait pas Misao, qui allait devoir le ramener chez eux. Elle n’avait qu’à choisir un meilleur ami moins idiot. Reishiro tourna de nouveau son regard. En y regardant de plus près, il était vrai qu’elle semblait plus tenter de se débarrasser de son inconnu que danser avec lui. Le sang de Reishiro ne fit qu’un tour. C’était SA colocataire ! Lui seul avait le droit de l’embêter ! Furieux, il se dirigea vers sa colocataire, bien déterminé à faire comprendre à l’inconnu sa façon de penser.
« Hey ! Lâche la ! » Cria-t-il à l’inconnu.
L’homme se tourna vers celui qui avait osé l’interrompre alors que la jeune femme n’opposait aucune résistance. Il vit un jeune homme furieux dont le regard aurait pu le tuer. Sans doute un autre prétendant de la demoiselle. Mais il n’allait pas abandonner si facilement ! Il l’avait vue en premier ! Alors qu’il allait se rapprocher de la jeune fille, cette dernière se jeta dans les bras du jeune homme furieux.
« Reishiroooooo ! Tu es lààà ! » S’exclama-t-elle en se jetant à corps perdu dans les bras de son colocataire. Reishiro la récupéra et passa ses bras autour d’elle pour la protéger, tout en lançant un regard noir à l’homme qui la regardait toujours d’un air lubrique. Il soupira.
« Tu as encore trop bu, Shuri. Rentrons à la maison. »
« Hé mec, surveille la mieux ta nénette ! » Hurla l’inconnu. Puis il s’éloigna en maugréant contre les imbéciles qui ne surveillaient pas mieux leur copine en état d’ébriété.
Reishiro regarda l’homme s’éloigner, sans desserrer l’étreinte dans laquelle il retenait Shuri. Elle était absolument folle. S’il n’avait pas été là, qui savait ce que cet homme aurait pu faire. Dans un coin de sa tête, une pensée fugace lui rappela qu’il devrait remercier Tomoharu pour l’avoir prévenu. Une fois qu’ils seraient tous sobres. Ses pensées obnubilées par des images de ce qui aurait pu se passer défilaient dans sa tête, et il sentit plus qu’il ne vit sa colocataire passer ses bras de sa taille à son cou et sa tête se poser contre son épaule. Il resserra sa prise sur elle, la collant plus à lui. Ils se faisaient bousculés par les autres danseurs mais qu’importe, ils se sentaient seuls au monde.
« Reishiro ? »
« Hum ? » Lui répondit-il, intoxiqué par sa proximité.
Le visage près du cou de Shuri, Reishiro respirait l’odeur de sa peau. Elle sentait bon. Son parfum lui rappelait son shampoing à la fraise (un jours, à moitié endormi, il s’était trompé de shampoing, et l’odeur l’avait poursuivi toute la journée) et la poudre noire qu’elle utilise durant ses cours. Un mélange unique qui ne pouvait appartenir qu’à Shuri.
« Embrasse moi. »
Et, sans doute parce qu’il n’était plus en état de réfléchir à ce qu’elle lui demandait, sans doute parce qu’il avait eu peur pour elle plus que raison (après tout, Shuri était Shuri et elle savait se défendre), il se pencha vers elle, et répondit à sa supplique, qui mettait fin à plusieurs semaines de tension entre eux.
Pendant ce court instant où leurs lèvres s’étaient touchées pour la première fois, il avait voulu arrêter le temps, pour que ce moment parfait dure l’éternité. Alors, quand leurs lèvres se séparèrent, il ne reprit qu’une inspiration avant de capturer les lèvres de Shuri encore et encore jusqu’à ce que la mort les sépare.