Caché en pleine lumière - Le Seigneur des Anneaux - Fic n° 1
Titre : D’aussi loin qu’il s’en souvienne…
Auteur : louve26
Thème : caché en pleine lumière
Fic n° 1
Fandom : Le Seigneur des Anneaux
Personnages : Faramir / Boromir / Denethor
Rating : G
Disclaimer : Cet univers magnifique appartient à l’illustre et merveilleux J.R.R. Tolkien
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours su que son frère, Boromir, était le fils préféré de Denethor. Peut-être était-ce parce qu’il était l’aîné, le premier fils d’une longue lignée d’hommes, et qu’au Gondor, la naissance d’un premier fils était toujours une fierté et une bénédiction.
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Faramir a toujours éprouvé une affection profonde et sincère pour son frère. Curieusement, il éprouvait aussi une certaine compassion pour lui. De son regard grave d’enfant trop sage, il observait Boromir grandir sous la coupe d’un père exigeant qui le modelait à son image et Faramir se disait qu’il n’aurait jamais voulu être l’aîné si cela signifiait obéir aveuglément. Durant ces instants, il ressentait une grande affliction pour Boromir mais se dépêchait de détourner ses yeux clairs du regard inquisiteur de Denethor à qui rien n’échappait.
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Faramir s’est toujours appliqué à devenir le meilleur. Et ce n’était pas une question de rivalité entre son frère et lui. Faramir était ainsi. Il ne commençait rien sans chercher à atteindre la perfection. Et il l’atteignait. Quand il prit très vite conscience qu’il était le meilleur, il accepta le fait avec simplicité et sagesse.
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Boromir préférait se consacrer au maniement des armes et l’art de la guerre, alors que lui se plaisait à dévorer les livres et parchemins anciens qui tapissaient l’immense bibliothèque de Minas Tirith. L’histoire des hommes, les légendes qui entouraient la venue d’un Roi par-delà les mers, les haut-faits des hommes, des elfes, des nains, tout l’intéressait. Et plus encore les poésies et les chants des troubadours.
Et ce fut sans doute cet amour des lettres qui agaça le plus Denethor.
Faramir ne cherchait pas son savoir uniquement dans la mémoire de son père ni dans celle de ses professeurs choisis par Denethor lui-même, mais dans celle d’autres hommes, d’autres érudits et d’autres penseurs. Faramir apparut bien vite aux yeux sévères de son père qu’il n’était pas comme cet acier que l’on chauffe dans les braises brûlantes pour le rendre malléable puis qu’on martèle et façonne à sa fantaisie mais au contraire qu’il était cette lame déjà refroidie et durcie par la neige, incassable et indéformable.
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Denethor n’a jamais eu la moindre prise sur Faramir et il lui fut facile de s’en détourner. Boromir était à son image, cela lui suffisait.
Aussi lorsque Faramir s’avançait avec son frère dans l’allée centrale de la Citadelle sous le regard figé des Rois de pierre et que la lumière filtrant des hautes fenêtres les nimbait tous deux d’une flagrance rayonnante, Denethor ne voyait que Boromir.