Passager clandestin- fic no. 4- Les filles de Caleb

Oct 22, 2012 19:01

Titre: Quand j'ai froid
Auteur:dauphin_noire
Thème: Passager clandestin
Fic no.4
Fandom: Les filles de Caleb
Rating: 13+
Disclaimer: L'histoire appartient à Arlette Cousture de même que les personnages
Note: Encore une fois, j'ai utilisé le thème en parlant d'un étranger...
Également écrit pour le bingo_fr sur le thème 'disparition'



Quand j'ai froid

Les enfants- même les plus vieux- étaient endormis depuis des heures. Le calme régnait dans la demeure, seulement troubler par les crépitements du feu et le grincement du vieux plancher de bois chaque fois qu'Emilie balançait son poids d'un pied à l'autre. Elle était prostrée devant la fenêtre, attendant vainement une apparition qui ne viendrait jamais. Il n'était plus revenu depuis des semaines, plus d'un mois à la vérité, avait disparu dans la nature sans laisser de trace, ni pour elle, sa femme, ni même pour ses parents, aussi transi d'inquiétude qu'elle l'était si ce n'était plus.

Emilie n'en pouvait plus. Ce n'était pas la vie dont elle avait rêvée. Pire, ce n'était pas la vie qu'il lui avait promis lors de leur mariage. Ce qu'elle pouvait l'haïr lorsqu'il la quittait, lorsqu'il cessait de donner des nouvelles, buvant sa vie quelque part dans un trou, pour revenir à l'improviste avant de repartir à nouveau. Toujours la même histoire. Ils étaient prisonniers d'un cercle vicieux qu'Emilie essayait vainement de briser, avec ou sans Ovila.

Elle étreignit ses épaules, sa chair glacée malgré le feu et le châle qui la recouvrait. L'air de la maison était froid, impossible de le réchauffer. Le vent claquait à l'extérieur, soufflant à travers les craques qui parsemaient les murs de leur maison, trop vieille pour se protéger d'elle-même. Ovila devrait être là, devrait pouvoir la réparer. Ce n'était pas à Dosithée et à Ovide de s'éreinter pour lui venir en aide. Emilie voulait tellement pouvoir le détester à l'instant. Mais elle n'y arrivait pas. Cette nuit, elle n'arrivait pas à masquer son amour derrière sa rage pour le comportement de son époux. Elle avait tellement froid, tellement besoin de la chaleur de son corps pour venir la réchauffer.

La présence de deux de ses enfants- Clément et Alice- dans son lit, ne suffisait pas à les réchauffer. Ce n'était pas ce qu'ils voulaient. Même en étant une part de sa chair, ils lui semblaient tous les deux être des étrangers dans ce grand lit trop souvent à demi-vide. Emilie voulait Ovila. Emilie voulait encore frissonner de son amour et de ses caresses. Emilie voulait continuer d'explorer avec lui.

Elle serra les dents lorsque l'envie de crier son nom se fit sentir au bord de ses lèvres. Elle avait trop peur. Peur que ce soit pas avec haine qu'il soit prononcé, mais plutôt avec douleur et désespoir. Emilie Bordeleau était fière. Emilie Bordeleau ne laissait pas la moindre faiblesse paraître. C'est pourquoi, lorsqu'elle regagna son lit, pas plus frappée par le sommeil que quelques heures plutôt, mais résignée par le fait qu'Ovila n'apparaîtrait pas ce soir encore sur le seuil de leur demeure, elle ne dit pas un mot lorsqu'elle constata la présence de Jeanne aux côtés d'Alice et Clément. Une étrangère de plus. Quelqu'un d'autre qui n'appartenait pas à ces lieux. Quelqu'un d'autre qui ne pourrait pas la réchauffer comme elle le voudrait.

Emilie s'allongea entre eux, ses yeux traînant sur les lignes du vieux plafond, retenant des larmes de honte. C'était peut-être sa faute, peut-être était-ce elle qui n'était pas une bonne épouse- une bonne amante!- et que c'était les raisons pour lesquelles Ovila avait ainsi disparut dans la nature, mais jamais elle ne l'admettrait, pas même dans son fort intérieur.

theme : passager clandestin, fandom : les filles de caleb

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