Titre: Victime de leur innocence
Auteur:
dauphin_noireThème: Passager clandestin
Fic no.2
Fandom: Original
Rating: PG
Disclaimer: L'histoire m'appartient dans son intégralité
Victime de leur innocence
C'est trop. C'est trop fort. C'est trop bruyant. C'est trop mouvementé. C'est trop, c'est trop, c'est trop! C'est trop tout! Trop, trop, trop! Je n'en peux plus. J'ai envie de gémir pour faire taire ce tourbillon de sensations qui m'entoure sans sembler vouloir s'arrêter. Ne faisant qu'empirer, encore, encore, encore! Peut-être que je pourrais hurler. Comme eux, comme le chaos qui règne. Mais le cri n'est pas là, ne veut pas remonter ma gorge. Il se cache, se taire dans ma poitrine, me faisant souffrir un peu plus. Oppression! Et si je mettais mes mains plaquées sur mes oreilles, le bruit ne serait qu'à demi assourdi. Rage, rage d'être! Rage de ne pouvoir rien faire d'autre que de l'endurer. Mes doigts se tendent, se crispent. Incitent le reste de mes muscles à suivre leur exemple. Et je me retiens de bondir. Bondir pour arracher les cris. Les faire taire à tout jamais. Bondir pour les rendre immobile. Je veux frapper, je veux tout détruire. Brasser l'air jusqu'à ce que je me retrouve seule sur des kilomètres. J'ai besoin de ce calme perpétuel qui m'est refusé. Le pli de mes coudes vibrent de l'intérieur, une menace absolue d'éliminer le chaos s'il tentait de s'approcher davantage. Le sang qui boue dans mes veines ne fait qu'envenimer ma rage. Est-ce normale? Suis-je normale?
Que font-ils là de toute façon? De quel droit ose-t-il envahir ma bulle de cette manière? Invasion invasive! Ils sont de trop, ils sont clandestins. Foutez-les dehors pendant qu'il est encore temps! Foutez-les dehors avant que sur eux je ne laisse ma colère déferler! Foutez-les dehors pendant qu'ils font encore du bruit! Laissez-les aller en énerver d'autres. Foutez-les dehors! Foutez-les dehors! Foutez-les dehors! Mais qu'attendez-vous donc à la fin? Que l'aliénation s'en prenne à ma personne et me fasse commettre l'impardonnable?
Mes ongles cherchent crampon dans la chair de mes paumes. Mes genoux se plie, flexion légère presqu'invisible, me tenant prête à passe à l'attaque. Et le cri dans ma gorge laisse place au feulement qui cherche à atteindre mes lèvres.
Et je sais, je sais avec une certitude empreinte d'amertume, qu'à ce point, même le silence et la solitude ne pourraient calmer la rage de leur présence invasive. Il est trop tard, ils ont déjà créer des dommages irréparables. Il est trop tard, trop tard, trop tard. Je suis déjà un monstre de folie.
Mais rien. Rien ne se passe. Que mon éternel impassibilité, peut-être de la lassitude également. Mais rien, rien d'autre ne transparait à travers ma carapace. Il n'y a qu'en moi, à travers les battements désordonnés de mon coeur qui ne cessent de s'accélérer, que le feu rôde, menace d'exploser contre leur innocence invasive!
Je soupire, ferme les yeux et soupire de nouveau. Le sourire revient sur mes lèvres, et à mon tour, je me mets à courir derrière eux, prête à reprendre le jeu, prête à reprendre mon rôle de mère. Je n'ai aucun droit de leur en vouloir, aucun droit de vouloir faire taire leur cri. De vouloir le silence et la solitude. Je n'ai droit qu'à l'amour inconditionnel d'une mère envers ses enfants.
Quand leurs doigts caressent ma joue, quand leurs sourires innocents viennent frapper l'éclat de triste qui se cache dans mes iris, quand la chaleur de leur corps se presse contre le mien, cherchant leur réconfort dans les bras de leur mère, j'oublie vite les désagréments qu'ils me font subir et je sais que j'ai fais le bon choix. Je sais que pour rien au monde je ne reviendrais derrière. Je sais que même seule, même en étant obligée de demeurer au foyer pour ne pas les perdre aux mains des tyrans qui menacent de me les enlever à la moindre incartade, je ne pourrai jamais me séparer d'eux.
Et les cauchemars reviennent la nuit, me transformant en ce monstre sans-coeur qui leur arrache leurs cris, qui les arrache à leur foyer.... Et mon bonheur qui s'effrite, sans cesse en équilibre précaire, contre lequel je me bats à chaque instant.