Titre : L'égoïsme te rongera les os
Auteur :
anadyomedeThème : Le chemin de la perdition
Fic n° : 2
Fandom : Glee
Personnage : Santana/Brittany
Rating : PG
Disclaimer : Tout appartient à Ryan Murphy, Ian Brennan et Brad Falchuk.
Le sentiment est revenu. Frappant son ventre tout doucement au début, et puis glaçant jusqu’au bout de ses doigts, il a poussé un hurlement si affreux qu’elle en aurait pleuré de rage.
Ce n’était pas ce qui était prévu.
Santana, elle a l’égoïsme qui lui colle à la peau. C’est lui qui dessine le moindre de ses sourires et qui oriente chacun de ses mots. Tout le monde le sait, même le plus parfait imbécile, mais il suffit à Brittany de se dresser face à elle pour craqueler ses certitudes. Ce n’est peut-être pas à la peau, qu’il colle, cet égoïsme. C’est peut-être juste au cœur, mais c’est pire alors.
Bien sûr qu’elle l’aime. Il a rongé sa place, le sentiment. Il s’est enroulé tranquillement, et maintenant c’est un peu tard pour s’en débarrasser ; si vraiment elle l’avait voulu, alors elle aurait dû s’y prendre bien avant. Et peut-être qu’elle aurait été tranquille, à présent. Oui, sûrement qu’elle aurait pu en rire, l’indifférence serait revenue en courant et Santana aurait fermé les yeux en l’accueillant. Mais non.
« Je ne sais pas aimer les gens, dit-elle tout le temps. Je n’ai jamais su, je ne suis pas comme ça. Il y en a pleins pour qui c’est simple : du bonheur à l’état pur. Chez moi, tout devient destruction, tout devient flamme. Je brûle, je saccage. C’est comme si je n’avais pas envie de me rendre heureuse parce que j’ai bien trop peur, et tu vois, Brittany, nous deux, je ne veux pas que ça fini ainsi. Je ne veux pas avoir à partir de lassitude, le cœur gonflé, parce que ça fait trop mal. Mais je suis une égoïste, une lâche. S’il ne faut sauver que l’une d’entre nous, je n’hésiterai pas à te jeter aux loups. »
Elle attend de Brittany la réponse qui lui permettrait de briser l’espoir.
« Oui. »
Le silence qui flotte n’a plus rien de rassurant, à moins qu’il ne le soit trop au point de se nourrir de frissons.
« Oui ? répète-t-elle.
- Je le sais, dit Brittany. Je l’ai toujours su. Ce n’est pas grave. »
Santana, elle, trouve ça très grave mais elle serre les dents.
Elle répète qu’elle n’est pas prête. Sentir le regard des autres fourmiller partout non plus avec jalousie et terreur mais avec mépris lui glace le sang. Elle hait la faiblesse parce qu’elle en est parsemée, parce qu’à chaque fois qu’elle sourit pour de vrai, elle sent ses failles ouvrir la bouche et l’avaler, parce qu’elle a peur, peur, peur, parce qu’elle se couvre de lâcheté.
Aimer Brittany, c’est foncer tout droit dans l’obscurité. C’est se perdre un peu, beaucoup, c’est se laisser dévorer par quelque chose qu’elle ne peut pas contrôler mais Santana n’arrive déjà plus tellement à y résister.