Spirou et Fantasio ; Spirou/Fantasio ; 16. Comment le feu a épousé l'eau

Jun 05, 2006 16:37

Titre: Quand le destin s'acharne
Auteur: drakys
Fandom: spirou et fantasio
Pairing: spirou/fantasio
Rating: PG-13
Disclaimer: éditions dupuis
Thème: 16. Comment le feu a épousé l'eau
Notes: hmm... pas trop certaine d'être respectueuse du thème là, en fait. je crois que c'est évident qui représente quel élément, mais je crois aussi que alien: resurrection est un excellent film (divinissimement moche dans toute sa splendeur sigourney weaver-ienne) alors mon jugement n'est peut-être pas génial...


Fantasio entendit le craquement trop tard. Il remontait le premier sac sur son épaule, damnant entre ses dents serrées contre sa lourdeur, et c'est quand le second décida de le lâcher avec un long bruit de déchirure.

"Riiip, comment ça, riiip?", marmonna-t-il pour lui-même.

Une seconde plus tard, il réalisa la signification du bruit comme le contenu de son sac s'éparpillait par terre, les feuilles volant de tous côtés et les stylos roulant autour de lui. Il regarda le désastre d'un air désespéré et s'accroupit pour essayer de sauver la majorité de ses documents. Il posa à côté de lui le sac encore intact et partit à la chasse aux objets envolés.

"Merde", grogna-t-il. "Stupide déménagement, crétin de sac de qualité inférieure, ridicule idée d'avoir refusé de payer plus cher pour quelque chose de mieux! …Quoi!?", gueula-t-il aux passants qui le regardaient comme s'il était fou.

Rapidement, il essaya de tout ramener en tas, réalisant avec chaque nouvel essai qu'il allait lui falloir une éternité pour tout retrouver. Il ne remarqua pas l'ombre immédiatement et il sursauta en voyant le rouquin agenouillé à ses côtés.

"Qu'est-ce que vous-

- Je vais vous aider", lui dit l'étranger avec un grand sourire.

"Vous donnez pas cette peine", répliqua sèchement blond. "Y'a déjà tout un tas de gens qui marchent sur mes affaires!", cria-t-il en lançant des regards meurtriers aux promeneurs. "Ça vous ennuierait beaucoup de faire un détour si vous n'êtes pas pour m'aider!?"

Le rouquin rit doucement en empilant nettement les feuilles avant de les coincer sous un livre.

"Ça vous faire rire!?", siffla Fantasio.

"Vous n'avez vraiment pas de chance…"

Le blond fronça les sourcils et lui lança finalement un bon coup d'œil, allant jusqu'à le dévisager pendant une bonne minute. Le jeune étranger releva la tête et lui rendit son regard.

"Le désastre de la machine à café? Au journal?"

Fantasio leva un doigt, essayant désespérément de comprendre comment le rouquin pouvait être au courant de ses déboires avec l'haïssable invention diabolique qui semblait l'avoir pris pour son ennemi public numéro un.

"…Et vous êtes?

- Spirou!", s'exclama l'autre homme. "On travaille ensemble! Enfin, au même endroit…", précisa-t-il en retournant à la cueillette d'effets évadés de leur sac.

Le blond cligna des yeux, et cligna encore une fois des yeux avant de commencer à foutre pêle-mêle ses affaires dans son sac éventré.

"Oh", fit-il, examinant la couture craquée qui libérait plus d'effets qu'elle ne permettait au sac d'en garder en son sein. "Oh oui, bien sûr. Bravo Fantasio", grogna-t-il à demi-voix. "Super effort pour la mémoire. Faudrait arrêter d'apprendre les tarifs pour le café et te rappeler des visages…"

Spirou éclata de rire.

"Vous vous parlez souvent tout seul, comme ça?

- Oui", lui assura le blond. "Je m'entraîne à devenir sénile, ça vous pose un problème?"

Le rouquin secoua la tête avec un grand sourire, essayant à son tour de remettre la pile de ce qu'il avait retrouvé dans le sac. Ce dernier se montra assez peu coopératif et Fantasio le lui arracha presque pour le vider à nouveau. Il ouvrit son autre sac et essaya de faire entrer le plus gros de ses affaires dedans.

"Oubliez ça. En pleine rue comme ça, j'ai dû perdre tout un tas de trucs de toute façon."

Spirou l'arrêta et souleva la pile de feuilles et de livres, lui laissant les crayons et autres plus petits effets.

"Vous habitez loin? Je peux vous aider à rapporter ça chez vous.

- Ouais c'est ça", bougonna Fantasio en soulevant son sac encore valide.

Il le passa en bandoulière et reprit ses papiers.

"Pour que vous veniez m'assassiner à coups de cafetière cracheuse de moka? Non merci, j'aime mieux mon visage quand il n'est pas ébouillanté!

- Hey, je veux juste vous donner un coup de main", se défendit Spirou, réalisant que les rumeurs sur le tempérament explosif de Fantasio étaient entièrement fondées.

Le blond plissa les yeux et se détourna.

"Ça va aller", bougonna-t-il bêtement en se détournant.
Il s'immobilisa presque aussitôt et baissa la tête, soupirant bruyamment. Il réalisa que les rumeurs sur le tempérament magnanime de Spirou étaient probablement entièrement fondées. Puis il s'entêta, convaincu qu'il pouvait se débrouiller seul.

Il entendit le KRAK! et faillit hurler de rage en sentant la courroie du sac devenir soudainement plus légère sur son épaule. Spirou le dévisagea, une drôle d'expression au visage qui s'éternisa avant qu'il éclate de rire sans la moindre réserve.

Le blond laissa tomber son visage des ses mains et fit un drôle de bruit étouffé, apparemment une marque de son désespoir le plus complet. Il releva soudainement la tête, poussa son sac du pied vers Spirou et fit remarquer d'une voix neutre:

"Vous voulez bien me le garder une seconde? Juste le temps d'aller me coucher au milieu du trafic et d'attendre que quelqu'un décide de mettre enfin fin à mes souffrances."

Le rouquin lui agrippa le poignet de justesse avant qu'il s'éloigne.

"Vous semblez avoir besoin d'un remontant, vous voulez que je vous paye... un bon café bien fort?"

Fantasio leva un doigt et sembla une seconde sur le point de l'insulter ou peut-être bien de lui mettre son poing en pleine figure. Puis il eut un sourire en coin.

"Hé hé, vous êtes un p'tit marrant. D'accord, mais pas de la variété qui me gicle en pleine figure."

(30 mai 2006)

spirou et fantasio

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