KKM - Wolfram - Thème 30 Le courage de l'ivresse

May 07, 2006 18:32

Thème : 30. Le courage de l’ivresse
Personnage : Wolfram
Série : Kyou Kara Maoh !
Rating : PG
Spoilers : Nope !
Disclaimer : Rien n'est à moi, mais on a le droit de rêver, non ?



Wolfram vit avec soulagement le dernier dignitaire quitter le palais. La réception diplomatique avait duré longtemps, beaucoup trop longtemps. Ç’avait été insupportable de voir Yuuri passer de l’un à l’autre comme ça, en souriant comme toujours, trinquant avec l’un, flirtant avec l’autre, lui qui ne buvait jamais.
Diplomatie ! On pouvait appeler ça comme on voulait, c’était juste une façon légale de tromper son fiancé.
« Yuuri ! Il est temps d’aller se coucher maintenant ! »
Yuuri, qui agitait la main dans la vide en direction d’un diplomate qui essayait de s’en aller mais n’osait pas être le premier à se détourner, cligna des yeux et regarda Wolfram comme s’il était surpris de le voir là.
« WoOolfram ? » prononça-t-il d’une voix qui indiquait clairement qu’il ne tenait pas l’alcool, même en infime quantité.
Wolfram s’empara d’un de ses bras avec impatience et le tira dans la direction opposée.
« On va se coucher, répéta-t-il.
- Ah ? La fête est finie alors ?
- Oui ! Tes efforts pour me tromper sont terminés !
- Mais Wolfram, dis pas n’importe quoi, fit Yuuri d’un ton raisonnable. Comment je pourrais te tromper ? »
Wolfram se crispa par automatisme, attendant une réflexion sur la validité de leurs fiançailles. Elles étaient moins courantes, avaient même quasiment disparu depuis un bon bout de temps maintenant, mais peu importait le nombre d’illusions auxquelles Wolfram se raccrochait avec obstination, au fond de lui il savait que c’était sûrement de la lassitude de la part de Yuuri. Il préférait la fuite à la confrontation, cette mauviette… Mais un jour il faudrait bien qu’il accepte d’en parler pour de vrai. Quelle qu’en soit l’issue.
Ils arrivèrent à leur chambre sans que Yuuri n’ajoute rien, s’étant encore une fois probablement défilé. De mauvaise humeur, Wolfram commença à se déshabiller en ignorant Yuuri. Le silence aurait dû l’alerter, parce que le brun était rarement silencieux lorsque Wolfram se changeait dans la chambre : il protestait toujours d’une façon ou d’une autre.
Lorsque Wolfram tendit le bras pour attraper sa chemise de nuit, deux mains se posèrent sur sa taille et il se retourna brusquement avec sur les lèvres une exclamation d’indignation, de colère, qui mourut à l’instant où il croisa le regard de son fiancé.
« …parce que tu es si beau, Wolfram… si beau que j’en dors plus… »
Après il y eut la bouche maladroite de Yuuri contre la sienne et ses mains passionnées sur son corps.
Wolfram ne pensa même pas à protester.

Wolfram se réveilla seul dans le lit. Une fois les brumes du sommeil levées, il se redressa vivement, le souvenir de la veille d’abord glorieux malgré les courbatures dans tout son corps puis, comme une douche froide lorsqu’il vit Yuuri habillé, debout près de la fenêtre.
« Yuuri ? »
Il refusait de croiser son regard.
« Il faut qu’on parle… » prononça difficilement le brun avant d’ajouter, les yeux baissés : « Habille-toi, s’il te plaît…
- Non, s’entendit dire Wolfram.
- Je peux pas te parler alors que tu… tu…
- Alors que je quoi ? gonda-t-il, dents serrées et estomac plombé par la peur. Que je suis nu parce qu’on a fait l’amour ?
- Wolfram !
- Tu regrettes.
- Non ! Enfin si, je… ç’aurait pas dû, je voulais pas, c’est pas…
- Tu ne voulais pas ? Tu m’as dit que tu me voulais, Yuuri ! Tu m’as dit que ça faisait longtemps ! Tu peux pas me faire croire que c’était un mensonge ! Pas après cette nuit !
- C’est… c’est pas un mensonge, admit Yuuri. Mais c’était pas le bon moment, ça aurait pas dû…
- Ce n’est pas moi qui t’ai sauté dessus.
- T’aurais dû m’en empêcher ! J’avais bu !
- Tu n’étais pas ivre à ce point, pas au point de ne pas savoir ce que tu faisais !
- Oui, bah, à ce moment-là, ça paraissait une bonne idée.
- Et ça n’en est plus une. Tu as eu ce que tu voulais et maintenant c’est fini ? C’était juste de la curiosité ou tu t’es contenté de choisir la solution de facilité pour te soulager ? »
Wolfram avait envie de vomir. C’était pire encore que tout ce qu’il avait pu imaginer.
« Wolfram ! Dis pas ça ! C’est juste que… tu te rends pas compte, tu t’es jamais rendu compte, mais c’est pas facile pour moi !
- Tu vas encore me dire que c’est parce que je suis un garçon, c’est ça ? Ça n’avait pourtant pas l’air de te déranger la nuit dernière !
- Ce… ça change pas le fait que c’est perturbant ! J’ai besoin de temps pour… m’y habituer ! Je suis pas prêt !
- Ça fait des années que tu n’es pas prêt !
- Oui, bah c’est une décision importante ! C’est pas comme si ce n’était que remettre en question tous les principes dans lesquels j’ai toujours été élevé, hein, y’a aussi les conséquences sur nos fiançailles et…
- Alors c’est ça ? Tu as peur que je te force à m’épouser, maintenant que c’est consommé ? Rassure-toi, je ne suis pas une pauvre demoiselle sans défense, personne ne viendra demander réparation ! Tu peux dormir tranquille ! »
A l’air choqué et blessé de Yuuri, Wolfram éprouva une satisfaction malsaine. Il avait envie de lui faire du mal, d’un coup. Il n’aurait jamais cru que ça puisse arriver un jour. Il le regretterait sûrement plus tard mais pour le moment il ne pouvait pas s’en empêcher.
« Arrête, Wolfram ! Je t’interdis de dire ça ! Le mariage, je prends ça au sérieux, moi ! Je veux pas t’épouser par devoir en me disant, c’est pas grave, on peut toujours divorcer ! Je veux me marier en étant sûr que c’est ce que je veux et que c’est le mieux pour nous deux et pour le moment je sais pas si je peux te rendre… Si je… si j’éprouve…
- Les mêmes sentiments que moi ? Si tu m’aimes ? »
Wolfram eut envie de rire.
« Ne t’inquiète pas, ce n’est pas quelque chose sur lequel j’ai jamais compté. Je vais me satisfaire de savoir qu’au moins, tu as fini par reconnaître l’existence de mes sentiments. »
Comme Yuuri détournait de nouveau les yeux, Wolfram se leva en grimaçant. Il fallait qu’il sorte d’ici, il fallait qu’il se lave, il fallait… Qu’il se calme, se reprenne.
Il ne savait pas à quoi il s’était attendu, c’était Yuuri après tout. Et peut-être qu’il pouvait se consoler en se disant que son fiancé le désirait, vraiment, même s’il lui fallait un peu d’alcool dans le sang pour se l’avouer.
Yuuri le désirait.
C’était plus qu’il n’en aurait espéré.
Il venait d’atteindre la porte qui menait directement aux bains lorsque la voix de Yuuri s’éleva de nouveau :
« Wolf, je… Laisse-moi du temps. J’ai besoin de respirer… de, d’y réfléchir calmement et… Wolf ? »
Wolfram referma la porte derrière lui.
Yuuri le désirait. C’était tout ce qui comptait pour le moment.

FIN
dimanche 7 mai 2006

Note : Mais qu’est-ce qu’il faut pour l’abattre, bon sang ? ? ? ? ?
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