KKM - Wolfram - Thème 24 - Aussi ébranlés que nous soyons

Mar 13, 2006 10:52

Thème : 24. Aussi ébranlés que nous soyons
Personnage : Wolfram
Série : Kyou Kara Maoh !
Rating : G
Spoilers : Nope !
Disclaimer : Kyou Kara Maoh n'est pas à moi, sob, sob... Par contre la quantité affolante de persos originaux inventés pour donner une enfance correcte à Wolf sont soit à moi, soit Skpm77.

Note : L'esprit de feu de Wolfram respecte les canons du manga et pas de l'anime, parce que je trouve que c'est plus logique, mais ce sera ma seule concession au manga. :p

Merci à semenamoi pour la bêta... ^_^



Wolfram n'arrivait pas à y croire. Même à cet instant, face au bûcher sur lequel le corps de son maître reposait, il n'arrivait à ressentir que désarroi et incrédulité.
- Je ne comprends pas. Comment… Comment… Maître Siegfried était si fort !
- La guerre tue, murmura Julia à son bras.
Il l'écouta à peine, les yeux fixés sur le cadavre de son ancien maître de magie. Il sursauta lorsqu'une main se posa sur son épaule et il tourna la tête. Gottfried lui fit un sourire sans joie.
- Rudolf est là-bas avec les autres, tu nous rejoins ?
Wolfram jeta un coup d'œil à Julia.
- Vas-y, ne t'inquiète pas pour moi, dit-elle en lui lâchant le bras.
Gottfried prit l'air intrigué et Wolfram se rappela ses bonnes manières.
- Professeur, voici Gottfried Vorgein, vassal de Spitzberg. Nous étions élèves de Maître Siegfried en même temps. Gottfried, je te présente Dame Julia Von Wincott, mon maître de magie guérisseuse.
Gottfried le regarda avec surprise mais Wolfram ne développa pas. Il n'avait pas envie d'en parler pour le moment.
Gottfried et Wolfram se dirigèrent lentement vers l'endroit où tous les anciens élèves de Siegfried commençaient à se réunir. Lorsque Rudolf fut à portée de voix, Gottfried l'appela et le blond se retourna. Son regard s'éclaira un court instant en voyant Wolfram et il les rejoignit rapidement à mi-chemin, serra le bras de son ami d'une main réconfortante.
- Wolf, murmura-t-il en salutation. Ça va aller ?
Wolfram eut envie de protester, il n'allait pas s'effondrer comme une vulgaire mauviette, il… Mais entouré de deux des quelques personnes qui le connaissaient bien, il s'entendit avouer :
- Je n'arrive pas à réaliser…
Il avait une boule dans la gorge, soudain, et son regard se porta de nouveau sur le bûcher. Gottfried posa une main sur son épaule. "Venez…"
Ils étaient une petite dizaines d'anciens élèves regroupés près du bûcher. Siegfried n'avait pas de famille mais il y avait beaucoup de monde même en dehors de ses élèves : des amis, des gens qui l'avaient connu et apprécié, admiré. Ce n'était que justice, pensa Wolfram. Maître Siegfried avait été l'un des meilleurs.
Et il était mort. Tué à la guerre par des humains.
Il n'avait pas mérité ça. Non, il n'avait pas mérité ça ! Wolfram se sentait furieux à cette idée, il ne comprenait pas, non, comment Maître Siegfried… par de vulgaires humains !
Un petit coup de coude le sortit de ses pensées.
- Ton cousin, souffla Rudolf en indiquant quelqu'un du menton.
Wolfram se tendit immédiatement, s'attendant à voir Erich, mais ce fut le visage un peu maladif d'Alfons, le petit dernier de la famille, qu'il aperçut. Alfons n'avait qu'une dizaine d'années de moins que lui mais Wolfram ne le connaissait pas très bien. La santé de son cousin n'était soi-disant pas des meilleures et il ne sortait pas beaucoup. Wolfram avait toujours conçu un peu de dédain pour la fragilité qu'Alfons affichait sans honte - alors qu'on ne lui avait jamais pardonné d'être trop joli, à lui, même lorsqu'il avait fait ses preuves à l'épée.
- Tu vas aller le saluer ? demanda Gottfried.
Wolfram acquiesça. Il avait le sens des convenances, lui. Il s'avança vers son cousin et à sa grande surprise, Alfons lui adressa un sourire pâle.
- Bonjour, dit-il avant d'ajouter d'un ton d'excuse : Hem, je suis tout seul.
Bien sûr, Erich et les jumelles devaient avoir des choses tellement plus importantes à faire que d'assister à l'enterrement de leur maître de magie. Wolfram se sentit bouillonner intérieurement.
- Grand-père voulait venir, continua Alfons, mais avec la défaite il y a… enfin, il y a eu beaucoup d'autres morts et il a beaucoup de travail.
- Est-ce que… tu sais ce qu'il s'est passé ? demanda Wolfram en essayant de contenir sa colère.
- Ils ont été embusqués au retour, répondit Alfons de sa voix frêle.
- Ils les ont pris par surprise ? gronda Wolfram. Maître Siegfried n'aurait jamais été tué s'ils l'avaient attaqué de front ! Des lâches ! Rien que des lâches !
Alfons opina gravement du chef et Wolfram se tut, de peur que le chagrin ne se mette à prendre le pas sur la colère.
Maître Siegfried avait été très important pour lui. Il avait tant fait… C'était Maître Siegfried qui l'avait accompagné à son Serment, Maître Siegfried qui l'avait encouragé, qui lui avait enseigné la magie avec patience et détermination alors que Wolfram se montrait incapable de contrôler les pouvoirs dont il avait été si fier. Qui lui avait montré qu'il valait quelque chose lorsque tout le monde pensait le contraire.
C'était Maître Siegfried qui lui avait présenté Julia, parce qu'apprendre la magie de guérison l'aiderait peut-être à mieux maîtriser son élément. Maître Siegfried avait cru en lui.
Et il était mort. Tué par des lâches qui n'avaient pas eu le cran de se battre vraiment.
- Wolfram ?
Rudolf, de nouveau, accompagné de Gottfried et de tous les autres, tous ceux qui avaient été les élèves de Siegfried.
- Il est temps d'enflammer le bûcher, dit Gottfried. C'est à nous de le faire.
- Tu étais son préféré, ajouta Rudolf. C'est à toi de commencer. Nous te suivrons.
Wolfram se tendit de surprise, faillit protester mais ç'aurait été de la fausse modestie. Oui, il avait été le préféré de Maître Siegfried et il devait s'en enorgueillir, ne pas rabaisser cette affection en la dénigrant.
- Si Alfons le permet, dit-il tout de même avec un peu de raideur.
Après tout, Maître Siegfried avait été un vassal de Bielefeld et Alfons était plus haut que Wolfram dans la succession.
Son cousin le regarda comme s'il était surpris que Wolfram pose la question.
- Bien sûr, dit-il. C'est à toi de le faire.
Wolfram, avec une gratitude qui l'agaça, hocha la tête et s'avança face au bûcher. Le silence s'était fait tout autour, il y avait comme une tension dans l'air.
Wolfram aurait pu se contenter d'invoquer une boule de feu, de faire les choses simplement et proprement. Mais ça ne suffisait pas. Maître Siegfried méritait de partir avec panache.
Wolfram inspira, la gorge serrée.
"N'invoque jamais dans la colère, Wolfram. Tu ne contrôleras ton élément que si tu es calme."
Il ferait honneur à son maître. Montrerait à tous combien il avait été un excellent professeur. Combien il avait compté.
Droit et déterminé, Wolfram prononça les paroles d'incantation avec toute la concentration dont il était capable, réveilla son esprit-élémental et le libéra. Il le sentit tester sa maîtrise, comme toujours, forcer le contrôle de Wolfram de toute sa puissance mais le blond était calme, sûr de lui, comme Siegfried le lui avait appris.
Le loup de feu accepta son contrôle comme il le faisait si peu, apparut dans toute sa gloire, provoquant un sursaut de surprise et d'admiration dans l'assemblée. Wolfram le força à rester en place un instant, plein de fierté.
C'est pour vous, Maître. Pour vous !
Il lâcha l'esprit sur le bûcher, signal de départ pour les autres, sentit la chaleur de leurs propres esprit-élémentaux le frôler sans le toucher.
Vous voyez, Maître Siegfried ? Tout ça c'est pour vous !
C'était beau.
Wolfram garda les yeux sur le brasier, une boule de chagrin dans la poitrine, réalisant soudain que c'était pour de vrai. Et il ne lui avait jamais dit merci.
"N'oublie jamais ce que tu vaux, Wolfram. Sois fier de toi comme je le suis. "
Il ne pouvait accepter que tout se termine ainsi. Il fallait qu'il fasse quelque chose, il fallait… Il fallait qu'il se batte.
Je me battrai ! Je me battrai pour leur faire payer ce qu'ils vous ont fait ! Vous serez fier de moi. Même si vous n'êtes plus là, je… je ferai tout pour que vous soyez fier de moi.
Je vous le promets.
Le bûcher brûla même lorsqu'il n'y eut plus de bois, maintenu par la magie. Lorsque Julia vint le chercher pour rentrer, Wolfram était résolu à parler à son frère.

(fin)
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