Thème #40. Je veux savoir comment tu dormais avec lui, tu le serrais contre toi. / Chaque crevasse dans laquelle mon ombre peut s'imprimer / Plus je te dis mon bonheur, moins je suis heureux. / Que tu ne le partages pas, que tu n'en aies aucun désir (liste 2)
Personnages : Selim, Mme Bradley (militaires) oh, allez, ils comptent ! il y a même mention de m'sieur King dans la fic s'il le faut...
Série : FullMetal Alchemist (manga)
Rating : PG-15
Spoilers : tomes 18-19 et au-delà - et des gros.
Note : squick probable - qui dépend du spoil donc je ne vous dirai pas de quoi *exactement* il s'agit.
**
C'est quoi l'amour ? se demande Pride.
Il ne connaît ni colère ni désir, par exemple. Il est assuré d'être meilleur que tous, d'être au-dessus de tout. Et pourtant, il lui semble qu'il lui manque quelque chose.
Le sentiment d'amour, on dit que c'est juste une illusion. Et l'amour physique ? Il connaît, abstraitement, la mécanique, mais en quoi le sexe est-il si plaisant ?
J'étais heureux de faire semblant de vivre avec vous, de profiter de toi, d'étudier de près comme ça les humains que je croyais déjà connaître.
Depuis la fondation de ce pays au cours du temps parmi les innombrables familles auxquelles on m'a confié vous êtes ma préférée. De toutes mes familles d'accueil, une seule personne, toi, m'as donné envie d'être humain.
Mais tu n'en as rien à faire ; tu me vois comme ton fils. Très bien, c'est ce qui était prévu du début
Seul ton mari compte pour toi, moi je ne suis qu'une extension de votre mariage, pour suppléer sa stérilité et combler ton désir d'enfant.
Je n'existe pas pour moi-même mais pour combler un vide. Je n'y participe pas.
En l'absence de ton mari seulement, je peux m'aventurer à t'approcher. Il m'arrive alors de venir te regarder dormir sans te toucher de mon corps de chair. Du fond de ton sommeil tu ne peux détecter ma présence, tant que je ne pose pas la main sur toi. Et pourtant j'aimerais tant...
Je pourrais jouer la carte du petit garçon qui a fait un cauchemar et appelle sa maman au secours. Tu me prendrais dans tes bras pour me bercer et me rassurer.
Mais je ne veux plus être ton petit garçon !
Pourtant tu n'autoriseras personne d'autre que ton mari à te toucher. Soit. Mais les ombres ? Sans te réveiller, je peux découvrir ton corps. Chaque parcelle de ton corps.
Oublie ton fils : bienvenue dans un cauchemar dont tu ne t'éveilleras pas.
Si au moins cette exploration me donnait accès à ton coeur, à tes pensées secrètes... Tu m'as révélé déjà beaucoup de faille, mais tu m'en caches encore d'autres.
Nous partageons un certain bonheur... en tant que famille. Mais pas celui que - non, pas celui que je souhaite : je n'en souhaite aucun. Je ne suis pas humain. Mon bonheur ne peut exister.
Rester à tes côtés... c'est tout ce qui m'est autorisé, et pour un temps limité seulement.
Tu ne seras jamais à moi...
Je ne peux que te dire que je suis heureux d'avoir été adopté par toi et ton époux. Aussi sincèrement que mon coeur sombre peut l'exprimer. Je peux te dire, avec l'innocence que me donne mon masque d'enfant, comme je souhaite un jour seconder puis remplacer mon « père », ton mari. Et cela te réjouit !
Mais jamais tu ne comprendras ce à quoi je pense réellement.
Mon Père, mon vrai père, m'a créé comme le plus parfait des homonculi. J'aurais dû l'être, en tout cas. Tout me revenait de droit.
Et pourtant c'est lui qui a tout.
Tu dis être fière de moi, de ton fils parfait. Ça devrait me réjouir. Mais en même temps, tu dénigre cette fierté « excessive » comme si c'était ridicule pour toi de reconnaître combien je joue bien mon rôle ! Et surtout... je suis censé être un être parfait. Je veux être plus que seulement ton fils. Je veux être par moi-même. Je veux être reconnu par tous. Par toi aussi. Pour moi-même. Plus juste pour ce rôle d'enfant !
Et c'est peut-être aussi bien. Je reste figé sous les traits d'un enfant, tu es déjà une femme mûre et tu vieillis encore. La destruction de ton pays s'abattra sur toi avant le grand âge, de toute façon. Il ne te reste pas longtemps à vivre.