Thème : 14 Aussi longtemps que tu es à moi
Personnage : Wolfram
Série : Kyou Kara Maoh !
Rating : G
Spoilers : pas vraiment
Disclaimer : Rien n'est à moi, mais on a le droit de rêver, non ?
Note : séquelle de
31.Le prix de l’espoir Wolfram lui manque.
Wolfram lui manquait déjà avant, lorsqu’il est parti ce matin-là sans rien lui dire. Wolfram lui manque toujours lorsqu’il n’est pas là. Cela fait comme un vide, dans leur lit, dans la vie de Yuuri, et Yuuri ne se sent bien que lorsque tout le monde est là, à ses côtés.
L’absence de Wolfram est toujours un peu spéciale, toujours un peu plus anormale, il est tellement présent d’habitude.
Mais cette fois c’est pire. Pire, parce que Yuuri découvre petit à petit sa peur que Wolfram ne reviendra pas, que Wolfram ne lui reviendra plus.
La date de son retour est fixée, mais cela ne change rien. Ce n’est pas sa présence physique le problème.
Greta reçoit des lettres régulièrement, Conrad est parti le rejoindre à sa demande, et Yuuri se sent seul et trahi et abandonné.
Ce n’est pas de sa faute s’ils ne sont plus fiancés, Wolfram n’a pas le droit de le punir.
Yuuri, à son bureau, commence des dizaines de lettres qu’il ne finit pas, qu’il ne sait pas comment finir. Cela parait tellement ridicule d’écrire : je sais que nous somme plus fiancés, mais reste mon ami.
Et puis Wolfram revient et Yuuri ne peut pas lui parler, car c’est une cérémonie officielle, une cérémonie de présentation. Un roi qui adoube un capitaine.
Yuuri sur son trône. Wolfram à ses pieds.
Regarde-moi, intime Yuuri en silence, Wolfram va forcément lever les yeux.
Mais il reste la tête baissée, un genou à terre, une voix calme, adulte qui jure loyauté, fidélité, honneur. Wolfram ressemble à Conrad, soudain et cela effraie Yuuri. Loyauté, fidélité, honneur, tout cela lui appartenait déjà, Wolfram les lui a déjà offert il y a bien longtemps. Ce n’est pas une offrande, c’est un vol. Vol de tout ce que Wolfram lui a donné d’autre et qu’il renie aujourd’hui.
Reprendre, c’est voler, pense Yuuri, les poings serrés. Ta colère, tes larmes, ta franchise, ton amitié, ton cœur. Tout cela m’appartient aussi !
« Mon roi », dit Wolfram.
Yuuri n’a jamais autant voulu être appelé « mauviette ».
*
« Wolfram ! Attends ! »
Yuuri vit la silhouette familière s’arrêter et poussa un soupir de soulagement. Il courut jusqu’à ses côtés.
« Je te cherche depuis des heures ! » lança-t-il.
Il attendit la remarque acide sur le fait qu’il n’avait pas dû être très efficace, ou qu’il avait encore séché ses obligations, mais eut le choc d’entendre :
« Votre Majesté ? » d’une voix calme et polie, déférente.
Yuuri vit rouge.
« Ah non ! s’exclama-t-il. Ah non, non, non ! J’en ai assez avec Conrad, bon sang ! Je savais qu’il fallait que je te parle vite. »
Wolfram ne dit rien, mais ses lèvres s’étaient pincées. Yuuri eut soudain envie de sourire, soulagé. Son Wolfram était encore là, tout près.
« Ne me fais pas ça, dit-il.
- Faire quoi ?
- Ça. Tu ne m’as jamais considéré comme un roi, ne commence pas !
- Je ne t’ai jamais pas considéré comme un roi ! »
Yuuri sourit, franchement cette fois.
« Peut-être au début, admit Wolfram.
- Je ne veux pas que les choses soient différentes. »
L’expression de Wolfram se referma, Yuuri posa la main sur son bras, pour le retenir, même s’il sentait que « le capitaine de sa garde » ne partirait pas sans avoir été congédié.
« Je ne veux pas que tu m’appelles « Majesté », je ne veux pas que tu te retiennes de me dire ce que tu penses.
- Je…
- Ton opinion compte pour moi. Même si elle consiste à me traiter d’imbécile. »
Wolfram esquissa un sourire qu’il chercha à dissimuler.
« Il faut bien quelqu’un pour t’obliger à regarder la réalité en face », déclara-t-il.
Il redressa enfin la tête, le menton arrogant et le regard plein de faux mépris.
Yuuri réprima de justesse l’envie de le serrer contre lui, de soupirer de soulagement.
« Tant qu’on est d’accord. »
(fin/à suivre)