KKM - Wolfram - Thème 18 L'odeur des hôpitaux en hiver

Oct 09, 2007 16:44

Thème : 18. L’odeur des hôpitaux en hiver
Personnage : Wolfram
Série : Kyou Kara Maoh !
Rating : K+
Spoilers : jusqu’à l’épisode 20
Disclaimer : Rien n'est à moi, mais on a le droit de rêver, non ?

Note : Allusions à du M-preg…


Yuuri sortit de la fontaine bleu de froid mais avant qu’il ait même eu le temps de claquer des dents, une serviette épaisse, moelleuse et chaude l’entourait.
« M… merci, souffla-t-il alors que Conrad lui frottait vigoureusement le dos.
- Bienvenue, Votre Majesté. Est-ce que ça va aller ?
- Merci, appelle-moi Yuuri, bon sang, et j’espère. »
Yuuri fut presque poussé dans le palais du Roi Originel où des vêtements secs et Murata l’attendaient.
« Tu es rentré vite, nota le Grand Sage avec amusement.
- Oui, bah essaye de rester chez moi un 24 décembre, répondit Yuuri en enfilant le pull épais et noir avec satisfaction. Avec une mère hystérique, un sapin en plastique et… »
Il s’interrompit mais Murata finit pour lui :
« Des couples qui se promènent main dans la main dans la rue ? »
Yuuri lui jeta un regard peu chaleureux, compléta son uniforme de gants fourrés noirs, d’une écharpe d’une couleur tout aussi originale et sortit pour rejoindre Conrad qui l’attendait à l’entrée.
« Bonne chance ! » lui souhaita Murata avec un sourire très, très amusé.
Yuuri ne daigna pas répondre et grimpa sur Ao alors que Conrad lui relatait les dernières nouvelles, rien de bien passionnant, il n’était pas parti longtemps. Lorsque Conrad se tut, Yuuri se racla la gorge et demanda presque à contrecoeur, à peu près sûr de connaître la réponse :
« Wolfram est toujours fâché ? »
Le petit sourire au coin des lèvres de Conrad à peine réprimé lui en fournit la confirmation. Ce n’était pas comme s’il ne savait pas que Wolfram était capable de garder rancune pendant des dizaines d’années s’il le fallait.
« Je pense, Votre Majesté », répondit le châtain avec une pointe d’affection indulgente.
Il pouvait se le permettre, lui ! Depuis que Wolfram avait arrêté de faire semblant d’être fâché contre lui il était de nouveau, et publiquement, un modèle de perfection aux yeux de son petit frère.
Yuuri, lui, était en train de subir l’effet inverse. Oh bien sûr, Wolfram n’avait jamais été tendre avec lui, mais depuis qu’ils étaient mariés, le blond se permettait de lui faire la tête, de refuser de dormir avec lui et de l’ignorer pendant des jours durant ! Et quoiqu’il arrive, c’était toujours la faute de Yuuri, et ce dernier découvrait avec stupéfaction que Wolfram maîtrisait, moitié consciemment moitié inconsciemment, l’art de faire culpabiliser son entourage et Yuuri en particulier.
C’était juste que Yuuri n’était jamais certain de savoir si Wolfram exagérait simplement, était vraiment blessé, ou exagérait pour cacher que quelque chose d’autre l’avait blessé. Il en devenait paranoïaque ! D’un autre côté, Wolfram ne se fâchait que dans un seul et unique cas et il était par conséquent assez simple de le ramener à de meilleures dispositions.
« Est-ce qu’un jour Wolfram arrêtera de tester mon affection pour lui ? se plaignit-il à Conrad.
- Oui, Votre Majesté, répondit Conrad avec la conviction de celui qui en était déjà passé par là et avait survécu avec brio. Mais pas tout de suite. »
Ouais, autant dire qu’il en avait encore pour une ou deux décennies. Heureusement qu’ils vivaient longtemps, hein.
« Il sait que je suis là ?
- Non, je me suis dit que vous apprécieriez de lui faire la surprise. Gwendal fait en sorte de le retenir au château pour qu’il ne sorte pas. Vous devriez le trouver en pleines recherches juridiques à la bibliothèque de l’aile nord.
- Merci, Conrad. »
Une chance qu’il pouvait toujours compter sur lui ! Yuuri se prépara mentalement, réfléchissant à la meilleure façon d’aborder son époux avant de renoncer à prévoir quoique ce soit. Wolfram avait trop tendance à le prendre par surprise et alors Yuuri se laissait complètement dépasser. Mieux valait y aller à l’instinct.
Ils arrivèrent discrètement au château, Yuuri voulant éviter Gunther tant qu’il n’avait pas vu Wolfram, parce que le conseiller ne manquerait pas d’annoncer à tout le château - voire tout le pays - le retour de leur roi rien qu’au son de sa voix.
« Souhaite-moi bonne chance », lança-t-il à Conrad avant de se glisser par une petite porte de service avec le sac qu’il avait ramené de chez ses parents.
Il ne croisa qu’une servante à laquelle il fit sans grande difficulté promettre de garder le silence et réussit à rejoindre sa chambre sans difficulté. Soulagé, il posa le sac et partit à la recherche de Wolfram, impatient de le revoir. Il n’était pas parti longtemps, vraiment pas et il était revenu plus tôt que prévu. Mais chez lui, Noël se passait avec la personne que l’on aimait et Murata avait eu raison, les rues pleines de couples étaient insupportables. Peu importait ce que sa mère dirait, il était venu sur Terre parce que son frère le lui avait demandé, pour une ennuyeuse réunion avec des responsables mazokus terriens, et il était simplement allé dire bonjour à ses parents au passage. Il n’avait pas aimé partir alors que Wolfram lui faisait la tête. Avant, fâché ou pas, Wolfram serait venu avec lui, ne l’aurait jamais laissé s’en aller sans lui…
Il entrouvrit la porte de la bibliothèque et entra avec le plus de discrétion possible, mais eut la mauvaise surprise de ne pas l’y trouver.
« Vous cherchez Wolfram ? »
Le couinement que Yuuri ne put réprimer valait toujours mieux que le hurlement de surprise peu masculin qu’il avait failli lâcher.
« A… Anissina ! »
L’épouse de Gwendal sourit d’un air sombre et alarmant.
« Il est au cabinet de Gisela.
- Il est malade ? » s’inquiéta tout de suite Yuuri.
Anissina partit d’un éclat de rire psychopathique puis s’éloigna dans les couloirs. Yuuri, terrifié, se précipita deux étages plus bas, manqua renverser Gunther, pour arriver devant la porte du cabinet de Gisela qu’il ouvrit en grand.
« Wolfram ! » s’exclama-t-il.
Wolfram était debout face à la jeune femme, l’air sérieux. Ils se tournèrent tous les deux vers Yuuri avec surprise. Ce dernier eut le temps de reprendre son souffle, puis il pénétra entièrement dans la pièce. Une fenêtre y était ouverte, laissait pénétrer le froid vif. Un parfum de neige adoucissait l’odeur habituelle de potions.
« Wolfram, tout va bien ?
- Tu es rentré, constata son époux, si calme que c’en était inquiétant.
- Bienvenue, Votre Majesté, fit Gisela avec un sourire peut-être un peu plus joyeux que d’habitude.
- Il est malade ? demanda Yuuri qui s’était rapproché de son époux, avait posé une main inquiète sur son front.
- Mais non, idiot, dit Wolfram puis il ajouta, à voix basse : C’est bien que tu sois rentré.
- Je vais vous laisser », murmura Gisela.
Elle sortit, referma la porte derrière eux.
« Wolf ? »
Le blond déposa un baiser sur ses lèvres, tendre ; quelles que soient ses récriminations plus tôt, elles avaient disparu. Wolfram lui prit une main, la posa doucement sur son ventre.
« J’ai quelque chose à t’annoncer… »

(fin)
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