KKM - Wolfram - Thème 38 Dur mais tellement plus vrai

May 09, 2007 16:10

Thème : 38. Dur mais tellement plus vrai
Personnage : Wolfram
Série : Kyou Kara Maoh !
Rating : G
Spoilers : Toute la série
Disclaimer : Rien n'est à moi, mais on a le droit de rêver, non ?

Note : Il va y avoir une série de thèmes dans l’univers qui va suivre, comme une sorte de fic à chapitres. ^_^


Il n’avait pas eu l’intention d’espionner, ou quoique ce soit, mais la voix excédée du Grand Sage, suivie de celle énervée de Yuuri l’avait fait s’arrêter, parce que ce n’était pas souvent que ces deux-là étaient en désaccord, et avant de pouvoir signaler sa présence, leur conversation l’avait empêché de le faire :
« C’est la moindre des choses d’être honnête avec lui ! avait déclaré le Grand Sage d’un ton sévère.
- Et qu’est-ce que tu veux que je fasse ? avait répondu Yuuri, avec agitation. Que je lui dise : désolé, Wolfram, mais je ne t’aime pas et je ne pense pas pouvoir jamais t’aimer comme tu le veux alors laisse tomber avec cette histoire de fiançailles ? »
Il s’était raidi.
« Ça me paraît pas si mal si tu reformules un peu, avait dit le Grand Sage, calme.
- Je peux pas faire ça ! Je peux pas !
- Pourquoi ?
- Parce que ça va le blesser !
- Et tu crois que ça ne le blesse pas, cette situation ? Tu lui donnes de l’espoir. Qu’est-ce que tu vas faire, le jour où tu tomberas amoureux de quelqu’un d’autre ? « Désolé, Wolfram, mais j’aime quelqu’un et je veux l’épouser alors ce serait bien de laisser tomber cette histoire de fiançailles qu’on traîne depuis des lustres » ?
- … mais non, je vais pas… enfin… et s’il s’en va après, hein ? Wolfram est mon ami, j’ai pas envie de le perdre. Et puis je vois pas pourquoi t’amènes cette histoire sur le tapis, Wolf et moi on se débrouille très bien, et il sait comment c’est de toute façon. Et puis ça va être le bazar si je fais ça et pour une fois, tout est calme ! »
Sur ces mots, Wolfram décida qu’il en avait assez entendu.

¤¤¤

Ken regarda son ami avec incrédulité.
« Je ne sais pas si c’est de l’aveuglement ou de l’égoïsme, ou les deux, déclara-t-il. Là, tu me déçois, Shibuya. Tu m’avais habitué à mieux.
- Je t’ai dit que tout va bien avec Wolfram. On se comprend ! »
Ken leva une main pour l’empêcher de continuer.
« C’est bon, Shibuya, c’est bon, fais comme tu veux. Mais quand ça te reviendra dans la figure, viens pas te plaindre à moi, je n’aurais aucune pitié. »
Sur ce, le Grand Sage tourna les talons et s’éloigna.
Dans les minutes qui suivraient, Shibuya aurait effacé leur conversation de sa mémoire, il n’y avait aucun doute là-dessus.
C’est quand même incroyable que le meilleur roi de Shin Makoku depuis des millénaires, capable de réconcilier des ennemis séculaires, soit aussi aveugle à ce qu’il se passe sur le pas de sa porte !

¤¤¤

« Gunther ? Tu as un instant à m’accorder ? »
Le conseiller releva la tête de ses dossiers diplomatiques, pris par surprise. Wolfram était à la porte de son bureau, droit comme un i et l’expression presque aussi fermée que celle de Gwendal.
« Wolfram ? Que se passe-t-il ? C’est Sa Majesté ? Il est arrivé quelque chose à…
- Je suis venu te poser une question ! l’interrompit tout de suite le troisième fils de Celi.
- … à quel sujet ? »
Wolfram se rapprocha et Gunther ne put s’empêcher de remarquer qu’il évitait son regard. Avait-il fait une bêtise ? … Avec Sa Majesté ? Les fiançailles avaient-elle été consommées ? Avant le mariage ? Désespoir ! Honte !
« Imaginons que je veuille entrer dans l’armée, commença Wolfram.
- Tu es le fiancé de Sa Majesté, l’arrêta Gunther. Tu ne peux pas…
- J’ai dit « imaginons » ! C’est à quoi j’étais destiné de toute façon, non ? Mon rang de naissance est sans conséquent, je n’ai aucun titre, aucune terre en dehors du manoir laissé par mon père à sa mort ; comme Conrad il ne me reste que l’armée ou le mariage, n’est-ce pas ?
- C’est probable, admit Gunther, intrigué et inquiété. Tu es un peu jeune encore mais…
- Mais je pourrais m’engager et obtenir un grade officiel.
- Oui, bien entendu… »
Wolfram ferma un court instant les yeux. Gunther le vit prendre une inspiration.
« Je veux servir Yuuri, déclara le petit frère de Gwendal. Je veux lui être utile, et le protéger. Il n’a pas encore de garde personnelle, il lui en faut une. Est-ce que si je m’engage je peux devenir capitaine de sa garde ?
- Il faut voir ça avec Gwendal », répondit Gunther, cette fois franchement alarmé.
Il commençait à deviner où menait la conversation et cela ne lui plaisait pas du tout.
« Wolfram, qu’est-ce que tu…
- Je veux rompre mes fiançailles avec Yuuri. »
Gunther se serait exclamé, indigné, si l’expression de Wolfram n’était pas si neutre.
« J’envoie chercher ton frère. »

*

« Qu'est-ce que tu racontes ? Tu veux briser vos fiançailles ?
− Je n’ai plus la possibilité de le faire depuis notre duel et Yuuri ne se décide pas, déclara Wolfram avec une assurance déconcertante, impassible sous le regard incrédule de son frère. J’aimerai que Gunther et toi trouviez un moyen de le faire sans que cela provoque un esclandre.
− Que se passe-t-il, Wolfram ? » demanda Gwendal.
Il jeta un coup d’œil incrédule à Gunther, ce dernier affichait un air soucieux alors que lui s'attendait d'un instant à l'autre à ce qu'Anissina débarque pour lui dire qu'elle avait créé un double de son frère mais qu'il était défectueux.
« Jusque-là, tu as pris ces fiançailles très au sérieux. »
Wolfram croisa les bras, leva la tête dans un geste hautain familier.
« J'ai fait ce que j'avais à faire, répondit-il. Mais maintenant que Yuuri est bien installé sur son trône, il n'a plus besoin du soutien public de nos fiançailles.
− J'avais cru comprendre que tu éprouvais des… sentiments pour lui », réussit à prononcer Gwendal.
Wolfram émit un bruit moqueur.
« Accorde-moi un peu plus de bon sens ! Une moitié d'humain, venue d'on ne sait où ? Incapable de maîtriser ses propres pouvoirs ? Il sait à peine tenir une épée ! Le titre de roi ne fait pas un homme. Je vaux mieux que ça. Et je serai bien plus utile à sa protection ».
Le regard de Wolfram était maintenant plein de défi, il fixait son frère avec la colère qui lui était si commune.
Gwendal se massa les tempes, ce n'était qu'une décision irréfléchie de plus, une de ces crises de passion brutale.
Sauf qu'il était trop calme.
« Wolfram, dit Gwendal avec toute l'autorité d'un frère aîné qu'il pouvait invoquer, je n’autoriserai pas Gunther à chercher à rompre vos fiançailles sur un mensonge. Quelle est la véritable raison ? »
Wolfram se tendit un quart de seconde, lèvres pincées et fureur au fond des yeux.
« Wolfram. »
Il détourna les yeux.
« Yuuri ne m’aime pas. Je sais qu'il ne m'aimera jamais. Un mariage arrangé ne me fait pas peur, mais Yuuri est peut-être un très bon roi, il n’a rien d’un fiancé, ni d’un mari idéal. Et je vaux mieux qu'un homme tellement mauviette qu’il n’a même pas le courage de briser des fiançailles dont il ne veut pas. »
Wolfram redressa la tête et la couleur de ses yeux était un peu trop liquide, ce qui termina de clouer Gwendal sur place. Quand avait-il vu son frère pleurer pour la dernière fois ? Trois bonnes années plus tôt, lorsqu’ils avaient cru que Yuuri repartait sur Terre pour de bon, et sans doute lorsqu’ils avaient cru Conrad mort, mais il ne l’avait pas montré. A cet instant, il ne pleurait pas en soi, mais il était si près de l'être…
« Je vaux mieux que ça. »
Gwendal faillit se lever, prendre son petit frère dans ses bras, mais ils n'avaient jamais eu ce genre de relation, et Wolfram s'échapperait probablement avant même qu'il n'ait pu le toucher.
« Wolfram… Tu es conscient de la différence de statut que cela va entraîner ?
- Je ne fais que prendre celui qui m’aurait été donné si Yuuri ne m’avait pas giflé. »
Sa voix ne tremblait pas.
« En es-tu sûr et certain ? demanda Gunther d’une voix douce.
- Oui. »
Le conseiller hocha la tête.
« Alors je ferai tout ce qui est en mon pouvoir. »
Wolfram relâcha son souffle et ferma les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il n'y avait plus trace de larmes dedans.
« Merci, dit-il simplement avant de leur tourner le dos pour sortir.
− Wolfram, tu… commença Gwendal.
− Ne t'inquiète pas, l'interrompit son frère en ouvrant la porte. Je vais aller passer quelques temps au manoir de Père. Je reviendrais dès que… les choses seront établies. »
Il sortit. Gwendal se laissa retomber dans son fauteuil et se prit la tête dans les mains.
« Je n’aurais jamais dû laisser cela traîner, soupira-t-il.
- C’est une culpabilité que nous partageons. Néanmoins je… croyais, sincèrement, que Sa Majesté épouserait Wolfram. »
Gwendal se redressa.
« Wolfram a raison, dit-il, Sa Majesté a besoin d’une garde personnelle.
- Tu vas autoriser Wolfram à s’en occuper ? »
Gwendal acquiesça. Conrad saurait aider leur petit frère dans cette tâche.
« C’est le moins que je puisse faire. »

¤¤¤

Wolfram alla hurler dans l’eau des bains pour ne pas qu’on l’entende. Hurler à s’en écorcher la gorge, à en laisser de l’eau pénétrer dans ses poumons et pouvoir mettre les larmes et les hoquets sur le compte de sa toux.
Une bonne demi-heure s’écoula avant qu’il ne réussisse à se calmer.
Cela ne changeait rien à la situation, de toute façon, la seule différence c’était que Wolfram n’aurait plus à espérer, ou à se mentir.
Mais il ne s’était pas attendu à ce que cela soit si douloureux, d’accepter. De capituler.
Wolfram avait mal et il aurait toujours mal. Mais il ferait comme Conrad : il apprendrait à le cacher.

(à suivre)

dimanche 11 mars 2007

Pour trouver tous les thèmes dans l'ordre chronologique, se référer à la table des thèmes.
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