Titre : Le soleil, la lune et les étoiles
Auteur :
flo_neljaJour/Thème : 20 mai/La lueur de la lune, shôjo ai
Fandom : Chroniques de Perpignan - la comédie féérique (original)
Personnage/Couple : Mairead/Lisa
Rating : PG
Disclaimer : L'univers est à White Wolf, mais dans cette fic je ne m'en sers pratiquement pas... Les persos sont de moi.
Participation au vote de fin de mois : Vu que c'est la seule que je poste, pourquoi pas ?
Notes : Je m'étais dit qu'il faudrait que je fasse quelque chose pour le mois du shôjo ai, mais mes couples de fics n'ont pas voulu coopérer, alors je me suis permis de poster avec mes persos à moi... Désolée...
Mairead est le soleil, ont-elle décidé, et Lisa est une étoile, une de celles qui semblent toutes petites et faibles parce qu'elles sont très loin, mais qui sont fortes et brûlantes comme seules les jeunes étoiles peuvent l'être.
Les gens qui vivent sur terre croient que le soleil n'apparaît que le jour et les étoiles que la nuit. Mais ce n'est pas vrai, ils ne comprennent rien. Mairead et Lisa, elles, l'ont très bien compris en relisant les leçons de physique de Mairead : les étoiles se voient, dans le ciel infini, à chaque seconde, elles ne se voient qu'entre elles parce qu'elles sont seules à briller, et quand ce sont des étoiles doubles elles se font des clins d'oeil.
Le soleil est une petite étoile comme les autres.
La petite-étoile Lisa et la petite-étoile-soleil Mairead se font plus de clins d'oeil que toutes les autres réunies, et même parfois plus, se rejoignant et s'embrassent lors d'une fête qui fait danser le ciel entier et ne laisse à la mécanique céleste que ses yeux pour pleurer.
Parce que la réalité n'est rien pour Lisa, et que la distance n'est rien pour Mairead.
Les gens qui vivent sur terre croient que la lune peut s'amuser avec les étoiles la nuit, et avec le soleil le jour (au moins à Perpignan, où on voit si souvent la lune pâle en plein jour) mais que le soleil et les étoiles ne se rencontrent jamais.
Ils ne pourraient pas se tromper plus.
Mais même si dans le ciel infini, Mairead et Lisa peuvent se voir à chaque seconde, même si leurs coeurs s'appartiennent de toute éternité, sur la terre elles peuvent être séparées. Elles l'ont déjà été, elles pourraient l'être à tout jamais.
Et Mairead ne peut s'empêcher de craindre que quelque chose détruise un jour leur bonheur terrestre. Parce qu'elle a essayé d'apprendre un peu de divination avec Vassili, elle n'a jamais vraiment réussi, mais elle se rappelle un monde où Lisa et elle ne seraient plus ensemble. Elle ne lui en a jamais parlé, elle ne sait même pas si c'était une vraie vision ou seulement ses propres peurs.
Un jour, peut-être, quelqu'un les séparera, et elle en vient à détester cette personne qui aura la pâle lumière de la lune. La lune n'a pas de chaleur. La lune n'est qu'un reflet. Elle ne mérite pas cela.
Elle ne sais pas bien ce que cela pourrait être. Dans le tarot de Vassili, la lune est l'incertitude, l'illusion. Cela pourrait être Vassili lui-même, qui laisse dormir Lisa dans sa chambre sans jamais la toucher, qui est dangereux et fascinant et beaucoup plus intelligent qu'elle, comme Lisa est beaucoup plus intelligente qu'elle. Mairead aime ses parents, mais depuis que Lisa est là elle voudrait parfois vivre seule, pour pouvoir loger sa princesse en fuite sans avoir à répondre à d'incessantes questions.
Cela pourrait aussi être bien pire.
Quand elle en parle à Lisa - oh, pas de la séparation, juste de la méchante lune - la jeune fille prend l'air triste. "Tu devrais l'aimer..." dit-elle "Cela te va si bien d'aimer tout ce qui existe en ce monde."
"I see the moon, and the moon sees me ; God bless the moon and God bless me." chante-t-elle pour son amie une nuit, le regard tourné vers le ciel. Mairead pourrait jurer que c'est Lisa qui devrait apprendre la magie des fées à sa place, parce qu'elle est si belle sous la lumière de la lune que cela suffit à justifier l'existence de l'astre, et lui faire penser cela malgré la peur sourde qu'elle éprouve encore est déjà une sorte de magie.
Et Mairead profite de pouvoir encore remplacer la caresse des rayons lunaires par celle de son corps ; quand Lisa pleure d'émerveillement et se laisse aller dans ses bras, Mairead a toujours la tête qui lui tourne de bonheur, quel que soit le nombre de fois qu'elles l'aient déjà fait. Elle embrasse Lisa, elle oublie tout, et à cet instant peu importe quelle lumière les éclaire.