2 août - ne pleure pas - Saiyuki

Aug 02, 2008 22:06

Titre : (n/a)
Auteur : ylg
Jour/Thème : 2 août/ne pleure pas
Fandom : Gensōmaden Saiyūki
Personnages : Nii Jien-Yi, Cho Gonō
Rating : PG-13
Disclaimer : propriété de Minekura Kazuya, je ne me fais pas de sous avec. Sinon je m'offrirais ses artbooks avec !
Warnings : spoil sur l'histoire de Hakkai mais normalement tout le monde la connaît maintenant, mais aussi gore et spoil sur des capacités qu'a Hakkai qui n'ont pas encore été révélées dans les tomes traduits en français - ça ne spoile pas le scénario du manga en soi, non, mais ça pourrait gâcher quand même un effet de surprise le jour où vous serez confronté avec en vrai.
EDIT: et maintenant que j'y réfléchis, peut-être bien spoil sur les "pouvoirs secrets" de Nii ?
Participation au vote de fin de mois : oh non ^^;;

Je suis désolée, j'étais prise par le temps et je n'ai pas eu le temps de peaufiner cette fic avant de poster ; si quelqu'un se sent d'attaque pour me faire la beta-lecture, je l'accueille à bras ouverts. Et puis, pour ne pas changer, je suis incapable de trouver un titre. J'y réfléchirai à nouveau plus tard ; en attendant, les suggestions sont les bienvenues.

***
La nuit était tombée vite, ce soir-là. Le soleil s'était noyé dans les lourds nuages de pluie longtemps avant de disparaître derrière l'horizon. Entre les arbres d'une forêt, dans un coin de terre perdu, une silhouette titubait en s'accrochant aux branches basses et aux troncs, de proche en proche. Un observateur silencieux passant par là aurait eu l'impression qu'elle voulait se fondre dans les ombres de ces arbres, s'enfoncer au coeur de la forêt et y disparaître.

Quand elle s'écroula finalement dans la boue du chemin, une autre ombre l'approcha.
« Tu as parcouru un sacré chemin malgré tes blessures, petit démon... le monstre qui a ravagé ton château était-il donc si terrible, que tu aies besoin de fuir si loin ? »

L'ombre se pencha de plus près sur le yōkai à ses pieds. Un oeil doré baigné de larmes, une paupière serrée noyée de sang, le dessin d'une vrille de lierre lui faisaient face. La pluie torrentielle ne suffisaient pas à les cacher.
« Es-tu encore capable de me dire ce qui s'est passé là-bas ? Je suis assez curieux, vois-tu.
- Tués... tous tués. Tous morts. Même Elle.
- Ah oui... j'avais cru comprendre, tu vois. J'aimerais savoir par qui ils ont été tués, en fait. »
Un ricanement, faible et tremblant mais assurément dément, répondit. On ne tirerait sans doute pas grand' chose de ce yōkai-là dans un tel état. Il n'était pas blessé qu'au visage ; des coupures diverses couraient sur son corps, probablement entrelacées d'ecchymoses.

« Alors ? Tu ne veux pas me dire ce qui t'a poussé à t'enfuir ? »
Du tas de chair sanguinolent monta un murmure hâché :
« Pouvais pas. L'atteindre. Avec ces griffes. Et. Tout ce sang. La blesser. La souiller. Encore plus.
- Hm-hm. » Ça n'était décidément pas le discours le plus instructif qu'on lui ait tenu.

« Maintenant que tu le mentionnes, tu ne devrais pas serrer ton propre corps avec tes griffes, tu vas te blesser toi-même encore plus. Montre-moi, pour voir ? »
L'ombre retourna le blessé pour examiner l'étendue des dégâts.
« Au fait, tu ne devrais pas tant pleurer, non plus. Avec tout le sang que tu perds, tu devrais vouloir garder le reste de tes fluides corporels bien à l'abri à l'intérieur. Enfin, bien sûr, avec tout ce qu'il pleut aussi, ça n'est pas comment si tu risquais beaucoup de te déshydrater, mais je pense à ton équilibre volumique... »
Écartant les mains griffues et les pans déchirés d'une chemise trempée de sang plus que de pluie, l'ombre découvrit un spectacle incongru et siffla longuement entre ses dents.

« Félicitations. Avec tout ce que j'ai croisé, il en faut beaucoup pour m'étonner mais ça, je ne l'avais encore jamais vu. »
Ça, c'était une marque yōkai particulièrement étendue. Au lieu d'une simple tache de naissance localisée, elle courait sur tout son torse, en plus du visage et des mains. Et encore ! si elle se contentait d'être juste étendue... non, elle s'enroulait vraiment autour du torse, traversant la blessure qui s'étalait là. Il aurait été plus facile de penser que le yōkai avait été lacéré en plein milieu du torse, par une arme tranchant la peau et ses marques avec. Mais non : les vrilles parcourant sa peau resserraient les lèvres de la plaie, comme pour tenter d'en réprimer l'hémorragie et empêcher la saillie des anses intestinales. Ce qui ressemblait à un joli tatouage chez la plupart des yōkai semblait ici vivant. Peut-être même conscient. Une plante parasite sous sa peau ? Un yōkai à demi végétal ? C'était à coup sûr une grande nouveauté.

L'ombre resta un long moment à simplement contempler le tableau, sans rien faire pour venir en aide au blessé. Accroupie, les coudes sur les genoux et le menton dans les mains, un curieux sourire sur le visage, elle se contentait de regarder.

« Ça, ça n'est pas de chance, finit-elle par avancer. Une belle plante comme toi mériterait d'être étudiée en détail, mais j'ai d'autres projets pour le moment et pas de temps et pas assez de moyens à te consacrer ici et maintenant. Dommage, dommage... Bon, il y a quand même quelque chose que j'ai envie de tester. »
Fouillant dans ses poches, l'ombre en sortit quelques petits objets qu'elle fit sauter dans sa main, comme si elle jouait aux osselets. À son grand regret, la pluie qui noyait la nuit tombante les empêchait de luire à la lumière de la lune.

« Au château là-haut, certains yōkai avaient des limiteurs. Ils les ont enlevés pour se battre et se faire tuer... J'aurais bien voulu trouver un cadavre qui portait encore le sien, pour voir si la mort lui rendrait son aspect normal. Personnellement, je pense que non, et j'aurais voulu vérifier si le cadavre d'un yōkai mort sous limiteur reprenait quand même son apparence initiale si on lui ôtait ensuite ce limiteur, ou si la mort le figeait sous forme pseudo-humaine. »

L'ombre caressa le visage du yōkai agonisant à ses pieds, lissa ses cheveux trempés de pluie.
« Alors je vais faire juste une petite expérience sur toi, d'accord ? »
Elle eut un petit rire de gorge. De toute façon, d'accord ou pas, il n'était plus en position d'objecter. Un clip fut placé sur son oreille, puis un autre, et un autre encore, jusqu'à disparition de son aura. L'oreille changea de forme, l'oeil de couleur, et les vrilles s'effacèrent. Un spasme parcourut tout le corps du yōkai. Libre de toute contrainte, sa plaie au ventre s'ouvrit. Un faible gémissement et de nouvelles larmes lui échappèrent.

« Allons, allons. Je t'ai déjà dit tout à l'heure, ne pleure pas. Ça serait bien bête de gaspiller tes dernières forces pour quelque chose que le ciel fait déjà à profusion à ta place. Et puis, sur quoi pleurer ? Bon, le reste du clan est mort. Et alors ? Soit tu meurs aussi et tu les rejoins au paradis ou dans votre réincarnation suivante ou dans le néant total. Pas de quoi se lamenter, donc. Soit... he bien, tu as l'air un peu plus fort que les autres. Tu survis. Et plus personne ne saura qui tu es : tu es totalement libre de commencer une nouvelle vie, à ta guise. Ça n'est pas merveilleux, ça ? »

L'ombre tapota une dernière fois la tête du moribond.
« Tiens, je vais même te rendre service. »
Elle lui passa la main devant les yeux, lentement. Sous son geste, l'obscurité se fit.
« Je vais même effacer notre rencontre de ta mémoire. Tu ne sauras même plus comment tu t'es retrouvé là. »

Se redressant, elle ajouta,
« Je repasserai peut-être à l'aube. Si tu es mort d'ici là, je te dissèquerai avec plaisir. Si non... he bien, on se retrouvera un jour ou l'autre. Ou peut-être plutôt, une nuit ou l'autre. »

Là-dessus, l'ombre se fondit entièrement dans la nuit et disparut.
Sur le chemin au bord duquel était tombé le yōkai désormais scellé, une nouvelle silhouette approchait déjà, une silhouette porteuse d'un rougeoiement semblable à celui de l'aube.

aout 08, saiyuki

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