20 décembre - Transformation - Fruits Basket + ust
Titre : Maladresse
Auteur : Lie-chan
Jour/Thème : 20 décembre/Transformation + ust
Fandom : Fruits Basket
Personnage/Couple : Kyô/Tohru
Rating : PG
Warnings éventuels : Non
Disclaimer : Ces personnages sont la propriété de Natsuki Takaya. Le passage sur la vérité est inspiré d'Electre, de Giraudoux, que je viens de lire.
Participation au vote de fin de mois : Oui
Maladresse.
Tohru était maladroite, c’était un fait avéré. Kyô l’observait étendre le linge devant la maison, malgré le vent ou peut-être à cause de lui, ou peut-être parce qu’ils devaient se retrouver, ici, maintenant, peut-être à cause de ce moment qui allait leur tomber sur le dos.
Le front légèrement plissé, Tohru se concentrait sur sa tâche. Une rafale particulièrement tenace voulut lui faire lâcher un drap de lin épais, et Kyô la rejoignit sans y penser, franchissant de quelques foulées la distance qui les séparait, empoignant le tissu encore humide avec un frisson, oubliant la gène qui s’était confortablement installée entre eux ces dernières semaines. Tohru frémit. Kyô frémit. Ils voulurent détourner les yeux. Ça aurait peut-être marché s’ils n’avaient pas eu la même idée, au même moment.
Il y a des silences lourd de sens. Celui-ci était lourd de vérité, d’un peu d’amour réprimé, et de deux adolescents qui s’efforçaient de ne pas y songer.
La vérité est une chose étrange. Insaisissable. La vérité a ses moments choisis, il faut savoir les saisir au vol. Attendre une seconde, c’est déjà trop tard. La vérité s’échappe. La vérité est éternelle, elle ne dure qu’un éclair.
Peut-être que Tohru le sentit. Peut-être, tout simplement, qu’elle ne voulait plus fuir. Peut-être qu’elle voulait se trouver un peu de courage, peut-être qu’elle voulait juste briser ce foutu silence. Peut-être tout ça à la fois.
- Kyô-kun, je…
Tohru était maladroite. C’était un fait avéré. Pourtant cette fois, ce fut Kyô, dans un moment de remord, de culpabilité étouffée, mais surtout de panique, qui fit un faux pas et tomba dans ses bras. Au sens propre, malheureusement pour eux.
Tohru était maladroite. Elle était aussi patiente, et un sourire dépité effleura à peine son visage avant qu’elle ne prenne le chat dans ses bras, caressant machinalement sa fourrure rousse - comme elle avait rêvé caresser ses cheveux roux, quelques instants plus tôt.
Kyô se blottit contre son cou, machinalement, lui aussi, et sans arrière-pensée aucune mais avec un instinct presque animal, peut-être naturel chez lui sur qui pesait une telle malédiction. Peut-être qu’il regrettait cette petite maladresse, cette petite lâcheté. Mais plus tard, plus tard seulement car comment regretter, alors que Tohru le serrait contre elle de manière si simple et si douce ? Comment regretter, alors que c’était la seule manière qu’il avait encore de l’approcher ?
Le moment était passé.
La vérité n’était pas pour aujourd’hui. Elle viendrait, plus tard.
Elle avait leur vie pour ça.