25 avril - Cicatrice - Dogs (Premier baiser)

Apr 25, 2007 09:09

Titre: Don't leave me hanging
Auteur: drakys
Jour/Thème: 25 avril/cicatrice + premier baiser
Fandom: dogs
Couple: haine/badou
Rating: R
Disclaimer: miwa shirow
Participation au vote de fin de mois: oui
Notes: j'avais les faux lyrics 'no space to breathe / no time to die' dans la tête... quoique pour le titre, il y a bien (au moins) une chanson qui existe, mais je ne pense pas à celle-là du tout.


Don't leave me hanging
With no space to breathe
And no time to die
Don't leave me waiting
For your kiss

Leurs lèvres se heurtent presque à faire mal, lourdes et insistantes, violentes et affamées. Haine le pousse sans merci, sans chance de se défendre contre le mur à la peinture pelée, complètement arrachée par endroits. Il referme un poing dans les cheveux rouges et tire sa tête en arrière, embrasse, ses dents éraflent la gorge offerte. Ses mains vont ensuite s'égarer sous le manteau horrible, motif camouflage, fausse fourrure au capuchon.

Badou dit quelque chose, ses lèvres bougent presque silencieuses et Haine ne bouge plus. Il relève la tête et croise un sourire, un œil qui lui distille un regard moqueur, l'autre à jamais muet sous le cache-oeil. Des doigts effleurent son visage, se perdent dans ses cheveux et il n'y a plus d'espace entre eux. Respirations unies, urgentes.

I didn't mean to make it sound
Like 'I love you'

C'est bien comme ça, même dans l'odeur de moisi de la chambre minable. Le mur s'allonge, le plancher se rapproche et les doigts d'Haine envahissent les vêtements, caressent les cicatrices. Rien n'est plus doux que ces reliefs qui éventrent la peau de l'autre homme, réconfortants, rassurants. Les cicatrices le rendent plus réel sous lui.

Chacune est une preuve que la mort a failli le lui arracher.

Leurs lèvres s'écartent, leurs langues s'effleurent, combattent sans décider gagnant ou perdant. Les fermetures-éclair cèdent, les vêtements s'ouvrent, les jambes de Badou s'écartent. Le baiser se suspend, le rouquin a un sourire qui lui flotte aux lèvres.

Et alors peu importe le plancher sale, le tapis rugueux, miteux, arraché par endroits et brûlé par des cigarettes à d'autres. Peu importe que le seul défaut sur sa peau pâle soit caché à son cou par quelques tours d'étoffe.

Peu importe qu'il soit un animal, un chien qui ne veut plus de maître.

Ce n'est pas le premier baiser, ni la première fois.

You taste like a dream
I can't wake up from.

Ça sent la sueur, le sang et le tabac. La poudre des munitions sacrifiées, la poussière et la mort.

Badou s'écroule comme une masse, dans la saleté, les douilles vides, le sang, son propre sang, mais il n'en a pas encore conscience. Il tremble, gémit, incapable de trouver ce qui cloche sauf pour le goût du tabac qui lui manque. Puis, il a une vision.

Cheveux blancs, comme un ange. Sans halo, peut-être est-il déchu. Peut-être est-il fichu.

Ses yeux se ferment, s'ouvrent. Sa vision tremble, se replace, tiens, maintenant il sent la douleur, aigue, terrible, qui lui déchire le corps. Il comprend qu'il a pris une balle, ou deux et essaie de rire, s'étrangle.

Il comprend que son ange, c'est Haine.

Des sourcils froncés, des mains qui déchirent son nouveau manteau et il gémit faiblement, maigre tentative de l'invectiver. L'argent ne pousse pas dans les arbres, les manteaux ne sont pas gratuits, mais peut-être ne verra-t-il pas la prochaine fin de mois. Sa langue est lourde, sa bouche goûte pâteuse, le métal aussi et Badou réalise enfin que c'est le goût du sang.

Oh non.

On le retourne comme une poupée de chiffon, les mains sont rouges, rouges comme le sang, son sang et les cheveux sont toujours aussi blancs. Il retrouve la voix, peut-être parce qu'il faut qu'il lui le dise. Sa voix ne coopère pas, elle est rauque, brisée, comme lui.

It's not like I can confess
That I love you

"Hé… t'as pas… une clope?

- Ferme-là", vient la réponse et Badou sourit comme un con, lève un bras et laisse du bout des doigts une trace de sang sur sa peau blanche, caresse ridicule.

La seule marque qu'il laissera jamais sur Haine, se dit-il comme il fait de plus en plus noir. Il ferme les yeux, c'est plus facile, c'est plus simple de se laisser glisser vers les ténèbres. La voix d'Haine le rappelle d'un cri, son nom a un son merveilleux dit comme ça.

Mains chaudes contre son visage glacé et lèvres douces contre les siennes.

Elles goûtent cuivrées, délicieuses, vivantes. Elles lui donnent l'énergie qu'il faut pour s'accrocher.

You taste like a drug
That I can't get enough of.

(17 avril 2007)

---
notes:
désolée pour l'anglais, c'est ce qui, je trouve, donne un meilleur ton à la fic...
en français, ça donnerait (plus ou moins):

Don't leave me hanging
With no space to breathe
And no time to die
Don't leave me waiting
For your kiss

I didn't mean to make it sound
Like 'I love you'

You taste like a dream
I can't wake up from.

It's not like I can confess
That I love you

You taste like a drug
That I can't get enough of.

Ne me laisse pas sans réponse
Sans espace pour respirer
Et sans avoir le temps de mourir
Ne me laisse pas attendre
Ton baiser

Je n'ai pas vraiment voulu
Que ça ressemble à 'je t'aime'

Tu goûtes comme un rêve
Dont je ne peux me réveiller

Ce n'est pas comme si je pouvais
te dire que je t'aime

Tu goûtes comme une drogue
Dont je ne saurais me passer

theme du mois, avril 07, fic candidate, dogs

Previous post Next post
Up