05 avril - Oui - Final Fantasy X (+ premier baiser)

[gabylc]

Non, elle n’avait pas choisi d’accepter ce mariage. Elle n’avait jamais rien choisi en fait. Elle s’était toujours contentée de ce qu’elle devait faire. Jusque là, elle pensait que c’était la meilleure solution, et qu’ainsi tout irait pour le mieux. Que si le Destin était tout tracé, c’était parce qu’il suivait la meilleure route possible, et que par conséquent il ne fallait surtout pas s’en éloigner. C’est pour cela qu’elle n’arrivait pas à comprendre ceux qui voulaient lutter contre cet ordre établi, contre ce sort imposé. Elle croyait qu’il était juste de penser comme elle le faisait, de suivre la conscience collective dominée par le culte de Yevon. Mais non, cette façon de faire n’avait jamais été animée par un désir de justice ou de générosité pour personne. Ce n’était que de la peur. La peur de faire des choix, la peur de se tromper, la peur de contrarier elle ne savait plus trop quelle entité cosmique. La peur de la liberté, à force de trop vivre dans une cage dorée.

Par conséquent, lorsque Seymour était entré dans sa vie, elle avait considéré ces événements comme une autre manifestation de ce fameux destin. Après tout, il était un des hauts représentants de l’Eglise, qui mieux que lui pouvait connaître les desseins de Yevon ? Elle avait donc choisi de continuer à jouer son rôle sur la scène de théâtre à laquelle s’était réduite Spira. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle jouait pour un public de pantins, et qu’elle-même n’était plus qu’une spectatrice de sa propre vie, alors qu’elle croyait encore être actrice. Des illusions. Tout cela était faux. Tout c’était cassé la figure. Ce chemin n’était pas le bon, il y avait une erreur. Ce fameux destin s’était trompé. Mais il était trop tard pour s’en rendre compte et reculer : elle était obligée de continuer jusqu’au bout de cette maudite route, maintenant qu’elle y était engagée. Elle avait dit « oui ».

Et maintenant, elle était là, face à ses erreurs qu’elle avait tant cherché à fuir. Ils étaient tous là, tous ceux pour lesquels elle aurait pourtant aimé réussir. Son échec était total : il avait gagné. C’était difficile à admettre, et pourtant ; elle était bien obligée de regarder la réalité en face à présent, de garder les yeux ouverts pour contempler son monde qui s’écroulait. Serrer les points, pendant que Seymour l’embrassait pour sceller sa victoire. C’était vraiment tout ce qu’elle avait à faire ?  Tout ce qu’elle pouvait faire ? Mais elle avait dit oui, pour le bonheur des habitants de Spira…

Et vous connaissez la suite.