3 février - Conception - D.Gray-Man (Humour)

Feb 03, 2007 07:05

Titre: La naissance et la mort de Komubenchi
Auteur: drakys
Jour/Thème: 3 février/conception + humour
Fandom: d.gray-man
Personnages: reever et komui
Rating: PG
Disclaimer: katsura hoshino
Notes: sérieux avertissement de gros n'importe quoi. pré-série.
Participation au vote de fin de mois: oui


Personne ne l'avait averti. C'était le petit nouveau, le prochain à jouer les victimes. Personne n'avait été assez chic pour lui dire ce que ce serait. On lui avait donné une belle petite chambre proprette et un bureau aux dimensions standards dans la Section Scientifique, on lui avait expliqué son boulot à fond et on l'avait averti de toute la paperasserie que ça représentait, on lui avait spécifié le plus important: où était le café, il en aurait besoin.

Mais personne ne l'avait averti, pour Komui.

Peut-être parce qu'ils en avaient tous un peu marre que les nouveaux débarrassent le plancher sans crier gare deux jours après leur embauche.

Aussi, quand Reever remarqua le corps au milieu de la pièce, il s'arrêta. Il ne comprenait pas trop pourquoi personne ne faisait rien alors que le chef de leur département était affalé par terre, complètement immobile. Il hésita et étendit un pied, lui touchant le mollet avec précaution. Peut-être que c'était une coutume dont il ne connaissait rien.

"Monsieur Komui?"

Personne ne l'avait averti, pour Komui.

On lui avait bien parlé de ses inventions, terrifiantes et souvent armes involontaires de destruction massive, et de ses délires, qu'il valait mieux écouter de loin avec le sourire et oublier rapidement pour ne pas se griller trop de neurones. Mais on ne l'avait pas averti que Komui était toujours à court de cobayes, on s'était bien gardé de l'informer qu'il fallait constamment se méfier de peur de finir en pâté pour chiens ou cloîtré dans l'aile psychiatrique.

C'est pour ça que le blond n'entendit pas les alarmes qui auraient dû se mettre en route dans sa tête. C'est pour ça qu'il n'y eut pas de Danger Reever Wenhamm, danger! C'est pour ça que plutôt que de faire comme tout le monde et de simplement contourner Komui étendu par terre en gardant une distance sécuritaire, il s'accroupit à côté de lui.

"Mon- monsieur Komui? Ça va?", se risqua-t-il en lui touchant l'épaule.

Il faillit hurler de terreur quand une main se referma comme un piège sur son poignet et que l'autre homme, après s'être retourné dans un geste saccadé comme dans les films d'horreur, lui afficha un sourire carnassier qui ne laissait présager absolument rien de bon.

"Oh tiens, Reever! Comme vous n'avez pas l'air occupé-

- Non, il faut que je finisse-", tenta Reever avec empressement pour essayer de s'en sortir d'un mensonge peu créatif, mais trop tard, Komui l'entraînait déjà derrière lui sans donner l'impression qu'il relâcherait sa prise maintenant qu'il s'était trouvé un poisson.

"-vous allez pouvoir m'aider pour un truc!", continua le chinois avec son entrain des bons jours, celui qui voulait dire qu'il avait encore inventé un truc profondément débile: un entrain dont le nouveau-venu ne connaissait pas encore la signification si pleine de danger.

Reever essaya d'appeler à l'aide du regard, mais tous les yeux se détournaient sur le passage du chasseur et de sa proie. Les rares qui osaient lui rendre son regard le faisait avec une expression de pitié si déchirante que le blond commença à penser qu'on l'entraînait vraiment vers sa mort.

Il essaya de se libérer, juste au cas, et réalisa que Komui avait une poigne de fer. Comme pour le dissuader de tenter une autre manœuvre du genre, le chinois lui lança un regard que la Mort elle-même aurait sûrement trouvé effrayant. Reever se laissa paisiblement mener à l'abattoir.

Pourquoi personne ne l'avait averti que Komui était au fond un dangereux psychotique!?

"De- de l'aide pour quoi?", osa-t-il demander comme les corridors défilaient.

"Vous allez voir, c'est formidable! Vraiment brillant!"

Komui le poussa en avant dans une pièce qu'on avait apparemment oublié de lui montrer pendant sa visite. Vu la porte dans un état pitoyable et l'éclairage misérable, il ne se demanda pas pourquoi on n'incluait pas cette section dans les visites guidées. La porte se referma avec un bruit lourd et il y eut un cliquetis métallique qui signifiait qu'ils étaient enfermés.

Sur une table et sur les murs étaient étalés des plans annotés d'un énergique trait de crayon rouge sang qui laissaient supposer la conception de quelque monstre ou quelque horreur sans nom. Le blond chercha en vain les bocaux de formol remplis d'organes humains ou non, tenta d'entendre la musique pleine de suspense d'un film de série B.

Puis son regard se posa sur la chose, sur son apparence innocente et anodine et il se demanda pourquoi tout le monde était si terrifié par Komui et ses inventions. Celle-là n'avait pas l'air terrible.

Il allait bien sûr être détrompé sous peu.

Reever cligna des yeux en attendant.

"Qu'est-ce que c'est?

- C'est un banc, voyons! Qu'est-ce que vous pensiez que c'était?", répliqua Komui, avec un fin sourire qui laissait supposer que le banc n'était pas seulement un banc, mais un outil efficace pour donner la mort dans d'atroces souffrances, causer le déplacement des plaques tectoniques ou peut-être préparer des crêpes. "Grimpez dessus, vous allez voir!"

Le blond devina que son destin se jouait à cette seconde. Et il réalisa qu'il préférait son destin sans qu'il soit sanglant ou autrement douloureux. Après tout, il n'était pas Exorciste. Et il aimait assez son corps sans qu'il ait besoin d'être décoré d'ecchymoses, qu'il soit meurtri artistiquement par des côtes fêlées ou qu'on pousse l'esthétisme sordide jusqu'à lui arracher un membre. Il fronça les sourcils.

"Non", répondit-il, catégorique.

Komui afficha un grand sourire et les deux hommes se regardèrent pendant un moment: le chinois souriait encore, l'australien commença à trouver ce sourire contagieux, voilà, tout finissait bien! Jusqu'à temps qu'il remarque le mouvement rapide et qu'il sente les mains qui le poussaient en arrière.

"Ha ha ha!", rigola Komui en courant se mettre à l'abri. "Go!", s'exclama-t-il en appuyant sur le gros bouton rouge d'une télécommande.

Le banc sur lequel Reever avait atterri, et sur lequel il était resté une fatidique et trop longue fraction de seconde immobilisé par la surprise, se mit à trembler sous lui. Il essaya de sauter à terre, mais ce ne fut que pour entendre une voix le lui interdire.

"Ah non, pas de ça!", ordonna son supérieur en appuyant sur un autre bouton.

Des menottes lui immobilisèrent bras et jambes et les pattes du banc se déployèrent comme celles d'un insecte géant pour commencer à le déplacer dans la pièce. Reever se dit que jusque là, ça pouvait encore aller. Puis son cœur se serra quand il entendit une petite explosion et un Ah un peu déçu.

"Qu'est-ce qu'il y a!?", s'énerva le cobaye forcé.

"Rien du tout! Tout va bien!", lui assura Komui à grand renfort d'un sourire trop parfait qui ne lui donnait pas du tout une expression innocente.

Surtout que Reever l'avait parfaitement vu cacher avec précipitation la télécommande fumante derrière son dos. Komui essaya de poursuivre avec des explications.

"Ça nous sauvera du temps, vous savez, pour les déplacements! Mon gentil petit Komubenchi nous épargnera vraiment un temps précieux pour les courses!"

La réponse de Reever fut loin d'être polie, surtout que le banc diabolique venait de commencer à le faire tourner sur lui-même à toute vitesse. Komui risqua une sortie, noble tentative de sauvetage peut-être motivée par le Aidez-moi ou je vous arrache la tête! desespéré lancé par Reever, que le banc possédé sembla renifler de loin. Le blond fut entraîné à toute vitesse de l'autre côté de la pièce, pour être secoué en tout sens un peu plus.

"La corde, mais tirez la corde!", gueula soudain Komui, se rappelant avec un timing impeccable un détail de fabrication. "La corde juste à côté de votre main droite!"

Reever s'exécuta. Et s'exécuta encore. Sa main continua à tirer frénétiquement sur la corde en question jusqu'à ce que sa paume en soit toute irritée et que son poignet lui fasse vraiment mal. Il lâcha une exclamation de terreur en voyant que l'invention machiavélique n'avait même pas l'air d'avoir un peu l'intention de s'arrêter. Loin derrière lui, il entendit un marmonnement assez peu réconfortant.

"Ah tiens, je croyais que j'avais installé l'arrêt d'urgence..."

Reever décida que c'était le moment ou jamais pour hurler de toute la force de ses poumons. Il ne fit pas exprès de rire nerveusement quand le banc grimpa sur le mur, ses pattes métalliques creusant des trous gros comme la tête d'un homme à chaque pas. Et il ne fit pas exprès non plus de crier un nombre incalculable d'invectives et autres insultes bien juteuses quand il se retrouva à être baladé au plafond à recevoir les plâtras et la poussière arrachés.

Il y eut un bip bip bip qui ne le calma en rien.

"Vous avez de la chance!", lui dit Komui d'une voix qui n'était en rien réconfortante. "Je crois que les batteries de mon mignon petit Komubenchi sont vides!"

Reever n'eut pas l'impression d'avoir de chance. Pas quand avec un dernier misérable et faible bip, il sentit la gravité reprendre ses droits. Il décida d'hurler encore, jusqu'à temps qu'il s'écrase violemment sur le plancher et que sa voix et sa conscience décident de lâcher pour le protéger de sombrer dans la folie.

Il ouvrit un œil pour voir un visage penché sur lui. Un visage inquiet, avec des yeux bridés derrière des lunettes et sous un béret qui trônait sur des cheveux noirs. Pour une raison qui lui était encore inconnue, on lui fourra une main devant le nez.

"Vous voyez combien de doigts?"

Le blond fit un effort pour calmer tout ce qui tournait autour de lui et il plissa les yeux.

"Huit...", répondit-il dans un grognement.

"C'est à peu près ça!"

On l'aida à se relever et à s'épousseter et soudain, tout revint à Reever en voyant les morceaux de métal et de bois épars qui traînaient autour d'eux. Il baissa les yeux sur ses poignets rougis et douloureux, réalisa que la sensation de chaleur sur sa joue était due au sang qui coulait d'une coupure.

Reever afficha alors un grand sourire et les deux hommes se regardèrent pendant un moment: l'australien souriait encore, le chinois commença à trouver ce sourire contagieux, voilà, tout finissait bien! Jusqu'à ce qu'une poignée de jointures aille dire bonjour au visage de l'inventeur un peu mentalement débalancé.

Le blond venait de faire une chose qu'aucun autre nouveau avant lui n'avait osé faire.

Malheureusement pour Reever, c'est à peu près à ce moment-là que Komui décida de vivement s'intéresser à lui. Après tout, personne avant le blond n'avait osé lui tenir tête. Et il n'y avait rien de plus scientifique que de chercher à comprendre cette résistance, par tous les moyens possibles et imaginables.

(03 février 2007)

d.gray-man, fevrier 07, theme du mois, fic candidate

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