1er janvier - Résolution - Road to El Dorado (Sans dialogue)

Jan 01, 2007 19:36

Titre: Plus jamais
Auteur: drakys
Jour/Thème: 1er janvier/résolution + sans dialogue
Fandom: road to el dorado
Personnage/Couple: tulio & miguel, avec certainement pas plus d'allusions que dans le film
Rating: PG
Disclaimer: dreamworks
Notes: première fic de l'année et il faut déjà que je viole m'essaie à un nouveau fandom. ^^;
Participation au vote de fin de mois: Non


Il s'était souvent dit plus jamais.

Les idées de l'autre homme, ses maudites idées avaient le don de les enterrer sous une montagne de problèmes haute comme ça. Les idées de Miguel étaient créatives, peut-être, stupides, souvent, mais c'était surtout la curiosité de l'autre homme et sa propension à être distrait par tout et surtout par rien qui faisait de lui un partenaire de triche absolument horrible. Aussi, Tulio s'était dit bien souvent que plus jamais il n'écouterait le blond.

Que chaque fois qu'il allait ouvrir la bouche, il allait aussitôt écarter ses suggestions. Balayer du revers de la main ses commentaires et ne s'en tenir qu'aux seuls plans qu'il échafauderait, après tout et sans vouloir se vanter, il était le cerveau de leur équipe.

Aussi, Tulio se demandait ce qu'ils faisaient là.

Parce qu'il s'était dit si souvent qu'il ne l'écouterait plus jamais et pourtant, pourtant quand Miguel affichait cet air suppliant… sa résolution cédait invariablement, en même temps que beaucoup de son intelligence et probablement tout son sens commun, jusqu'à la dernière miette. Oui, Miguel avait ce genre de regard dangereux, ses grands yeux verts aspirait votre âme et la recrachait une fois qu'elle lui était devenue entièrement servile.

Le là en question était une cellule miteuse qui sentait le moisi et la pisse, éclairée d'à peine un rayon de soleil qui s'égarait à l'intérieur depuis la fenêtre parée de barreaux. Fers lourds aux poignets et aux pieds, les deux hommes s'y étaient retrouvés après s'était fait prendre à tricher aux dés.

Ils trichaient souvent, mais généralement, ils ne se faisaient pas prendre: c'était une mesure de talent et une mesure de chance. Ce n'était pas le travail le plus honnête, mais c'était une petite incartade à la justice qui leur permettait de manger à leur faim, quand un pigeon au moins se laissait plumer. Mais en fait, tricher n'avait pas été le pire.

Le pire avait surtout été Miguel.

Miguel et son obstination, damnée soit-elle, elle et aussi la tête de mule du blond. Se faire prendre à tricher était une situation de laquelle Tulio pouvait encore les tirer sans trop de mal. Se faire prendre à tricher par celui qu'ils trichaient, apprendre un peu tard qu'il était la figure locale de la justice et ensuite le provoquer d'abord à propos de ses mises de jeu minables puis sur sa corpulence avait été… quelque part entre idiot et suicidaire.

C'était le blond qui avait fait l'essentiel de la provocation, bien sûr, et du duel qui avait vite suivi, Tulio se contentant de se faire petit et de prudemment ramasser les pièces en vitesse. Il avait eu toutes les intentions de s'enfuir en catimini, un plan qui s'était vu ruiné par l'apparition soudaine d'une montagne de muscles bien plantée entre lui et la porte.

Tulio avait bien essayé de rendre l'or avec un sourire tout ce qu'il y avait de plus repentant, une charmante attention complètement ignorée par son adversaire. Le coup brutal l'avait envoyé valser contre le mur le plus près, il avait entendu quelque chose craquer et avait remarqué avant de s'évanouir que c'était une ou deux de ses côtes. Plus jamais, avait-il encore une fois pensé fugitivement.

Un bien maigre réconfort.

Et ils s'étaient retrouvés dans une cellule miteuse qui sentait le moisi et la pisse. Tulio faisait la gueule depuis, ignorant l'autre homme et essayant d'oublier la douleur lancinante dans son flanc. Il tournait le dos à Miguel, autant que le lui permettait les chaînes, ignorant la voix irritante et faisant travailler sa tête pour trouver comment s'enfuir et éviter de finir fouetté, pendu ou autrement violemment puni. Il avait beau écraser son front contre la pierre froide et humide encore et encore, usant sans relâche un point au-dessus de son sourcil gauche, aucune idée ne daignait se présenter à lui.

Mais ses pensées ne refusaient en fait pas complètement de coopérer, le problème venait du fait qu'elles revenaient encore et toujours à la même constatation: pourquoi est-ce qu'il l'écoutait? Plus jamais, s'était-il toujours dit à chaque fois que leurs aventures prenaient une tournure malheureuse. Et pourtant, il finissait toujours par se laisser embobiner dans les délires du blond, les rares bons et les si nombreux mauvais.

À la vingt-sixième ou vingt-septième de son nom répété avec urgence, Tulio finit par accorder à l'autre homme un peu de son attention. Il commençait à avoir mal à la tête de toute façon, à force de la percuter contre le mur. Les grands yeux verts étaient illuminés par autre chose que la faible lumière du jour. Tulio y reconnut l'excitation, un sentiment qui lui glaça aussitôt le sang de toutes les horreurs possibles et inimaginables qui pourrait en découler.

Jusqu'à ce qu'il remarque la courte tige de métal qui dépassait des lèvres de Miguel. De quoi crocheter et défaire les fers et presque leur rendre la liberté, de quoi en tout cas à motiver Tulio pour ensuite trouver comment les faire sortir de la cellule. Il eut d'abord envie de lui hurler après, mais il ne le fit pas.

Après tout, s'il l'avait écouté plus tôt, peut-être ses poignets et ses chevilles seraient-ils déjà libres. Après tout, il était un peu jaloux de ne pas avoir pensé à cacher sur lui un objet aussi utile. Et après tout, même s'il se disait toujours qu'il ne l'écouterait plus, Miguel avait de temps à autre une ou deux idées qui valaient vraiment la peine d'être écoutées, ou à défaut d'être accomplies.

(1er janvier 2007)

theme du mois, route d'eldorado, janvier 07

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