6 février - des choses qui laissent des traces - original

Feb 06, 2013 23:09

Titre : Un manque d’équilibre
Auteur : Solhaken
Jour/Thème : 6 février - des choses qui laissent des traces
Fandom : Original - Ombresang (lycans)
Personnage/Couple : Fenryr et Tyr
Rating : PG-13
Disclaimer : à moi
Participation au vote de fin de mois : non
Note : /

Il regarda la porte se refermer avec un intense sentiment de frustration. C’était pourtant lui qui avait choisi de quitter les lieux et non elle qui le mettait dehors. Cette pensée n’avait pourtant rien d’une consolation, ce n’était pas par choix qu’elle acceptait sa présence, mais simplement parce qu’il l’effrayer trop pour qu’elle ose protester. Mais elle avait mangé à sa faim, elle s’était débarrassé de ses vêtements sales, et pour le moment cela lui suffisait. Fenryr s’adossa au mur sans lâcher le panneau de bois des yeux. Il avait conçu une surprenante satisfaction en la voyant vêtue de ses propres vêtements, un sentiment qu’il n’avait plus ressenti depuis longtemps et dont il se méfiait.

- Vas-tu passer la nuit ici ?

Tyr n’avait fait aucun bruit en le rejoignant, mais il en aurait fallut bien plus pour surprendre Fënryr. Il se contenta d’un léger haussement d’épaule. Il aurait, effectivement, pu passer la nuit devant cette porte, à quoi bon chercher à se mentir.

- Non, dit-il finalement. Sinon Tad aurait trop peur pour la rejoindre.

Prés de lui le loup-garou rit doucement.

- Je n’aurais pas cru que tu laisses un autre mâle l’approcher.
- Ce n’est qu’un gamin, répliqua l’Alpha avec agacement.

Effectivement l’idée de laisser un autre mâle s’approcher d’elle lui déplaisait profondément, faisant naitre en lui un grondement de rage et l’envie de mordre.

- Ne me pousse pas, ajouta-t-il d’une voix sourde. Ce n’est pas le moment.

Du coin de l’oeil il vit son second hocher doucement la tête.

- Je vois ça.

Le guerrier restait soigneusement à distance, observant celui qui était à la fois son souverain et son ami. Fenyryr savait pertinemment qu’il avait conscience de son instabilité actuelle. Il était d’ailleurs bien le seul au sein de la meute, et ce n’était pas un mal.

- Elle te trouble.
- Tu es venu m’énoncer des évidences ? gronda Fenryr avec agacement.

Il n’avait pas le moins du monde besoin que Tyr vienne insister de la sorte sur un point qu’il trouvait déjà bien assez dérangeant. Il était troublé, il s’était réjouit de la voir dans ses vêtements, son coeur avait saigné de la découvrir aussi effrayée par sa présence, autant d’émotions dont il ne voulait pas.

- Non, j’étais seulement venu prendre la mesure du problème.
- Qui prétend qu’il s’agisse d’un problème ? cracha-t-il avec une soudaine fureur.

Tyr sursauta violemment, il ne s’était pas attendu à un tel changement d’humeur chez son Alpha et il esquissa par réflexe un mouvement de défense, exposant par la même occasion sa main mutilée. Cette vision fut pour Fenryr plus douloureuse q’un coup de couteau, il se détourna brusquement, s’éloignant à grand pas, incapable dans son trouble de tenir à distance la culpabilité qui le rongeait.

- Fenryr !

Il ignora la voix qui tentait de le retenir. La réalité se dissolvait autour de lui, les souvenirs prenant le dessus sur le présent.

- Bougre d'entêter attend-moi !

Une main se referma sur son épaules, le forçant à se retourner. En lui le mâle dominant hurla de rage face à cette atteinte, l’homme, lui, se contentait de pleurer et cette déchirure menaçait comme souvent de lui faire perdre tout contrôle. Mais c’était Tyr qui lui faisait face, Tyr qu’il avait jadis mutilé, Tyr qui ne lui en accordait pas moins sa confiance aujourd’hui encore. Des doigts semblables à des serres se crispèrent sur son bras.

- Fenryr, murmura le guerrier. Mon frère, regarde-moi.
- Comment peux-tu encore me donner ce nom ? marmonna le loup-garou.

En cet instant il se détestait. Face à Tyr il n’était plus l’Alpha, il n’était plus qu’un homme torturé qui voyait sa raison vaciller lentement. Un homme qui songeait trop souvent que Tyr n’aurait jamais du l’épargner ce jour lointain où il aurait trancher le fil de ses jours.

- Parce que tu es, et que tu seras toujours cela Fenryr, affirma le guerrier avec force.

La crise passa, comme une brume que le soleil dissiperait, laissant Fenryr étourdit et nauséeux sous le regard inquiet de son ami. Le loup-garou posa les yeux sur la main blessée, se forçant à affronter ce qu’il avait fait. Rien n’effacerait son geste, il devrait vivre avec, comme il l’avait toujours fait. Certain gestes laissaient des traces que rien ne pouvait effacer. Les blessures guérissaient mais leur cicatrices perduraient.

Il releva la tête et croisa le regard de Tyr, le seul devant qui il pouvait laisser tomber le masque, le seul à qui il pouvait avouer ses doutes et dévoiler ses faiblesses. Le seul qui ne croyait jamais à ses mensonges.

- Ca va vite devenir un problème n’est ce pas ? murmura-t-il en reprenant lentement son souffle.
- Ca pourrait également être une solution... répliqua lentement Tyr. Il y a trop longtemps que tu as oublié qu’un coeur bat dans ta poitrine. Il n’est pas étonnant de te voir douter quand il se rappel à ton bon souvenir...

original, février 13

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