Soul Calibur - Raphael Sorel - n°12. Mort au fil de l’épée

Feb 09, 2007 10:48

Titre: Force et méchanceté
Auteur: drakys
Fandom: soul calibur
Personnage: raphael & nightmare
Rating: PG
Thème: 12. Mort au fil de l’épée
Disclaimer: nintendo, namco
Notes: spoilers pour soul calibur 3, 'destined battle' de nightmare


Martelant le sol de ses pas lourds aux échos métalliques, Nightmare entra dans la cathédrale en sachant déjà très bien qu'il en ressortirait avec Soul Edge. Il n'avait pas pris corps pour rien, après que cet inutile vermisseau humain de Siegfried se libère de son emprise. Même si son corps n'était qu'un amas de chair animée, dans une armure que sa seule volonté presque activait, il ne lui en restait pas moins un esprit brûlant.

Nightmare ou Inferno, peu importe les noms que le temps lui avait donnés, il restait l'esprit de Soul Edge et ne pouvait être que la seule force pour compléter la puissance de l'arme. Il était né de la haine elle-même, ou de la noirceur de l'univers peut-être, lui-même ne savait pas pourquoi il existait, ni même depuis quand sa rage éternelle brûlait.

Sa seule certitude était Soul Edge.

Lui-même.

Il sourit, découvrant ses dents plus monstrueuses qu'humaines, le sourire cruel et méchant de celui qui n'avait jamais rien connu de l'humanité. Un sourire plein d'anticipation à retrouver son bien et de ce plaisir dévorant qu'il avait à pouvoir bientôt refermer ses mains avides sur la lame maudite de Soul Edge.

Il y eut cette voix pour le déranger dans sa sombre extase, un souvenir d'une ancienne victoire qu'il se rappelait écrasante. Il n'avait pas eu besoin de l'entendre pour reconnaître qui se terrait dans un coin de la cathédrale. Il émanait de son adversaire cette aura maléfique qu'il connaissait si bien, puisqu'il la partageait.

La marque de Soul Edge.

La sienne.

"Tu vas regretter de ne pas m'avoir tué la dernière fois", menaça le nouveau-venu.

Nightmare sourit, sourire encore plus cruel et plus méchant.

Tant de fiel et de haine et encore la même arrogance ridicule. L'imbécile petit humain si plein de suffisance n'apprendrait-il donc jamais? Nightmare se retourna en riant à gorge déployée, confronté à la même minuscule épée, cette aiguille ridicule que seul un fou pouvait appeler une arme. Qu'est-ce que ce crétin pensait pouvoir faire maintenant de plus qu'avant?

"Soul Edge est à moi", gronda lentement Nightmare comme un avertissement, le seul qu'aurait l'arrogant épéiste.

"Soul Edge est à qui est assez fort pour la gagner", répliqua le blond avec un sourire plein d'orgueil.

Le rire de Nightmare se brisa et son épée au moins aussi large que le corps de son adversaire fut à ses mains. Un éclair meurtrier passa dans ses yeux et il se campa fermement sur ses pieds contre les dalles fissurées. La lumière pure de la scène ne dissipait l'air lourd de haine qui flottait entre eux.

"Crois-tu pouvoir me battre cette fois?", demanda Nightmare avec un rictus mauvais.

Son adversaire passa gracieusement à l'attaque. Nightmare para chaque fois avec facilité: un fleuret contre son épée à deux mains était une arme qui n'assurait surtout que des désavantages. Même avec sa rapidité et sa dextérité, les efforts du blond amusaient Nightmare. Il répondit aux coups sans se presser et sans y mettre trop d'effort.

La pointe de l'épée de son adversaire venait parfois mettre une égratignure sur son armure ou éraflait sa lame pour faire naître des étincelles, mais Nightmare ajustait sa posture pour que les coups suivants se perdent.

Puis le fleuret vint s'enfoncer et le piquer dans une des faiblesses de l'armure et Nightmare trouva que le jeu avait assez duré. Il contre-attaqua sauvagement et le fit reculer, grimaça de rage quand ses coups furent adroitement évités. Il étira son bras déformé pour l'agripper, mais le blond évita de justesse l'étreinte des griffes inhumaines.

Les épées s'entrechoquèrent et ils reculèrent, tournant autour de l'autre dans l'espoir de trouver une faille à exploiter. Mais Nightmare avait dépensé toutes ses réserves de patience pour revenir à Soul Edge et il força en avant. Il hurla à chacun de ses coups, qui devinrent plus forts et plus sauvages, plus mortels aussi.

Le blond s'en sortait bien, assez bien pour profondément irriter Nightmare.

Il continua de le pousser et de trouver ses coups parés ou évités. Il ajouta le bras à l'épée, puis des coups de tête et des coups de pieds de plus en plus vicieux. Il continua inlassablement jusqu'à pouvoir le repousser violemment et lui envoyer un grand coup du plat de la lame en riant méchamment. Un sourire presque doux étira ses lèvres quand il l'entendit retenir un grognement de douleur en roulant sur le sol. Impitoyable, Nightmare fut aussitôt sur lui, abattant encore le plat de la lame.

Cette fois le blond l'évita, se relevant d'un bond souple pour essayer de se glisser outre la garde de son adversaire. Nightmare étira son bras monstrueux à cette trop belle opportunité, la griffe se refermant sur la tête du malheureux arrogant.

"Assez fort?", gronda-t-il, voix toute faite de ténèbres et de méchanceté.

Il le jeta dans les airs aussi facilement que s'il avait été une poupée de chiffon, lui assénant un nouveau coup de lame avant qu'il ne retombe au sol.

"Assez fort!", rit Nightmare, empli d'un bonheur malsain.

Il le regarda une seconde se battre contre lui-même, faire des efforts pour réussir à se relever et y échouer. Il le regarda souffrir parce que c'était une vision presque belle. Il le regarda cracher un filet de sang et se forcer encore à bouger.

"Tu n'as jamais été assez fort", accusa-t-il, implacable en s'approchant d'un pas. "Tu me fais pitié", continua-t-il en savourant le regard noir encore si plein d'orgueil. "Tu ne mérites pas la puissance que la morsure de Soul Edge a laissé en toi", laissa-t-il tomber comme ultime sentence.

Nightmare fronça les sourcils en ne voyant pas la fierté s'effacer pour laisser place à la peur. Le blond, défiant jusqu'à la fin, cracha dans sa direction comme une dernière insulte. Puis la lame s'écrasa vers lui, l'épinglant contre le sol de la cathédrale.

"J'ai été trop bon de te laisser vivre alors que tu es si faible", prononça-t-il comme toute oraison funèbre.

(09 février 2007)

12. mort au fil de l’épée, soul calibur: raphael sorel

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