Titre : Là haut sur la montagne
Auteur : petite laitue
Fandom : Fullmetal Alchemist
Personnages : Frank Archer, Kimblee, de pauvres soldats innocents coincées avec eux puis Olivia Armstrong et ses hommes.
Disclaimer : Tout est à Hiromu Arakawa, tant pis pour moi et tant mieux pour Archer
Rating : PG-13
Thème : 21. Mort en montagne
Note : Je mélange allègrement le 1er anime et le manga, mais Frank et Olivia sont faits pour se rencontrer ^^
Contemplant l'étendue immaculée qu'il avait sous les yeux, le Colonel Frank Archer poussa un soupir. On l'avait chargé du commandement d'un tout nouveau bataillon en lui ordonnant de le mener jusqu'à la forteresse de Briggs à la frontière de Drachma. Évidement dans cette chaine montagneuse où tout se ressemblait, il avait fallu qu'ils se perdent et cela faisait des heures qu'ils erraient dans la neige sans savoir où aller. Adressant son regard le plus glacial à l'étendue désertique qui lui faisait face, Archer décida qu'il détestait profondément cet endroit. Il n'avait jamais cru à l'Enfer mais maintenant il était persuadé que si jamais l'Enfer existait il devait obligatoirement ressembler à ce lieu. Une étendue immense, désertique, blanche et glaciale. Alors qu'il maudissait pour la énième fois ses supérieurs qui lui avaient confié cette mission et ces montagnes inhospitalières, Kimblee vint lui taper sur l'épaule.
« On se gèle les couilles ! Puis on s'emmerde aussi ! Elle est où votre foutue forteresse ?
-Je n'en sais rien Kimblee ! Maintenant arrêtez de vous plaindre, vous êtes pire qu'un gosse ! Archer s'interrompit pour fixer un point dans le dos de l'Écarlate avant d'ajouter dans un grognement agacé : En parlant de gosses... »
Le Colonel abandonna l'alchimiste pour s'approcher de ses hommes qui étaient rassemblés à quelques mètres de là et riaient en s'envoyant mutuellement de la neige dessus. Archer évita une boule de neige maladroitement lancée par un jeune soldat et s'immobilisa en croisant les bras devant le groupe devenu subitement silencieux.
« Ça va ? Vous vous amusez bien ?
-Hum...Excusez nous Colonel, mais pour la plupart d'entre-nous c'est la première fois que nous voyons de la neige donc...
-Bah oui je comprends, déclara mielleusement Archer en interrompant le sergent qui avait pris la parole pour justifier leur comportement. C'est vrai qu'on ne voit pas ça tous les jours. Puis c'est tellement drôle de jouer dans la neige.
-Ouais... Puis après ce long voyage ça fait du bien de se détendre un peu.
-Tout à fait ! Vous savez quoi ? On devrait se construire un fort avec des branches mortes, puis on se lancerait dans une grande bataille de boules de neige. Ça serait amusant, vous ne pensez pas ?
-Euh...surement...
-Puis après on ferait un pique-nique et on rigolerait tous ensemble en faisant griller des marshmallows autour d'un grand feu de camp. A moins que l'on organise un concours du plus beau bonhomme de neige ? Ils seraient mignons tout plein avec nos vestes d'uniformes...
Le Colonel fixa ses hommes avec un sourire rayonnant pendant une dizaine de secondes avant que les traits de son visage ne reprennent leur air sévère.
-Maintenant vous arrêtez vos conneries et vous vous tenez correctement. Vous vous croyez en vacances avec vos mômes peut-être ?
-Désolé mais...
-La ferme ! Je vous préviens que le prochain que je prends à faire le malin va se retrouver à porter tout l'équipement jusqu'à ce qu'on arrive. Et si ça ne suffit pas à vous faire tenir tranquilles, je demanderai à Kimblee de garder un œil sur vous. C'est clair ?
Les soldats acquiescèrent en déglutissant tandis qu'Archer les foudroyait du regard. Il se tourna vers l'un des hommes.
-C'est vous qui avez la carte ?
-Oui Colonel...
-Qu'est ce que vous attendez pour me la passer ?
-Excusez moi Colonel. La voilà Colonel. »
Archer s'empara de la carte sans un remerciement pour son soldat et, après leur avoir adressé un dernier coup d'œil plein de reproches, il se dirigea vers Kimblee qui avait observé la scène de loin.
« Y a pas à dire on est bien entourés !
-Je suis sûr que cela a été fait exprès : je commence à recueillir pas mal d'informations sur les agissements suspects du Fullmetal et comme par hasard à cet instant on rapporte au QG qu'il y a des problèmes à Briggs. Bien sûr comme Armstrong est sous mes ordres et que Briggs est dirigé par un autre membre de la famille Armstrong c'est moi qu'on envoie se charger de ça. Étrangement Armstrong a un empêchement familial qui le retient à Central pile au même moment. Je ne pense pas être parano mais j'ai la légère impression que tout cela n'est qu'une manœuvre pour m'éloigner. Alors qu'on me confie en plus un bataillon d'incapables totalement immatures ne m'étonne guère.
-Mouais... Et vous savez à quoi il ressemble ce fameux autre rejeton de la si glorieuse famille Armstrong ?
-A quoi elle ressemble vous voulez dire.
-C'est une femme ? interrogea Kimblee en haussant un sourcil.
-Oui. Le Général de division Olivia Armstrong. Je n'ai absolument aucune idée de ce à quoi elle peut ressembler. Tout ce que je sais c'est qu'elle est plus gradée que moi et qu'elle déteste Mustang. Il paraît aussi qu'elle est insensible et brutale, certains généraux la surnomme « La Reine des Glaces ».
-Humhum... Insensible, puissante et détestant Mustang... Ce pourrait-il que nous ayons trouvé la femme de votre vie ?
-Kimblee...
-Quoi ? L'Écarlate esquissa un sourire moqueur avant d'ajouter : Ça ne vous plairait pas de devenir le beau-frère de ce cher Alex, de venir vivre dans ce charmant petit coin de paradis recouvert de neige et d'élever une flopée de ravissants bambins à qui vous pourriez enseigner des valeurs transmises de génération en génération ?
-Kimblee... grogna Archer en se pinçant l'arête du nez. Je suis sensé diriger une bande d'abrutis ayant à peine achevé leur formation, je suis fatigué, nous somme perdus au beau milieu d'un désert de glace, cela fait des heures que nous marchons, il fait un froid polaire et en plus mes chaussettes sont trempées ! Alors foutez moi la paix avec vos conneries !
-Boarf...Si on ne peut même pas plaisanter pour détendre l'atmosphère...
-Continuez comme ça et je vais vous étendre définitivement d'une balle en pleine tête ! J'en ai marre de ce bordel ! Je veux retrouver mon QG au sud où la température est décente et où il n'y a pas une seule trace de cette foutue neige ! »
Avant que l'alchimiste puisse prononcer le moindre mot afin de calmer son supérieur, une boule de neige vola jusqu'à eux pour atterrir dans les cheveux de l'Écarlate. Les deux hommes se retournèrent d'un même mouvement pour poser les yeux sur le groupe de soldats qui s'immobilisèrent instantanément. Archer serra les poings en avançant d'un pas dans leur direction mais Kimblee l'interrompit et lui fit comprendre d'un geste qu'il s'en chargeait. Marchant tranquillement vers la troupe de soldats, l'alchimiste tâcha d'identifier le lanceur de boules de neige. Il le repéra rapidement essayant de se cacher parmi ses camarades et se dirigea dans sa direction avec un sourire de prédateur. L'homme recula avant de déraper sur une plaque de givre et atterrit brutalement sur les fesses. Lorsqu'il releva les yeux ce fût pour voir Kimblee le dévisager en joignant les doigts devant sa bouche.
« Qu'est ce que le Colonel a dit à propos des boules de neige ?
-Je...pardon...c'était pas vous que je visais...je vous jure !
-Là n'est pas la question. On a dit pas de boules de neige et vous avez sciemment désobéi à cet ordre, donc vous devez être puni.
-Mais...je...pardon...je vais...je vais porter les sacs...pas la peine de vous énerver...je ne recommencerai plus, c'est promis !
-C'est bien, vous avez conscience de votre faute. Cependant je pense qu'une punition plus sévère servira d'exemple à vos petits camarades. »
A peine sa phrase terminée, Kimblee frappa dans ses mains avant de les poser sur l'homme qui explosa dans une déflagration retentissante. Avec un sourire extatique devant la beauté de cette explosion, l'alchimiste contempla le sang ruisseler sur le sol jusqu'à présent immaculé. Le rouge carmin du sang contrastait si bien avec la blancheur parfaite de la neige qu'il en eut le souffle coupé. Jamais il n'avait pensé que la montagne pouvait recéler de pareilles beautés. Tout à ses rêveries, Kimblee n'accordait plus aucune attention aux hommes qui l'entouraient et Archer dut le secouer pour qu'il daigne enfin lui jeter un regard.
« Vous êtes cinglé ?! Qu'est ce qui vous a pris de faire exploser cet imbécile ?!
-C'est bon, ce n'est pas comme si c'était la première fois que vous me voyez faire ce genre de chose.
-Vous auriez pu vous retenir, au moins cette fois-ci !
-Je ne vois pas pourquoi, c'était le moyen le plus efficace de les calmer. Et puis c'est tellement beau ce sang sur la neige... Vous avez vu ?
-Oui Kimblee j'ai vu ! Il y a de la neige partout ! Et c'est justement à cause de cette neige que vous ne devez pas créer de déflagration !
Devant le regard déconcerté de son alchimiste, Archer poussa un soupir désespéré avant de reprendre en haussant le ton.
-On est où là Kimblee ?
-On est perdu.
-Oui, mais encore... On est perdu où exactement ?!
-Dans les montagnes de Briggs.
-Exactement, à la montagne ! Et il y a quoi tout autour de nous ?!
-De la neige.
-Oui bravo ! De la neige ! Et maintenant attention, question extrêmement compliquée : que se passe-t-il lorsque l'on fait trop de bruit dans des montagnes enneigées ?!
-Hum...Il y a un risque d'avalanche je dirais.
-VOILA ! UNE AVALANCHE ! ALORS MAINTENANT MONSIEUR LE MANIAQUE DES EXPLOSIFS VA SE CALMER S'IL NE VEUT PAS DÉCLENCHER UNE AVALANCHE QUI RISQUE DE TOUS NOUS TUER ! C'EST COMPRIS ABRUTI ?! PARCE QUE JE REFUSE DE MOURIR ICI DANS UNE …
-Avalanche !
-OUI EXACTEMENT ! UNE FOUTUE AVALANCHE !!!
-NON ! DERRIÈRE Y A UNE AVALANCHE ! » beugla Kimblee en désignant le déluge de neige qui se dirigeait dans leur direction derrière le dos d'Archer.
Le Colonel fit volte face pour assister d'un air totalement abasourdi au phénomène qui se déroulait sous ses yeux tandis que ses hommes s'enfuyaient en poussant des hurlements. L'alchimiste attrapa son supérieur par le bras et ils se mirent à courir côte à côte en tentant de rattraper les soldats qui leur avaient faussé compagnie. Malheureusement l'avalanche avait pris une telle ampleur qu'il leur fut impossible d'y échapper et le bataillon d'Archer fut rapidement enseveli sous une importante couche de neige.
Dans une salle lugubre de la forteresse de Briggs, des hommes s'affairaient autour de la trentaine de corps qui avaient été retrouvés à une dizaine de kilomètres du fort suite à une avalanche. Les portes de la salle s'ouvrirent brusquement sur le chef implacable de cet endroit. Le Général de division Olivia Milla Armstrong, guerrière blonde aussi majestueuse que sévère, pénétra dans la pièce sans accorder un regard aux corps qui y été rassemblés. Elle avança jusqu'à ses hommes qui interrompirent leur travail pour saluer respectueusement leur supérieur.
« Avez vous terminé de rassembler tous les corps ?
-Pratiquement Général, les six derniers ont été retrouvés il y a vingt minutes. Buccaneer devrait bientôt être de retour avec l'unité chargée de les ramener.
-Excellent. Maintenant quelqu'un peut-il m'expliquer ce que fabriquaient ces soldats à errer en plein blizzard à proximité de la frontière? C'est cela le bataillon qui était sensé nous être envoyé en renfort? Pitoyable. Quelle idée ridicule d'envoyer à Briggs des hommes qui ne peuvent même pas se débrouiller pour parvenir jusqu'au fort.
-D'après les effets personnels de ces hommes, il semblerait en effet qu'ils devaient venir nous donner un coup de main. On peut dire que c'est un beau gâchis.
-Peut-importe, marmonna Olivia d'une voix désintéressée. Ils étaient trop faibles pour survivre ici, par conséquent ils ne nous auraient été d'aucune utilité. J'aimerais néanmoins savoir qui est responsable de cette débâcle.
-Nous avons trouvé deux officiers parmi les morts, répondit un officier à l'apparence ishbale en lui faisant signe de le rejoindre prés d'une table. Il souleva le drap qui recouvrait les deux corps étendus côte à côte et les désigna du doigt au Général Armstrong. Voici le Colonel Frank Archer, qui dirigeait ce bataillon. Et là vous avez le Lieutenant-Colonel Zolf Kimblee, un alchimiste d'État je crois, il a des cercles de transmutations tatoués sur les mains.
-Magnifique ! Une trentaine de soldats morts avec en plus des officiers et un alchimiste dans le lot : voilà qui va nous attirer les bonnes grâces de Central, grogna la jeune femme.
-On ne pouvait pas savoir qu'une avalanche se déclencherait en même temps. Nous ne sommes pas responsables.
-Même si cette avalanche ne semblait pas naturelle, murmura un des hommes.
-Pardon ?
-Hum...Certains d'entre-nous on entendu une explosion avant que l'avalanche ne se déclenche.
-Je n'ai jamais ordonné d'explosion.
-Nous le savons. En fait il semblerait que cette explosion se soit produite à proximité de leur unité au moment de l'avalanche.
-Donc pour résumer : les soldats envoyés pour nous seconder sont tous morts parce qu'ils s'amusent à faire sauter je ne sais quoi en pleine montagne ?
-Apparemment...
-Parfait, les choses sont donc claires : ces hommes étaient des incapables et ils sont morts à cause de leur stupidité. J'informerai Central de ce qui s'est passé. La situation est close, déclara Olivia en faisant demi-tour.
-Général ! l'interpela Miles en désignant une petite enveloppe posée sur une table. Nous avons trouvé cette lettre de votre frère dans la veste du Colonel Archer,. Il semblerait qu'elle vous soit adressée.
-Une lettre d'Alex ? Faites moi voir cela. »
Olivia Armstrong tendit la main vers le Major et s'empara de l'enveloppe cachetée d'un sceau aux armoiries de sa famille. Elle l'observa un moment d'un air circonspect, semblant hésiter entre déchirer la missive ou la lire, avant de finalement se décider à l'ouvrir avec un haussement d'épaules ennuyé. Après avoir rapidement parcouru la lettre, elle releva la tête en laissant échapper un petit ricanement méprisant.
« Figurez vous que mon cher frère nous demande de bien prendre soin de nos invités et de nous assurer qu'ils restent ici le plus longtemps possible. »
Miles esquissa une grimace en observant les corps rassemblés dans la pièce avant de tourner les yeux vers Olivia Armstrong.
« Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne risquent plus de nous fausser compagnie maintenant. »