(no subject)
Il lui arrivait parfois de s’asseoir sur le sable, un léger sourire aux lèvres, les pieds chatouillés par les vagues, et de passer de longs moments à contempler le bleu cobalt de la mer. Même l’azur du ciel d’été ne lui paraissait pas si profond ; trop figé, il ne lui parlait pas de manière aussi intime.
Perdue dans ses pensées, elle finissait même par ne plus entendre la musique lente et profonde des flots, elle faisait corps avec elle. Une foule de sensations lui revenaient alors, des émotions qu’elle ne pensait pas ancrées aussi profondément en elle.
D’anciens rires se mêlaient aux murmures de l’onde, des bouteilles se vidaient comme la marée se retire, le fracas des lames s’entrechoquant se fondait dans les claquements du ressac, mais surtout, surtout, les caresses de l’écume lui rappelaient le frôlement de ses lèvres sur les siennes, l’effleurement de ses mains sur sa peau. Le saphir de la nuit l’enveloppait, comme une poupée fragile.
Et alors elle ne souriait plus, parce qu’elle savait que ses baisers ne resteraient que des souvenirs, et qu’il n’y avait guère plus d’espoir de le voir enfin revenir un jour que de ternir le lapis-lazuli de la mer.