L / Raito - Death Note - # 20 et 26

Jun 18, 2007 10:40

Titre : Cocon
Auteur : Zif’
Couple : L / Raito
Fandom : Death Note
Rating : G
Thème (numéro et nom) : #26 - si seulement tu étais à moi ; #20 - retour à la maison
Disclaimer : les personnages appartiennent à Ohba et Obata.


*****

Il semblait à L qu’il n’avait jamais été vraiment seul. En dépit de sa réputation qui faisait de lui une personne mystérieuse et solitaire, il se considérait comme quelqu’un de plutôt sociable. Même s’il ne montrait de lui que ce qu’il ne souhaitait que les autres voient, tant physiquement que psychologiquement.

A ce sujet, Raito-kun l’avait quelque peu dérouté. Déjà, par le simple fait de l’avoir conduit à se dévoiler. Ensuite, parce qu’il avait en permanence l’impression que Raito-kun cherchait à pénétrer les mystères de sa réflexion, ce que personne ne s’était encore jamais aventuré à faire. Enfin, il devait bien avouer que Raito-kun lui arrivait quasiment à la cheville en terme de maîtrise de lui-même. Il ne laissait rien échapper que ce qu’il ne souhaitait réellement dire.

Ryuuzaki avait parfois des périodes de frustration intense où, en lieu et place de son excitation habituelle face à tant de combativité de la part de son adversaire et allié, siégeait une furieuse envie de contrôler totalement cet électron libre qu’était Raito-kun. L était habitué depuis toujours à dominer les gens intellectuellement parlant, et conséquemment à leur donner des ordres sans qu’il n’ait généralement à rencontrer de résistance.
Ces périodes étaient rares et très courtes, mais violentes. Personne n’en savait jamais rien, car L se maîtrisait parfaitement -pour le moment ; il verrait en effet un peu plus tard, que subir une crise de ce genre en étant menotté en permanence à Raito-kun le conduirait à lancer des coups de pieds impromptus et excédés.

Pour le moment, Raito-kun était à l’université. Ryuuzaki, maintenant qu’il avait ce qu’il désirait, à savoir, Raito-kun dans son équipe, avait décidé d’abandonner définitivement les cours. Pour le moment, il considérait un papillon piqué et encadré, accroché au mur. Son regard se perdit dans les motifs naturellement dessinés sur le dos de l’insecte. Ses pensées, quant à elles, trouvèrent leur destination habituelle.

Raito-kun… qui était-il ? la première fois qu’il l’avait vu, vraiment vu, lors de ce concours, les sens de L avaient été comme écharpés vifs, mis à nu, et il avait compris. Ca aurait pu être n’importe qui, mais finalement ça avait été Raito-kun, parce que ça n’aurait pu être personne d’autre. Si son esprit logique imposait des pourcentages, son échine, elle, savait.
Il s’agissait là de la traque de sa vie, un jeu paradoxal où la proximité la plus complète n’en obscurcissait que davantage le mystère. Les ténèbres les engloutissaient, et Ryuuzaki se sentait enveloppé par la douceur de la mort, la mort, qui était perpétuellement présente à leurs côtés.
Ryuuzaki voulait la victoire. Peu importe qui était Kira, il le voulait, il voulait savoir comment il faisait, comment il tuait. Il voulait comprendre comment Kira se comporterait devant sa propre mort, en comparaison de celle qu’il infligeait à des inconnus jugés par lui selon des principes diaboliquement divins, divinement diaboliques, et surtout complètement subjectifs.
Mais pour que sa victoire soit totale, Ryuuzaki voulait plus. Il ne désirait pas se cantonner à Kira, le double, le Mr Hyde. Il souhaitait posséder tout de la personne -Yagami Raito. Il en désirait l'être, l'amas de chair et de sang, le docteur Jekyll.
Et même si Raito n’était pas Kira, peu importe.
Il voulait son âme, la part de l'être la plus dure à obtenir car pour la posséder, il faut la conquérir.
On dit que les âmes, en quittant les corps fraîchement éteints qui les hébergent, prennent l'apparence d'un papillon.
Si seulement Raito pouvait être à lui, L capturerait le papillon de son âme, fraîchement sorti du cocon corporel. Il l’embrasserait, doucement, pour ne pas froisser ses ailes. Et il l'admirerait, éternellement, épinglée dans un cadre rouge bordeaux à la marie-louise beige, aux côtés du sphinx à tête de mort.

*****

Il semblait à Raito Yagami qu’il n’était pas rentré chez lui depuis des lustres. Depuis qu’il avait intégré l’équipe d’investigation dirigée par L, le seul trajet qui était le sien reliait deux points bien précis : l’université et l’hôtel qui tenait lieu de QG pour l’enquête. Quand il avait des devoirs, il les faisait à la bibliothèque universitaire.

Une fois son labeur d’étudiant terminé, il délaissait son rôle d’élève modèle pour jouer celui de l’enquêteur déterminé à trouver le monstre qui se disait être un juge divin impartial, oeuvrant pour le bien de l’humanité. Travailler avec celui qui le traquait n’était pas un problème en soi : il avait suffisamment pesé le pour et le contre, et avait assez confiance en lui et en ses plans pour se permettre de courir ce risque.

Ainsi, le moindre geste, la moindre attitude, la moindre parole de Raito n’étaient jamais le fruit du hasard.
La façon dont L l’observait fréquemment lui faisait croire que ce dernier manifestait une certaine fascination vis-à-vis de lui. Néanmoins Raito ne pouvait nier que l’inverse fût vrai : il se sentait souvent attiré par cet étrange personnage, et résister à ces deux pupilles noires et profondes comme le néant, qui, il lui semblait parfois, tentaient d’aspirer et d’embrasser son âme comme l’aurait fait une succube, lui demandait parfois un effort de maîtrise et de réflexion comme jamais personne ne lui avait imposé auparavant.

Tout cela contribuait à l’exaltation de son être, et il lui semblait que face et grâce à L, il naissait vraiment ; il se produisait l’éclosion de son âme qui semblait sortir de son cocon douillet pour entrer dans un monde passionnant qu’il se promettait de construire pour y régner.

L faisait donc partie du processus d’évolution de Raito. Il était un élément de son présent, le plus important à ses yeux, et la nécessité de le tuer était proportionnelle à cette importance.
Cependant, il ne pouvait pas nier qu’au-delà de toutes ces considérations objectives quant à la maturité de son personnage divin et du projet qui l’accompagnait, il éprouvait un certain attachement à son environnement quotidien : l’équipe d’investigation, Ryuuzaki, Watari, le QG. Il se sentait un peu comme dans une seconde famille, où son rôle n’était pas plus superficiel que celui qu’il tenait quand il était au sein de la maison familiale des Yagami.
C’est pourquoi il ne pouvait s’empêcher de penser, à défaut d’oser le dire, car il avait conscience du caractère un peu idiot de la chose, une petite phrase anodine dès qu’il entrait dans la salle des moniteurs où l’attendait L :

« Je suis rentré. »

fandom: death note, pairing: dn - l/light, #thème 20, #thème 26

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