Cette petite fic qui était censée être un one-shot est devenue le début d'un mini-arc qui s'étend sur quatre fics, et bientôt une cinquième pour clore le tout, et dont les différents épisodes se déroulent pendant et après la série. Les fics n'ont cependant pas été écrites dans l'ordre chronologique (par exemple, la première n'est pas encore écrite, et les deux dernières ont été écrites en premier), et il est préférable de lire l'arc dans l'ordre où il a été écrit plutôt que dans l'ordre chronologique. C'est donc ainsi que je vais le poster.
Comme d'habitude, le thème anglais est entre parenthèses, et le lien vers la version anglaise en bas.
Titre : Repose en paix
Auteur:
lomelinde_sama Couple : past 1xR (Heero/Relena), past unrequited 4+R (Quatre/Relena), 4+1+4
Fandom : Gundam Wing
Thème : #20 - retour à la maison (the road home)
Rating : PG-13
Warnings : angst, mort d’un personnage mentionnée, New Type-ness, POV Quatre
Disclaimer : Ces délicieux garçons appartiennent à Sunrise et Bandai. Qui ne sont malheureusement pas moi.
«Quatre ?»
De toute évidence, Heero ne s’attendait pas à me trouver là. Mais pour être honnête, je ne m’attendais à me trouver là non plus. J’étais dans les parages. C’était un beau jour d’automne. Je n’étais pas revenu sur Terre depuis un certain temps déjà, et j’avais prévu d’en profiter pleinement. Venir ici ne faisait pas partie de mes projets pour la journée. Mais une fois ici, il n’y avait qu’une seule chose sensée à faire. J’achetai une douzaine de roses jaunes et rose pâle à une vieille dame à la grille et entrai. Je n’étais venu qu’une seule fois auparavant, et de nuit, mais je retrouvai le chemin presque malgré moi.
Sa tombe était une simple pierre de marbre blanc sur un carré de pelouse. Pas de monument ridicule ou de statue à son effigie avec des ailes d’ange. Juste une pierre qui brillait sous le soleil. On s’en occupait bien, et elle disparaissait presque derrière une masse de fleurs fraîches. Je reconnus les lys blancs de Dorothy, les tournesols de Duo, les azalées rouges de Wufei, les œillets roses de Lady Une, et des centaines d’autres offrandes déposées par des mains anonymes. Mes petites roses dans leur papier brun étaient un maigre cadeau, mais je trouvai un endroit dégagé et m’agenouillai dans l’herbe pour les y poser.
Réléna Darlian Peacecraft
AC180 - AC228
Personne n’avait rien vu venir. Moi-même, je ne fus informé de ce qui s’était passé qu’après sa mort. Anévrisme cérébral non détecté, avait dit le médecin légiste. Probablement dû au stress de son travail, qui avait pu faire augmenter sa tension à un niveau dangereux sans qu’aucun de nous ne le remarque. Des suppositions. Notre seule certitude était qu’elle était morte rapidement et qu’elle n’avait pas souffert. Elle n’avait jamais repris conscience. Elle était probablement morte avant même de toucher le sol de son bureau. Dorothy l’avait trouvée là à peine quelques minutes plus tard.
Et maintenant j’étais là, et son veuf se tenait à quelques mètres de moi, les yeux écarquillés, comme s’il n’était pas sûr que j’étais vraiment là.
«Je dois me faire vieux.», dis-je de là où j’étais à genoux, un sourire flottant sur mes lèvres. «Je ne t’ai pas entendu arriver.»
Il fit un pas vers moi. Un seul.
«Qu’est-ce que tu fais ici ?» demanda-t-il.
«Je suis venu lui dire au revoir.», dis-je. «Comme j’aurais dû le faire il y a deux ans.»
«Tu n’es pas venu à l’enterrement.»
Ce n’était pas une accusation. Pas même une question. Mais j’y répondis quand même.
«Non, je ne suis pas venu. Je n’en ai pas eu la force.»
Il savait déjà pourquoi je n’étais pas venu. Ils le savaient tous. Je m’étais effondré immédiatement après l’annonce de sa mort à la télévision. J’avais été littéralement assommé par ces vagues de chagrin qui m’avaient assailli de toutes parts et je m’étais réveillé plusieurs jours après en versant des larmes qui n’étaient pas les miennes. J’avais dû suspendre toutes mes activités pendant près d’un mois pour essayer de reconstruire de mon mieux mes boucliers qui avaient volé en éclats et isoler ma propre douleur de celle des autres.
«Tu l’aimais.» ajouta-t-il.
Je me relevai lentement et le regardai droit dans les yeux sans aucune hésitation.
«Bien sûr que je l’aimais. Je vous aimais tous les deux.»
Il fut le premier à détourner le regard.
«Aimais ?» dit-il à voix très basse.
Je secouai la tête.
«Je vous aime toujours. Ce n’est pas comme si je pouvais arrêter.»
Nous ne nous étions pas beaucoup vu ces deux dernières années, et je m’assurais de ne jamais être seul avec lui quand nous nous rencontrions. Il m’avait dit, une fois, que je l’évitais. Je ne l’avais pas nié.
«Est-ce que tu te demandes parfois …» J’hésitai au milieu de la phrase, mais il n’y avait aucun moyen de poser cette question avec tact. «Est-ce que tu crois que les choses auraient pu être différentes … pour nous … si elle n’avait pas été là ?»
«Je ne sais pas.» répondit-il.
Je souris.
«Je suis désolé, c’était une question stupide.»
Je n’avais jamais pu choisir entre eux deux. Le choix avait été fait pour moi, par deux fois.
«Tu n’as jamais de regrets ?» demanda-t-il.
Je haussai les épaules.
«Elle ne m’a jamais aimé comme moi je l’aimais.»
«Moi si.» dit-il, et ses yeux se posèrent sur la pierre blanche et ses fleurs aux couleurs chatoyantes.
«Tu … m’aimais ?»
Ce fut son tour d’hésiter.
«Je t’aime toujours.» finit-il par dire.
Je m’agenouillai à nouveau et retirai mes fleurs de leur papier brun. J’essayai de les arranger le mieux possible au milieu des autres. Je n’allais probablement pas revenir avant longtemps. Quand ce fut fait, je me levai et retirai la boue et les feuilles mortes de mon pantalon. Un autre costume bon pour la poubelle.
«On devrait rentrer.» soupirai-je.
Il ne bougea pas. Il fixait la pierre blanche, le nom de sa femme morte obscurci par des milliers de pétales de couleurs vives.
«Je ne connais pas le chemin.» dit-il.
Je ris et lui tendis la main.
«Moi non plus.»
English Version : Rest in Peace