Crowley et Aziraphale/ Good Omens/ thèmes 3 et 7.

Jan 04, 2006 22:04


Titre: MTV, la monarchie et les canards.
Auteur: Modocanis
Couple : Crowley/Aziraphale
Fandom : Good Omens
Rating: G.
Thèmes: 3, scandale. 7,superstar.
Disclaimer: tout aux grandissimes Pratchett et Gaiman, sauf le canard, et ça se voit! ^^
Note: « Crowley » n’est autre que le nom est V.O de « Rampa. »

Voilà, ce n’est qu’un petit texte et il me semble que je suis en retard, mais bonne lecture tout de même!

(Cette ficlet se passe début septembre 2003).



MTV, la monarchie et les canards.

Il n’était que cinq heures, mais il aurait aussi bien pu en être sept tant le ciel de Londres était plombé…

Sur les berges de l’étang de St James’s Park, un canard ne dormait pas.

Il avait faim.

On arguera qu’il s’agit là de l’une des dures lois de la nature. Mais ce serait ignorer le fait que ce genre de principes ne s’applique pas aux volatiles domiciliés à St James’s Park.

Chaque jour, même pluvieux, voyait au moins un attaché culturel slave venir leur offrir du pain noir, et, accessoirement, recueillir des informations susceptibles de prévenir une deuxième guerre froide.

Ce jour là, c’était un groupe de touristes qui avait partagé son déjeuner avec eux.

Mais le canard avait ignoré les mangeurs, leur nationalité ne s’accordant pas avec le bon fonctionnement de son système digestif.

Pour ce qui concernait la gente touristique, il n’y avait guère que des Français pour venir s’estourbir à St James’s Park au début du mois de septembre. Les bons et loyaux sujets de sa majesté, eux, avaient une trop grande conscience de leur devoir pour se permettre de prolonger ainsi la période estivale.

Il avait boudé leurs petits bouts de baguette.

Par goût principalement, la cuisine exotique n’étant pas dans ses habitudes culinaires, mais aussi parce que depuis qu’il vivait à St James et qu’il avait l’occasion d’assister aux revues des troupes de sa majesté, il était devenu patriote.

Mais il savait au fond qu’il se donnait de fausses excuses: la raison de son mépris n’avait rien d’aussi recherché: il ne supportait tout simplement pas de partager son repas avec la demi-douzaine d’écureuils sur lesquels ne manquaient jamais de s’extasier les Français.

Déjeuner avec des libéraux avait le don de lui couper l’appétit.

Appétit qui avait eu le temps de lui revenir cependant. Aussi, quand il avisa que des promeneurs s’étaient arrêtés de l’autre côté de l’étang, il n’hésita pas à se lever.

Il ne savait pas s’il connaissait ou non ces silhouettes, les canards ne possédant pas ce genre de mémoire visuelle; mais quelque chose en lui, un organe situé un peu en dessous de sa poitrine, savait que l’un d’eux possédait quelque chose d’intéressant…

Le canard s’avança vers l’eau.

Le nez enfouit dans les plumes de son dos, sa compagne dormait non loin de lui.

Il songea un instant à la réveiller, mais il savait d’expérience qu’en dessous de quatre heures de sieste, son humeur pouvait se révéler changeante.

Il se laissa glisser dans l’onde sans plus y penser.

Il ne lui fallut que peu de temps pour atteindre sa cible, qui s’avéra être deux hommes encore jeunes.

Rien d’original: il était habitué à ces couples de promeneurs, bien qu’ils aient souvent plus de goûts pour les mocassins que pour les boots en peau de serpent.

D’emblée, le canard décida de se méfier du propriétaire de ces chaussures. Il lui rappelait son gendre et ce simple fait suffisait à le lui rendre antipathique.

Le canard lui préférait son compagnon. Un homme blond qui se mit à lui lancer les morceaux de pain contenu dans le sac qu’il portait, avant même qu’il n’eut besoin de les réclamer.

Le canard aimait que l’on pourvoie à ses désirs avant qu’ils les expriment. De plus, le pain de mie était tout à fait à son goût. S’il soupçonnait l’homme brun aux chaussures excentriques d’être détenteur d’une nationalité que le canard n’appréciait que du bout du bec, il était maintenant certain que, de son point de vue, le blond ne pouvait être autre qu’anglais.

Il n’avait qu’une seule chose à lui reprocher, sa conversation:

« …Est-ce que tu sais au moins que le siège de l’ONU a été attaqué à Bagdad? Que près de 1200 inspecteurs cherchent toujours des armes de destructions massives en Irak? Qu’une étude de la Harvard Medical School confirme une fois de plus les vertus thérapeutiques du vin rouge? Que Slab city est le dernier camping libre d’Amérique?… »

Le canard rappela sa présence par ce qui s’apparentait le mieux chez lui à une toux gênée…

Il estimait qu’il y avait un temps pour tout et que l’heure du thé ne convenait pas à un sujet aussi trivial que la politique…

« Excuse-moi mon ange, mais, mis à part pour le vin rouge, les gens se foutent éperdument du reste! »

Le canard nota le pincement outré que l’homme blond s’empressa de faire disparaître, juste avant que son attention ne soit de nouveau sollicitée par la voix sifflante du brun.

« Tout ce qui les intéresse actuellement c’est que Madonna ait embrassé Britney Spears sur la bouche! »

Bien qu’il ne l’aurait pas avoué à voix haute, le canard devait reconnaître en son fort intérieur qu’il ne comprenait rien au propos tenus par le propriétaire des boots en peau de serpent. Il fut cependant rassurer de constater que l’homme blond partageait son trouble.

Toutefois, le fait qu’il ait cessé de lui lancer des morceaux de pain, visiblement tracassé par ce que soutenait son compagnon, le préoccupait plus.

« Bon, écoute, je conçois que cette histoire de Madone païenne puisse choquer, mais tout de même…

-Pas une Madone, Madonna! Tu sais, la blonde qui chantait « Like à Virgin » en se mastur…

-Non, je ne sais pas! »

La phrase jaillit avec une telle brusquerie qu’elle cloua un instant le brun sur place. Comme l’avait pressenti le canard au premier coup d’œil, le blond n’avait pas pour habitude de se laisser ainsi aller. Il était bien trop anglais pour ça.

Un silence un rien pesant se fit sentir, ce qui n’empêcha pas le blond de recommencer à lancer du pain au canard, ce qui, du point de vue de l’animal, était le meilleur comportement à observer.

Il faillit commettre l’impolitesse de gémir le bec plein quand le blond se reprit en s’éclaircissant la gorge.

Le canard le plaignit un instant: il s‘estima heureux de ne pas être doté de sa capacité à rougir.

« Et ça s’est passé où tout ça?  »

L’homme brun laissa deviner un sourire goguenard, comme s’il savait pas avance que son compagnon ne tarderait pas à céder à la curiosité.

« Le 31,  à la vingtième édition des MTV video music awards…

-MTV quoi? »

Le canard s’ébroua, aimant que l’on pose les questions qui l’intriguait à sa place, et tendit l’oreille.

« Laisse tomber. »

Il n’aimait décidément pas les sifflements qui habitaient la voix de celui qui venait de parler. Il aurait préféré qu’il se taise plutôt que d’employer une de ces locutions à la mode. Il était prêt à se laisser aller à ses réflexions habituelles sur la perte des valeurs éducatives, quand l’homme blond laissa échapper un petit rire clair et discret, comme le canard les aimait.

« Tu te souviens de ce qui est arrivé à cette cigogne à Varsovie ce même jour? »

Ce fut au tour du brun de paraître décontenancé.

« Non pourquoi? »

Les traits du blond se fendirent d’un sourire d’ange. Ses yeux brillaient comme s’il était plongé dans un souvenir particulièrement agréable. D’une voix lointaine, il murmura presque:

« Elle avait confondu un panneau publicitaire avec un de ses congénères. »

Le silence qui suivit cette déclaration ne présageait rien de bon.

Quand le brun éclata de rire, le canard fit un écart brutal avant de laisser échapper une série de cris outrés.

Tandis que son compagnon continuait de ricaner, le blond partageait manifestement l’opinion du canard quant à cette réaction.

« Ne ris pas! Elle s’est fait mal! Il a fallu la conduire dans un jardin zoologique pour la soigner! »

Le canard accompagna cette sentence d’un vigoureux mouvement de bec. Il ne comprenait pas qu’on puisse ainsi se moquer des péripéties vécues par une de ses cousines.

Mais ni son indignation, ni celle de l’homme blond ne semblait refroidir le brun qui ne paraissait pas vouloir se calmer

Avec un sourire aussi grand qu’inquiétant, il finit toutefois par tendre la main vers son compagnon et écarter une mèche de son front tout en lui disant:

« Je ne ris pas à cause de ce stupide volatile ,mon ange. Je ris parce que je ne comprends pas pourquoi tu parles de ça. »

Le blond n’essaya pas de chasser la main qui s’attardait sur ses boucles.

« J’en parle parce que ça s’est passé un 31 août, mais c’était en l’an 2000. »

Le sourire du brun était maintenant presque tendre.

« Oui, mais ça n’a rien de scandaleux. »

Cette fois, le blond se dégagea et le canard pu voir sa main se crisper sur le papier du sac qui contenait encore, malgré sa désapprobation, une grande partie des morceaux de pain.

« Parle pour toi! Je ne suis pas sûr que cette cigogne soit de ton avis! »

Le canard appuya cette sentence d’un regard hautement concerné.

Tout en déplorant l’inconscience manifeste de l‘homme aux boots en peau de serpent, il prit mentalement note de cette dernière information.

Il se souvenait que ce même jour de cette même année, un vautour géant était entré par une fenêtre dans les bureaux d’un obscure ministère et avait semé une certaine panique avant de daigner se retirer. Son oncle avait suffisamment narré cette anecdote lors des promenades dominicales pour qu’elle soit très présente à son esprit, et le canard était persuadé que cette nouvelle histoire pourrait égayer le prochain repas familial…

« Et puis ton histoire non plus n’a rien de scandaleux! »

Le blond venait de couper le canard dans ses réflexions en reprenant la parole.

« Ce n’est pas ce que les lecteurs de l'Atlanta Journal-Constitution, ni une bonne partie de l’opinion public pensent.!»

« Tu lis l’Atlanta Journal-Constitution? »

« Non…enfin, ce n’est pas le problème! Elles étaient sur scène tu comprends?! Tiens! Un peu comme toi et moi là. Puis Madonna s’est penché et a embrassé Britney Spears comme ça…. »

Et sur ces mots, l’homme brun, sans retirer ses lunettes de soleil, se pencha résolument sur son compagnon, un peu surpris.

Le canard étouffa un caquètement.

Il se sentait trompé.

Il n’avait au fond rien contre ce type de comportements, et il était le premier à vanter les mérites de la tolérance.

Il avait lui-même un neveu nanti de ces tendances et se devait de reconnaître qu’il n’en restait pas moins un charmant compagnon de vol.

Mais il convenait que ce genre de choses n’avaient pas leurs places dans un lieu public, qui plus est si proche de Buckingham palace!

Il accueillit la fin de l’acte avec un regard méprisant.

« Où est le mal? »

Si le canard avait pu se faire comprendre du couple, il ne se serait pas privé de répondre à la question du blond.

Le brun semblait dérouté, mais le canard se doutait que ce n’était pas pour les mêmes raisons.

Il ne tarda pas à obliger le blond à se tourner légèrement.

« Attends, comme ça je veux dire…. »

Le canard détourna froidement le regard, le temps que les deux promeneurs daignent enfin reprendre une position convenable.

« Ah…d’accord… »

Une douce rougeur s’était à nouveau emparée des joues du blond. Il froissa nerveusement le sac en papier qu’il tenait toujours sans pourvoir se décider à relever les yeux.

Il finit tout de même par se reprendre et demander:

« Et c’est-ce que tu appelles un scandale? »

Le canard vit le visage du brun s’allonger.

« Pas moi! Je t’ai dit que ça faisait scandale! »

Le canard se mit à tournoyer en cercles. Il en avait assez de tous ces non-sens et de ce mépris manifeste pour les valeurs traditionnelles.

Il avait envie de s’éloigner, rejoindre sa compagne peut-être, ou s’accorder un nouvel encas si l’occasion se présentait.

Une seule chose le retenait: le sachet n’était pas vide.

Il ne pouvait pas l’être puisque le blond ne l’avait pas chiffonné. C’était un signe qui ne trompait pas et que le canard avait appris à reconnaître.

« Bon, on ne va pas y passer la journée, on a autre chose à faire ».

Au grand désappointement du canard, ce fut le brun qui plongea la main dans le sachet pour saisir le dernier morceau de pain.

À la façon dont ses lunettes de soleil le toisaient, le canard sut qu’il devait se tenir sur ses gardes avant même que le brun ne cherche à l’atteindre avec le morceau de pain.

Il évita le tir avec une souplesse digne des meilleurs joueurs de Polo d’Eton et se fendit d’un « coin-coin » tonitruant.

« Crowley, tout de même…

-Quoi? Il n’a pas coulé cette fois, non? »

Le blond sembla presque amusé ce qui acheva de le discréditer aux yeux du canard.

« Tu viens, mon ange? »

Le canard s’ébouriffa une nouvelle fois pour remettre ses plumes en place et détourna le regard, bien décidé à ignorer ces rustres tandis qu‘ils s‘éloignaient.

Ce faisant, il se mit à scruter la berge opposée.

Il repéra bientôt une haute silhouette noire et, une fois encore, quelque chose en lui réagit. Il eut la soudaine envie de pain de mie détrempé à la sauce brune…

Il entendit vaguement les deux promeneurs poursuivrent leur conversation, tandis qu’il louvoyait vers son nouvel objectif.

« Crowley?

-Oui, mon ange.

-Je peux te poser une question?

-Bien sûr.

-Qui est cette Britney Spears dont tu me parlais à l’instant?

-…Tu ne la connais pas?

-Non. Qu‘est ce qui te fais penser le contraire?

-…Oh, rien. Une idée stupide…

-Quelle idée?

-…Eh bien, étant donné qu‘elle ne vient pas de chez nous, tu vois, j‘ai cru que…enfin…

-Qu‘elle venait de chez nous? Je serais au courant!

-…étrange tout de même… »

Fin.

Lol! Désolé…


fandom: good omens/de bons présages, pairing: go - crowley/aziraphale, #thème 07, #thème 03

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