Titre : A deux sur le sable
Auteur : ZéphireBleu
Couple : Sam/Gabriel
Fandom : Supernatural
Rating : NC-17
Thème : #29, le bruit des vagues
Disclaimer : Aucun des personnages ne m'appartient ! C'est Kripke le responsable !
A deux sur le sable
Sam regardait les vagues s'étaler lentement sur le sable fin. Un vent iodé lui caressait le visage, emmêlait ses cheveux, rafraîchissait son corps couvert d'un simple short de bain gris foncé. Le sable chaud sous ses pieds nus crissait et glissait. Au loin, le ciel azur se confondait avec l'eau turquoise des Caraïbes. La chaleur solaire l'enveloppait avec douceur tandis que les vagues fondaient en écumes devant lui et que d'autres allaient s'écraser plus loin, contre les rochers cerclant la petite crique déserte. Il se sentait bien.
Pas de fantôme, pas de démon, pas d'ange mégalomaniaque, pas de créature poilue, griffue et dentue.
Juste le sable, les vagues, le soleil et eux... Sa famille, au loin, dans l'eau. Et tout ça grâce à une seule personne.
Une main levée pour l'inciter à les rejoindre, une crinière blonde trempée, un grand sourire, six ailes en filigrane dans l'atmosphère.
Gabriel...
000
La première fois qu'ils avaient revu Gabriel après sa « mort », ils avaient tous voulu le descendre à nouveau. Lui, son frère et même Castiel.
Au départ, personne dans la team free-will n'avait compris ce qui se déroulait. Ça avait commencé par un petit rien. Sam était descendu un matin et il avait découvert qu'il n'y avait plus de café, ni dans la cafetière ni dans les placards. Il avait râlé, bougonné, peut-être un peu gueulé contre Dean et puis c'était tout. Le lendemain, c'était au tour de Dean de râler contre Sam parce qu'il avait piqué toute l'eau chaude pour faire sa « précieuse » et son shampoing. Puis ce fut Castiel qui râla contre Dean parce qu'il avait manqué glisser sur une bouteille de Whisky traînant par terre. Sam qui pesta contre Castiel parce qu'il avait encore rangé n'importe comment la bibliothèque. Dean qui réexpliqua à Castiel le principe de « pas touche à mes Asian Beauty, c'est collector ».
Des petites tensions qui n'avaient rien d'inhabituel quand on vivait à trois dans un même lieu, même si ce dernier était immense. Des tracasseries, des agaceries, rien de bien méchant, juste de quoi les irriter mais pas de quoi remettre en question leur cohabitation.
Puis Bébé avait reçu une rayure et Dean avait exigé de connaître le responsable. Le portable de Sam avait été infesté de virus au point de le rendre inutilisable. Le trench-coat de Castiel était passé à la machine avec une chemise rouge qui avait déteint. Quelqu'un avait mangé les deux tartes que Dean s'était mises de côté. On avait accidentellement noyé le livre préféré de Sam. Castiel avait dû manger des hamburgers au steak de soja.
Les tensions étaient en train de devenir de vrais sujets d'engueulades. La méfiance régnait entre chacun. Commença la guerre des clans.
Dean et Castiel râlèrent contre Sam parce qu'il polluait le frigo avec ses végétaux qui pourrissaient. Sam et Dean engueulèrent Castiel au cours d'une petite chasse basique parce qu'il s'y était pris comme un manche. Castiel et Sam grondèrent contre Dean car il ne faisait aucun effort quand il s'agissait de chercher dans les archives.
A ce niveau-là, la cohabitation commençait à devenir doucement mais sûrement invivable. Dès que deux des habitants se rencontraient, ils se regardaient en chien de faïence et parfois s'engueulaient comme des chiffonniers. Même l'amitié, pourtant très forte, entre Castiel et Dean commença à se tendre.
Ça ne sentait pas bon dans le bunker et Sam commençait à s'inquiéter sérieusement de la situation.
Suite à un énième problème, les deux frères étaient à la limite d'en venir aux mains quand Sam eut une épiphanie. Dean lui en voulait pour n'avoir, soi-disant, pas vu que l'un des pneus de bébé avait crevé. Cette situation lui rappelait quelque chose...
- La ferme Dean, lâcha-t-il soudain en essayant de faire remonter les souvenirs.
- Tu te payes ma tronche en plus ? s'offusqua aussitôt son frère. Sammy, je ne te demande pas grand chose à part de...
- Tais-toi ! Tu n'es pas toi-même.
- Comment oses-tu...
- Ni moi, ni Castiel d'ailleurs, gronda Sam en sentant le rouge lui monter aux joues.
- De quoi tu parles ? s'énerva Dean qui ne décolorait pas pour sa voiture.
- Gabriel ! Je sais que c'est toi !
Dans la salle soudainement silencieuse, de lents applaudissements retentirent. Trois regards furieux convergèrent vers un petit blond tout sourire perché en haut d'une bibliothèque.
- Joli Gigantor, avait félicité l'archange. Tu vois, j'avais pas parié sur toi mais sur Cassi ! P'tit frère, tu me déçois, vraiment !
- Gabriel... murmura Castiel stupéfait.
- C'est moi ! confirma-t-il en étendant les bras et les ailes.
- Attends, c'est toi qui as fait du mal à bébé ? gronda Dean d'une voix sourde et menaçante.
- C'est possible en effet.
- Je vais te tuer, enfoiré d'emplumé !
Gabriel observa avec amusement Dean le viser avec son flingue et tirer. Juste avant que la balle ne l'atteigne, l'archange se téléporta tranquillement derrière Sammy, s'en servant comme bouclier.
- Quelle agressivité ! Faut apprendre à vous détendre dans la vie, se moqua le trickster.
- Tu t'es joué de nous, gronda Sam en se retournant pour attraper le blond.
- C'est fort possible, admit-il en se zappant cette fois près de Castiel et en s'appuyant sur son épaule. Faut dire que c'est si facile aussi ! Vous êtes tous teeeellement sérieux. C'est vrai quoi ! Vous prenez jamais une minute pour vous détendre et sourire !
- La situation n'a rien d'amusante, répliqua Castiel en essayant à son tour d'attraper Gabriel. Abbadon est plus puissante que jamais et nous devons...
- Blablabla, soupira l'archange en se rematérialisant sur la table, assis en tailleur, la tête sur son poing. C'est d'un ennui p'tit frère... Abbadon est là ? Et alors ! C'est pas le premier démon qui vient chier dans vos bottes !
- Elle est dangereuse ! rétorqua Sam avec force.
- Oui, mais pas autant que vous. Vous vous êtes vus dernièrement ? Vous êtes à ce point sur les nerfs qu'à côté la guerre froide c'est une brouille d'école maternelle ! J'ai pu vous monter les uns contre les autres en même pas deux semaines !
- Par ta faute Dean et moi on…, bafouilla de colère Castiel.
- Quoi ? Vous vous engueulez ? C'est pas la peine de m'accuser moi pour ça ! Je n'ai fait que mettre à jour ce que vous aviez déjà en vous ! Vous tous là, vous ne vivez qu'autour de la chasse et des démons. C'est non seulement déprimant mais aussi malsain, expliqua Gabriel en se levant et en farfouillant dans un bouquin à portée de main. Je n'ai pas eu à beaucoup vous pousser pour que vous vous bouffiez le nez et vous savez pourquoi ? Parce que vous êtes totalement investis dans votre « mission », à tel point que plus rien d'autre n'a d'importance, pas même vos proches, pas s'ils ne sont pas en danger immédiat de mort en tout cas. Vous voulez des exemples ? Cassi, quelle est le film préféré de Dean ? Sammy, quand as-tu fait une activité sans relation avec la chasse avec ton frère pour la dernière fois ? Deano, qu'est-ce que ton frère aime faire pour se détendre ? Que déteste le plus Castiel dans la vie humaine ? Pour quelle raison vous battez-vous ? Vous voulez un conseil ? Essayez de discuter un peu au lieu de tout prendre sur vous en permanence quand quelque chose ne va pas. Je vous jure, ça reposera tout le monde !
Sur ces mots, Gabriel s'envola, laissant les deux hommes et l'ange stupéfiés et honteux. Des regards timides furent lancés, des sourires maladroits furent échangés en guise d'excuses et chacun alla s'occuper de son côté, la tête remplie par les questions de Gabriel.
Sam, allongé sur son lit, la tête posée sur son bras replié et un livre sur le ventre, repensait à son frère, à Castiel. Dean aimait la bière et les filles. Sauf que ça faisait un bout de temps qu'il n'avait pas ramené de fille… Pareil pour la bière, Dean en buvait moins depuis qu'il y avait Castiel avec eux. Son frère aimait la chasse sinon. Le rock, même si ça venait surtout de leur père et puis… Les burgers ? Le porno ? Sam avait l'impression d'avoir laissé passer beaucoup de choses. Quant à Castiel… Il préférait ne même pas y penser.
Il soupira, regarda le plafond et se dit que Gabriel n'avait peut-être pas tort finalement. De quoi parlaient-ils, tous les trois, en dehors des démons et de la chasse ? De pas grand chose. Gabriel avait visé juste. Gabriel...
…
Gabriel est vivant ! réalisa soudain Sam en se redressant.
000
Sam vit Gabriel arriver vers lui. Ne voulant pas paraître ridicule à patauger dans l'eau, l'archange avait simplement déployé ses ailes pour voler jusqu'à lui, faisant rager Dean qui avait espéré le noyer en douce.
Ses ailes, actuellement translucides, irréelles, en partie dans cette dimension et en partie ailleurs, pour ne pas les mouiller. Trois paires blanches mouchetées de mille couleurs.
Une majestueuse, immense, aux tonalités fauves, dans laquelle Gabriel adorait les enrouler, les coupant du reste du monde. Une plus petite, plus pâle, celle dont il se servait pour le rapprocher de lui, le taquiner ou le rassurer. Et la plus petite, la plus douce, la plus blanche aussi, celle qui commençait au niveau de ses reins, celle qui enserrait le bassin de Sam avec avidité, celle qui caressait son corps, celle qui le rendait fou de désir et d'amour tandis qu'un regard doré le couvait tendrement.
Un courant d'air plus fort et une odeur de sucré-salé ramena Sam à la réalité. Son archange venait de se poser devant lui.
- T'as l'air bien pensif Sammamour, remarqua Gabriel avec son sourire rayonnant.
- Je pensais à toi, répondit-il.
Le chasseur attendit que l'archange se rengorge, gonfle ses plumes et fasse la roue tel un paon avant de continuer :
- Je me disais que tu étais vraiment le pire des tricksters.
Gabriel le regarda avec étonnement avant d'éclater de rire.
- J'accepte le compliment !
- Même pas fichu de faire une post-résurrection émotive comme tout le monde !
- Et vous voir chialer et barbouiller de morve mon magnifique corps ? Plutôt mourir à nouveau ! Et puis je n'ai pas réellement ressuscité, j'ai juste… Quitté ma planque après une longue convalescence ?
Sam regarda avec amusement son archange qui rayonnait encore de fierté d'avoir dupé Lucifer. Un vrai Trickster.
000
La réapparition du blond avait marqué non seulement le retour de l'archange Gabriel, mais aussi celui du Trickster. Par la suite, il continua de leur jouer ses petits tours, tels que faire disparaître les clés de l'Impala ou la cravate de Castiel, lâcher des souris dans le bunker et même un chat pour faire éternuer Dean, remplacer le sucre par le sel et le sel par le poivre, bousculer la configuration des pièces, remplacer le dentifrice par de la mayonnaise...
Sam soupçonnait très fortement son frère d'avoir placé ses propres farces débiles parmi celles de Gabriel ! Comment il pouvait en être si sûr ? Déjà parce qu'il reconnaissait la patte de son frère et aussi parce qu'il avait lui aussi eu cette idée. La glue sur l'anse de la tasse à café de Castiel n'avait pas été une blague de l'archange…
Les disputes étaient oubliées, tout le monde était réconcilié et un fond de bonne humeur s'installait dans le bunker. Quand les petites farces allaient vraiment trop loin, Castiel appelait son frère pour lui dire de se calmer, ce que ce dernier acceptait, pour un temps, tout en regardant d'un œil narquois Dean et Sam qui avaient la décence de paraître un peu gênés.
La fin du monde était proche mais hé ! Ça ne voulait pas dire qu'on n'avait pas le droit de rire un peu !
Ou d'aller à la plage. De lézarder, de ne rien faire, de profiter des bienfaits de l'Amérique. Mais ça c'était venu un peu plus tard, et ça avait commencé comme tout ce qui commençait avec le Trickter, par une apparition surprise :
- Ça y est, j'ai décidé ! Ce sera la nuit au musée ! annonça très joyeusement Gabriel.
Sam regarda l'archange, sa tasse à café, la table du petit déjeuner et enfin son frère, à peu près aussi éveillé que lui.
- Hein ? fit très intelligemment Dean, une saucisse à mi-chemin de sa bouche.
- Ils font une rétrospective, c'est l'occasion !
Sam regarda à nouveau son café. Il était persuadé qu'il n'y avait pas d'archange dans le bunker deux minutes avant ! Il était même sûr ! Alors pourquoi Gabriel leur parlait comme s'il concluait une longue discussion ? Trop tôt pour réfléchir. Café.
- Qui ne dit mot consent, fit Gabriel avec un grand sourire. Je veux tout le monde dans la bagnole dans une heure !
Et il disparut.
- J'ai rêvé ou bien… ? questionna Sam.
- Ça dépend. Dans ton rêve il y avait un nabot blond qui racontait des trucs sans queue ni tête ?
- Il a parlé de musée, indiqua obligeamment Castiel.
- On fait quoi ? interrogea Dean.
- Je ne veux pas risquer d'avoir l'eau de ma douche transformée en sirop, dit son frère pour toute réponse.
Une heure et demie plus tard, Sam se demandait encore ce qu'il fichait ici, dans une salle presque vide. Il était assis au fond de la salle, face au grand écran qui diffusait les pubs. A sa droite il y avait Gabriel, deux sièges devant lui son frère et en diagonale Castiel. Gabriel l'avait forcé à se mettre loin derrière son frère pour des raisons « top secrètes ». Ça n'ennuyait pas particulièrement Sam mais ça lui faisait bizarre d'être assis à côté de l'archange au cinéma, comme un couple, comme son frère et Castiel même si ces derniers passaient leur temps à le nier.
Parce que oui, « La nuit au musée » n'avait finalement pas grand chose à voir avec un vrai musée. Il se trouve seulement que pour la sortie du dernier volet de la trilogie, Gabriel n'avait rien trouvé de mieux à faire que de manigancer un marathon cinématique et de les forcer à y aller sous la menace. Et être menacé par un archange trickster, c'était pas rien !
Le film commença, sortant Sam de ses pensées. Il s'installa confortablement, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, même si finalement, il trouvait la sortie plutôt sympathique.
- Regarde, lui chuchota Gabriel à l'oreille au bout de quelques minutes.
Sam se sentit frissonner malgré lui et il suivit le doigt du trickster pour tomber sur son frère et Castiel, leur tête penchée l'une vers l'autre. Apparemment, Dean expliquait à son ange les multiples références que contenait le film. Attendri, Sam pencha la tête comme Dean et se retrouva par mégarde le crâne collé contre celui de Gabriel. Il se redressa immédiatement, ses joues se mettant à chauffer sans raison. L'archange ne fit aucun commentaire mais Sam pouvait sentir ses yeux rieurs sur lui.
- Tu… Tu as déjà testé ? bredouilla Sam à voix basse en pointant l'écran du menton.
- Quoi ? Faire poursuivre quelqu'un par un squelette de t-rex ? s'amusa Gabriel.
- Entre autres.
- Ces films furent une bonne source d'inspiration si c'est ce que tu veux savoir, rit l'archange. Une fois, pour un gardien particulièrement mal embouché qui adorait un peu trop les enfants, j'avais fait la totale !
- C'est-à-dire ?
- Son musée s'est effectivement réveillé, sauf que les momies et statues ont été beaucoup moins gentilles qu'ici. Et je te parle même pas du chien de bronze qui l'a poursuivi pendant toute la nuit !
Sam n'osa rien ajouter. Il était toujours un peu mal à l'aise avec les punitions divines de Gabriel. Même s'il n'appréciait pas l'idée d'une justice directe, étude de droit oblige, il devait avouer que les victimes de l'archange avaient très souvent mérité une partie de leur sort.
- Pop-corn ?
Sam fit sa meilleure bitch-face à l'archange avant d'accepter avec méfiance puis, voyant que les pop-corn n'étaient pas assaisonnés au piment ou à la viande faisandée mais tout bêtement au sucre, il se laissa aller et picora régulièrement dans le seau en regardant le film.
000
Gabriel attrapa l'une des mains de son géant et avec tendresse, il embrassa chaque doigt, picora son dos, effleura son poignet et finalement baisa l'intérieur de sa paume, gonflant le cœur de Sam d'amour et lui donnant d'intenses fourmillements dans les reins.
Sam sourit tendrement à son ange et celui-ci pencha la tête avant d'entrelacer simplement ses doigts avec ceux de son amant. Il lui fit un sourire complice et se colla contre son torse.
Sam réprima un frisson au contact de la peau nue et couverte d'eau froide contre la sienne. Il lâcha la main de Gabriel et ses bras vinrent automatiquement s'enrouler autour des épaules du petit blond, une envie, une habitude, un besoin. Ses doigts se mirent à caresser la nuque de Gabriel, à la naissance de ses cheveux, et il sentit la chair de poule envahir le corps de l'archange.
000
Gabriel avait pris l'habitude de venir les voir régulièrement, au moins une fois par semaine. Au début Dean avait râlé mais Castiel semblait plutôt heureux de voir son frère alors bon... Sans compter que les plaisanteries douteuses du Trickster étaient moins nombreuses quand les frères acceptaient une de ses sorties au cinéma ou au dinners du coin. Sam avait parfois l'impression d'amadouer un animal sauvage. Un susucre de temps en temps et Gabriel était sage comme une image ! Pour un ancien dieu païen du mal... Ça restait un immense progrès ! Ou alors c'étaient eux qui se faisaient dresser par l'archange... S'ils se comportaient bien ce dernier ne les punissait pas trop. L'idée était un peu dérangeante, malgré tout. Et puis finalement, les blagues de Gabriel pouvaient être assez amusantes parfois ! Mais parfois elles ne l'étaient pas vraiment...
Un matin, Gabriel s'était apparemment dit que ce serait une bonne idée de transformer le jus de tomate de Sam en... En autre chose. Qui avait la texture du sang. L'odeur du sang. Le goût du sang.
Sam, qui venait de passer une nuit courte et peuplée de cauchemars, avait immédiatement tout recraché avant de hurler le nom de l'archange sous les yeux inquiets de Dean et Castiel.
- Un problème Sammy ? demanda Gabriel en apparaissant, un air angélique collé au visage.
- Ne m'appelle pas comme ça ! Je m'appelle Sam c'est compris ? Et pas autrement ! Ça t'amuse de me faire un truc pareil ? Ça t'amuse de me rappeler que... Que j'ai été un... Un drogué ? Moi ça ne me fait pas rire du tout ! cria Sam en déversant toute sa frustration et sa colère suite à sa nuit blanche. Je commençais à me dire que tu pouvais être sympa ! Mais je me suis trompé apparemment, si tu es là, c'est uniquement pour ton plaisir personnel et pour te foutre de nous ! Pourquoi tu ne vas pas emmerder quelqu'un d'autre ? Pourquoi faut-il que tu t'acharnes toujours sur nous ! Pourquoi tu ne vas pas retrouver des gens qui apprécient tes coups tordus ?
Gabriel avait lentement blêmi durant le petit discours, son corps s'était raidi et ses yeux avaient perdu leur éclat moqueur.
- Parce que tu crois que j'ai le choix Samuel Winchester ? lâcha le blond d'une voix blanche. Les païens que je connaissais sont tous morts. Si je reviens en tant que Trickster, Abbadon me fera la peau. Quant à mes frères... Je suis le dernier Archange. Ils savent que j'ai vendu la mèche pour la cage, que j'ai aidé à empêcher l'apocalypse. Si je reviens je serai la figure d'autorité à abattre, leur vengeance face à ce qu'ils ont enduré. Alors il me reste quoi Samuel Winchester ? Dis-moi ? Mon père a disparu de la circulation, mes petits frères ne demandent qu'à me tuer, mes grand frères sont morts, mes amis aussi, je n'ai plus rien. Quel choix il me reste ? Vous êtes les seuls avec qui...Les seuls qui...
Gabriel s'arrêta quand il sentit sa gorge se nouer. Une seconde et un coup d'aile plus tard, il n'y avait plus de Gabriel. Sa colère retombée comme un mauvais soufflé suite aux paroles mornes et empreintes de désespoir du plus farceur des archanges, Sam se sentit plus mal que jamais. Il s'écroula sur une chaise, le goût du sang encore sur les lèvres, abasourdi par la tristesse abyssale qu'il avait vu dans ses yeux.
000
Sam baissa la tête et suréleva le menton de Gabriel. Il happa ses lèvres, goûta le sel marin, le chocolat et le miel, il le goûta lui. Doucement, il se laissa glisser au sol, entraînant le blond toujours dans ses bras. Il l'allongea sur le sable chaud et plongea à nouveau sur ses lèvres.
Au loin, il entendait l'océan aller et venir, les goélands crier leur faim et plus proches, beaucoup plus proches, les petits soupirs de Gabriel. Il l'embrassa, encore et encore, s'enivrant de son odeur, de son goût, de ses lèvres, de sa langue qui caressait la sienne, de la peau qui frissonnait sous ses doigts, des mains qui s'agrippaient à ses épaules. Il l'embrassa sur un rythme lent, comme l'eau, doux, régulier et en même temps profond, qui laissa Gabriel frissonnant et gémissant.
Sam mit fin au baiser, embrassa le nez de Gabriel, sa joue, son menton et s'allongea à ses côtés, sur le dos, presque offert au soleil. L'archange se retourna paresseusement et s'allongea sur lui, interceptant les rayons avec son corps et ses ailes.
- Que me vaut un tel baiser ? demanda Gabriel en traçant des dessins imaginaires sur son torse avec sa main.
- Je me disais... Je me disais que je t'aimais, murmura Sam en passant un bras dans son dos.
Gabriel se tendit un instant, avant de soupirer et d'embrasser la peau chaude et bronzée à portée de lèvre.
000
Le bunker avait attendu plusieurs semaines avant d'avoir de nouveau la visite de Gabriel. Il recommença par des tours de Trickster, des petits, discrets, tellement discrets que Dean et Sam se demandèrent d'abord si ce n'était pas l'autre le responsable. Puis les blagues augmentèrent en nombre, elles devinrent plus "magiques", plus improbables. Ni Dean, ni Sam, ni Castiel ne s'énervèrent pour autant. Après la dernière fois, ils pouvaient bien se permettre de supporter un minimum les tours de Gabriel.
Et ils supportèrent, y compris des choses qui les auraient rendus enragés avant. Dean serra les mâchoires quand Bébé devint rose à rayures vertes. Castiel resta stoïque quand sa chambre, celle qu'il avait enfin investie, se retrouva pleine d'amphibiens - private joke entre lui et le Ciel. Sam n'eut aucune réaction quand son ordinateur portable se mit à lui faire des bruits d'orgasmes féminins dès qu'il appuyait sur une touche. Un bruit différent pour chaque lettre.
C'était lui le responsable de la situation, mais tous endossaient le crime, sans rien dire, parce que Sam s'en voulait déjà à mort.
Et un jour, en sortant de la salle de bain, le chasseur découvrit dans sa penderie la panoplie complète de soubrette. Juste ça. Pas d'autres vêtements que ceux-là. Il avait soupiré et replacé sa serviette autour de ses reins. Tant pis, il allait rester au lit aujourd'hui, planqué sous les draps jusqu'à ce que ses vêtements réapparaissent ou que Dean lui en achète d'autres.
En se retournant pour s'exécuter, il tomba sur un Gabriel aux yeux brillants, les poings serrés, l'air furieux et la tête rentrée dans les épaules.
- Alors c'est comme ça ? dit-il d'une voix rauque. Vous avez décidé de m'ignorer ? Vous me détestez à ce point ?
Sam resta choqué un moment devant les paroles de Gabriel. Il n'avait pas imaginé un seul instant que l'archange pouvait prendre leur passivité face à ses farces pour une mise à l'écart, un rejet pur et dur.
- Tu te trompes Gabriel, finit par dire Sam avec lenteur, cherchant ses mots. On ne voulait pas t'ignorer. On pensait que...
Que quoi d'ailleurs ? Que ça lui ferait plaisir ? Que de voir que ses blagues ne faisaient aucun effet le ferait sourire ? Que ça ferait rire Gabriel de les voir apathiques devant ses "meilleurs" tours ?
- On pensait que c'était ta vengeance et on… Je l'avais méritée.
- Vous ne vouliez pas... me chasser ? hoqueta Gabriel.
Sam se sentit trois fois plus minable et désolé en voyant la surprise dans les pupilles mordorées. La culpabilité était en train de lui ronger les entrailles et quand les larmes s'échappèrent des yeux de Gabriel, son cœur se brisa.
- J'ai cru que... Que... Que vous aviez décidé de... De faire comme si je n-n'existais pas. J'ai cru que... Que j'allais encore... Que ça allait se reproduire... tenta d'expliquer Gabriel pour justifier les larmes qu'il effaçait au fur et à mesure qu'elles coulaient.
Et il souriait. Ce fut ce qui choqua le plus Sam. Gabriel essayait encore de sourire. Il pleurait mais ses lèvres affichaient un sourire tremblant. C'était le pire.
- Tu seras toujours le bienvenu, lâcha Sam la gorge serrée avec sincérité. Même si parfois on s'engueule, même si parfois on s'envoie des vacheries, tu as ta chambre ici, si tu le souhaites. Peut-être que Dean râlera un peu, mais tu n'auras qu'à mettre un cafard dans son café pour te venger. Juste… Plus de blague avec le sang. S'il te plaît.
Gabriel eut un pauvre rire en hochant la tête, son regard accrocha celui de Sam, celui-ci écarta les mains, sans trop savoir pourquoi, et il se retrouva avec plein d'archanges dans les bras. Contre sa peau nue. Un archange brûlant et tout habillé contre sa peau fraîche, des mèches blondes qui effleurent son menton. Il avait connu plus désagréable. Il aurait juste préféré que Gabriel ne soit pas en train de sangloter.
000
Lentement, Gabriel, qui était toujours étalé sur Sam, fit complètement apparaître ses ailes. Il les laissa reposer mollement dans son dos et n'utilisa qu'une aile provenant de sa paire inférieure pour effleurer le corps de son géant. Il se servit de ses longues rémiges pour caresser son torse et sa joue, chatouiller ses flancs et son cou. Il utilisa ses plumes pour titiller les deux boutons de chairs qui pointaient, pour frôler son bras et sa cuisse. Il reposa finalement son aile sur l'entre-jambe de Sam, faisant sévèrement frissonner ce dernier, tandis que sa main venait prendre en coupe son visage pour l'embrasser.
000
Gabriel avait investi le bunker et décidé quelle allait être sa chambre dès le lendemain. Bien sûr, pour ennuyer Dean il avait choisi la sienne... Et Dean, en voyant que l'archange avait repris du poil de la bête, ne s'était pas laissé faire ! Cependant, le blond avait vite lâché l'affaire, indiquant avec un petit sourire vicieux sur les lèvres que finalement non, il y avait une drôle d'odeur dans celle-là, et il avait choisi la chambre à côté de Sam. Et Dean avait dû déménager peu après...
Le bunker était redevenu plus joyeux, les blagues restaient du domaine de l'inoffensif et du "correct", Gabriel réussit même à trouver une grâce pour Castiel - sans tuer personne - et en échange il força tout ce petit monde à vivre en humain de temps à autre et non uniquement en chasseur. Il insista pour avoir ses week-ends et parfois des vacances. Et il eut gain de cause.
Grâce à Gabriel, les Winchester eurent leurs premières vacances depuis... L'école ? Et encore, en été ils partaient chasser le monstre ! Ils commencèrent par une simple mise au vert à la campagne, qui se termina par l'éradication d'un nid de vampires aux alentours. L'archange n'avait fait aucun commentaire à ce sujet. Chacun ses concessions.
Une routine s'était installée. Dans la voiture, Castiel était de plus en plus souvent copilote pendant que Sam et Gabriel causaient à l'arrière, s'amusant des regards langoureux de l'ange pour son humain. Parfois Sam s'endormait et Gabriel prenait alors sa tête sur ses genoux. Quand les chasses se faisaient à quatre, Dean partait d'un côté avec Castiel et Sam de l'autre avec Gabriel. Chacun son ange, chacun sa trousse d'urgence sur patte. Dans les hôtels, ils ne prenaient toujours qu'une chambre. Les humains dormaient, les anges veillaient.
La mécanique était bien huilée entre les deux anges et les deux humains maintenant. Au quartier général des hommes de lettre, quand Dean allait bichonner Bébé au garage et que Castiel disparaissait nul ne savait où, Sam investissait le salon, pour lire le dossier d'une ancienne affaire, un bouquin quelconque ou juste regarder la télé et parfois Gabriel le rejoignait. Généralement il finissait collé contre Sam, ses jambes en travers de ses cuisses ou la tête reposant sur son épaule. La notion d'espace personnel n'était définitivement pas un truc d'ange...
Puis il y eut une soirée comme tant d'autres sauf qu'elle ne ressembla à aucune des précédentes :
- Je crois que je t'aime... Bien.
Sam tourna la tête vers l'archange vautré à ses côtés. Gabriel était un habitué des phrases lâchées sans contexte et aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle.
Lui et le blond étaient tranquillement affalés sur le canapé, bières et gressins à portée de main. Ils regardaient une série quelconque avec des ados qui chantaient quand Gabriel avait lâché sa bombe, comme ça, sans raison apparente.
- Je t'ai rendu muet gigantor ? interrogea l'archange avec un sourire facétieux.
- Non, je me demandais juste ce que tu allais m'annoncer derrière. Tu as noyé mon ordi ?
Gabriel éclata de rire et secoua la tête. Il s'allongea ensuite tranquillement sur le canapé, les jambes pendant par-dessus l'accoudoir et la tête reposant sur les cuisses de Sam.
- Nan, promis, j'ai pas touché à la bête ! Pas cette fois en tout cas.
- Et je préférerais que tu ne le fasses jamais.
- Tu sais que je peux prendre ça comme un défi ? indiqua Gabriel en le regardant dans les yeux.
- Et moi comme une déclaration de guerre ?
- Je trouverai un moyen de me faire pardonner.
Sam leva les yeux au ciel devant le clin d'œil suggestif de l'archange. Il avait vraiment l'esprit mal tourné pour un être soi-disant pur...
- Et toi Sammy ?
L'humain baissa les yeux sur Gabriel. Ce dernier le regardait étrangement.
- Moi quoi ?
- Fais pas semblant de pas comprendre !
- Si tu pouvais être plus explicite aussi...
- Laisse tomber.
Gabriel soupira, bouda et se tourna sur le côté pour regarder la télé, sans pour autant libérer les jambes de Sam. Celui-ci sourit. C'était rare que ce soit lui qui fasse tourner en bourrique le Trickster. Il fallait savourer les petites victoires comme celles-là ! Mais n'étant pas non plus méchant, il posa une main sur le flanc de son ami et baissa la tête vers lui.
- Moi aussi je t'aime bien.
Gabriel se tourna à nouveau et avant que Sam ne puisse réagir, il prit sa tête entre ses mains et l'embrassa. Et pas juste un petit bisou sur les lèvres ! Gabriel lui fit la totale, le French kiss, profitant que sa bouche soit restée ouverte dans sa surprise.
Sam ne savait absolument pas quoi faire. Il appréciait Gabriel, mais pas comme ça ! Du moins le croyait-il... Alors pourquoi est-ce qu'il ne le repoussait pas ? Pourquoi est-ce qu'il répondait au baiser ? Pourquoi il gémissait de plaisir ? Pourquoi Gabriel était-il maintenant à califourchon sur lui ? Pourquoi sa propre main avait investi le caleçon de l'archange sans lui demander son avis ?
000
Les deux ailes majeures de Gabriel les recouvraient totalement, comme une large tente alors que les deux moyennes comblaient les interstices. Les plus petites continuaient de s'affairer sur le corps de Sam, le faisant gémir et soupirer de plaisir. Dans le même temps, la main de Gabriel le besognait déjà durement dans son short.
- Gabriel, souffla-t-il avec difficulté sous la prise ferme, puissante, mais au rythme lent, affreusement lent, le rythme des vagues.
- Un problème Sam ? lui susurra l'archange en continuant son œuvre.
Le salaud lui faisait payer sa petite frustration du baiser.
Mais Sam ne regrettait rien, vraiment rien.
Pendant que les plumes lui caressaient le ventre, les bras, les épaules, le torse, le faisant frémir et frissonner, Gabriel avait baissé son short de bain, libérant le membre turgide et affamé de Sam. L'archange rapprocha ensuite sa tête du sexe tendu et embrassa le gland sensible avant de descendre dans une longue caresse linguale jusqu'à sa base.
- Gabe ! s'écria Sam sous la sensation, son corps échappant à tout contrôle.
Les mains posées sur la chevelure de Gabriel, il se déhanchait, s'arquait et gémissait. Il en voulait plus, tellement plus. Les baisers de Gabriel sur sa verge étaient de délicieux tourments et ses coups de langue une torture. De longs frissons de plaisir dévalaient sa colonne vertébrale pour envahir le creux de ses reins et le laisser haletant d'excitation.
Quand enfin Gabriel le prit en bouche, Sam se cambra dans un cri muet. C'était bon et l'archange était doué. Sa bouche allait et venait sur son membre roide pendant que sa langue le caressait, jouant avec la peau fine et douce de son gland, s'enroulant autour du frein, accompagnant le mouvement de sa bouche le long de son sexe. Sam était en train de mourir de la plus douce des morts.
Son bas ventre était parcouru de plus de sensations qu'il ne pouvait en supporter, il ne contrôlait plus son bassin qui montait et descendait sans son accord. Il ne contrôlait plus ses mains qui s'enfouissaient dans la chevelure de Gabriel, appréciant le contact soyeux. Un œil entrouvert lui montra Gabriel, concentré sur sa besogne, avalant son sexe, mais dont l'une des mains avait disparu. Dans son dos. Entre ses fesses. Il se préparait seul et Sam comprit dans un éclair de plaisir pourquoi son membre était parfois soudainement aspiré, pourquoi des gémissements et grondements le faisaient vibrer.
La caverne humide et chaude finit pourtant par l'abandonner et Sam gémit comme si c'était la fin du monde. Ça l'était pour lui. Le plaisir courrait dans ses veines comme une drogue et il en voulait plus, bien plus. Sentant un soudain poids sur son bassin et son membre être de nouveau enserré, le chasseur ouvrit les yeux et observa sur Gabriel, assis sur son bas ventre, son propre sexe pointant vers le ciel. La luxure faite archange.
- Envie de quelque chose Samuel ? demanda l'archange en se léchant les lèvres avec gourmandise.
- Viens... soupira difficilement Sam.
- Va falloir être plus précis, ronronna Gabriel en jouant avec son nombril tout en maintenant son bassin fixe.
- Sur moi... Viens... Je veux... Te sentir, haleta Sam qui tremblait d'excitation.
Avec un sourire victorieux, le blond se redressa sur ses genoux et dirigea le sexe de Sam sur son entrée. Il patienta un moment, attendant que son humain se déhanche à nouveau de frustration avant de se laisser descendre, lentement, affreusement lentement pour Sam qui ne rêvait que de l'embrocher férocement et de le prendre sauvagement. Mais les mains de Gabriel posées sur son bassin lui interdisaient tout mouvement. Il ne pouvait que subir ou presque.
Se redressant sur un coude, Sam tendit une main pour attraper la virilité dressée de Gabriel. A peine l'eut-il effleurée que les chairs se resserrèrent autour de lui, le faisant gémir de plaisir. Aussi lentement que ce que lui avait fait subir Gabriel, il enserra le sexe et commença les va-et-vient.
- Sam... uel, soupira le blond alors que son esprit et son contrôle le lâchait.
Ses yeux se perdirent dans le lointain, son souffle devint erratique, ses joues rosirent et ses plumes s'ébouriffèrent. Gabriel se laissa tomber sur les derniers centimètres, ne pouvant tenir plus, les faisant tous les deux crier de plaisir.
Sam lâcha le sexe de l'archange et remonta ses mains le longs de ses flancs, passa sur son ventre, caressa son torse puis sa nuque.
- Respire, lui murmura Sam en essayant de suivre son propre conseil.
- Pas besoin, répondit l'archange avec un sourire amusé. Mais continue quand même...
Sam cajola sa nuque, son dos, ses épaules, ses joues et Gabriel se détendit progressivement. Il commença lentement à monter et descendre sur le membre du chasseur, s'empalant avec force gémissement. Sam replaça une main sur son sexe raide et de l'autre entrecroisa ses doigts avec lui. Gabriel s'y accrocha comme à une bouée de sauvetage et son rythme s'accéléra, les hanches de Sam suivirent, le plaisir le submergea et sa main accéléra son rythme sur le membre de Gabriel à défaut de pouvoir augmenter sa cadence.
L'archange se tendit, ses ailes frémirent sous la tension, sous l'envie de se déployer, difficilement maintenues en place par un pur effort de volonté, et Gabriel se libéra dans un râle guttural, le plaisir prolongé par les coups de boutoir que continuait de lui donner Sam et qui dévastaient un peu plus sa prostate. Ce fut rapidement au tour du chasseur de jouir, son sexe comprimé dans les chairs resserrées de l'archange.
- Gabriel, explosa Sam alors que ses reins irradiaient et qu'il se déversait dans les chairs étroites.
L'archange observa la scène, le corps tremblant encore sous l'orgasme, les veines parcourues d'un feu apaisant, avant de s'allonger sans grande délicatesse sur Sam.
000
- Oh merde, qu'est-ce qu'on a fait, souffla Sam, étendu sur le canapé et épuisé après le plaisir dévastateur qui l'avait parcouru.
- On a pris notre pied mon cher, expliqua gentiment Gabriel, étalé sur Sam avec langueur.
- Qu'est-ce qui m'a pris ?
- Personne ne résiste à mon corps d'Apollon, répondit simplement l'archange en caressant distraitement son torse.
- Gabe, ne te vexe pas mais... Est-ce que tu m'as lancé un sort ?
- Un seul et unique mon Sammy ! Le même que celui qui lie pas mal des humains de cette planète ! Y compris ton frère d'ailleurs...
- Oh mon dieu...
- Évite de mêler mon père à cette histoire s'teuplait. T'as envie que je te parle de John moi ?
- Non, grimaça Sam en essayant de ne pas penser à ce que dirait son père en le voyant vautré sur un canapé avec un petit blond sur lui.
- Sam, lança Gabriel très sérieusement en se redressant sur des bras tremblants de faiblesse. Je ne t'ai forcé à rien. Tu as pris toutes les décisions tout seul mais... Si tu regrettes je... On peut faire comme si..
- Tais-toi idiot, râla Sam en plaquant l'archange contre lui. Laisse-moi juste le temps de m'y habituer. Je m'attendais pas vraiment à ça.
- Moi je l'espérais... murmura Gabriel.
Sam caressa le dos de l'archange pour le détendre, réfléchissant à ce qu'il avait fait, à la suite des événements.
000
Gabriel fit disparaître d'un claquement de doigt les résidus de leur activité, fit réapparaître leur short et étala ses ailes sur leurs jambes, comme une couverture duveteuse.
Sam vit à nouveau le ciel bleu, sentit les rayons solaires sur torses, entendit le bruit des vagues.
- Je t'aime Gabriel, lui murmura-t-il dans le creux de l'oreille.
000
- Ne te force pas pour moi, répondit l'archange avec gentillesse et une tristesse au fond des yeux.
- Je ne me force pas mais parfois je suis long à la détente, expliqua son tendre géant en lui embrassant le haut du crâne.
000
- Je t'aime aussi, répondit Gabriel en soupirant.
Fin