alohomoraa
in
12gp
Episode caché, "le fâcheux" (lpm)
Titre de l'épisode : « le Loup, le Prince et le Monsbre : Le Fâcheux »
Avertissement : PG
Spoiler : toute la série
Disclaimer : HP & C° sont la propriété de JKR (et de la WB). Les deux citations sont issues des Caractères de La Bruyère.
Note1 : sur une idée dérivée de Kaamelott
Note 2 : Cet épisode n'était pas vraiment prévu, mais arcadiane m'a demandé d'écrire quelque chose qui mettrait Sirius et Severus en présence l'un de l'autre. Autant profiter du cadre flexible de cette fic pour faire un essai. Il serait présomptueux de qualifier ce texte d'essai car en Littérature cela a un sens bien précis. Et pourtant c'est bien ce que c'est : un essai. Une tentative. Une esquisse. Un truc pour voir ce que je pourrais faire avec Sirius et Severus dans un même endroit au même moment. Je ne ferai pas de commentaires sur ce que je pense de ce qui suit : je ne veux pas donner le bâton pour me faire battre.
Note3 : Il y a quelques temps de cela, j'avais dans l'idée de faire courir une petite série à l'intérieur de 12GP : Le Loup, le Prince et le Monsbre. Mais ça ne s'est jamais réellement fait. Et puis voilà qu'Arca me demande de tâter du côté de Sirius et Severus. Comme c'est vraiment nouveau pour moi, j'ai préféré partir d'une base que je connais. On remarquera d'ailleurs que cet épisode ressemble beaucoup au premier de la série, il y a un effet miroir assez amusant. Enfin, me semble-t-il.
Personnages présents : Sirius Black, Severus Snape + cameo de Remus Lupin.
Grimmauld Place
-
Episode caché : « Le Loup, le Prince et le Monsbre : Le Fâcheux.»
-
- Lupin, j’ai retrouvé la citation dont nous parlions l’autre soir, tu ne devineras jamais…
Severus s’interrompit car dans le cadre de la porte, ce n’était pas Lupin.
- Lupin ? sourit Sirius. Mazette ! Ma présence serait-elle importune ?
Un éclat amusé couleur argent brillait dans le regard acier de Sirius. Une gueule en lame de couteau, disait-on ; l’expression n’avait jamais semblé aussi bien employée.
- Ta présence est toujours importune, Black, grommela Severus.
- Trop dommage que l’on soit chez moi ! déclara Sirius. Il se laissa tomber dans le fauteuil libre et se tourna vers Severus, la mine ennuyée. Rassure-moi, la place n’était pas réservée ?
Severus ne répondit pas : Sirius avait déjà étendu ses longues jambes loin devant lui. Il retourna à son livre, bien décidé à ignorer le fâcheux.
Etonnement, cela ne demanda pas beaucoup d’efforts à Severus : Sirius ne dit mot, ne bougea muscle. Avachi dans le fauteuil, les bras bien posés sur les accoudoirs, il regardait le feu dévorer les buches de bois. Simulacre de sourire au coin des lèvres, il semblait se délecter du spectacle. La lumière tourmentée du feu jetait sur les os saillants des ombres dramatiques. Le bois éclata, le monsbre grogna, Sirius tapa du pied. Les pavés de la salle s’élevèrent et s’abaissèrent en ronds concentriques. L’onde de choc disparut dans la pénombre de la pièce.
- Couché Hector ! gronda Sirius.
Le monsbre glapit et se tut. Autour du pied de Sirius bien à plat sur le sol, les dalles tressaillaient, se levaient et s’abaissaient comme des gueules de pierre. Les doigts décharnés de Sirius étaient enfoncés dans le cuir des accoudoirs. Ils firent à Severus l’impression de serres. Le corps maigre de Sirius n’était que nerfs et tendons, tendus, tirés. Le maître des lieux se leva brusquement, rapidement. Et Severus se souvint du joueur de Quidditch que Sirius avait été. Un batteur redoutable, agile et rapide.
- Putain ! Qu’est-ce que je déteste cette baraque ! dit-il avec violence.
Le feu s’embrasa avec une nouvelle ardeur. Sirius appuya son front sur le manteau froid de la cheminée et ne bougea plus.
- Je la déteste vraiment.
Un murmure. Une plainte.
Severus ne dit rien. Parce que, lui aussi, avait le 12 Grimmauld Place en horreur. Elle lui portait sur les nerfs, sur l’estomac. Il lui semblait parfois qu’elle cherchait à s’insinuer dans sa tête. Mais il se disait alors qu’il était fatigué, qu’il perdait la raison, qu’il se comportait comme une de ces petites dindes que la maison d'Hufflepuff avait le don d'accueillir.
Severus ne dit rien. Parce que pour une fois il était d’accord avec Sirius et qu’il était hors de question qu’il le reconnaisse.
Sirius tourna la tête et regarda par-dessus son épaule. Ses yeux acier se plantèrent dans ceux de Severus. Et sa parodie de sourire revint s’accrocher au coin de ses lèvres.
- Concentre-toi sur ton livre et arrête de me mater, Snivellus.
Severus se raidit, outré. Il allait rétorquer quelque chose de cinglant et spirituel quand…
- Snape, tu ne devineras jamais d’où venait la citation qui… Sirius ?
Dans le cadre de la porte, il y avait Lupin. Une main sur la poignée et l’autre fermée sur un exemplaire des Caractères de La Bruyère. Le sourire de Sirius s’agrandit.
C'est le rôle d'un sot d'être importun : un homme habile sent s'il convient ou s'il ennuie ; il sait disparaître le moment qui précède celui où il serait de trop quelque part.
La Bruyère, Les Caractères.
Avertissement : PG
Spoiler : toute la série
Disclaimer : HP & C° sont la propriété de JKR (et de la WB). Les deux citations sont issues des Caractères de La Bruyère.
Note1 : sur une idée dérivée de Kaamelott
Note 2 : Cet épisode n'était pas vraiment prévu, mais arcadiane m'a demandé d'écrire quelque chose qui mettrait Sirius et Severus en présence l'un de l'autre. Autant profiter du cadre flexible de cette fic pour faire un essai. Il serait présomptueux de qualifier ce texte d'essai car en Littérature cela a un sens bien précis. Et pourtant c'est bien ce que c'est : un essai. Une tentative. Une esquisse. Un truc pour voir ce que je pourrais faire avec Sirius et Severus dans un même endroit au même moment. Je ne ferai pas de commentaires sur ce que je pense de ce qui suit : je ne veux pas donner le bâton pour me faire battre.
Note3 : Il y a quelques temps de cela, j'avais dans l'idée de faire courir une petite série à l'intérieur de 12GP : Le Loup, le Prince et le Monsbre. Mais ça ne s'est jamais réellement fait. Et puis voilà qu'Arca me demande de tâter du côté de Sirius et Severus. Comme c'est vraiment nouveau pour moi, j'ai préféré partir d'une base que je connais. On remarquera d'ailleurs que cet épisode ressemble beaucoup au premier de la série, il y a un effet miroir assez amusant. Enfin, me semble-t-il.
Personnages présents : Sirius Black, Severus Snape + cameo de Remus Lupin.
Grimmauld Place
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Episode caché : « Le Loup, le Prince et le Monsbre : Le Fâcheux.»
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- Lupin, j’ai retrouvé la citation dont nous parlions l’autre soir, tu ne devineras jamais…
Severus s’interrompit car dans le cadre de la porte, ce n’était pas Lupin.
- Lupin ? sourit Sirius. Mazette ! Ma présence serait-elle importune ?
Un éclat amusé couleur argent brillait dans le regard acier de Sirius. Une gueule en lame de couteau, disait-on ; l’expression n’avait jamais semblé aussi bien employée.
- Ta présence est toujours importune, Black, grommela Severus.
- Trop dommage que l’on soit chez moi ! déclara Sirius. Il se laissa tomber dans le fauteuil libre et se tourna vers Severus, la mine ennuyée. Rassure-moi, la place n’était pas réservée ?
Severus ne répondit pas : Sirius avait déjà étendu ses longues jambes loin devant lui. Il retourna à son livre, bien décidé à ignorer le fâcheux.
Etonnement, cela ne demanda pas beaucoup d’efforts à Severus : Sirius ne dit mot, ne bougea muscle. Avachi dans le fauteuil, les bras bien posés sur les accoudoirs, il regardait le feu dévorer les buches de bois. Simulacre de sourire au coin des lèvres, il semblait se délecter du spectacle. La lumière tourmentée du feu jetait sur les os saillants des ombres dramatiques. Le bois éclata, le monsbre grogna, Sirius tapa du pied. Les pavés de la salle s’élevèrent et s’abaissèrent en ronds concentriques. L’onde de choc disparut dans la pénombre de la pièce.
- Couché Hector ! gronda Sirius.
Le monsbre glapit et se tut. Autour du pied de Sirius bien à plat sur le sol, les dalles tressaillaient, se levaient et s’abaissaient comme des gueules de pierre. Les doigts décharnés de Sirius étaient enfoncés dans le cuir des accoudoirs. Ils firent à Severus l’impression de serres. Le corps maigre de Sirius n’était que nerfs et tendons, tendus, tirés. Le maître des lieux se leva brusquement, rapidement. Et Severus se souvint du joueur de Quidditch que Sirius avait été. Un batteur redoutable, agile et rapide.
- Putain ! Qu’est-ce que je déteste cette baraque ! dit-il avec violence.
Le feu s’embrasa avec une nouvelle ardeur. Sirius appuya son front sur le manteau froid de la cheminée et ne bougea plus.
- Je la déteste vraiment.
Un murmure. Une plainte.
Severus ne dit rien. Parce que, lui aussi, avait le 12 Grimmauld Place en horreur. Elle lui portait sur les nerfs, sur l’estomac. Il lui semblait parfois qu’elle cherchait à s’insinuer dans sa tête. Mais il se disait alors qu’il était fatigué, qu’il perdait la raison, qu’il se comportait comme une de ces petites dindes que la maison d'Hufflepuff avait le don d'accueillir.
Severus ne dit rien. Parce que pour une fois il était d’accord avec Sirius et qu’il était hors de question qu’il le reconnaisse.
Sirius tourna la tête et regarda par-dessus son épaule. Ses yeux acier se plantèrent dans ceux de Severus. Et sa parodie de sourire revint s’accrocher au coin de ses lèvres.
- Concentre-toi sur ton livre et arrête de me mater, Snivellus.
Severus se raidit, outré. Il allait rétorquer quelque chose de cinglant et spirituel quand…
- Snape, tu ne devineras jamais d’où venait la citation qui… Sirius ?
Dans le cadre de la porte, il y avait Lupin. Une main sur la poignée et l’autre fermée sur un exemplaire des Caractères de La Bruyère. Le sourire de Sirius s’agrandit.
C'est le rôle d'un sot d'être importun : un homme habile sent s'il convient ou s'il ennuie ; il sait disparaître le moment qui précède celui où il serait de trop quelque part.
La Bruyère, Les Caractères.