33 films cette année au cinéma, dont pas mal de fort belles choses... Petite revue ci-dessous.
Janvier
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Rogue One, a Star Wars story (Gareth Edwards II, 2016. USA)
Excellente side story, qui apporte un peu de sang neuf dans la saga sans pour autant détoner. De l'action, de l'émotion, un scénario bien ficelé, des personnages accrocheurs, des décors superbes, un final formidable... que demander de plus ?!
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Your Name (Makoto Shinkai, 2016. Japon)
Joli film d'animation basé sur une assez chouette histoire de paradoxe temporel - mais où l'emporte une histoire d'amour un peu mièvre à mon goût.
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Assassins Creed (Justin Kurzel, 2016. USA / France)
D'accord, ce n'est pas le genre de film qu'on va voir pour faire marcher ses neurones - mais est-ce une raison pour prendre le spectateur pour un abruti fini ? Du pur divertissement qui ne tient que sur la poudre aux yeux : assez classe donc, mais juste consternant côté scénario.
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The Fits (Anna Rose Holmer, 2016. USA)
Pour changer du blockbuster décérébré, quoi de mieux qu'un bon petit film d'auteur ? Malheureusement, celui-ci est aussi chiant qu'abscons. Je n'ai toujours pas réussi à déterminer s'il repose sur une métaphore trop évidente pour être intéressante, ou si je n'ai juste rien pigé à l'affaire - une chose est certaine, ça devient vite très agaçant à force de se regarder filmer.
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Harmonium (Kôji Fukada, 2016. Japon.)
Mélange très particulier, très japonais, de violence retenue, de cruauté suggérée et de sentiments malsains sous des dehors très lisses, très banals. Remarquablement ambigu, assez captivant malgré quelques longueurs - on ressort de là avec une impression de malaise étouffant et une forte envie de prendre l'air !
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Manchester by the sea (Kenneth Lonergan, 2016. USA)
Toi qui entres en ce lieu, abandonne tout espoir. Tout à fait ce dont j'avais besoin après Harmonium - haha. Heureusement que les personnages n'ont guère suscité mon empathie. Un bon film sans doute, dans son genre, mais un peu trop démonstratif dans le drame à mon goût pour ne pas sonner vaguement artificiel.
Février
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Gimme Danger (Jim Jarmush, 2017. USA)
Pour se remettre de tant de tristitude, quoi de mieux qu'un shoot d'Iggy Pop ?! Un bon documentaire, assez pointu et inévitablement très savoureux, sur les débuts et l'émergence des Stooges.
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Lumière ! L'aventure commence (Thierry Frémaux, 2017. France)
Une large sélection de courts métrages des frères Lumière restaurés, montés bout à bout, comparés, expliqués, à travers lesquels se raconte la naissance du cinéma et de ses techniques. Le résultat est aussi instructif que vivant, enthousiasmant en un mot, un formidable hommage à la créativité, au charme et à la fantaisie qui présidèrent à la naissance de cette grande aventure. Restera dans mes grands coups de coeur de l'année.
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Silence (Martin Scorcese, 2016. USA / Italie / Japon / Mexique)
Sur des ingrédients très intéressants (le choc des cultures et des religions, le sens du sacrifice, le choix du martyr ou de la soumission), Scorcese développe un film trop long, trop statique, qui préfère redire et remontrer jusqu'à la lassitude ce qu'il a déjà dit et montré plutôt que développer les ambiguïtés de son sujet. Tout n'est pas à jeter, loin de là, certaines scènes sont admirables, mais à force de se dissoudre le résultat manque cruellement d'impact. A quel point cela vient-il du livre ?
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Fukushima mon amour (Doris Dörne, 2016. Allemagne)
Le choc des cultures, épisode 2. Ou la rencontre mi explosive, mi rédemptrice entre une allemande maladroite et mal en point et une geisha vieillissante qui vient de tout perdre sous les vagues de Fukushima. Un beau film mêlant délicatesse, émotion, humour et poésie.
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Moonlight (Barry Jenkins, 20016. USA)
Mars
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A cure for life (Gore Verbinski, 2017. USA / Allemagne)
Evidemment, de la part de Verbinski, qu'attendre d'autre qu'un film fantastique un peu kitschouille, jouant sur la démesure et les effets faciles bien plus que sur l'étrange et la subtilité ? La bande annonce m'avait laissé imaginer autre chose, pourtant, et j'ai du coup été assez déçue par ce film... qui abordé plus au second degré aurait pourtant pu me plaire.
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Les oubliés (Martin Zandvliet, 2015. Allemagne / Danemark)
Gros moment d'émotion devant ce film de guerre, traitant d'un sujet quasi inconnu en France - l'histoire de ces tout jeunes soldats allemands condamnés à déminer les côtes du Danemark à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, à peine sortis de l'enfance et dont beaucoup ne revirent jamais leur pays. Les ficelles au fond sont simples, mais la réalisation est superbe et le résultat aussi beau que poignant.
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The lost city of Z (James Gray, 2016. USA)
Beau film d'aventure - et sur l'esprit d'aventure. Réalisation élégante et soignée, plutôt classique mais captivant.
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Logan (James Mangold, 2017, USA)
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L'autre côté de l'espoir (Aki Kaurismäki, 2017, Finlande/Allemagne)
Prenez un réfugié syrien, un restaurant finlandais pouilleux, un car de touristes japonais et une bonne poignée d'humour décalé, vous vous retrouverez avec une des scènes les plus mémorables de l'histoire de la gastronomie au cinéma. Enfin, si on peut appeler ça gastronomie. Entre humanisme et loufoquerie, une jolie manière de traiter d'un dur sujet d'actualité.
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1 : 54 (Yan England, 2017, Canada)
Bon. Objectivement, c'est peut-être là un film un chouïa trop démonstratif pour ne pas perdre, un peu, en qualité artistique. Mais la démonstration est diablement efficace, les personnages aussi justes que touchants, et pour peu que le sujet vous touche particulièrement (harcèlement scolaire et homophobie), vous avez de fortes chances de vous faire rétamer par KO.
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Les Figures de l'ombre (Théodore Melfi, 2017. USA)
Un petit côté feel-good movie pour ce biopic plein de peps, de charme et de bons sentiments. Sans doute pas ce qu'on pouvait faire de plus original et de plus profond sur le sujet, mais en sortant de 1:54, ça a le mérite de faire du bien !
Avril
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L'Opéra (Jean Stéphane Bron, 2017. France)
Excellent, passionnant et souvent très amusant documentaire sur les coulisses de l'Opéra de Paris. Forme en prime un bon complément à
Relève, ce film vu l'an dernier sur le travail de Benjamin Millepied dans notre vénérable institution.
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A voix haute (Stéphane de Freitas, 2017. France)
Encore un documentaire, pas moins enthousiasmant que le précédent, sur un concours d'éloquence organisé chaque année par l'Université de Saint-Denis. Un univers dont j'ignorais tout et que j'ai découvert avec le plus grand plaisir à travers le parcours d'une poignée de concurrents au fort potentiel sympathie !
Mai
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La colère d'un homme patient (Raúl Arévalo, 2017. Espagne.)
Une histoire de vengeance à l'espagnole - sombre, intimiste et couillue, pas l'univers qui me correspond le mieux d'une tension assez captivante malgré quelques lenteurs.
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Psiconautas (Pedro Rivero / Alberto Vazquez, 2015. Espagne)
Etrange dessin animé dont l'ambiance très gothique, certains détails visuels, peuvent rappeler à la fois Tim Burton et Miyazaki - mais en beaucoup, beaucoup plus noir, et sans rien perdre en originalité. Fascinant.
Juin
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Get Out (Jordan Peele, 2017. USA)
Sans doute un des meilleurs thriller que j'ai vu depuis longtemps. Original, malsain, glaçant, drôle et décalé, qui détourne les attentes du spectateur avec brio et aborde le sujet du racisme avec une très intéressante ambiguïté.
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Le vénérable W (Barbet Schroeder, 2017. Suisse/France)
Un documentaire assez glaçant sur l'islamophobie en Birmanie, telle que l'encouragent un certain cercle de moines bouddhistes influents. Intéressant, mais manque un peu de peps dans la mise en scène et aurait gagné à élargir son propos vers plus de réflexion et de remise en perspective socio-historique.
Juillet
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The Last girl - celle qui a tous les dons. (Colm Mc Carthy, 2016. USA / UK)
Où l'on nous prouve qu'il est encore possible de faire original dans le film de zombie. Certains éléments du scénario restent très classiques, sans doute, mais plusieurs ingrédients décisifs viennent renouveler le genre - jusque dans l'approche psychologique des personnages et la nature des dilemmes soulevés.
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Dunkerque (Christopher Nolan, 2017. USA / UK / France / Pays-Bas)
Un très bon film de guerre, qui réduit au plus simple la statégie des forces en présence pour se centrer sur autre chose, tout aussi intéressant : la survie au coeur de la déroute, telle que tentent tant bien que mal de l'organiser les officiers, telle surtout que la vivent les hommes au plein coeur du chaos. Assez classique et hollywoodien sans doute mais fort bien réalisé et captivant de bout en bout. Un bon point supplémentaire pour les scènes de combat aérien, particulièrement convaincants.
Août
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Le dernier vice-roi des Indes (Gurinder Chadha, 2017. Inde / UK)
Septembre
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Les Proies (Sophia Coppola, 2017. USA)
Adaptation d'un roman génialement tortueux, sans doute trop pour être facilement adaptable. L'esthétique est superbe, le reste est un jeu de massacre qui réussit à élaguer à peu près toutes les ambiguïtés, et donc tout l'intérêt, de l'histoire. Et puis Colin Farrell en séducteur, sérieusement ?!
Octobre
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Wind River (Taylor Sheridan, 2017. USA)
Une enquête à l'ambiance prenante et aux personnages attachants, au coeur des montagnes neigeuses du Wyoming. Un petit côté Walt Longmire, dans tout ça, bien fait pour me séduire !
Novembre
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Confident royal (Stephen Frears, 2017. GB/USA)
Une page d'histoire traitée en comédie dramatique, caricaturale, superficielle et pas si drôle qu'elle se voudrait. Décevant.
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Au-revoir là-haut (Albert Dupontel, 2017. France)
Après le gros coup de coeur/massue que fut le livre, je n'aurais jamais cru pouvoir apprécier une adaptation à l'écran. Et pourtant, celle-ci relève le défi haut la main : quelques facilités sans doute dans l'interprétation du scénario, des rapports entre les personnages, mais l'essentiel est là, relevé d'une créativité esthétique assez enthousiasmante.
Décembre
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We are X (Stephen Kijak, 2017. USA/UK/Japon)
Wow. Un documentaire sur X Japan ! Qui passe dans les UGC ?! Comment manquer ça ?! Le résultat est un poil mélodramatique et superficiel à mon goût, tient peut-être plus de l'opération de comm que du documentaire digne de ce nom, mais reste intéressant. Un plaisir rien que pour la musique, les extraits de concerts... et tous les souvenirs qui vont avec !
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Seule la Terre (Francis Lee, 2017. UK)
Très beau film tout en silences et en brusques explosions, où se mêlent étroitement apprivoisement de soi et de l'autre.