Muñoz Molina, Mateo-Sagasta, le voyage de Paris à Cadix de Dumas... mes lectures très hispanisantes du mois d'octobre n'étaient pas tout à fait innocentes puisque le 14 de ce mois, je m'envolais pour deux semaines de vacances andalouses en compagnie du Pissenlit.
Première étape, Malaga, où nous sommes restées deux jours et demie avant de louer une voiture pour poursuivre le voyage. La ville les mérite bien, pour qui comme nous aime flâner, explorer, prendre son temps - et il faudrait encore revenir pour le musée russe, le musée Picasso ou les jardins botaniques, que nous avons dû laisser de côté.
Arrivée dans l'heure du déjeuner. Il ne faut guère qu'une dizaine de minutes de train pour rejoindre la ville depuis l'aéroport, puis quinze minutes encore pour traîner les valises jusqu'à notre chambre, louée chez l'habitant sur une grande rue - assez moche mais bien située - à mi chemin de la gare et du coeur historique. Comme à mon arrivée à Malte, le ciel est plutôt gris mais il se dégagera dans l'après-midi et il fait assez chaud pour échanger les jeans contre une robe, les docs contre une paire de sandales. Une salade plus tard, nous traversons le Guadalmedina et commençons pour de bon à découvrir la ville.
Le plus délicieusement dépaysant, ici, ce qui nous séduit le plus immédiatement, c'est peut-être la végétation. Les palmiers, bien entendu, en bouquets le long des avenues, découpant des dentelles effilées sur les façades des immeubles...
Mais aussi les somptueux frangipaniers de la plaza de la Marina, avec leurs fleurs aux pétales cireuses qui ornent si joliment un chignon. Ces arbres gigantesques, tortueux, dont j'ignore le nom, qui étendent leurs branches au-dessus de l'Alameda Principal. D'autres encore, plus massifs et rugueux, ou ces monstres échappés d'une mangrove pour orner un carrefour. Et puis le merveilleux parc de Malaga qui sépare le port du centre-ville, explosion de plantes et de fleurs exotiques paysagé avec art, où l'on resterait bien des heures à flâner sous les feuillages, entre le murmure des fontaines et le criaillement des perruches dont des colonies entières nichent au coeur des palmiers.
A travers les allées du Parque de Malaga.
Malaga, c'est aussi une superbe cathédrale - la Manquita, restée inachevée et donc un peu manchotte, d'autant plus remarquable peut-être, comme si ne suffisaient pas ses deux étonnants porche latéraux, flanqués de monumentales tours-colonnades dont je n'ai jamais vu d'autre modèle qu'ici. A ses pieds, côté nord, encore un joli square ombragé avec des bancs de fer forgé, des bassins verts, des hibiscus roses et un échassier blanc, parfait pour se reposer entre deux visites ou en attendant l'heure du dîner.
En façade, la tour et le fronton inachevés qui donnent son surnom à l'édifice.
Là derrière, encore des fleurs... et des oiseaux !
Malaga, c'est encore des avenues, des rues et des ruelles bourdonnantes de vie, des jolies boutiques et des centaines de restaurants, bars, taperías, où boire et manger tout au long de la journée. De belles façades colorées, jaune, rose, ocre, brique, vert, un peu de bleu par là, des porches ornementés, des balcons décorés, balcons ouverts, balcons-cages, balcons-vérandas, dont certains rappellent un peu ceux de Malte... mais pas tout à fait.
Le palais épiscopal
Au bas de l'immeuble rose, le très joli restaurant où nous dînerons ce premier soir.
Malaga côté rues, tant que nous y sommes, c'est aussi du street-art. Quasi institutionnalisé sur les rives bétonnées du Guadalmedina, qu'il tente de rendre un peu moins laides, ou plus sauvage, improvisé au hasard des rues.
Malaga, c'est encore une grande forteresse arabe dominant la ville, dont les murs empruntèrent pas mal de pierres à un antique théâtre romain...
... de nombreuses églises, plus ou moins cachées au hasard des rues...
Ici et ci-dessous, la petite église de Santa Ana, juste derrière la cathédrale.
Un peu plus excentrée, l'église San Felipe Neri
Juste à côté de San Felipe Neri est le très joli petit
musée du verre et du cristal, installé dans une vieille demeure patricienne décorée avec goût dont le propriétaire, collectionneur passionné et passionnant, nous fait lui-même les honneurs.
Sortant de là, la fatigue commence à l'emporter sur la curiosité. Une pause à San Felipe, puis nous passons des jardins de la cathédrale au restaurant du même nom, dont nous sommes peu ou prou les premières clientes. Evidemment, c'est au moment où nous nous apprêtons à partir que commence un spectacle de flamenco entre les tables...
Dernières photos de nuit avant de rentrer, entre la cathédrale...
...et le superbe porche plateresque de l'église Santa Maria del Sagrario.