Dominant la Loire du haut de sa falaise, à une trentaine de kilomètres en amont de Nantes, est la paisible petite ville de Champtoceaux. On y fait de fort jolies balades avec vue sur le fleuve, entre vieux château en ruines, ancien moulin suspendu, petit vallon verdoyant et hameau de pêcheurs...
Visite en pleine canicule, aux premiers jours de l'été.
Avant le vieux château en ruines, et beaucoup plus visible, on trouve un château moins vieux à la vue imprenable.
Pour une raison que je ne comprends pas, ce n'est pas là que mes amis ont choisi de s'installer...
Descente vers la Loire par la coulée de la Luce - un petit ruisseau qu'on ne distingue quasi plus sous son manteau de verdure, qui tire probablement son nom d'un antique sanctuaire druidique installé à sa source, tournée droit vers le soleil levant.
Suivant le chemin des bords de Loire vers la gauche...
...on arrive bientôt à l'ancien
moulin pendu, une construction du XIIIe siècle qui fut longtemps associée à un péage. Lequel coexistait bel et bien dans les parages, mais vraisemblablement pas sous ces arches.
Remontant la colline un peu plus loin, aux abords du pont d'Oudon, on gagne par un tout petit sentier les ruines de l'ancienne forteresse.
Comme en témoignent ces énormes fragments de maçonnerie éparpillés à flanc de colline, c'est un sacré château qui se dressait là autrefois. Un castrum est déjà mentionné à cet emplacement au VIe siècle, qui fut remanié, assiégé et reconstruit bien des fois. En 1420, il est la résidence favorite de Marguerite de Clisson, fille du célèbre connétable, héritière des Penthièvre qui furent défaits lors de la guerre de succession de Bretagne. Un échec que Marguerite ne pouvait avaler : le duché de Bretagne lui aurait si bien convenu ! Alors, comme elle manquait de troupes pour défaire le duc en bataille loyale, elle recourut à la ruse pour le faire prisonnier. Enfermé à la citadelle de Champtoceaux, Jean V se jura de n'en laisser aucun mur debout - et ainsi fut fait, à la poudre à canon, lorsqu'au bout de quatre mois de siège les bretons s'emparèrent des lieux.
Mais franchement, pourquoi faire des prisonniers quand on peut zigouiller les gens proprement ?
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L'après-midi venu, il fait bien trop chaud pour songer à marcher. Après la sieste, baignade au plan d'eau du Chêne, à Oudon. Un peu fangeux et tiédasse, mais au moins on est dans l'eau.
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Le lendemain matin, retrouvailles avec la coulée de la Luce - mais cette fois nous longeons la Loire vers la droite, en direction de la Patache.
Anciennement Port-Hamelin, le hameau tire son nom actuel, apparu au XVIIe siècle, du bureau de douane et péage installé sur un ponton qu'on appelait la Patache du roi. Entre commerce et haltes de voyageurs, les lieux furent longtemps très animés - mais c'est surtout la paix, aujourd'hui, qui les caractérise !
Orientées plein nord, les maisons sont hélas assez mal éclairées pour les photos... beaucoup sont ravissantes pourtant, avec des jardins délicieux où l'on s'installerait volontiers à demeure.
En continuant vers l'ouest, le chemin se faufile entre un bras mort du fleuve et une falaise, plus sauvage et escarpé.
Il y a ensuite moyen de regagner le bord de Loire pour continuer la balade, mais la nôtre s'arrêtera ici, en repiquant vers Champtoceaux.
Bien d'autres choses restent encore à explorer dans le coin : je vais devoir revenir !
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