Ici, il y eut autrefois un château. Un simple hôtel particulier d'abord, offert par Catherine de Médicis à Jérôme de Gondi, financier florentin arrivé à sa suite à Paris, dont la famille agrandit et embellit peu à peu les bâtiments. Puis en 1658, Louis XIV rachète la propriété pour l'offrir à son frère, seul concurrent toléré dans sa course au plus somptueux domaine de France - et bientôt Saint-Cloud rivalise fraternellement avec Versailles. En 1784, les Orléans revendent le domaine à Louis XVI qui l'offre à son épouse. Nouvelles transformations. Et puis, en 1870, investit par l'armée allemande qui en a fait son QG, le château est bombardé, réduit à l'état de ruines qui seront rasées vingt ans plus tard.
Se souvient-on encore... que c'est de là qu'Henri III mena le siège de Paris, tenu par la Ligue, et fut assassiné par Jacques Clément ? Là qu'Henri IV fut reconnu roi, que mourut Henriette d'Angleterre (Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte !), là que Marie-Antoinette rencontra Mirabeau, que se déroula le coup d'Etat du 18 brumaire, là que Napoléon Ier se fit proclamer empereur des Français et que son neveu Napoléon III l'imita, une cinquantaine d'années plus tard ?
Aujourd'hui, ne subsistent que quelques dépendances et surtout un parc immense, mi forestier mi paysagé, où l'on vient en famille profiter du soleil. Les fontaines, au moins, n'ont rien perdu de leur splendeur, on les trouve même encore en eau entre la fin du printemps et le début de l'été. Un peu plus tard, donc, que lors de cette balade entre amis, le 1er mai dernier.
Le château se situait à l'emplacement du double alignement de topiaires en pyramide, au second plan :
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