Mardi 11 octobre, inutile d'aller bien loin pour partir en balade : non loin d'où nous résidons, la côte se découpe en une série de petites criques délicieusement pittoresques, où il y a de quoi passer une pleine journée de marche et de baignade. Avec en prime une paillote recommandée par notre hôte, où nous pourrons déjeuner le nez sur les vagues.
En chemin, l'indication d'un site archéologique nous interpelle et nous voici parties sur une petite route de terre... où pas grand chose ne semble pointer son nez au milieu des champs. Ne sommes-nous pas allées trop loin ? Le petit mur de pierre, là, non ? Non. Et celui-là ? Ah, oui. Bon, c'est fermé, et de toute façon, à part quelques vagues fondations en cours de fouille, il n'y a pas grand chose à voir ! Mais le site est joli.
Au-dessus de la baie de Ghajn Tuffieha, on laisse la voiture sur un grand parking devant un ancien hôtel abandonné.
Poussons déjà vers la pointe, jusqu'à la vieille tour de guet d'où se dévoilent les contours capricieux de la côte.
En bas à gauche, le resto où nous reviendrons déjeuner après la balade.
Vers le nord s'ouvre Golden Bay, qu'on nous a décrite comme la plus touristique du lieu et que nous laissons donc de côté.
Contournant l'ancien hôtel (vraisemblablement victime des complexes hôteliers plus modernes de Golden Bay), un chemin descend vers Ghajn Tuffieha, puis se divise en deux options : gagner la plage, ou pousser jusqu'à la grande mesa rocheuse qui ferme la baie côté sud.
Arrivé là haut, une autre baie se dévoile - la plus sauvage pour le coup, qu'on ne gagne qu'en crapahutant à travers les marnes, et où nous descendrons nous baigner en fin de matinée. Pour l'instant, nous sommes plutôt tentées par un tour du rocher...
Arrivées au pied de cette énorme masse imposante, un instant d'hésitation : est-il vraiment possible d'aller plus loin ?
Mais oui, le sentier semble bien poursuivre, se faufile entre broussaille et rochers, balisé de points de peinture rouge souvent indispensables pour savoir par où mettre les pieds. De jolies échappées sur la mer, une ambiance de bout du monde, quelques passages en tunnel et un rien d'escalade : la boucle vaut vraiment le détour. L'endroit me rappelle vaguement Hanging Rock filmé par Peter Weir. Il est bien moins vaste mais on pourrait assez facilement y imaginer le même genre d'histoire, il possède le même genre de puissance minérale hiératique, écrasante, presque sacrée pour qui est sensible à la chose.
Contrairement aux demoiselles du film, nous ressortons de là saines et sauves et pouvons entreprendre la descente en direction de la plage.
Place à la baignade ! L'eau comme toujours est délicieuse, nous nageons jusqu'à l'étrange langue rocheuse qui pointe vers l'autre bout de la crique, profitons d'une vague pour nous hisser dessus. Il y a là de longs sillons taillés dans la pierre, de vagues salines qui forment comme des bancs où s'asseoir, les jambes battues par le flot, le soleil sur les épaules. Un délice. Cet endroit restera parmi mes préférés de tous ceux visités pendant ces belles vacances.
La remontée droit dans les marnes est un peu rude mais nous fait d'autant mieux savourer la pause déjeuner au Riviera Martinique, au-dessus de la plage de Ghajn Tuffieha. Sandwiches, burgers, salades... la carte reste assez simple, mais avec des accords de saveurs assez originaux et très réussis. Un petit apple pie pour faire passer le panini, un petit café pour tasser le tout... non, décidément, aussi tentants que soient les rouleaux, nous ne retournerons pas nous baigner sous peine de couler à pic !
Un temps de flemmarderie plus tard, l'après-midi est plus que largement entamée lorsque nous reprenons la voiture en direction de Mgarr, le village le plus proche (Oui, vous avez bien suivi, le port principal de Gozo s'appelle aussi Mgarr. Mais ce n'est évidemment pas le même bled, puisque pas la même île. Il y a d'ailleurs aussi un Rabat à Malte ET à Gozo. Ca embrouille un peu au début mais c'est toujours ça de noms en moins à retenir.) Un autre site archéologique s'y révèle tout aussi fermé et à peine plus intéressant que celui de ce matin, nous optons donc pour l'incontournable église paroissiale :
Quelques courses, puis nous décidons d'aller finir la journée dans la petite baie de Gnejna, la plus au sud de ce morceau de côte ondulé qui commence à Golden Bay.
L'idée est de se poser sur la plage avec un bouquin mais le vent s'est considérablement rafaîchi et nous resterons bien moins longtemps que prévu.
Sur la route du retour, bref arrêt devant le Castello Zammitello, bâti au XIXe siècle en imitation de la Tour de Londres.
Son dernier propriétaire y fut assassiné en 1988. Vendu par la famille, il sert aujourd'hui de lieu de réceptions, et notamment de mariages.
Nous rentrons juste à temps pour attraper la fin d'un beau coucher de soleil depuis le jardin.
Notre hôte a cuisiné pour une autre voyageuse mais après notre repas un poil trop copieux, nous n'avons pas assez faim, à notre grand regret, pour nous joindre à eux. Tant pis : il nous console d'un verre de vin blanc et nous promet des restes pour le lendemain.
Balade du jour sur la carte :
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