Voici donc ma réponse au défi lancé par
miya-tenaka sur les photos du très excellent blog Sex is not the Enemy, dont j'ai déjà parlé plus tôt. Mais foin de blabla superfétatoire, place à la licence et à la lascivité :
Titre : Toujours pas trouvé de titre, bourdayl !!1 Bon, alors on fait comme si y en avait pas.
Auteur : Yoda-Ben²
Source : Sex is Not the Enemy
Rating : NC-17 ! Warning ! Description d'actes à fort teneur en sesque !
Genre : PWP
Pairing : original
Notes : réponse au prompt Sex is Not the Enemy, avec
la photo suivante (attention, pas work-safe !) (et la fic n'est pas work-safe non plus par ailleurs !)
David ouvrit un œil en grognant, baigné par le soleil du matin, clair et pas encore brûlant. Il se retourna, jeta un œil à son radio-réveil. Sept heures dix-neuf. Il allait se lever en marmonnant moult jurons inintelligibles, lorsqu'il se souvint qu'il ne travaillait pas aujourd'hui. Il enfouit son visage dans son oreiller avec bonheur, prêt à se rendormir. Une petite musique enthousiaste lui fit rouvrir brutalement les yeux. Il parvint à s'extraire -à grand-peine- de ses draps pour regarder son ordinateur portable, ouvert sur le parquet, au pied de son lit, oublié après une soirée passée à tenter -sans succès- d'améliorer son record à Flamingo Drive. Il ramassa l'appareil, essaya de ne pas s'emmêler avec le cordon d'alimentation, le posa sur le lit et constata qu'il venait de recevoir un nouveau message. Heureusement qu'il se servait peu de cette adresse, un coup de chance incroyable l'avait jusque-là protégée des bots déverseurs de spams pour des casinos en ligne ou des offres de médicaments destinés à "enlarger son pénis" ; il n'avait pas baissé le son de son portable avant de se coucher. Le message suivant s'afficha sur son écran :
À : David <"dave_almatadema@arpanet.com">
De : Sam <"zaphod_frobisher@gmail.kl">
Objet : Bonjour !
Corps du message :
Salut David. Je ne savais pas trop comment commencer ce mail. "Cher David", ça me semblait... Je ne sais pas, trop formel. Trop scolaire. Et puis tu ne m'es pas "cher". Tu m'es essentiel. Indispensable ! Mais "Indispensable David", ça faisait un peu bizarre comme manière de commencer. Tu vois ? J'ai du mal à trouver un mot qui convienne pour te décrire à quel point tu comptes pour moi, à quel point tu me rends heureux et à quel point je t'aime.
David sourit en lisant ces lignes. Sam était un indéboulonnable romantique. Et même s'il se reprochait parfois ces élans lyriques qu'il trouvait de son propre aveu "assez gnangnan et sirupeux pour mettre l'humanité entière sous dialyse", David les appréciait, et d'autant plus quand ils étaient séparés.
J'espère avoir compté le décalage horaire à peu près sans me planter, je voulais que tu reçoives ce mail à ton réveil. C'est important pour la suite. :)
Oh, bon sang, tu me manques énormément. Voilà deux semaines que je suis parti et j'ai l'impression que ça fait des mois entiers. Heureusement que j'ai pu me débrouiller, je serai de retour dans trois jours au lieu de la semaine prévue.
Rien que d'imaginer que je te retrouverai dans trois jours, et surtout d'imaginer ce que je vais te *faire*, ça suffit à me faire hisser les couleurs en temps record. Tu me manques. Chacune des parties de ton corps me manque. Le son de ta voix, tes cheveux -je donnerais cher pour pouvoir glisser mes doigts dedans !-, la ligne de ta bouche, l'odeur du creux de ton cou, le grain de ta peau, tout.
David poussa un soupir à faire trembler les vitres. Sam lui manquait aussi beaucoup. Ils sortaient ensemble depuis un peu plus de deux ans, et vivaient ensemble depuis à peu près huit mois. Sam était architecte et se déplaçait souvent. Là, il était parti en Nouvelle-Zélande pour superviser la construction d'une bibliothèque. Il le revit en pensée : grand, musclé, d'épais cheveux bruns, un sourire à rendre le Dalai Lama gâteux, des yeux noirs avec de longs cils encadrés par des lunettes à épaisse monture noire, des grandes mains avec de longs doigts en spatule. Quatre-vingt-huit kilos de sex-appeal brut et accessoirement, l'homme dont il était fou. Il lui pardonnait même de l'avoir tiré du lit aux aurores, pour la peine.
Tu sais de quoi j'ai envie, là ? De te toucher, de t'embrasser, de te goûter. Je me retrouve chaque nuit seul dans ma chambre d'hôtel et je ne peux plus m'endormir sans m'être branlé au moins une demi-heure en pensant à toi. J'ai terriblement hâte de retourner enfin à la maison et de te retrouver. Si je ne me suis pas trompé, il doit être environ sept heures du mat, tu dois être encore au lit, mmh ?
Enlève ton boxer.
David haussa les sourcils, agréablement surpris. Il s'exécuta, et s'étendit sur un côté, nu sur les draps, pour lire la suite du mail.
Ceci, mon cher, est un petit avant-goût de ce qui t'attend quand je rentrerai. Je ne suis pas un habitué de ce genre d'exercice, mais j'espère que ça te plaira quand même.
Hier soir, j'ai fermé les yeux, allongé sur mon lit, et je t'ai imaginé. Tu étais nu, comme tu dois l'être maintenant. Tu étais étendu sur notre lit, au milieu des draps en désordre. Tu me souriais. Tu sais, de ce sourire qui veut dire "Je vais te faire passer la nuit de ta vie". Ce sourire qui me fait craquer à chaque fois.
Tu as commencé à te caresser le cou, puis la poitrine. J'aime ta poitrine. J'aime les muscles qui roulent sous ta peau bronzée, j'aime les poils sur ton torse. J'aime la façon dont les gouttes de sueur s'accrochent dedans quand on fait l'amour pendant l'été. J'aime aussi comment tu te caresses les tétons du bout des doigts, quand ils sont dressés et durs comme des cailloux.
David laissa glisser une main sur sa poitrine et se caressa la peau. Elle était douce, chaude encore à cause de son récent réveil, le contact un peu rugueux de ses poils faisant un plaisant contraste. Il ferma les yeux un instant en imaginant le contact des lèvres et de la langue de Sam sur ses mamelons. Il adorait quand son architecte les suçotait, les mordillait, les caressait avec des petits mouvements circulaires du pouce. Il poussa un gros soupir et reprit sa lecture.
Tu t'es caressé les seins, comme ça, en te léchant les doigts de temps en temps. Quand tu fais ça, ça me fait un effet terrible. Tu le savais ? Je suivais le chemin de tes doigts luisants de salive de ta bouche à tes tétons. Puis tu as commencé à te caresser le long des côtes, puis le ventre. Je n'avais qu'une envie, c'était de te toucher. Tes doigts allaient petit à petit de plus en plus bas, en suivant la ligne de poils qui court de ton nombril à ta bite. Tu as fait durer le plaisir un bon moment, ça me rendait dingue.
David se mordit la lèvre. Son érection matinale se tendait de façon de plus en plus précise, mais il tint bon. La suite promettait d'être intéressante.
Enfin, tu as commencé à te toucher. Du bout des doigts, d'abord. Tu pinçotais juste la peau, à peine, sans te branler vraiment. Puis tes gestes devenaient un peu plus appuyés, progressifs. Tu as léché ta main avant de prendre ta queue, enfin. Tu as commencé à te caresser de haut en bas, tout doucement, et tu te titillais un téton avec ton autre main.
Tu sais que je trouve ton pénis très beau ? Je sais que ce n'est pas quelque chose qu'on a l'habitude de dire, qu'en général, on préfère dire de quelqu'un qu'il a de beaux yeux, ou de belles mains. Mais toi -bien que j'aime aussi tes yeux et tes mains-, tu as aussi un très beau pénis. Quand il est en forme, j'aime la couleur rose vif qu'il prend, la forme de ton gland, la texture qu'il a sous ma langue quand je te taille une pipe. Ton gland est doux comme de la soie. J'aime le petit grain de beauté que tu as juste au milieu de la hampe. J'aime aussi le voir au repos, quand il est paisible, dans son étui de peau douce, au milieu de son nid de poils, particulièrement quand tu dors. Et j'aime quand tu te branles frénétiquement quand je te baise, quand tu calques les mouvements de ton poignet sur mes coups de hanches. Mais je m'avance un peu.
Sam, c'est de la triche, songea David en s'asseyant, puis en commençant à se masturber lentement, ses longues jambes pendant le long du lit. Il sentit sa peau se couvrir de chair de poule et ses tétons se dresser. Il revit Sam en pensée, ses yeux noirs plantés dans les siens, la tête entre ses jambes, alors qu'il sortait un petit bout de langue qu'il faisait glisser sur son gland avec une insupportable lenteur, avant de le gober pour le masser doucement entre sa langue et son palais, titillant soigneusement ce petit point juste en dessous de l'urètre qui lui faisait toujours crier son nom. Sam détenait un art consommé en matière de fantaisies buccales, et ce n'était qu'un de ses multiples talents. David passa son pouce sur son gland, et étala la goutte de liquide qui y perlait. Il porta son pouce à sa bouche. C'était salé, pas très différent du goût que pouvait avoir Sam. Il repassa son pouce mouillé sur son gland et gémit. Ce n'était pas la langue de velours de son amoureux, mais pour le moment, le substitut était largement acceptable.
Tu te branlais devant moi, en me regardant. Je me rends compte que je ne t'ai jamais vu vraiment faire ce genre de truc ; pas les caresses que tu te fais quand c'est moi qui te pénètre, mais une vraie branlette, en prenant ton temps, ce que tu te fais quand je ne suis pas là. J'aimerais te voir faire un de ces jours. Dommage que tu n'aies pas de webcam, j'aurais adoré le spectacle. J'aimerais voir comment tu te donnes du plaisir, voir les caresses que tu te fais, où, quand, comment. Quelles sont les zones que je ne connais pas et qui te font crier ? Quels sont les trucs que je pourrais apprendre de toi pour te faire jouir plus et mieux ? Maintenant que j'y pense, ce serait presque plus intime que le sexe, te voir à ces moments-là. Mais nous aurons tout le temps d'y penser à mon retour.
David s'interrompit un instant, un sourire attendri sur les lèvres. Sam était d'ordinaire un peu timide, et il se réjouit de le voir s'épancher de la sorte ; visiblement, se retrouver face à son écran d'ordinateur le rendait plus hardi. Il le savait attentionné, y compris en matière de sexe, mais ces petites preuves de cette volonté de Sam de vouloir constamment s'améliorer pour lui donner toujours plus de plaisir le faisait retomber amoureux de lui à chaque fois.
Il y avait quelque chose de très frustrant, mais aussi de très excitant à t'imaginer tout seul, sans pouvoir te rejoindre. J'avais envie de me jeter sur toi, de prendre ta bite et de te sucer jusqu'à ce que tu cries et que tu jouisses en me prenant les cheveux à pleines mains, comme tu le fais. Tu vas rire, mais le goût de ton sperme me manque aussi. Il est salé, un petit peu amer. Mais c'est le tien. C'est ma récompense des cris que j'arrive à te faire pousser, du plaisir que je te donne. Tiens, je me rends compte que je ne t'ai jamais demandé quel goût pouvait avoir le mien. J'y ai pensé en regardant les plans de la bibliothèque, ce matin, ne me demande pas pourquoi. Alors juste avant d'écrire ce mail, j'ai fait l'expérience. Je confirme : le tien a meilleur goût. Nous pourrons comparer nos impressions quand je rentrerai. Mais je m'égare :)
Tu étais couvert de sueur, ta main était bien serrée autour de ton sexe, et tu faisais des mouvements de plus en plus courts, de plus en plus rapides. Tu as arrêté de te titiller les tétons pour glisser ton autre main entre tes jambes et caresser tes couilles. Tu les faisais rouler entre tes doigts. De temps en temps, tu passais le pouce sur ton gland, et ça te faisait trembler. Tu ne retenais ni tes cris, ni tes gémissements. Tu gémissais mon nom. J'adore ça. Ta voix est l'aphrodisiaque le plus efficace que je connaisse. Tu te branlais en me regardant, sans me quitter des yeux. Et tu as fini par jouir.
David accéléra les mouvements de sa main sur son pénis, en malaxant son scrotum entre les doigts de sa main libre. Il sentit ses couilles se rétracter et leur peau se tendre, alors que son plaisir montait en flèche, et que ses hanches se mettaient en pilote automatique, remuant par à-coups involontaires.
Enfin, l'orgasme arriva. La tête renversée en arrière, le corps tendu, il poussa un mi-soupir mi-cri extasié, les yeux clos, la bouche ouverte, alors qu'entre ses doigts tremblants, sa bite laissait échapper d'épaisses coulées de sperme à petits hoquets répétés, qui dégoulinaient le long de ses doigts et de son sexe. Haletant, les yeux encore clos, David caressa son pénis quelques instants encore, étalant sur sa hampe la semence claire qui lui maculait les doigts, jusqu'à ce que son corps soit totalement détendu. Il ouvrit les yeux et regarda sa main.
Il suça son pouce, découvrant le goût de son propre sperme. Il s'étonnait de ne pas avoir eu cette curiosité plus tôt. Sam avait raison, ils auraient plein de trucs à faire à son retour. Il se contorsionna pour lire les dernières lignes du mail.
Tu étais si beau en jouissant, David ! Je crois que je n'ai jamais vu quelqu'un m'exciter autant dans ces circonstances. Tu irradies littéralement le plaisir. Après t'avoir imaginé comme ça, j'ai eu à peine besoin de me toucher pour avoir un orgasme qui m'a laissé K.O. Mon seul regret était de ne pas t'avoir auprès de moi.
J'ai l'impression que ces trois jours seront interminables. J'ai déjà prévu une semaine de congés à mon retour. Dès que je rentre, on saute dans le lit et on n'en bouge plus jusqu'à lundi prochain.
Je t'aime. A très bientôt !
Sam.
David eut un sourire tendre en voyant la dernière phrase du mail.
- Moi aussi, je t'aime.
Il eut un petit rire confus aussitôt après. Personne n'était là pour l'entendre. Qu'importe, se dit-il. Sam le savait. Et dans trois jours, quand il irait le chercher à l'aéroport, il le lui répèterait. Il le lui dirait aussi quand ils refermeraient la porte de leur appartement, et quand ils se déshabilleraient l'un l'autre, et aussi quand ils s'allongeraient sur le lit pour faire l'amour.
David regarda à nouveau l'heure. Sept heures quarante-deux. Il se rallongea, la peau mouillée de sueur, un sourire satisfait sur les lèvres. Il rabattit la couette sur lui et posa sa tête sur l'oreiller. Ce petit exercice lui avait donné envie de faire une bonne grasse matinée. Une très longue et paisible journée s'étendait devant lui, et elle venait de commencer sous les meilleurs auspices.
Juste avant de se rendormir, il passa sa langue sur les lèvres. Elles collaient encore un peu.
Fin.