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du sang dans la neige

Dec 25, 2008 10:43

He bien, je crois que je vais rejoindre les gens qui détestent les festivités forcées de "Noël".

Depuis des éternités, bien avant le christianisme, et même aux premiers temps du christianisme avant l'invention de la fête de "Noël" les gens ont célébré le solstice d'hiver, le renouveau du soleil après les jours les plus courts, la vie, l'espoir, n'importe quoi de plus ou moins symbolique, avec ou sans rituel magique pour faire renaître le soleil au coeur de l'hiver.

Je ne discute pas ça. Faites la fête si vous voulez, soyez contents.

Mais par pitié, arrêtez de nous enfoncer dans la gueule un "joyeux Noël" si vous n'y croyez pas. N'insistez surtout pas en anglais avec un "Christmas". Je sais, c'est la faute à la société, il n'y a souvent plus rien derrière ce nom, c'est juste un nom, mais j'en ai marre.

Maintenant, la fête de Noël côté chrétien. J'ai fini hier soir pendant la veillée d'analyser en quoi elle me dégoûtait :
For fuck's sake c'est un bébé dont vous fêtez la naissance. Un bébé. Un petit bout d'humain, un mammifère né prématurément, une petite chose qui aura absolument besoin d'un parent pour s'occuper d'elle si elle veut survivre.
Peu importe comment il grandira et ce qu'il fera plus tard pour l'instant ayez pitié de lui et de ses parents et foutez-lui un peu la paix !

Les histoires de prédestination et de prophéties para-natales me débectent, en fait. Les enfants qui seront obligés de se battre de sauver le monde et de mourir au passage pas le choix c'est le destin et tout le monde sera très content ensuite (même sa mère alors qu'elle verra mourir son fils ?) j'ai horreur de ça.

C'est traditionnel chez mes grands-parents paternels de chanter des cantiques en famille à Noël. Ma grand-mère paternelle, elle me prend terriblement le chou en temps normal, mais il y a une fois où j'ai eu envie de l'applaudir : quand elle a repris un de ses fils qui chantait avec joie et conviction "Pour ses brebis / en sacrifice / Il s'offrira / sur une croix" en disant que c'était beaucoup trop glauque pour une veillée de Noël et qu'on aurait dû s'arrêter au couplet précédent.

Le salut au prix du sang du Christ, du "Fils de l'Homme", très bien. Le salut au prix d'un nouveau-né, hors de question.

Apparemment, le mythe de l'Agneau Sacrificiel a encore de beaux jours devant lui ? qu'ils les continuent sans moi. Il va falloir que je me cherche un autre prétexte pour fêter le milieu de l'hiver, ou juste arrêter.

Et si on veut vraiment se servir d'une naissance symbolique comme prétexte à l'espoir, pourquoi ne pas, par exemple, remonter aux patriarches et penser à Abraham et à la naissance miraculeuse d'Isaac, à la promesse d'un peuple et d'une descendance nombreuse, Isaac qui n'a pas été sacrifié, lui, la promesse que plus jamais le sang des enfants ne serait versé pour Dieu ? Mais alors que fait-on d'Ismaël chassé avec sa mère, ça je n'ai pas encore la réponse.
Par exemple, hein... il y en a peut-être d'autres qui marcheraient aussi mais je ne m'y connais pas assez pour en citer d'autres.

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