Elle

Dec 12, 2010 23:13

Fandom: X-Men

Chronologie: film 1, scène de la rencontre entre Malicia & Wolverine

Personnages Concernés: Malicia & Wolverine

Rating: Tout public.

Disclaimer: Bien évidemment aucun des perso n'est à moi

Note:  Un truc très ancien là, ma première ou seconde fic (enfin one shot) écrite...
mais je garde une tendresse pour ce one-shot et ce "couple"...

Elle

C’était une mutante bien sûr, je l’ai su tout de suite. Une enfant. Elle n’avait rien à faire dans ce bar. Ce n’était pas sa place. Ca se voyait tout de suite… Même le plus aveugle des hommes ne pouvait le louper. Et il n’était pas question de son côté mutant, là. Une petite fille perdue et complètement inconsciente, buvant de l’eau dans un bar fréquenté par des hommes durs, égoïstes et sans pitié. Elle avait intérêt à partir vite, tant qu’elle le pouvait. Il n’y avait aucun bon samaritain dans le coin. Elle était jolie en plus, trop pour son propre bien. Elle allait se faire manger tout cru.

Elle était seule. Je me demande encore comment elle avait pu arriver en ces lieux et en un seul morceau. On voyait tout de suite qu’elle n’était pas habituée à la rue et à se débrouiller toute seule. Elle ne survivrait pas, trop fragile, trop pure. Et le durcissement et la systématisation de la chasse aux mutants qui s’annonçaient n’allaient pas améliorer ses chances loin de là.

Elle avait voulu m’aider quand même en me prévenant. Sa réaction partait sans doute d’un bon sentiment, mais c’était stupide et une preuve de plus qu’elle n’était pas faite pour cette vie et qu’elle ne la pratiquait pas depuis longtemps. Sa mutation devait s’être révélée récemment et l’avoir chassée d’une petite vie bien dorée et tranquille, dans un milieu assez aisé. Elle n’avait pas encore appris que pour survivre, valait mieux ne pas se préoccuper des autres et ne pas intervenir dans leurs affaires… Sans compter que son avertissement était inutile. Je n’en avais nul besoin, je me méfiais. Avec ce que j’avais gagné et leur orgueil bafoué, je me doutais bien qu’il y aurait un imbécile qui ne voudrait pas me laisser partir comme ça. Mais après tous ces combats, j’avais bien le droit à une bière avant de reprendre la route. Et si quelqu’un était assez bête et cinglé pour me chercher des noises, il apprendrait à ses dépends que c’était une très mauvais idée et n’aurait que ce qu’il méritait…

Enfin, ce n’était pas mon problème.

Je savais qu’elle était dans ma remorque en partant, je l’avais senti. Au moins une preuve de bon sens, elle avait cherché à partir de ce lieu mal famé discrètement ! Je l’y avais laissée, même si j’ai horreur qu’on s’impose et que je préfère la solitude.

J’ai attendu qu’on soit plus loin pour la faire descendre. Une distance suffisante pour qu’elle soit plus en sécurité. Les hommes du bar ne lui auraient pas pardonné son intervention irréfléchie pour moi… et même sans ça, il y en aurait bien eu un pour la brutaliser et la salir.

J’avais à peine fait cent mètres, que je me suis arrêté. Contrairement à mes projets, je ne pouvais l’abandonner dans la neige. Pourtant, j’avais essayé.
Mais comme un imbécile, je me suis senti responsable d’elle et j’avais mauvaise conscience. Pourquoi ? Bonne question à laquelle je n’avais pas de réponses. Je savais juste que ça allait m’attirer des ennuis !

Elle s’est installée à mes côtés et j’ai redémarré. Au bout d’un bref instant, elle m’a demandé d’une voix douce et hésitante :

Vous avez pas à manger par hasard ?

Elle avait l’air d’avoir vraiment faim. Malheureusement, je n’avais pas grand-chose en stock. J’ai fini mes restes avant mes combats. L’argent gagné devait aussi servir à renouveler les vivres. Il ne me restait qu’un paquet de gâteau. J’ouvrais la boîte à gants et lui lançais le paquet. Elle a enlevé précautionneusement ses gants, puis s’est jetée dessus. Depuis combien de temps n’avait-elle pas mangé ? … Trop longtemps sans doute. Après avoir calmé un peu sa faim ou constater que je n’avais pas l’intention de lui retirer le paquet. Elle s’est forcée à arrêter un peu. Bonne idée, ça lui évitera de se rendre malade. Il ne fallait pas forcer son estomac. Si elle avait jeûné depuis un moment, elle devait prendre le temps d’avaler. Elle a baissé son capuchon, laissant apparaître ses traits fins.

J’m’appelle Malicia.

Je me suis appliqué à regarder la route et j’ai tiré une bouffée de mon cigare ! Je ne voulais pas l’encourager. Je ne voulais pas établir de liens. Je ne voulais pas entretenir la conversation. Soit, je ne l’avais pas abandonné dans la neige au milieu de nulle part. Mais ça ne voulait rien dire. Je ne voulais pas pour autant de compagnie … ni me montrer plus civilisé.
Elle me dévisageait. Un peu trop d’ailleurs. Pourquoi faisait-elle ça ?

Vous avez fait l’armée ? Ca vient de l’armée, ça, non ?

Merde. Mes plaques. La clé de mon passé, de mon identité. Je m’empressais de les planquer à nouveau sous mon tee-shirt. Sans doute était-ce trop tard, mais bon on ne savait jamais. Oui j’avais fait l’armée. Ce dont je m’en souvenais, je ne voulais pas en parler. Et certainement pas à une gamine !!

Elle a détourné la tête. Elle avait dû comprendre le message. Elle a jeté un coup d’œil l’arrière du camion.

Waouh.

Il n’y avait rien derrière qui mérite cette interjection.

Quoi ?

Elle sourit. Peut-être contente de m’avoir poussé à réagir, à lui parler ?

Elle est pas si nulle que ça ma vie, après tout.

Ben voyons. Qu’est-ce que je disais avant ? Cette fille n’était pas habituée à la rue ou au dénuement.

Bon si tu préfères marcher ?
Non, non… c’est, c’est très bien ici…

Une petite pause et avec un petit sourire, elle rajoute :

C’est douillet.

Elle en faisait trop, là. Se fouterait-elle de moi ?
C’est vrai que ça ne cassait pas des briques et que c’était pas un trois étoiles ! Mais c’était chez moi, ça se déplaçait avec moi et je ne devais rien demander à personne. Je n’avais pas besoin de plus dans mes pérégrinations. Il valait toujours mieux voyager léger. On ne pouvait rien vous enlever.

Elle a repris un gâteau, mais bientôt s’est frottée les mains. Elle avait l’air gelée. J’ai poussé le chauffage.

Tu peux te chauffer les mains.

J’allais prendre ses mains pour les réchauffer un peu entre la mienne et puis pour les déposer sur l’arrivée d’air chaud, mais elle a reculé avant même que je ne l’effleure. Je n’ai pas compris sa réaction.

D’accord, je suis un ours. D’accord, je n’ai pas été particulièrement aimable depuis notre rencontre. D’accord, j’ai tout fait pour la rembarrer depuis qu’elle est montée, malgré ses diverses tentatives. Mais quand même ! Pourquoi se reculer précipitamment ? Pourquoi a-t-elle peur de moi ? C’est elle qui a choisi de s’imposer au départ. Elle devait donc avoir un minimum de confiance en moi… ce qui, je le reconnais, est totalement illogique et aberrent.

J’vais pas te faire de mal.
C’est pas contre vous. C’est seulement que dès que quelqu’un me touche la peau, il y a des choses qui se produisent.

Je ne m’attendais pas à ça. Mais elle était sincère, pas l’ombre d’un doute ! Elle avait l’air si gênée et si perdue…

Comme quoi ?
C’est dur à dire, mais ça lui fait mal.

Je la dévisageais un instant puis me reconcentrais sur la route.

Ca m’va .

Je n’avais pas besoin d’en savoir plus. Ca ne me regardait pas. Cela dit, ça expliquait qu’elle se couvrait autant. Elle avait peur de son pouvoir, c’était manifeste. Pauvre petite…
J’ai tiré une nouvelle bouffée de mon cigare, ma parade pour cacher mes émotions ou pour repousser la conversation. Je la sentais me regarder et je me forçais à ne regarder que la route.
Pleine de compassion et d’intérêt, elle m’a demandé :

Est-ce que ça fait mal quand elles sortent ?

J’étais foutu.
En y réfléchissant, je pense que tout a commencé à ce moment là. C’est cette petite phrase de rien qui m’a mis dedans ! C’était la première fois qu’on me le demandait et que quelqu’un s’en souciait… enfin d’aussi loin que je m’en souvienne. Bizarrement ça m’a réchauffé et fait du bien… Plus que je ne l’aurais jamais cru !

Par ces simples mots, elle m’avait eu, sans même le vouloir, et attaché à elle. Comment l’ignorer après ça ? Comment aurais-je pu l’abandonner à un triste sort ? J’ai su instantanément que désormais, je m’inquièterais pour elle et ferais tout pour veiller sur elle et la protéger. Je châtierais tout ceux qui essaieraient de l’abîmer ou la ferais souffrir… Ou en tout cas, j’essaierais. Mais je ne lui ai pas dit tout cela, bien sûr. Ca ne répondait pas à sa question, à son attente.
En m’appliquant à ne regarder que la route -elle ne devait pas voir mon trouble- je me suis contenté de la vérité :

Chaque fois, oui.

Elle n’a rien dit. Je lui en sus grès. Il n’y avait rien à dire. C’était un fait auquel personne ne pouvait rien changer. Alors à quoi bon s’attarder dessus ? Je lui ai jeté un coup d’œil. Drôle de fille tout de même, cette Malicia. Trop grave pour son âge, trop sensible aux autres et trop douce pour sa condition. On ne fait aucun cadeau aux mutants. Seuls les plus forts s’en sortiront… et encore ! Malicia… Drôle de nom aussi. Ca ne lui allait pas du tout. Il n’y avait pas une once de malice en elle. C’était pour ça d’ailleurs que je m’étais fait avoir.

C’est normal que tu t’appelles, Malicia ?

Elle a eu l’air étonné par la question et un peu triste. Elle m’a regardé et a dit :

J’en sais rien et Wolverine, c’est normal comme nom ?

Touché. Je me suis surpris à lui sourire en coin. Je l’ai regardé un peu, elle attendait. J’ai refixé mon attention sur la route et finalement, j’ai abdiqué :

Je m’appelle Logan.
Marie.

Marie, je savourais ce prénom du bout de la langue. Oui c’était beaucoup mieux. C’était un prénom qui lui allait très bien. Plus en accord avec cette pureté que je ne pouvais m’empêcher de sentir chez elle et qui me troublait…

Et aujourd’hui si je flirte avec Jean, c’est parce qu’elle est jolie, que j’aime la voir troublée par mon corps et la voir essayer de s’en défendre… et parce que, suprême jouissance, tout ça agace énormément Cyclope. Et puis c’est vrai, ça m’aide à maintenir à distance raisonnable la petite Marie/Malicia… Il n’y a pas qu’elle qui ait craqué un tantinet...
La différence, c’est que je suis un adulte responsable et que je sais qu’il ne vaut mieux pas s’engager dans certaine voie…

Fin.

x-men, logan/wolverine, marie/malicia, fanfic

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