violaine, suite

Jan 25, 2006 23:08

J’ai une technique perso pour ne pas m’emmerder en cours : un bon bouquin. Ou même un mauvais, le cas échéant, c’est toujours plus palpitant que la grammaire anglaise, à quoi bon écouter, je ne fais pas d’erreurs, jamais. La difficulté, c’est de garder une oreille ouverte et un œil vigilant, au cas où la prof, vieille dame à jupe à carreaux, ait la pure idée de me poser une question - je me suis consciencieusement entraînée, et à part un ou deux flagrants délits d’inattention rattrapés comme je pouvais ( mais faut dire qu’à la base, je lui suis sympathique, à la dame en jupe à carreaux, elle n’a pas souvent d’élèves aussi peu emmerdants que moi), ça s’est toujours bien passé. Echanger de l’ennui contre de la culture littéraire, un bon deal, finalement  - je sais, j’ai une vision très large de la littérature. Pas vu Crevard ce matin en arrivant, mais j’attaque le bouquin qu’il m’a passé, à sa santé, ça commence assez traditionnel, une histoire de télépathe dans un futur déglingué, avec des détails bien trouvés, du mobilier intelligent qui réclame qu’on le paie pour accomplir sa fonction, genre la porte de l’appart refuse de s’ouvrir si on ne met pas une pièce dedans... pas du tout l’atmosphère de Blade Runner, en tout cas, mais ça part bien, d’après le Cafard Cosmique, un site spécialisé SF que j’ai consulté vite fait, c’est un classique, prix littéraire, etc. Pour l’instant,  réputation pas encore justifiée, mais on verra plus tard, ça ne sera pas la première fois qu’un bouquin me surprend en cours de route. Le temps d’arriver à la pause de dix heures, j’ai avancé d’une cinquantaine de pages, la lecture en salle de cours c’est fun, mais entre mon voisin qui ne comprend rien et me demande régulièrement  des éclaircissements sur ce qu’on est en train de faire - je suis trop gentille, je devrais l’envoyer chier de temps en temps, ce nul désespérant, mais il dit toujours steuplé avec un sourire - et le processus normal de surveillance des mouvements professoraux (bien aidé par les carreaux, qui servent de signal inconscient dès qu’ils entrent dans le champ de vision), bref, entre tout ça, la concentration est plus difficile que bien au chaud dans mon lit. Un bon oreiller dans le dos et une bonne tasse de chocolat chaud, voilà ce qu’il me faudrait.
Pour l’oreiller, c’est mort, alors je vais me rattraper sur la chocolat, au distributeur du bâtiment B, tout au bout, faut marcher un peu mais il n’y a jamais personne.
Je tombe sur Brenda, une des personnes que je catalogue comme une bonne copine - presque à la limite d’amie, mais faut pas déconner quand même, on était ensemble en seconde, maintenant elle a opté pour une classe de nuls, littéraire, ça veut dire (papamaman a choisi pour moi de continuer dans le scientifique, pour des raisons qu’eux seuls comprennent, s’ils les comprennent vraiment, d’ailleurs). Brenda : blonde mais pas trop blonde dans sa tête, malgré ce prénom qu’elle porte comme une croix très lourde mais en toc, je me demande comment ses parents, des gens charmants, au demeurant, ont pu faire preuve de suffisamment d’abstraction mentale pour l’en affliger, et volontairement, qui plus est. Ils devaient se droguer, à l’époque. Brenda, et son sweat-shirt Slipknot des grands jours - de presque tous les jours, en fait, elle alterne entre quelques modèles, les méchants clowns la plupart du temps, Eths moins souvent, Gojira aussi. Bises.
-Qu’es’tu lis ?
Je réalise que j’ai toujours le Philip K.Dick à la main, fermé mais bien là, mon inconscient A a sans doute décidé qu’il fallait profiter du bunker horizontal (la cour) pour avancer de quelques pages, sans réussir à battre l’inconscient B, qui réclame son chocolat, avec l’aide des couches supérieures de mon esprit, qui sont très chocolat, je suis plutôt totalement accro au chocolat liquide, même celui, lavasse, de la machine. Ou alors je l’avais bien rangé, ce bouquin, et il est apparu spontanément dans ma main, mais ça, ce serait un incident assez grave au niveau du réalisme de ma vie.
-de la SF, pas mal, un truc de ouf.
Elle y jette un œil distrait, son œil coule sur les couleurs de la jaquette, mais de toute façon elle ne s’y intéresse pas plus qu’au PIB du honduras, il pourrait y avoir une croix gammée dessus ou un bébé etranglé par le cordon ombilical, ça retiendrait autant son attention. Brenda, son truc, c’est pas les bouquins, c’est la souffrance. Pour ça, elle a son outil de prédilection : les mecs. Quand on s’est connues, je pensais que c’était eux qu’elle kiffait, mais elle met une telle volonté perverse à choisir de dangereux connards que j’ai fini par comprendre que son truc, au fond, c’était de se faire traiter comme une grosse merde par de gros cons et de pleurer de grosses larmes. J’ai fini par lui dire, un jour que ses jérémiades, plus intenses qu’à l’accoutumée, avaient dépassé le seuil du supportable. Au lieu de m’envoyer chier comme elle aurait du, vu que mon expérience des mâles n’est guère plus brillante, elle a admis d’une voix de fantôme que oui, peut-être un peu, certainement, c’est trop clair. En tout cas depuis elle continue de sortir avec de méchants débiles, mais se sent obligée de me tout me raconter en détail, confidente, voilà, je joue un rôle de confidente, ça me plaît bien ça, une confidente qui lui rappelle, à chaque fois, qu’elle est trop conne, qu’est-ce qu’elle est conne - je l’aime bien, cette conne. Je dois faire partie de ses plaisirs masochistes.
-tiens, tséquoi, chuiplus avec Clém’.
-Bonne nouvelle...
Silence volontaire avant d’enchaîner d’un air blasé sur la question qu’elle attend :
-Et qu’est-ce qui s’est passé ?
-bah tsé, y m’avait dit qu’y voyait plus l’aut’pute de Tatanaze, putain, je les ai pécho ensemble, rue Saint-Rome, z ‘étaient en train de mater des pompes, vas-y qu’y lui tenait la main, putain, partager, c’est pas mon truc, j’ai fait genre je les ai pas vus et puis ça a été réglé.
-réglé comment ?
-j’y ai balancé un sms que je savais qu’il était tjours avec elle, que je voulais plus voir sa gueule, m’a répondu que c’était mieux comme ça et qu’y voulait plus voir ma gueule non plus, quel connard.
Le clément en question est un nuisible de compétition, il sort toujours avec trois ou quatre meufs en même temps, dont Tatanaze, une espèce de poupée qui dit oui, des rumeurs persistantes prétendent que... bref, on s’en fout. C’est une total bimbo sapée r’n’b avec fut blanc et casquette trop staïle, l’horreur, la mégapouffe, la total pute, le genre qui s’étonne quand une bande de wesh vient lui prendre la tête dans le métro pour avoir son numéro.
-et tu te sens mieux ?
hésitation.
-chépas, en même temps je le kifais bien, mon Clém, on avait les même délires, il écoutait les même trucs que moi...
-et c’est une raison suffisante pour lui sucer la queue ?
Elle ne s’y attendait pas, pas là, presque en public (même s’il n’y a personne autour de nous) et ça me fait sourire alors qu’elle pâlit, un tout petit peu, avant de se reprendre et de sourire elle aussi, un peu résignée, elle savait à quoi elle s’attendait en venant me parler.
-Non, t’as raison. Mais heureusement que je suce pas tous les mecs du lycée qu’écoutent du métal...
Encore heureux.
Je souris toujours, mais c’est un sourire froid, un sourire de juge, et c’est bien ce qu’elle veut, un juge, sinon pourquoi est-ce qu’elle m’aurait raconté les détails sordides de cette non-relation vouée à rien du tout ? Comment il l’avait amené chez lui, lui avait pratiquement mis sa teub sous le nez, comment il puait, comment il lui avait joui dans la bouche au bout de trente secondes, les mains qui lui tenaient la tête, comment elle avait eu envie de vomir, comment il n’avait même pas cherché à la toûcher, ensuite, et comment il avait l’air fier de lui....
Sonnerie, c’est l’heure de retourner dans l’enfer de la prise de notes réelle ou simulée.
-On se capte au Chat tout à l’heure ?
Elle a encore envie de s’en prendre plein la gueule. Je fais oui de la tête en me dirigeant vers ma cage d’escalier, Ubik toujours à la main.
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Le Chat (« le chat pitre », très exactement), c’est une café/brasserie pas très loin du lycée, mais juste assez pour être sûre de ne pas y croiser des troupeaux de lambda sortant du self. Généralement, c’est là que je zone entre 12 et 14 heure, vu que je ne mange pas, juste deux grands chocolats, ça revient moins cher que les tickets du self, au départ maman n’était pas franchement d’accord, mais quand elle a compris que je ferais ce que je voudrais, comme d’habitude, elle m’a juste demandé de bien sucrer le choco, histoire que ça fasse un repas complet, et puis je l’y ai emmenée, au Chat, un samedi après-midi où on faisait les magasins , et elle a bien aimé l’endroit, c’est calme, il y a des gens très sérieux en costume qui viennent déjeuner, et des gens du quartier, et des vieilles dames, des jeunes tout en noir, une exposition de peinture, elle change tous les mois, en ce moment c’est un néo-médiévaliste qui a pris possession des murs de brique, c’est joli. Les jeunes tout en noir, c’est parce qu’à partir de 17 heures (quand Jeanjean n’a pas oublié de se lever) la brasserie de quartier devient un repaire de la culture dark : Jeanjean débarque, l’œil en couille d’hirondelle (il vit la nuit et dort le jour), prend les commandes de la musique et descend l’écran pour passer des clips et des concerts, et goths et métalleux envahissent le lieu, c’est comme ça que j’ai connu, par Crevard. Quand je dis « envahissent », attention, c’est quand même pas l’attaque de la diligence non plus, ça reste très calme et feutré, comme si l’ambiance bar-de-jour-brasserie-familiale déteignait sur les djeunz trop rebelles, en ce havre de paix. C’est un endroit où je me sens un peu plus adulte, parce que j’y croise des gens que je n’aurais pas l’occasion de voir ailleurs, des peintres, des vieux de la vieille des mouvements underground, des ingénieurs informaticiens fous, et plus généralement, n’importe qui, dans une ambiance pas trop m’as-tu-vu... Du coup, après y avoir passé quelques soirées, généralement avant ou après le ciné, j’ai fini par revenir même dans la journée, quand les vampires ne sont pas de sortie, et, surprise, même sans musique underground ni écran vidéo, je ne suis pas la seule à diurner ici. Entre midi et deux, je croise régulièrement les même têtes d’ami(e)s d’ami(e)s de relations dont je ne sais plus comment ils s’appellent, des cheveux noirs, des cheveux dressés, des cheveux colorés, pas de cheveux du tout, des piercings, des pas-piercings, qui viennent me faire la bise ou se contentent d’un signe de tête légèrement paternel/maternel - j’ai bien conscience que dans cette strate sociale urbaine, je suis un peu la mascotte, la benjamine, la petite, là. Il y a pire comme rôle, même si ça m’oblige à rester sympathique en toutes circonstances, pas question de gâcher mes chances de rencontrer du monde hors-lycée/hors-teenage par un usage malencontreux de mon cynisme habituel - je garde mes sarcasmes pour mes congénères lycéens. Même si c’est quelquefois difficile de tenir ma langue, elle fait des bonds dans ma bouche, de temps en temps, il y a quelques cons et connes à qui je dirai ce que je pense vraiment quand mes crochets seront mieux plantés, ma position mieux assurée, faut que j’assure.
Je m’installe dans un recoin, bonjour de la main au patron, « un chocolat, comme d’hab », coup d’œil circulaire à la recherche d’une connaissance, personne. J’ai à peine le temps de me poser, Ubik sur la table et cartable ouvert à côté de moi, j’ai quand même prévu de jeter un œil aux maths, que la boisson miraculeuse est devant moi, suivie de près par Brenda qui s’installe en face de moi, elle a du juste prendre le temps de s’acheter des clopes. Elle commande un café, qui arrive accompagné de son verre d’eau (me demande d’où ça vient, cette manie de réclamer un verre d’eau avec le café), je lui demande quoi de neuf depuis tout à l’heure, d’un ton qui implique clairement que de toute façon, je ne vois pas ce qu’il pourrait y avoir de neuf. Elle a un petit sourire désarmé, il y a des trucs qui brillent dans ses cheveux, je réalise qu’il a du se mettre à pleuvoir, ce sont des gouttes d’eau comme de toutes petites perles.
-bah rien, j’ai dit à Sabrina et Laeti que c’était mort avec Clém’, ces putes, elles m’ont dit qu’elles savaient qu’il me faisait cocue, elles auraient pas pu me le dire, ces connasses ?
-à ce compte, je suis une connasse moi aussi, je te signale.
-ouais mais toi tu m’avais prévenue, tu me l’avais dit au début, que ce mec il arrêtait pas de sortir avec plusieurs nanas. J’aurais du te faire confiance.
Je secoue la tête, et ça veut dire, brenda, Brenda, ma pauvre Brenda, il faut TOUJOURS me faire confiance. Surtout pour dire des saloperies :
-bon, maintenant, tu vas viser quoi ? un mec carrément plus vieux, genre terminale, qui va vouloir te baiser direct ? Ca peut valoir le coup, au moins ça sera cash.
-moi j’veux bien qu’il me baise, s’y pense un peu à moi...
-tu veux dire avant, pendant ou après qu’il t’ait niquée ?
silence, encore.
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Quelquefois, c’est un peu fatiguant, jouer l’autorité morale, pas ennuyeux, fatiguant, harassant, même, pas facile de porter la faiblesse de quelqu’un d’autre tout en restant à peu près droite. Je suis pas super-motivée aujourd’hui, Brenda me raconte avec ses mots simples les circonvolutions de son âme et de ses émois, mais il faut se rendre à l’évidence, elle n’a pas vraiment de nouveauté à me raconter question cul, je me fous de la façon dont elle envisage une relation de confiance, moi, ce qui m’intéresse vraiment c’est sa réalité crûe. Brenda, c’est un morceau de viande qui me fait des rapports sur la façon dont on le mâche, et que je préviens régulièrement que les empreintes de dents sur son cul sont celles de porcs, de porcs à pleurer. Pourtant, elle est pas mal du tout, un peu grasse mais sur elle ça fait féminin plutôt que boudin,  un joli visage rond, le genre de choses qui n’arrêtent pas les mecs, au contraire - elle pourrait lever du beau gibier. Si seulement je savais exactement ce que c’est, du beau gibier, et si je savais comment le reconnaître... Mon radar ne fonctionne que pour les nazes.
Au terme d’interminables digressions, pendant lesquelles je n’ai rien écouté mais beaucoup réfléchi, je la coupe un peu brutalement :
-Brenda, ce qu’il te faut, c’est un mec cool, un qui s’occupe de toi quand t’as envie, et qui te laisse tranquille le reste du temps... Bon, évidemment, déjà, un mec cool, ce serait pas mal. Alors tu arrêtes de flasher sur des bourrins boutonneux juste parce qu’ils écoutent le même genre de daubes que toi : si tu veux te taper un fan de brutal extreme death core heavy trash, on va te le trouver ailleurs qu’au Lycée. Va dans les concerts, si tu veux du vrai mal rasé à cheveux longs et têtes de morts tatouées sur les doigts. Un qui secoue la tête, pas un puceau qui croyait au départ que slipknot c’est une marque... faut viser haut, plus haut. Et puis comme ça, quand il t’aura farci comme la dinde que tu es, tu ne passeras pas pour une chienne dans le lycée, merde. 
Le pire, c’est que plus je lui balance des saloperies, plus elle est aux anges : mon coaching de bazar, c’est parole d’évangile, je lui apporte la bonne nouvelle, avec des vilains mots certes, immanquablement, toujours de vilains mots, j’aime les mots violents, parce qu’ils manquent rarement leur cible.
-C’est une pure idée, ça, tu crois que je peux faire flasher ce genre de mecs, sérieux ?
-Si t’arrêtes de te la jouer petite-gagneuse, clair. D’abord, t’arrêtes de t’habiller large, tu te trouves un t-Shirt qui te serre bien aux nibards, genre un T-shirt de groupe mais super-girlie. Le groupe, un truc classe, pas Slipknot, tape dans le plus underground, ou alors dans le vieux classique genre Manowar ou Iron Maiden. Idem pour le cul, un fut qui te remonte tout ça, mais taille bien basse, faut que le string dépasse un max. Tu te maquilles à la truelle, et tu mets plein de bijoux, des trucs genre pentacle ou crânes ou croix à l’envers. Et là tu te pointes à un concert de métal comme ça. A un concert, pas au lycée ou dans la rue ou dans un bar, hein ? Parce que c’est comme si tu te balladais avec un panneau « je cherche un mec »... Par contre si une fiotte boutonneuse commence à venir te parler, tu le dégages direct, toi t’es venue pour du mâle, du vrai, du chevelu, ok ?
Les mots viennent tous seuls, ça coule comme du miel, à croire que j’ai fréquenté des concerts de sauvages toute ma vie et que je connais la faune sur le bout des doigts - pas grave, l’essentiel, c’est la cohérence, la vraisemblance, l’architecture interne, et puis elle boit mon baratin comme du petit lait, elle adhère au propos, elle s’inscrit dans le schéma que je lui propose. Normal, c’est un bon plan, je suis la reine de l’impro, je vais ouvrir un cabinet de consulting.
-Bon après, par contre, ma grande, faut assurer. Une fois que le mec vient te parler, faut être à sa hauteur. Tu dois parler fort, boire de la bière, remuer la tête comme une folle, tu es une métalleuse !
-ouais mais j’aime pas trop la bière...
-pas grave, comme pour sucer, tu fais semblant que ça te plaît. Une métalleuse, ça boit, ça rote, ça beugle plus fort qu’un mec, ça met les doigts en l’air genre Satan. C’est une question d’image : le keum il veut pas une potiche, il veut une petite sœur qui aime les harley davidson, le steak tartare et la virilité. Si t’en fais assez, avec un peu de chance, le keum il va même te respecter, ce serait pas beau ça ? Mais bon, ça se travaille.
Elle fait ses adorables yeux de veau :
-Je veux bien mais comment ?
Je lui réponds par un regard abyssal et pars commander mon deuxième choco, il ne reste du premier que quelques traces de sucre et de cacao fondus au fond de la tasse, récifs bruns et collants, j’ai lêché la cuiller mais lêcher la tasse, c’est beaucoup moins classe - un deuxième chocolat s’il te plaît, et un demi pour ma copine, là. Si elle a plus de seize ans ? Bien sur, monsieur le commissaire.

Quand on revient au bahut, Brenda est passablement éméchée, voire un peu pompette, voire carrément bourrée, oui, bourrée, c’est le terme qui convient pour sa future carrière, pompette je me le réserve. J’ai quand même réussi à lui faire boire quatre bières, à 33 cl ça fait plus d’un litre, pas mal pour quelqu’un qui n’aime pas. Ca l’a pas mal décoincée sur les grimaces sataniques censées inspirer l’effroi chez l’ennemi, elle est même plutôt douée, la vaillante. Je la lâche en bas de son bâtiment, en lui promettant de passer chez elle dès que possible continuer l’entraînement, mais cette fois avec de la musique pour simuler les conditions du live. Et surtout en regrettant de ne pas pouvoir l’observer pendant son cours de français, ça risque de valoir des points.
Faudra que je la fasse boire plus souvent : c’est plus drôles que ses histoires de bites qui sentent mauvais, finalement.
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