Bingo-livres et autres livres, et encore des livres, toujours des livres....

Oct 06, 2013 15:01

Une nouvelle communauté LJ ouvre ses portes, un bingo sur les livres... Pour célébrer la carte que le sort m'a attribuée, je profite de l'occasion pour vous recommander les livres que j'ai préférés dans mes derniers pérégrinations de lectrice...

Mais d'abord, la carte!

Science-fiction

Un livre publié sous un pseudonyme

Un livre de l'Antiquité

Un livre en rapport avec la guerre

Humour

Voyages

Littérature d'Asie

Romance

Art

Un livre édité l'année de votre naissance

Un livre que vous étiez promis de relire

Bande dessinée

JOKER

Essai

Un livre en rapport avec un village

Un livre avec une créature fantastique

Un livre donc vous aimez beaucoup la couverture

Un livre avec une quête initiatique

Un grand classique

Un livre du 20e siècle

Un livre sorti il y a moins d'un an

Contes, mythes et légendes

Un livre illustré

Epistolaire

Religion et spiritualité



Les Chasseurs de primes d'Elmore Leonard

Les chasseurs de primes, c'est un western, un vrai, un pur, un dur, avec des Apaches, des pisteurs silencieux, des bandits vraiment infâmes et des charges de cavalerie. A la recherche d'un vieux chef Apache dont la tête est mise à prix, toute une flopée de personnages va se trouver catapultés les uns contre les autres dans une petite ville mexicaine: vétérans de la guerre, milices sans foi ni loi, chasseurs de primes, et très vite, la tension ne demande plus qu'une étincelle.

C'est le premier roman de ce genre que je lis et je dois dire que cela marche parfaitement: ça sent la poudre, la poussière cuite et recuite par le soleil, le mezcal et le cavalier qui vient de passer trois jours sans un bain! Je me suis laissée entraîner au rythme des chevauchées, trépignant contre les affreux, tournant les pages avec passion en espérant que mon personnage préféré s'en sorte, complètement happée par le rythme du roman et par son style. C'est violent, parfois très dur, mais pas non plus horrible dans la surenchère de détails.

A recommander, aussi bien aux amateurs du genre qu'aux débutants dans mon genre!

Le Général du roi de  Daphné Du Maurier

Histoire d'être claire dès le début: Le Général du roi est un roman extraordinaire et je ne comprends pas pourquoi je me suis cantonnée à Rebecca dans l’œuvre de Daphné du Maurier pendant toutes ces années !

Au passage, pourquoi diable l'édition actuelle (Phébus) estime-t-elle nécessaire de dévoiler une révélation importante du roman sur le quatrième de couverture?

L'histoire, justement...Elle se déroule pendant la guerre civile opposant Charles Ier et le Parlement , un épisode pas forcément très connu des lecteurs français, et qui nous est rapporté ici du point de vue de la narratrice, Honor Harris. Cela amène une vue très particulière : pas de grandes batailles héroïques ici, non, mais l'inquiétude de ceux qui attendent des nouvelles des êtres chers partis à la bataille, les femmes qui retrouvent leur maison fouillée, occupée, provisions saisis, par l'ennemi pendant que les messieurs se gorgent de gloire sur le champ de bataille.... Histoire de guerre, Le Général du roi est aussi une histoire d'amour, car Honor aime, et ait aimé, du plus soudard des généraux, Richard Grenvile, soldat extrêmement doué mais doté du tact d'un rhinocéros furieux et qui a le chic pour s’aliéner non seulement l'ennemi, mais aussi et surtout son propre camp. Elle ne pourra l'épouser pour des raisons que je ne vais pas révéler, mais leurs destins restent liés et elle portera ce qu'elle estime sa part de culpabilité dans l'évolution du général, son génie et sa cruauté tout ensemble...

Le tout est entremêlé de personnages fascinants, Richard et Honor au premier plan évidemment , surtout que la dame nous fait le plaisir de se servir de sa tête ,plutôt rare pour les personnages féminins dans les romans historiques, mais il sont loin d'être les seuls, d'une plongée dans la Cornouailles qui donne envie de faire ses valises, d'une chambre secrète et de complots.

Triste et prenant, et plutôt inoubliable.

La part de l'aube d'Eric Marchal

Dans la Lyon du dix-huitième siècle, la découverte de ruines romaines va déclencher des bouleversements qui inquièteront jusqu'à la monarchie. Pas les ruines romaines en elles-même, bien sûr, la ville en est truffée, mais le coffret de tablettes de cires qu'elles contiennent. Sur celles-ci, un druide a brisé tous les tabous gaulois pour raconter l'histoire de son peuple et tenter de mettre leurs connaissances à l'abri. Seulement dans la France d'Ancien Régime où toutes les certitudes sur les Gaulois ne proviennent que des écrits romains, cela remet en cause bien des faits établis. Les nobles sont censés descendre des vaillants Francs, et le Tiers-état des vilains Gaulois barbares, mais si les Gaulois n'étaient pas les sauvages qu'on croyait... A travers tout Lyon, voici une étrange partie de cache-cache qui débute entre l'inspecteur Marais bien décidé à ramener les tablettes à Versailles, et son adversaire, l'avocat Antoine Fabert, bien décidé à les voir diffuser.

La part de l'aube est un roman complexe et plutôt fascinant, que j'ai été complètement incapable de lâcher dans les 200 dernières pages tellement était grande mon avis d'en arriver au dénouement! Que des lecteurs intéressés ne se laissent pas inquiéter par son épaisseur: malgré celle-ci, il n'y pas de longueurs et l'auteur sait alterner entre l'intrigue et le simple plaisir de faire découvrir la vie à Lyon à cette époque, avec un amour de la ville touchant.

Bien sûr, tout n'est pas parfait et c'est parfois un peu manichéen (les affreux nobles bourrés de défauts contre le gentil avocat dont le seul défaut recensé est de ne pas se remettre d'un deuil et ses tout aussi gentils camarades du Tiers Etat tout autant remplis de bons sentiments), mais on pardonne vite ce travers pour le plaisir de l'histoire. Eric Marchal est un conteur épatant et le roman mérite bien les 5 étoiles.

A recommander aux amateurs de romans d'histoire, aux amateurs d'énigme, aux lecteurs lyonnais qui se délecteront de retrouver mille détails sur la ville et à tous ceux qui aiment être entraînés par un roman!

La Lune seule le sait de Johan Heliot

Johan Heliot n'a pas froid aux yeux: prendre Jules Verne comme personnage principal d'un roman steampunk, il faut oser... A la lecture, on constate que le vieil adage est bien vrai et que la fortune sourit aux audacieux. D'ailleurs, très vite, on s'amuse à identifier tous les participants, ayant existé ou étant né sous d'autres plumes, comme dans un jeu de piste.

L'audace des personnages choisis mise à part, parlons un peu de l'histoire...Là aussi, l'auteur gagne des points! Le second Empire comme période, le concept des alliés d'outre-espace, très différents des classiques petits hommes verts, l'originalité de l'ensemble fait de ce livre une lecture presque indispensable à qui apprécie les uchronies, le steampunk, la SF.
Reconnaissons lui tout de même quelques défauts, par exemple un manichéisme franchement appuyé et parfois un peu lourd: tous les anarchistes et résistants sont des âmes pures et droites, tous les alliés de l'Empire des affreux jojos au coeur rabougri , tous les prolétaires sont des gentils et tous les bourgeois des horribles, et il n'y aucun hésitant dans aucun cas, aucun cas de conscience ou de personnage qui soit autre que tout blanc ou tout noir. Si on est prêt à passer au delà de ce défaut, cela constitue un roman qui tient bien ses promesses et se dévore avec plaisir.

Qui a tué Roger Ackroyd ? de  Pierre Bayard

Le meurtre de Roger Ackroyd est l'un des romans policiers les plus célèbres d'Agatha Christie, célèbre surtout parce qu'elle nous y mène par le bout du nez d'une façon qui ne pourra jamais être renouvelée : dissimuler le criminel de la même façon ramènerait toujours les lecteurs à ce roman et à ce trait de génie qu'elle a osé la première.

La première chose à dire, c'est de ne surtout pas lire ce livre si jamais Le Meurtre de Roger Ackroyd ne fait pas partie de vos lectures antérieures. Même son quatrième de couverture, bas les pattes, ce serait vous priver du plaisir de la surprise. D'ailleurs, L'Affaire Prothero, Mort sur le Nil, et d'autres encore, une flopée d'autres, voient aussi dévoiler le mécanisme par lequel Agatha Christie dissimule le tueur au nez et à la barbe de tout le monde dans leurs pages.
Ce petit essai est donc plutôt à réserver à ceux qui ont déjà bien creusé leur trou dans l'oeuvre de la dame, histoire d'éviter de voir de futurs lectures privées de leurs révélations finales!

Toute la première partie de ce texte, celle où Pierre Bayard démontre brillamment le principe du roman policier, exemple à l'appui,est très plaisante à lire. Ensuite, on peut lire tout ça en se retrouvant toujours aussi convaincu par la solution proposée par Agatha Christie pour le meurtre de Roger Ackroyd, tout en reconnaissant que oui, il y a quand même des choses étranges. La partie où l'auteur s'enfonce dans la jungle de la psychanalyse appliquée au sujet m'a nettement moins intéressée, mais ça reste suffisamment court pour que la simple curiosité pousse un lecteur peu branchée sur le sujet jusqu'au bout avec plaisir.

Pour les amoureux de romans policiers à énigme en général, et d'Agatha Christie en particulier!

L'uchronie de Éric B. Henriet

De l'uchronie, je ne savais pas grand chose, à part le sens même du mot et un ou deux titres croisés, un peu par hasard, au fil de mes lectures.
Voici qui est corrigé avec ce petit essai, très intéressant, d' Éric B. Henriet . En 50 points , il aborde le sujet sous une foultitude d'angles: les oeuvres fondatrices, la mise en abyme, les uchronies par époque de divergence, les uchronies d'auteurs étrangers, les écueils classiques, les mélanges à éviter, le cas des voyages dans le temps, les uchronies fantasy, l'anticipation... Autant dire que le lecteur curieux refermera ce livre avec une liste d'envie de lectures futures longues comme le bras, même en se contentant des oeuvres traduites en français! Et pour peu que vous lisiez l'anglais, ou d'autres langues, ce sera encore mieux. L'auteur ne se contente d'ailleurs pas des romans, mais aborde aussi le sujet dans le cinéma, la télévision, le monde du manga...
C'est instructif, plaisant, un excellent panorama du sujet que je recommande à tous les curieux.

Elizabeth et son jardin allemand d'Elizabeth von Arnim

Elizabeth von Arnim ne s'appelait pas Elizabeth, à l'origine, mais le succès de ce double romancé fut elle qu'elle finit par se faire appeler ainsi plutôt que May, son prénom d'origine!

Lassée de la ville et du milieu où son mariage l'a faite entrer, l'Allemagne aristocratique des années 1890, Elizabeth renaît dans la propriété de son mari à la campagne, renaît tellement qu'elle y tombe amoureuse du jardin. Débarrassée de son époux qui n'y met jamais les pieds, elle s'attelle à redonner vie et splendeur au lieu, au rythme des saisons. En forme de journal, ce texte narre à la fois ses pérégrinations horticoles, ses espoirs, ses échecs, les fortunes qu'elle engloutit en semences diverses (tellement qu'elle y consacre l'argent de ses toilettes et est prête à vendre ses parures pour acheter bulbes et rosiers), son manque total d'intérêt pour la chose domestique, qui scandalise d'ailleurs ses employés de maison, qui la trouvent carrément excentrique.

C'est le portrait d'une société disparue, l'Allemagne d'avant 1914, vue par les yeux d'une Anglaise, en même temps qu'une ode superbe aux bonheurs des jardins et de la solitude paisible, un livre à savourer lentement, sarcastique parfois et toujours plein d'esprit.

L'énigme de Saint-Olav de Indrek Hargla

L'énigme de Saint Olav est le premier roman policier estonien traduit en français. Évidemment, j'étais curieuse. Il s'agit d'un très classique roman policier à énigme et, à vrai dire, le premier que j'ai lu depuis avoir dévoré 'Qui a tué Roger Ackroyd ?' de Pierre Bayard. C'est étonnant de voir comme certaines choses qui n'auraient pas frappé avant sont en effet des indispensables, ou tout au moins de grands classiques, dans ce type d'oeuvre: par exemple, la présence de deux enquêteurs, l'un officiel, professionnel, ne voyant pas la vérité et se fourvoyant, et l'autre,bien que non appointé, lui apportant son aide. Ici, ces rôles sont tenus par le bailli et son ami apothicaire. A la décharge du bailli, il est plus malin que d'autres tenants du titre et reconnaît à plusieurs reprises des indices pour ce qu'ils sont réellement, bien plus qu'on ne pourrait dire des célèbres Watson ou Hastings, par exemple.
Dans une Tallin moyenâgeuse, un chevalier a été décapité et il n'est que le premier d'une série de cadavres qui secouent la tranquillité des lieux et permettent à Melchior, l'apothicaire, de faire démonstration de ses capacités de réflexion pour notre plus grand plaisir.
Il est très net que ce livre est destiné à faire partie d'une série: l'auteur sème des questions sur son personnage principal auxquelles il refuse de répondre pour nous inciter à y revenir, et tout indique une série récurrente. Cela aiguise à vrai dire aussi la curiosité des lecteurs envers des ouvrages plus historiques: certains événements évoqués sont bien peu connus en France...
S'il n'a rien de très original, cela reste un bon policier, parfois surprenant, avec pas mal de suspens, mais qui souffre par contre de la plus vilaine couverture que j'ai vue depuis longtemps et qui évoque des romans au rabais bien en dessous de son niveau réel!!

Jardins : Les vrais et les autres d'Umberto Pasti

Avec cet ouvrage, Umberto Pasti écrit tout à la fois une lettre d'amour, un vibrant plaidoyer et une charge virulente.
Une charge virulente contre les jardins malheureux,contre les jardins événementiels où on arrache sans pitié les espèces locales pour y acclimater à toutes forces des étrangères qui s'y trouveront malheureuses , et stériles, contre les cédraies et chênes verts arrachés au Maroc, contre tous ceux qui créent des jardins morts et sans âme, contre la dictature de la mode et les sens atrophiés, contre l'uniforme qui nous paralyse...
Un vibrant plaidoyer d'encouragements à tous les jardiniers amateurs, pour les inciter à réessayer encore et encore, à observer, à se tromper, à recommencer, à ne jamais se décourager mais à remettre les mains dans l'humus, et à suivre les envies de Dame Nature.
Et puis une lettre d'amour, aux jardins, les vrais, à la beauté d'une corolle, à un sentier , à l'odeur des fleurs qui soudain vous surprend, au fouillis et à sa grâce imprévue, à la beauté des couleurs et des saisons...

L'ouvrage est joliment illustré, ce qui ne gâche rien, même s'ils auraient pu retirer les quelques caricatures pour mettre plus de dessins de fleurs et s'il souffre d'un certain déséquilibre, certains chapitres n'étant pas à la hauteur des autres, c'est une lecture fascinante, lente et tour à tour triste et joyeuse, qui empêchera jamais de regarder un jardin du même oeil et qui donne envie de mettre les mains dans la terre dès demain, même pour quelques pots sur un balcon!

Attentat à la mangue de Mohammed Hanif

Muhammad Zia-ul-Haq, président du Pakistan mort dans un accident d'avion, était tout ce qu'il y a de plus réel. De sa mort, cependant, l'auteur de ce roman tire une intrigue oscillant entre le policier et le militaire, où finalement tout le monde veut la peau du général, ceux qui veulent sa place, ceux qui vengent des êtres chers, ceux qu'il a fait enfermer ou condamner, la liste se trouve longue.
C'est sarcastique et complètement sans pitié, pour aucun des personnages ,particulièrement le général, mais aussi pour l'institution militaire pakistanaise, pour les Américains allés s'emmêler dans le bazar de cette poudrière de région , en fait, tout le monde en prend pour son grade à son tour.
Drôle et dérangeant à la fois, le seul défaut que j'ai réellement trouvé à ce livre, c'est qu'il souffre de quelques longueurs qui nuisent à son efficacité.

bingo livre, tour du monde des polars, livre

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