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Mar 12, 2010 03:41

L'appel du pouvoir
Rating : K
Note : Inspiré par cette photo.

Ils sont tous les deux debout dans la luxueuse suite de l'hôtel Hilton. L'odeur de sexe flotte encore dans l'air, pourtant ils ne se regardent pas. Ou plutôt, l'un des deux hommes refuse de croiser le regard de l'autre. Les yeux rivés au sol, il ressert nerveusement sa cravate parfaitement nouée.
Son amant, lui, n'a pas jugé bon de se rhabiller et se tient nonchalamment appuyé contre le chambranle de la porte de la chambre. Il attend que l'autre lui accorde son attention. Il sait que ce silence n'annonce rien de bon. Et quand l'autre ouvre enfin la bouche - toujours sans le regarder - ses craintes se confirment.

-Écoute, il vaut mieux qu'on arrête là. On ne doit plus se voir.
-Pourquoi ? On est bien tous les deux, non ?
-Bien sûr, mais…
-Mais quoi ? On est bien ensemble, ça devrait suffire.
-Tu ne comprends rien. Je ne peux pas rester avec toi.
-Dis plutôt que tu ne veux pas.

L'homme à la cravate a enfin relevé la tête et fixe son amant d'un regard sévère.

-Pense ce que tu veux. Mais je suis un homme publique, j'ai des responsabilités. Je ne peux pas me permettre de m'afficher avec un autre homme.
-Je ne t'ai jamais demander de faire quoi que ce soit de la sorte. Je me fous de rester dans l'ombre.
-Mais ça finira par se savoir ! Et quoi qu'on en dise, je sais que révéler mon homosexualité me portera préjudice.
-Alors il n'y a que ça qui compte ? Ta carrière ? Tu me laisses tomber pour quelques électeurs ?
-Florian…
-Non, j'ai pas envie d'écouter tes conneries ! Tu n'es qu'un égoïste ! Donc si je suis ta logique, tu vas jouer à l'homme politique parfait ? Tu vas te trouver une gentille femme avec qui tu vas avoir de gentils enfants et un gentil chien. Et vous achèterez une jolie maison avec une barrière blanche tout autour et vous aurez tous l'air heureux sur les photos. Tu es vraiment pitoyable, Adrien.
-Et toi ridicule.
-Peut-être bien, oui. J'ai surtout été stupide de croire que tu étais sincère quand tu disais m'aimer. Je savais pourtant que la parole d'un homme politique ne vaut rien. Mais c'est bon, j'ai compris, je vais me rhabiller, quitter cette suite et ne plus jamais t'importuner.

Joignant le geste à la parole, Florian retourne dans la chambre et enfile rapidement ses vêtements, jusque là éparpillés sur le sol. Puis, sans un regard, il sort de la suite en claquant la porte.
Adrien, lui, n'a pas bougé. Il savait que leur séparation ne se ferait pas en douceur et il le regrette, mais c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Il aurait préféré pouvoir poursuivre son histoire avec Florian, mais  sa carrière est toute sa vie, et s'il veut continuer son ascension de petit prodige politique, il doit préserver son honneur car quoi qu'on en dise, la majorité des électeurs préfèrera toujours voter pour un hétéro plutôt qu'un homo. Et ce n'est pas près de changer.
Alors, dans quelques années, quand il sera à la tête de l'État, il se dira qu'il a fait le bon choix. Qu'il a bien fait de sacrifier un amour pour le pouvoir. Même si au fond, ça fait toujours mal.

genre: romance, rating k, couple: slash, fic originale, boy's love

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