[Fic] Les liens du sang - Chapitre 7

Oct 10, 2006 23:42


Titre: Les liens du sang - Chapitre 7 : Confusion
Auteur:  krystalyne
Rating: R
Disclaimer: Éditions Dupuis
Notes: Vous croyez avoir vu le pire au chapitre 6 ?  Attendez, ce n’est pas fini…

Cinq heures du matin.  Il faisait encore noir lorsque Fantasio s’éveilla péniblement.  Il n’avait pas l’habitude d’être matinal, aussi comprit-il comment il avait pu se réveiller lorsqu’il ressentit cette douce main sur son épaule.

- C’est toi, Secco ?

- Non, c’est moi.

Il sursauta en reconnaissant la voix d’Ororéa et se rassit sur le canapé.  Puis, constatant qu’elle était habillée et lui, nu, il prit le premier objet à porter de main pour se couvrir, c’est-à-dire ses pantalons.

- Que… que s’est-il passé ?

La jeune femme avait la tête baissée.  Elle était si sérieuse quand elle le pouvait…

- La question n’est pas de savoir ce qui s’est passé, dit-elle à voix basse, mais plutôt ce qui va nous arriver entre toi, moi et Seccotine…

Alors tout devint clair.  Ce qu’il avait goûté la veille n’était pas un rêve, mais bel et bien la réalité.

Il se rappelait avoir apprécié cet instant.  Mais il savait ce qu’il avait fait était mal.  Quelle ironie : lui qui accusait sa copine de le tromper, il réalisa qu’il l’avait trompée, justement !  Il baissa sa tête, honteux.

- Je suis vraiment le pire des salauds… murmura-t-il.

- Je t’en prie, ne dis pas ça ! s’objecta Ororéa.  On a fait une erreur tous les deux.  Le mieux à faire… c’est d’oublier tout cela.

- Oublier ?!?

Il la regarda, se permettant d’être franc avec elle.

- Je n’oublierais jamais ce qui nous est arrivés.

Elle rougit.  Serait-ce de honte, de gêne ou de colère ?  Néanmoins, elle lui répondit :

- Pense à Seccotine.  Elle ne mérite pas de souffrir pour ce qu’on a fait.

Elle avait raison.  Malgré son caractère, malgré ses grandes ambitions… Seccotine méritait le respect qu’il lui était du.  Par la suite, la jeune femme se leva.

- Je vais nourrir les chiens, s’excusa-t-elle.

Maintenant seul dans ce salon, Fantasio prit le temps de se rhabiller.  Il avait beau réfléchir, la douleur dans sa tête l’empêcha de faire le point sur sa situation sentimentale.  Car il se savait à un tournant décisif…

- Peut-être que préparer le petit-déjeuner va m’éclairer un peu, se dit-il.

-xxx-

Sept heures du matin.  Luna se félicita d’avoir déjoué les douaniers : le temps de jouer de maladresse et de se pencher, elle fit dévier le regards de ces hommes de l’écran à rayons X à ses cuisses.  Et elle put récupérer son sac à dos sans qu’ils aient pu remarquer son revolver.

Elle n’avait pas arrivé à s’endormir tout le long du vol.  Elle s’inquiétait trop pour Spirou.  Elle avait beau tenté de le téléphoner dès son arrivée, il ne lui répondait pas.  Voilà pourquoi il ne fallait plus perdre de temps.  Mais le doute la harcelait : et s’il était… ?  Non, ce serait absurde !  Il ne pouvait mourir !  Il n’avait pas le droit !  Aussi voulait-elle partir le plus vite possible.

Elle n’avait aucune carte de crédit, ni carte de débit, car ce serait révéler aux archives informatiques des traces de son passage.  Et son père lui disait, en tout temps, de rester invisible aux yeux de tous.  Ce qui expliquait pourquoi elle n’avait que de l’argent liquide dans son portefeuille.

Elle se maudissait de ne pas avoir d’argent canadien pour payer son café, mais elle ne devait plus perdre de temps, car son avion pour Hearst était pour bientôt…

-xxx-

Huit heures du matin.  Seccotine, sortant de la salle de bain, avait la tête qui tourne alors que l’homme encapuchonné entra dans sa cellule dorée.

- Alors, on a passé une bonne nuit ? minauda-t-il.

- Ne vous inquiétez pas, répondit-elle d’un ton plus au moins assuré, vous étiez hors de mes rêves, ajouta-t-elle sarcastiquement.

L’homme, remarquant qu’elle se tenait après le cadre de la porte de la salle de bain, lui demanda :

- Allez-vous bien ?

- Vous voulez… le savoir ?  Eh bien… vous me rendez malade !

- Il est vrai que ces lieux ne sont pas bien aérés.  Que diriez-vous d’une promenade en ma compagnie ?

- Crevez !

La nausée saisit à nouveau la blondinette, qui se retint pour ne pas vomir.  Pendant ce temps, l’homme fouilla dans sa garde-robe et sortit une robe écarlate, qu’il lança sur la jeune femme.

- Tenez, habillez-vous.  Cette couleur vous rendra moins blême.

D’une voix trop mielleuse, il ajouta :

- Je vous attends.

Et il ferma la porte derrière lui.

- S’il pense que je vais mettre une robe ! pensa intérieurement Seccotine.

Cependant, elle voulait bien se promener, même si elle savait qu’elle serait escortée par ce mégalomane et ses sbires.  Ses prédictions furent juste lorsqu’elle put sortir de sa chambre, vêtue selon les désirs du Maître.

- Vous êtes ravis-

- Marchons qu’on en finisse !

Elle avait enfin retrouvé son aplomb, ce qui la rassura.  Elle n’avait pas encore trouvé de sortie, les murs de la chambre rendant impossible toute forme de destruction (puisqu’ils étaient en pierre), mais elle ne désespérait pas.

Après avoir traversé une deuxième porte dans le couloir, elle lança :

- Vais-je enfin savoir ce qu’on veut de moi ?

- Vous êtes impatiente, mais j’aime bien votre attitude.

Le Maître s’arrêta.  Elle ne pouvait voir ses yeux, mais elle savait qu’il la fixait d’un air supérieur.

- Comme vous le savez, ma communauté croit à la force des Éléments.  Pour ne faire qu’un avec la Nature, il faut subir sa Force par les Épreuves qu’elle nous a imposées.

Elle était au courant des Épreuves : l’Épreuve de l’Eau, l’Épreuve du Feu, l’Épreuve de l’Air, l’Épreuve de la Terre, l’Épreuve de la Glace, l’Épreuve de la Foudre…  Autant d’épreuves pour autant d’éléments…

- Mes disciples ont tant donné pour gravir les échelons.

Oui, ils ont tant donné.  Ils ont tant donné pour suivre ces cours de maîtrise des éléments, si dispendieux…

- Vous comprenez que les plus doués ont des privilèges.  Mais à vous, je ferais exception…

Exception ?  Seccotine commençait à avoir un doute, mais soudain, du coin de l’œil, elle vit une tache vive et se retourna brusquement.

Ses mains s’agrippèrent aux barreaux, de peur de perdre connaissance.  Car, de l’autre côté, elle avait reconnu ce jeune homme tapi au coin du cachot.

- Spirou ?

Le rouquin, car c’était bel et bien lui, se releva et rejoignit la blondinette.

- Secco !  Est-ce que ça va ?

- Oui, ne t’inquiètes pas.

- Comme c’est charmant, se moqua le Maître.  Vous êtes amoureux ?

Vive comme l’éclair, la journaliste tira la capuche vers l’arrière, révélant le vrai visage de l’inconnu… qui en était pas vraiment un.

- Zantafio ! s’exclama Spirou.

Le cousin de Fantasio, qui portait la barbe maintenant, répliqua :

- Pour vous asservir.

- Ça suffit !  Dis-moi où est Jessica !

L’homme fit mine de réfléchir.

- Jessica ?

- Cesse ton petit jeu, répondit froidement le rouquin.  Je sais que c’est toi qui l’a kidnappé !

- Mais je ne l’ai pas kidnappé, sourit étrangement Zantafio.  Elle a tout simplement accepté de me suivre…

- C’est faux ! contredit Seccotine.  Vous l’avez manipulée, comme tous les autres.  Mais moi, vous ne m’aurez pas !

- On est peut-être prisonniers, Seccotine et moi, mais Fantasio va venir nous délivrer…

- Et il va vous botter les fesses !

Zantafio regarda fermement la jeune femme.

- Est-ce que je me trompe si je pense que vous aimez Fantasio ?

- Non, vous ne vous trompez pas.  Je l’aime.  Plus que vous le croyez.

Il se mit à ricaner, puis dit, son regard posé sur Spirou :

- Et moi qui croyait que c’était toi son âme sœur…

Il se tourna vers Seccotine et ajouta :

- Mais revenons à ma proposition, que je ne vous ai pas révélé.  Sachant enfin que votre cœur est à mon cousin, elle m’en sera plus… agréable.

- Cessez de tournez autour du pot et dites-le !

Il approcha ses lèvres d’une oreille de la jeune femme et dit, assez fort pour que Spirou puisse entendre :

- Couchez avec moi… et vous et le rouquin serez épargnés.

- N’accepte pas, Secco !

Énervé, Zantafio sortit son revolver et tira sur Spirou.  Ce dernier hurla de douleur tout en tenant son épaule.

- Vous êtes le pire des salauds !

Seccotine voulut gifler l’homme, mais il saisit son poignet avant qu’elle touche son visage.  Frustrée, elle répliqua… en donnant un coup de genou dans les parties intimes.  Les sbires durent intervenir pour maîtriser la blondinette alors que Zantafio se releva péniblement.

- Je vous donne jusqu’à midi… pour prendre une décision.  Sinon…

Il tira à nouveau vers Spirou, mais le coup n’arriva qu’à quelques centimètres de sa tête.

- C’est lui qui va payer.

-xxx-

Lorsque Zantafio, Seccotine et les gardes partirent enfin, Spip sortit de la faille du mur et rejoignit son maître, effondré, dos au mur, respirant avec difficulté, sa main crispé sur sa blessure.

- Mais pour qui il se prend, le barbu ? se fâcha l’écureuil.

- Spip… tu dois prévenir… Fantasio…

Le rongeur blêmit en voyant ce sang, mais le rouquin sourit courageusement.

- Ne t’en fais pas… pour moi…  Il faut… sauver les autres…

Il gémit.  Se voulant rassurant, Spip posa une patte sur sa jambe.

- Ne bouge surtout pas.  Je vais revenir…

Agile, il se faufila entre les barreaux.  Mais il comprit vite que ces dédales de couloirs étaient un véritable labyrinthe…

spip, fantasio, luna, spirou, ororea, seccotine

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