[Fic] Les liens du sang - Chapitre 6

Oct 07, 2006 20:43


Titre: Les liens du sang - Chapitre 6 : Personne n’est à l’abri
Auteur:  krystalyne
Rating: De R à NC-17
Disclaimer: Éditions Dupuis
Notes: Voici le seul et unique chapitre avec du NC-17 dans cette fic.  Bien entendu, il n’y a pas de NC-17 tout le long du chapitre.  Mais pour ceux qui ne voudrait pas en lire, rassurez-vous : la scène est « invisible », séparée du reste par des indications.  Pour ceux qui voudraient la lire, vous n’aurez qu’à mettre le texte en surbrillance ;)

Elle aurait dû se fier à son instinct, comme toujours.  Mais il y avait cette oppression de justicière qui la tenaillait.  Celle de faire ouvrir les yeux à ces pauvres gens manipulés.  Malheureusement, on l’avait aperçue en train de parler en mal du Maître…

Seccotine fut saisie de force et devint prisonnière.  Elle s’attendait à moisir dans un cachot crasseux, mais c’était tout le contraire : elle était dans une pièce aux couleurs chatoyantes, bien éclairée, avec un lit à baldaquin aux draps de velours.  Une véritable chambre de princesse !

- J’espère qu’elle vous plaît.

La jeune femme se retourna : un homme portant une cape brune venait d’entrer.  Sa capuche était si grande qu’on ne pouvait voir son visage.

- Êtes-vous le chef ? lui demanda-t-elle sèchement.

- Vous êtes perspicace, se moqua l’homme.  Mais pas assez pour fuir au bon moment.

- Qu’attendez-vous de moi ?

- Chaque chose en son temps.

Il tournait autour d’elle, tel un vautour attendant le moment propice pour s’approprier du festin.

- Entre nous deux, ce serait mal de divulguer ces informations que vous avez obtenues.  Mais vous tuer serait un crime au yeux de ma communauté… voilà pourquoi vous êtes ici.

- Je m’en doutais, répondit-elle, sarcastique.

Alors qu’il se dirigea vers la sortie, il ajouta :

- La salle de bain est à votre disposition.  Des vêtements sont entreposés dans la garde-robe à votre gauche.

Il ouvrit la porte, se retourna et lui murmura :

- Faites de beaux rêves.

La porte fermée, Seccotine ne céda pas au désespoir.  Bien qu’elle n’avait plus de portable, ni d’appareil photo numérique, elle savait qu’elle pouvait s’en sortir…

-xxx-

Deuxième journée de recherches infructueuse pour les villageois de Red Meaples, qui retournaient dans leurs demeures en fin de journée. Le remord n’arrêtait pas de hanter Spirou.  Ce n’était pas de sa faute si Jessica avait fait une fugue.  Pourtant, il ne cessait de s’en vouloir de ne pas la retrouver.

- Écoute, vieux, tu n’es pas un super-héros.

Fantasio émit par la suite un gémissement.  Son orgueil l’avait poussé à ne faire aucune plainte, mais son pied gauche n’en pouvait plus.

- Est-ce que ça va ? demanda Félix.

- Je crois que j’ai une ampoule… avoua-t-il.

Le médecin l’invita à s’asseoir sur la banquette arrière de sa voiture, où il put dénuder la partie à examiner.

- Ouf !  Ton pied aurait besoin d’un bain ce soir.

- Au moins, personne ne viendra nous attaquer avec cette odeur, remarqua Spip.*

- Oh, ce n’est pas bon signe…

-xxx-

- Ton ampoule est crevée ? demanda Ororéa.

- Ouais, répondit Fantasio, décontracté.  Heureusement que notre bon docteur Charlebois a fait ce bandage.

Le blond était étendu tout le long du canapé, brandissant un pied enroulé à moitié de bandes blanches.

- Ah, sans moi, tu serais mort, se moqua Félix.

- Tous à table ! déclara Katy.

La future mère avait préparé un rôti de porc pour le repas du soir.  Tous mangèrent avec appétit, à l’exception de Spirou.  Spip tenta de le rassurer à sa manière.

- Hé, peut-être a-t-elle le même truc que moi.  Tu sais, il n’y a rien de mieux qu’une disparition pour être à nouveau chouchouté…**

Soudain, le rouquin se leva brusquement.

- Je vais la retrouver !

- Je t’en prie, tu ne vas pas recommencer… soupira Fantasio.

- Cette fille faisait du chat avec un inconnu !  Il est possible qu’elle voulait le rejoindre !

- Oui, c’est ce que sa mère disait, affirma Félix.  Mais peut-être n’est-elle pas partie pour ça.

- Et si cet inconnu l’a kidnappé ?  Et s’il allait… ?

Elle avait 17 ans et toute la vie devant elle.  Il ne voulait pas imaginer les conséquences catastrophiques qu’il pouvait lui arriver…

- Je ne vois pas pourquoi on devrait seulement s’arrêter durant la nuit !  Chaque minute compte !

- Je suis d’accord avec toi, répondit Katy.  Je vais t’accompagner.

- Mais tu es folle ? s’opposa son compagnon.

- Je suis enceinte, mais je peux toujours marcher.

Soupirant, le médecin proposa ceci :

- On va y aller, puisque c’est ça que vous voulez.  Mais à minuit, on rentre.  J’ai pas envie de faire une nuit blanche…

- Et les chiens ? s’inquiéta l’ancienne musher.

- Je m’en occupe, rassura Ororéa.

- Dites ce que vous voulez, mais je reste, dit Fantasio.

- C’était ce que j’allais te dire, répondit Félix.  Pour toi, repos forcé.

- Je veillerais à ce qu’il ne marche pas, s’assura la photographe.

-xxx-

Après le repas, Spirou quitta la demeure, accompagnés de Spip, Félix et Katy.  La vaisselle fraîchement lavée était rangée, les chiens, nourris.  Afin d’éloigner l’ennui de Fantasio (puisqu’il n’y avait ni télévision, ni jeux vidéos, ni livres intéressants dans la bibliothèque - je ne vais tout de même pas me retaper Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, se disait-il), Ororéa retourna à sa chambre et sortit sa guitare.  Lorsqu’elle revint, elle surprit le blond à fouiller dans le bar à alcool.

- Bah quoi ? dit-il.  Je voulais savoir ce que Félix avait comme réserve…  Oh, du whisky canadien !

Sourire en coin, Ororéa saisit deux petits verres en disant :

- Il dit garder ça pour les grandes occasions.  Mais puisqu’il n’est pas là… profitons-en.

Ils prirent place dans le salon.  Alors que Fantasio versait l’alcool couleur ambre dans les deux verres, Ororéa commença à chanter :

- La p'tite grenouille dit au crapaud
Passe moi 30 sous t'auras d'la peau ma criss de chienne

Reconnaissant de la vulgarité québécoise, le journaliste la regarda étrangement.

- Félix m’a appris à chanter La p’tite grenouille.  C’est une chanson grivoise de chez lui.

- Alors ça ne me surprend pas de lui, sourit-il.

Il la vit prendre son verre et le leva.

- Aux jours meilleurs ! clama-t-elle.

Il prit le sien et une sombre pensée lui vint en tête.  Et si Seccotine ne l’aimait plus ?  Elle qui venait le voir de moins en moins souvent ?  Il oublia et but le verre d’un seul coup.

-xxx-

La forêt n’avait pas été explorée au complet.  Il y avait peut-être des chances que Jessica ait passé par là, question de ne pas passer par les grandes routes…

L’équipe fut séparée en deux : Félix avec Katy, Spirou avec Spip.  Lampes de poche et boussoles en mains, ils s’enfoncèrent à travers les sapins.  Il était 19 heures…

22 heures.  Et aucune trace de la fugueuse.  Le froid engourdissait les doigts du rouquin, qui se demandait pourquoi il n’avait pas songé à porter des gants sur lui.  Un hululement fit sursauter l’écureuil.

- Qui a fait ça ?  Ce n’est pas une heure pour sortir !

Soudain, à force de patience (et surtout d’entêtement), le duo entra dans une clairière.  La lumière lunaire leur permit d’observer ces ruines en pierres, qui étaient autrefois un refuge pour la garde-chasse.

- Spip, j’ai peut-être l’espoir qu’elle se cache sous ces décombres, sourit Spirou.

- Comme ces ruines me font penser à notre bon vieux Comte, alors oui, je crois que tu as raison.

Le journaliste regarda celle qui donnait à cette scène un air mystérieux : la Lune, celle qui a donné son nom à Luna et, ainsi, une partie de sa personnalité.

22 heures 30.  De par le décalage horaire, allait-il la réveiller s’il allait l’appeler ?  Il prit le risque et composa le numéro sur son portable.  Après quelques secondes, il entendit enfin la douce voix de sa belle rebelle.

- Luna ?  C’est moi, Spirou.

Il ne s’attendait pas à une vive réaction de sa part, mais il était heureux qu’elle lui dise le bonheur qu’elle a de l’entendre.

- Qu’est-ce qui a pu te faire réagir ainsi ? taquina-t-il.

Elle lui répondit qu’elle avait une dure journée, ainsi que la visite imprévue de Gaston et de Jeanne.

- Jeanne est venue te voir ? s’étonna-t-il.  Alors qu’elle va accoucher d’un jour à l’autre ?

Il connaissait parfaitement son état depuis le jour où, dans les bureaux de la rédaction, le responsable aux courriers cria à tue-tête l’heureuse nouvelle - qui, pour Fantasio, était une catastrophe.

Il blêmit quand Luna lui confirmait ce qu’il redoutait.

- Crevé ses eaux ?!

Heureusement, elle le rassura.  Ce fut un garçon.  Spirou sourit, sachant d’avance que, peu importe le sexe, Gaston et Jeanne allaient chérir leur enfant.  Elle lui demanda comment allait ses vacances.  Il soupira.

- J’ignore si ta présence aurait pu arranger les choses.  Depuis quelques jours, je suis à la recherche d’une adolescente en fugue.

Sa voix fut teintée d’optimisme.

- Mais je suis sur une piste.  J’en suis sûr, cette ruine que je viens de découvrir a dû l’abriter !

Avec conviction, elle lui dit de ne pas y aller.  Comment pouvait-elle lui dire cela ?  Il sentait qu’il était sur la bonne voie.

- Non, Luna.  Rien ne va m’empêcher de la retrouver !

Elle dit que c’est trop dangereux.  Et alors ?  Il avait affronté plein de dangers auparavant.  Et elle aussi, du peu qu’il savait sur son amante.

- Je suis conscient qu’elle puisse être avec son ravisseur, si ravisseur il y a, dit-il le plus doucement possible.  Luna, tu sais que je t’aime…

Il avait crut entendre des sanglots dans la voix de sa bien-aimée.  Ce qu’il détestait la faire pleurer !  Comme il idiot, il fit le contraire de ce qu’elle dit : il raccrocha.  Puis, il laissa couler quelques larmes, s’en voulant de lui causer ces souffrances.  Cependant, il se ressaisit, prêt à poursuivre ses recherches.

- Alors, Spip… toujours partant ?

- Pour griffer cette chipie ou pour retrouver cette fugueuse ?

Il comprit - malheureusement - que c’était de la deuxième option qu’il lui parlait.  Et ensemble, ils entrèrent sous les décombres…

-xxx-

- J’pense que j’suis saoul…

Ororéa éclata de rire alors que Fantasio se versa le troisième - ou le quatrième ? - verre de whisky en une heure.  La jeune femme avait elle aussi ingurgité autant d’alcool en un court laps de temps.

- Moi, je l’suis pas, se moqua-t-elle.

- Tant mieux parce que… ça donne mal à la tête…

La bouche du blond était pâteuse.  Il avait de la difficulté à prononcer et pourtant, il se sentait tellement bien.

- À notre… santé !

* Attention : ce qu’il suit est la fameuse scène NC-17.  Afin de ne pas heurter la sensibilité des mineurs, le texte suivant est « invisible ».  Nous retournerons à la couleur normale bientôt… *

L’alcool rendant Fantasio encore plus maladroit, son verre ne tinte pas contre celui d’Ororéa, mais va tout droit dans le chemisier de la photographe.

- Ah !

- Oh !  Par… pardon…

- C’est rien…

Elle était nullement choquée, ce qui le rassura.  Cependant, sa respiration commença à s’accélérer en voyant ses mains déboutonner le haut.

- Que fais-tu ?

- Il faut bien que… j’me change…

Les yeux brumeux d’Ororéa se plissèrent malicieusement.

- Tu pourrais… m’aider ?

Fantasio se sentait comme dans un rêve.  Il n’avait plus conscience de la réalité.  Aussi accepta-t-il de l’aider à se débarrasser de la chemise dont une partie collait à la peau de sa collègue.

À la vue de cette poitrine derrière ce soutien-gorge, il n’eut qu’une idée : embrasser cette humidité alcoolisée sur cette texture qu’il devinait enivrante.  Il le fit, provoquant chez elle des soupirs de plaisir.  Ses mains se crispèrent au cuir du canapé, souhaitant que cette extase ne s’arrêta pas là.

Et cela ne s’arrêta pas là, car il chercha à dégrafer le soutien-gorge.  Elle lui facilita la tâcha en retirant ses bretelles, puis en ramenant les agrafes vers l’avant.  Il put enfin la libérer de ce morceau qui l’embarrassait à aspirer aux plus puissants délices.

Sa langue se déposa entre les seins et remonta jusqu’au menton.  À ce stade-ci, elle se pencha et saisit ses lèvres.  Ils valsèrent leur baiser dans une chorégraphie langoureuse alors que les mains d’Ororéa saisirent les boutons de la chemise de Fantasio.

Et la chemise rejoignit le plancher… et les pantalons aussi, ainsi que les sous-vêtements (mais ils laissèrent faire pour les bas).  Était-ce l’alcool, les baisers ou les effleurements qui causèrent cette chaleur intense ?  Ils ne pouvaient y répondre, trop occupés à se découvrir.

Dans un gémissement, Ororéa échappa :

- J’t’en prie…  Fais-le…

Étant prêt depuis un moment qui lui semblait une éternité, Fantasio ne se fit pas prier : comme une vague dans la tempête, il se fondit en elle.  Elle inspira vivement, savourant chaque parcelle de fusion passionnelle qui s’infiltrait jusqu’aux bout des doigts.  Il râla de satisfaction, retrouvant dans ses bras une étreinte presque maternelle.

À regret, il dut reculer, mais c’était dans la promesse de revenir, avec plus d’amplitude.  Elle cria faiblement, il grogna de contentement.  À nouveau, il recommença et tous deux ressentirent cette montée de désir.  Elle cria, encore plus fort et soudain, il n’en pouvait plus : de cet interdit qu’il transgressa cette nuit, il laissa pour trace quelques gouttes de son essence.

Il la regarda dans les yeux, les lèvres entrouvertes.  Elle semblait un peu déçue, mais sourit faiblement.

- T’aurais pas dû… t’arrêter… murmura-t-elle.

Il n’y pouvait rien : au-dessus de ce corps magnifique, il y avait de quoi perdre la tête.

* La scène étant terminée, nous pouvons retourner à la programmation normale *

-xxx-

- Spirouuuu !

- Spiiiiirouuuuu !!!

Minuit et demi.  C’était trente minutes de trop pour Félix et Katy, qui cherchèrent en vain leurs co-équipiers.

- J’en ai assez ! déclara le médecin, impatient.  Qu’il rentre à pied, si c’est ça qu’il veut !

- On ne peut les abandonner ! s’opposa farouchement sa compagne.

- Mais chérie… il a une boussole !  Il va retrouver son chemin facilement, crois-moi !  Et puis… tu sais combien de fois Spirou s’est sorti de tous ces dangers.

Il n’avait pas tort.  Le rouquin et son écureuil vont finir par abandonner les recherches et retourner paisiblement chez eux.  Katy accepta enfin le fait et rentra à la maison avec son compagnon.  Cependant, une surprise de taille les attendait…

- Shit !

Le couple vit en effet le ravage que l’alcool pouvait causer à Fantasio et Ororéa.  Tous les deux étaient enlacés sur le canapé, nus et endormis.  Par pudeur, l’ancienne musher ferma la yeux et répéta son juron.

- M’as dire comme toi, ajouta Félix.

- Le salaud !  Il a trompé Seccotine !

- Quoi ?  Trompé ?  T’as pas remarqué ?  Yé saoul !

Katy ouvrit brusquement les yeux et fit face à son amant, furieuse.

- Être saoul n’explique pas tant de trahison !

- Chut… moins fort !

Dans son sommeil éthylique, Fantasio bougea, mais ne se réveilla pas.

- Je sais que t’aime pas ça, mais… va falloir garder le silence sur tout ça.

- Quoi ?!

- Si Seccotine apprend ça… ça va tout détruire.  Pas seulement elle, mais lui aussi.

- Tu veux dire que… « ce qu’on sait pas fait pas de mal » ?

- Exactement.  Je sais c’que c’est, un gars.  Il va être mêlé, c’est sûr, mais c’est pas à nous de nous mêler de ça.

Elle était toujours choquée, mais aussi bouleversée par cette découverte.  Aussi se mit-elle à pleurer, mais Félix la serra dans ses bras.

- Serre-moi fort !  Et dis-moi que notre couple le restera ainsi !

Il le lui chuchota, mais fit attention à ne pas serrer trop fort, car entre le couple grandissait un enfant, qui ne demandait qu’un peu d’amour…

* Phrase tirée du Donjon de Naheulbeuk, un délire en mp3 pour ceux qui l’ignorent ;)
** Inspiré d’un double drabble de Drakys : Manigances

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