The Gossip Post
Hier, en fin d'après-midi, TF1 diffusait le premier épisode de la première saison de Gossip Girl, une série pour ados dans la plus pure tradition de la WB CW mettant en scène la jeunesse dorée de Newport, Californie New York City. Si j'ai écrit "Newport", c'est tout simplement parce que ceux qui sont à l'origine de l'adaptation télévisée d'une série de romans de gare sont aussi les deux cerveaux qui ont donné naissance (Remarquez l'impossibilité biologique d'une telle figure de style) à The OC, titré dans l'hexagone Newport Beach qui partage avec Gossip Girl son thème: la jeunesse dorée, ses frasques, ses heurs et malheurs, (dés)illusions, problèmes et autres divertissements. Si les points communs entre les deux séries sont plus que nombreux, nous le verrons après, les différences sont aussi criantes.
A l'inverse de The OC qui repose sur un casting doué et parfaitement crédible qui fut une véritable révélation (Benjamin McKenzie a ma préférence), capable de jongler avec comédie (Adam Brody et Rachel Bilson) et drame (Kelly Rowan et Mischa Barton), fantaisie (Autumn Reeser) et manipulation (Melinda Clarke), Gossip Girl met avant tout en avant des personnes campés par des acteurs au physique de dieux grecs mais aussi charismatiques qu'une paire de tongs à la fin de l'été (N'est-ce pas Leighton Meester?) qui, à l'instar de Kristin Kreuk (Smallville), Chad Michael Murray et Sophia Bush (One Tree Hill), Ellen Pompeo (Grey's Anatomy) ou encore Wentworth Miller (Prison Break), auraient mieux fait d'être ou de rester gravures de mode afin de ne pas gâcher du temps d'écran à des acteurs vraiment talentueux (cf. Cynthia Nixon dans le 9x01 de Law & Order: SVU pour de plus amples détails). En outre, à la différence de The OC, Gossip Girl ne cherche pas à s'intéresser à la psychologie des personages, à leur désespoir (Oui, être riche c'est désespérant... Etre pauvre aussi, mais la TV ne s'y intéresse pas.), mais préfère mettre en scène la débaûche et la démesure dans laquelle vivent Serena, Nate et consorts. Forcément, ça plait, ça surexcite l'ado lambda à qui on donne du rêve et des paillettes pendant que tous seuls dans leur coin, Boston Legal et Law & Order: SVU abordent des sujets vraiment sensibles... Là où The OC avait une dimension très festival du cinéma indépendant de Sundance, Gossip Girl fait dans la surenchère de robes hors de prix, d'exhibition de lingerie féminine et de petits secrets dégoûtants (Bouh la vilaine qu'a couché avec le petit ami de sa meilleure amie!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!) qui provoquent départs en série (Bouh la vilaine qu'a couché avec le petit ami de sa meilleure amie et qu'est partie sans donner de nouvelles!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!) puis de retours en cascade (Bouh la vilaine qu'a couché avec le petit ami de sa meilleure amie et qu'est partie sans donner de nouvelles et qu'est revenue sans en dire plus!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!). En un mot comme en cent, Gossip Girl, c'est un concentré de clichés et de ficelles scénaristiques usées par plus d'une décennie de soaps pour adolescents. Résultat, quand The OC surprend, Gossip Girl laisse sans réaction. Inutile donc de s'attendre à de la grande TV, en tout cas pour le début de saison plus que laborieux pendant lequel les intrigues ont du mal à se mettre en place et dans lequel les acteurs font ce qu'ils peuvent pour être crédibles en agitant leurs jolis minois sous les caméras alors que les topos du teen-soap basique se succèdent les uns aux autres.
Pour autant, bien que partiellement dénuée d'imagination, la série semble pourvue d'un certain potentiel (inexploité cela va sans dire) résidant dans un certain côté soapesque et un certain humour, ainsi que quelques personnages pouvant devenir par la suite assez attachants: Serena qui a l'air bien blessée de l'intérieur et qui ne trouve pas vraiment sa place à la manière d'une Marissa Cooper, Dan qui est l'oublié de service, Jenny, sa soeur, qui n'aspire qu'à rejoindre une communauté que son père et son frère méprisent tous deux (pour les apparances à mon avis)... En revanche, pour ce qui concerne les autres, ils sont invisibles au mieux (Nate, les parents), détestables au pire (Blair & Chuck qui vuelent rejouer les Liaisons Dangereuses à mon plus grand dam) et on s'en passerait bien. Mon personnage favori reste Gossip Girl elle-même, puisqu'elle est douée d'un vrai sens de la formule et puis surtout, on ne la voit pas minauder ELLE! Cette faiblesse des personnages est le principal défaut de la série et ce qui l'empêche d'être meilleure. On voit clairement la ressemblance avec les héros de Newport Beach: Serena est une Marissa en puissance, avec le même côté pauvre petite fille riche à tendance boulet, Jenny suivant ses traces pas à pas; Dan a les mêmes caractéristiques sociales que Ryan mais est dôté d'un humour en tous points similaire à celui de Seth Cohen ce qui le rend tout simplement... transparent; Blair est une version antipathique et sans pitié de Summer; Kelly Rutherford (Lilly) est le sosie de Kelly Rowan (Kristen); Rufus vient, comme Sandy Cohen, d'un milieu défavorisé... N'en jetez plus, je me rends! Encore une fois, le seul personnage sortant du lot est "lady" Gossip Girl! Autre "point commun" avec sa grande soeur, Gossip Girl met l'accent sur sa bande son et lui accorde une vraie importance. Mais ici, elle est beaucoup trop forte, beaucoup trop omni-présente (ce défaut est aussi présent chez Brothers & Sisters) et pas assez cohérente alors que dans the OC, une musique plutôt rock indie était privilégiée. Dans Gossip Girl, on passe allègrement de Aerosmith à Justin Timberlake...
Cessons d'accabler cette pauvre petite série de défauts et mettons un instant ses qualités en lumière. D'abord, comme dans Sex & The City et Damages, New York est véritablement mis en avant, faisant de la série un personnage à part entière. En étant tournée réellement sur place, la série gagne un avantage certain sur d'autres séries supposées se dérouler à NYC, telles Dirty Sexy Money. De plus, les dialogues sont parfois assaisonnés d'ironie et d'humour très efficaces comme c'était le cas à Newport et se dégage de la série une atmosphère sexy qui devrait plaire aux amateurs du genre. Enfin, afin d'en terminer avec le court chapitre des réjouissances, signalons que la qualité principale est d'être la cible d'attaques de la part du conservateur Parents Television Council qui voit en la série un show sulfureux (ce qu'elle n'est pas...).
NOTE DU 1xO1 10,8/2o Beaucoup de choses à améliorer si la série veu tenir la route sur la longueur...
BONUS Quelques duels Teen-shows avec Gossip Girl en vedette...
GOSSIP GIRL vs ONE TREE HILL Winner: Gossip Girl
EDGEMONT vs GOSSIP GIRL Winner: Gossip Girl
GOSSIP GIRL vs THE OC Winner: The OC
BEVERLY HILLS 90210 vs GOSSIP GIRL Winner: Gossip Girl
GOSSIP GIRL vs MELROSE PLACE Winner: Melrose Place
GOSSIP GIRL vs 90210 Winner: Gossip Girl
GOSSIP GIRL vs KYLE XY Winner: Kyle XY
GOSSIP GIRL vs SKINS Winner: Skins
DAWSON'S CREEK vs GOSSIP GIRL Winner: Gossip Girl
GOSSIP GIRL vs SMALLVILLE Winner: Gossip Girl
Séries vainqueurs de Gossip Girl: The OC, Melrose Place, Kyle XY et Skins
- The OC
- Skins
- Kyle XY
- Melrose Place
- Gossip Girl
- Dawson's Creek
- Beverly Hills
- Smallville
- Edgemont
- One Tree Hill
- 90210