Calendrier de l'avent : 15 décembre
Titre : Retrouvaille
Projet : Nouveau Monde
Personnages : Raj'Nordh
Thème et contrainte : Retrouver une vieille connaissance + Inclure une dispute
Date : 15 décembre
Rating : PG
Depuis le dos de son dragon il observait les évolutions de l'unité de cavalerie que L'rya et lui devaient seconder durant l'entraînement. Les chevaux comme les cavaliers devaient s’habituer à manœuvrer en présence des dragons sans broncher, y compris quand ces derniers volaient si bas au-dessus d'eux qu'ils les frôlaient presque. Pour l'heure le résultat était loin d'être probant, les chevaux faisaient des écarts, paniquaient et brisaient les formations dès qu'Hydral descendait un peu trop bas et deux cavaliers avaient déjà chuté depuis le début de la séance. Il soupira et passa une main gantée de cuir sur le cou arqué de Sorn'Raj en se remémorant l'époque où c'était lui qui se trouvait dans la plaine. Raj'Nordh songea avec un certain orgueil qu'à l'époque son étalon était capable de tenir la cadence et la ligne dans des circonstances autrement plus effrayantes que celles qu'il mettait pour l'heure en œuvre... Mais, à la décharge des hommes et femmes qui évoluaient sous ses yeux, Némésis était issue des meilleurs élevages de Valorn, dont la réputation de chevaux de guerre n'était plus à faire depuis longtemps.
Raj'Nordh fronça les sourcils en voyant une bête se cabrer furieusement et tenter de jeter son cavalier à terre. Ce dernier lui labourer les flancs à coups d'éperon en tirant d'une main rude sur le mors alors que de l'autre il lui fouettait la croupe avec ce qui semblait être une sangle de cuir. Il sentit sa gorge se serrer à la vue de la robe baie brulée si sombre qu'elle en paraissait noire mais à laquelle le soleil tirait des reflets presque rouges du plus bel effet. Sans même en avoir conscience, d'un simple mouvement du corps il demanda à son dragon de prendre les airs, saisi d'un doute affreux.
Le dragon se laissa glisser dans les airs jusque dans la plaine avant de freiner d'un brusque coup d'ailes juste au-dessus de l'animal fou de rage. Tout autour de lui les chevaux s'écartèrent en paniquant alors que Sorn'Raj' se posait à moins de cinq mètres de l'animal écumant.
- BOUGEZ CE DRAGON DE LA ! beugla le cavalier avec fureur.
Le guerrier resta un instant figé sur le dos de son dragon avant que sa propre fureur ne les submerge tous deux. D'un geste précis il détacha son harnais, reconnaissant une fois de plus la supériorité du matériel térébain, et sauta à terre. Sorn'Raj' entrouvrit ses ailes dans une attitude menaçante et feula furieusement en réponse à l'ordre donné à son compagnon d'âme. Raj'Nordh ricana intérieurement en songeant que le dragon était d'humeur ombrageuse et avait visiblement décidé de faire l'effort de comprendre le sens des paroles de l'homme, ce qui ne présageait rien de bon.
Quand il arriva à hauteur de l'étalon ce dernier se cabra à nouveau de toute sa hauteur avec un hennissement furieux semblable à un sifflement avant de frapper le sol à quelques centimètres à peine de ses pieds. Sorn'Raj' laboura profondément le sol d'un coup de griffe en réponse à la fureur de Raj'Nordh. De loin il avait douté, après tous les chevaux bais, même avec des balzanes étaient monnaie courante dans la cavalerie... Mais ces quatre courtes balzanes qui ne montaient pas au-dessus du boulet, ainsi que la fine étoile blanche de son front ne lui étaient que trop familières. Et quand bien même il aurait encore eu un doute malgré la morphologie et l'allure de l'animal il y aurait encore eut ses iris d'un bleu limpide si inusité pour confirmer ses certitudes. Les larmes lui montèrent aux yeux et il empoigna le montant de la bride d'une main, tirant de l'autre son poignard il trancha les courroies d'un geste précis et arracha l'ensemble. En jurant de faire payer à l'homme l'écume rougie de sang qui maculait son poitrail.
- Frappez encore une fois cet animal et je jure de vous égorger ! cracha-t-il d'une voix tremblante de rage.
Autour d'eux on commençait à s'assembler, les uns et les autres prenant conscience du fait qu'il se passait quelque chose. Plus rien me permettait de maitriser l'étalon, et pourtant celui-ci se tenait désormais immobile, ses quatre sabots bien d'aplombs sur le sol, les oreilles pointées avant.
- De quel droit osez-vous interférer dans...
- SILENCE ! tonna Raj'Nordh. Pieds à terre ! Dans l'instant !
Le feulement hargneux de Sorn'Raj' souligna ses paroles, effrayant encore un peu plus les chevaux autours d'eux. L'rya et Hydral se posèrent à leur tour pour lui apporter leur soutien même si elles ne savaient pas encore de quoi il s'agissait. L'homme, un simple sous-officier, obéit en silence.
- Ecartez-vous de lui !
L'étalon tremblait, tant du fait de la tension que de la température glaciale. Son maître hésita un instant avant d'obéir.
- Méfiez-vous, cette bête est vicieuse !
Raj'Nordh siffla entre ses dents et retira son gant pour tendre sa main nue à l'animal.
- Si vous êtes incapable de faire quelque chose d'un animal d'une telle valeur vous n'avez rien à faire dans la cavalerie !
Il contourna l'étalon et le dessangla avec des gestes précis nés d'une longue habitude.
- L'rya ! Mettez fin à l'exercice et renvoyez l'unité ! ordonna-t-il d'une voix un peu plus calme.
Le guerrier passa la main sur l'encolure arquée trempée de sueur et jura entre ses dents, furieux de laisser l'animal exposé au vent glacial le temps de régler cette affaire.
- De quel droit vous...
- Je ne vous permets pas de vous adresser à moi sur ce ton, le coupa-t-il d'une voix polaire.
Son interlocuteur blêmit en réalisant à qui il s'adressait et ce que pouvait contre lui la fureur du Pyroman.
- Je ne saurais tolérer qu'on brutalise ainsi un animal sous mes yeux, dit-il sévèrement.
- Je vous l'ai dit ! Cet animal est vicieux ! protesta l'homme.
Raj'Nordh posa une main légère sur le chanfrein de l'animal.
- Pour que je vous crois il aurait fallu que vous n'ayez pas la malchance de monter un étalon qui m'appartient ! répliqua-t-il avec hargne. Je ne sais de quelle manière vous avez pu mettre la main sur lui, mais une chose est certaine, reposez-là, ne serait-ce qu’une seule fois sur lui et je vous la trancherez moi-même !
L'espace d'un instant l'homme sembla assez fou pour le défier, avant de se rappeler sans doute qu'en plus d'être un officier de rang supérieur et le maître d'un dragon Raj'Nordh était également un vétéran de la guerre térébaine malgré son âge relativement jeune. Sans parler du fait que bien que clairement en défaveur auprès du souverain, il n'en n'appartenait pas moins à la famille royale. Un duc n'avait nullement besoin de l'accord du roi pour punir un simple sous-officier.
- A votre guise Seigneur, murmura-t-il à contrecœur.
Sorn’Raj’ gronda sourdement en entendant ces paroles frôlant l’irrespect.
- Je crois que mon dragon ne goûte guère à votre insolence, souffla Raj’Nordh d’un ton ironique.
L’homme murmura des excuses qui à défaut d’être plus sincères furent mieux formulées et le guerrier le congédia d’un geste sec avant de se retourner enfin vers l’étalon. Ce dernier attendait, fixant sur son ancien maître le regard calme et attentif que Raj’Nordh lui avait toujours connu. En soupirant il appuya son front contre celui de l’animal.
- Je ne pensais pas te revoir un jour, souffla-t-il en sachant pertinemment que l’animal ne pouvait le comprendre. Tu devrais être à Valorn, dans une prairie, loin des champs de bataille et de la bêtise humaine…
Raj’Nordh se redressa. Quand il avait quitté la cavalerie il avait donné des ordres précis pour que Némésis soit réformé et renvoyé dans l’élevage d’où il venait afin de lui offrir une retraite heureuse. Qui avait détourné l’animal de sa destination et comment ce dernier s’était-il retrouvé entre les mains d’un incompétent, Raj’Nordh n’en savait rien, mais puisque le hasard avait voulu qu’il le retrouve il ne s’en séparait plus. Il n’avait pas le temps de chercher les coupables pour les châtier, pas le temps non plus de ramener lui-même le précieux étalon. Ce fut alors qu’il prit sa décision, l’animal les suivrait, aussi fou que puisse être ce projet il l'emmènerait avec lui sur Nouveau Monde.
Projet : Nouveau Monde
Personnages : Raj'Nordh
Thème et contrainte : Retrouver une vieille connaissance + Inclure une dispute
Date : 15 décembre
Rating : PG
Depuis le dos de son dragon il observait les évolutions de l'unité de cavalerie que L'rya et lui devaient seconder durant l'entraînement. Les chevaux comme les cavaliers devaient s’habituer à manœuvrer en présence des dragons sans broncher, y compris quand ces derniers volaient si bas au-dessus d'eux qu'ils les frôlaient presque. Pour l'heure le résultat était loin d'être probant, les chevaux faisaient des écarts, paniquaient et brisaient les formations dès qu'Hydral descendait un peu trop bas et deux cavaliers avaient déjà chuté depuis le début de la séance. Il soupira et passa une main gantée de cuir sur le cou arqué de Sorn'Raj en se remémorant l'époque où c'était lui qui se trouvait dans la plaine. Raj'Nordh songea avec un certain orgueil qu'à l'époque son étalon était capable de tenir la cadence et la ligne dans des circonstances autrement plus effrayantes que celles qu'il mettait pour l'heure en œuvre... Mais, à la décharge des hommes et femmes qui évoluaient sous ses yeux, Némésis était issue des meilleurs élevages de Valorn, dont la réputation de chevaux de guerre n'était plus à faire depuis longtemps.
Raj'Nordh fronça les sourcils en voyant une bête se cabrer furieusement et tenter de jeter son cavalier à terre. Ce dernier lui labourer les flancs à coups d'éperon en tirant d'une main rude sur le mors alors que de l'autre il lui fouettait la croupe avec ce qui semblait être une sangle de cuir. Il sentit sa gorge se serrer à la vue de la robe baie brulée si sombre qu'elle en paraissait noire mais à laquelle le soleil tirait des reflets presque rouges du plus bel effet. Sans même en avoir conscience, d'un simple mouvement du corps il demanda à son dragon de prendre les airs, saisi d'un doute affreux.
Le dragon se laissa glisser dans les airs jusque dans la plaine avant de freiner d'un brusque coup d'ailes juste au-dessus de l'animal fou de rage. Tout autour de lui les chevaux s'écartèrent en paniquant alors que Sorn'Raj' se posait à moins de cinq mètres de l'animal écumant.
- BOUGEZ CE DRAGON DE LA ! beugla le cavalier avec fureur.
Le guerrier resta un instant figé sur le dos de son dragon avant que sa propre fureur ne les submerge tous deux. D'un geste précis il détacha son harnais, reconnaissant une fois de plus la supériorité du matériel térébain, et sauta à terre. Sorn'Raj' entrouvrit ses ailes dans une attitude menaçante et feula furieusement en réponse à l'ordre donné à son compagnon d'âme. Raj'Nordh ricana intérieurement en songeant que le dragon était d'humeur ombrageuse et avait visiblement décidé de faire l'effort de comprendre le sens des paroles de l'homme, ce qui ne présageait rien de bon.
Quand il arriva à hauteur de l'étalon ce dernier se cabra à nouveau de toute sa hauteur avec un hennissement furieux semblable à un sifflement avant de frapper le sol à quelques centimètres à peine de ses pieds. Sorn'Raj' laboura profondément le sol d'un coup de griffe en réponse à la fureur de Raj'Nordh. De loin il avait douté, après tous les chevaux bais, même avec des balzanes étaient monnaie courante dans la cavalerie... Mais ces quatre courtes balzanes qui ne montaient pas au-dessus du boulet, ainsi que la fine étoile blanche de son front ne lui étaient que trop familières. Et quand bien même il aurait encore eu un doute malgré la morphologie et l'allure de l'animal il y aurait encore eut ses iris d'un bleu limpide si inusité pour confirmer ses certitudes. Les larmes lui montèrent aux yeux et il empoigna le montant de la bride d'une main, tirant de l'autre son poignard il trancha les courroies d'un geste précis et arracha l'ensemble. En jurant de faire payer à l'homme l'écume rougie de sang qui maculait son poitrail.
- Frappez encore une fois cet animal et je jure de vous égorger ! cracha-t-il d'une voix tremblante de rage.
Autour d'eux on commençait à s'assembler, les uns et les autres prenant conscience du fait qu'il se passait quelque chose. Plus rien me permettait de maitriser l'étalon, et pourtant celui-ci se tenait désormais immobile, ses quatre sabots bien d'aplombs sur le sol, les oreilles pointées avant.
- De quel droit osez-vous interférer dans...
- SILENCE ! tonna Raj'Nordh. Pieds à terre ! Dans l'instant !
Le feulement hargneux de Sorn'Raj' souligna ses paroles, effrayant encore un peu plus les chevaux autours d'eux. L'rya et Hydral se posèrent à leur tour pour lui apporter leur soutien même si elles ne savaient pas encore de quoi il s'agissait. L'homme, un simple sous-officier, obéit en silence.
- Ecartez-vous de lui !
L'étalon tremblait, tant du fait de la tension que de la température glaciale. Son maître hésita un instant avant d'obéir.
- Méfiez-vous, cette bête est vicieuse !
Raj'Nordh siffla entre ses dents et retira son gant pour tendre sa main nue à l'animal.
- Si vous êtes incapable de faire quelque chose d'un animal d'une telle valeur vous n'avez rien à faire dans la cavalerie !
Il contourna l'étalon et le dessangla avec des gestes précis nés d'une longue habitude.
- L'rya ! Mettez fin à l'exercice et renvoyez l'unité ! ordonna-t-il d'une voix un peu plus calme.
Le guerrier passa la main sur l'encolure arquée trempée de sueur et jura entre ses dents, furieux de laisser l'animal exposé au vent glacial le temps de régler cette affaire.
- De quel droit vous...
- Je ne vous permets pas de vous adresser à moi sur ce ton, le coupa-t-il d'une voix polaire.
Son interlocuteur blêmit en réalisant à qui il s'adressait et ce que pouvait contre lui la fureur du Pyroman.
- Je ne saurais tolérer qu'on brutalise ainsi un animal sous mes yeux, dit-il sévèrement.
- Je vous l'ai dit ! Cet animal est vicieux ! protesta l'homme.
Raj'Nordh posa une main légère sur le chanfrein de l'animal.
- Pour que je vous crois il aurait fallu que vous n'ayez pas la malchance de monter un étalon qui m'appartient ! répliqua-t-il avec hargne. Je ne sais de quelle manière vous avez pu mettre la main sur lui, mais une chose est certaine, reposez-là, ne serait-ce qu’une seule fois sur lui et je vous la trancherez moi-même !
L'espace d'un instant l'homme sembla assez fou pour le défier, avant de se rappeler sans doute qu'en plus d'être un officier de rang supérieur et le maître d'un dragon Raj'Nordh était également un vétéran de la guerre térébaine malgré son âge relativement jeune. Sans parler du fait que bien que clairement en défaveur auprès du souverain, il n'en n'appartenait pas moins à la famille royale. Un duc n'avait nullement besoin de l'accord du roi pour punir un simple sous-officier.
- A votre guise Seigneur, murmura-t-il à contrecœur.
Sorn’Raj’ gronda sourdement en entendant ces paroles frôlant l’irrespect.
- Je crois que mon dragon ne goûte guère à votre insolence, souffla Raj’Nordh d’un ton ironique.
L’homme murmura des excuses qui à défaut d’être plus sincères furent mieux formulées et le guerrier le congédia d’un geste sec avant de se retourner enfin vers l’étalon. Ce dernier attendait, fixant sur son ancien maître le regard calme et attentif que Raj’Nordh lui avait toujours connu. En soupirant il appuya son front contre celui de l’animal.
- Je ne pensais pas te revoir un jour, souffla-t-il en sachant pertinemment que l’animal ne pouvait le comprendre. Tu devrais être à Valorn, dans une prairie, loin des champs de bataille et de la bêtise humaine…
Raj’Nordh se redressa. Quand il avait quitté la cavalerie il avait donné des ordres précis pour que Némésis soit réformé et renvoyé dans l’élevage d’où il venait afin de lui offrir une retraite heureuse. Qui avait détourné l’animal de sa destination et comment ce dernier s’était-il retrouvé entre les mains d’un incompétent, Raj’Nordh n’en savait rien, mais puisque le hasard avait voulu qu’il le retrouve il ne s’en séparait plus. Il n’avait pas le temps de chercher les coupables pour les châtier, pas le temps non plus de ramener lui-même le précieux étalon. Ce fut alors qu’il prit sa décision, l’animal les suivrait, aussi fou que puisse être ce projet il l'emmènerait avec lui sur Nouveau Monde.