(no subject)

Jan 13, 2010 13:48

« Ce que j'ai fait durant mes vacances », ces mots ne font-ils pas horriblement primaire ? Et par « primaire », je n'entend pas « primitif », mais bien « première à sixième année ». Il y a peu de choses que j'aie autant détestées à l'époque (à l'exception peut-être de l'ensemble de ma classe de sixième année eux-mêmes) que ce genre de rédactions.

Pas seulement, en rétrospective, parce qu'il y a là une agaçante invasion de ma vie privée, mais surtout parce que j'ai toujours eu un rapport pour le moins conflictuel avec le passage du temps ainsi qu'avec ma propre mémoire. Plus particulièrement, pour moi, les vacances, c'est d'abord et avant tout une excellente occasion de (comme on le dit si bien ici) m'« effouérer » pour un bon moment sans avoir à me demander comment je vais raconter cet effouérage une fois les cours repris. Tout ça pour dire que dans l'ensemble, ce que j'ai fait durant mes vacances pourrait fort bien se résumer en trois mots : « pas grand chose ».

Si mes vacances furent si ennuyantes, vaudrait-il donc la peine d'élargir le sujet et de conter ce que j'ai fait d'intéressant dans ma vie ? Malheureusement, je doit bien admettre que ces quelques vingt-cinq ans (Merde, vingt-cinq déjà ? Pourquoi personne ne m'a prévenu ?) peuvent également se réduire à « pas grand chose » (pas que je le regrette nécessairement, mais c'est tout de même toujours un peu embarrassant à écrire).

Toutefois, j'ai toujours pensé qu'un nombre pas très négligeable des grands « classiques » littéraires ne sont guère que pas mal de « pas grand chose » sur lequel on a tartiné bien épais pour ne pas que ça se remarque trop. J'ajouterai qu'en temps normal je refuse d'approcher un de ces livres à moins de deux cents mètres de distance. Alors pourquoi ne pas marcher dans les pas de mes innombrables et illustres prédécesseurs et régler la question une bonne fois pour toutes ?

Parce que je ne peux pas, voilà. Pas que je n'aie pas la capacité d'en tartiner bien épais : bien au contraire, je peut construire des châteaux en gâteau des anges tellement mon tartinage est compétent. Ce sont mes capacités en tartinage qui m'ont permis de passer à travers mon DEC en arts et lettres, et sans elles je n'aurais pu survivre à mon cours d'American literary cultural contexts. Non, ce qui me manque, ce ne sont pas des habiletés, littéraires ou autres ; ce qui manque c'est la place. Cette rédaction ne peut excéder deux feuillets, et nul ne pourrait sérieusement attendre de moi que je tartine correctement dans le peu d'espace qu'il me reste !

Bref, tout ça pour dire qu'il ne m'est pas particulièrement difficile d'étirer sur un peu plus de 500 mots l'admission que non, je n'ai pas fait grand chose de mes vacances et que très franchement je ne tiens pas à avoir en plus à raconter ledit « pas grand chose ». Et je ne regrette rien, certainement pas les 530 mots qui m'ont été nécessaires pour arriver à cette conclusion.

french, school, silliness, français, rambling

Previous post Next post
Up