DCU : Heureux qui comme (one-shot)

Jun 10, 2010 11:43

Heureux qui comme
Personnages/Couples : Bruce/Dick, Damian
Genre : Fluff, fluff, fluffity fluff (fluff)
Censure : PG-13/T
Résumé : Dick rentre de patrouille, Bruce l’attend.
Disclaimer : Je ne prends au DC que ce qui m’arrange :D
Date : 6-7 juin 2010



Repousser le masque, détacher la cape, ranger le tout. Puis la ceinture. Désactiver chacune des armes, chacun des pièges et retirer le reste du costume. La lassitude dans tout son corps, la fatigue qui battait dans ses tempes. De la bonne fatigue. La sensation de libération lorsque la cape quittait ses épaules, lorsque ses pieds nus touchaient la pierre froide de la grotte. Savoir que Damian était couché depuis longtemps, que là-bas, à son université, Tim se levait tout juste pour commencer ses exercices journaliers.
C’était devenu un rituel, aussi routinier et apaisant que de ranger le chapiteau après une représentation.
Après sa douche, Dick enfila le pull propre qu’Alfred lui laissait toujours dans le vestiaire, le vieux jean confortable qui lui tombait un peu sur les hanches. Il éteignit la lumière principale de la grotte et monta les marches jusqu’au manoir.
Il déclencha le mécanisme de l’horloge, elle ne grinçait plus. Alfred avait dû s’en occuper, ou peut-être Damian qui compensait son apprentissage de la patience en patrouille par une incapacité chronique à ne pas tout faire tout de suite dès qu’il retirait son masque.
Dick savoura un instant la sensation du tapis moelleux sous ses pieds, puis longea le couloir d’un pas las jusqu’à arriver à la porte de la bibliothèque. Il l’ouvrit, entra et la referma en silence derrière lui.
Malgré l’heure, Bruce était parfaitement droit dans la bergère. Dick, à sa place, se serait affalé sur la méridienne. Un nouveau thriller entre les mains, il annotait des choses dans la marge, probablement de sévères critiques sur la crédibilité scientifique et criminologique du roman. Tim et Dick avaient un pari en cours sur le temps que cela lui prendrait avant d’écrire son propre roman policier. Damian se contentait d’être horrifié par les goûts littéraires de son géniteur (Jason avait, lui, rigolé comme un bossu et en riait probablement encore).
Dick se traina jusqu’à lui et se laissa tomber au pied de la bergère. Il appuya les bras et la tête sur les cuisses de Bruce qui daigna seulement lui accorder un regard.
« Il est presque 5h », dit-il, ce qui signifiait : « Tu es en retard, que s’est-il encore mal passé ? »
Dick ferma les yeux et se frotta contre le doux tissu du pantalon de Bruce. Ce dernier savait probablement déjà tout ce qu’il s’était passé, mais le « rapport » de Dick était important. Pour eux.
« Ivy avait pris le zoo en otage, dit-il en étouffant un bâillement. Dû demander un coup de main à Helena et Jason. »
La tension dans la cuisse de Bruce suffisait à faire passer sa désapprobation. Il ne le dirait pas à voix haute parce qu’il « ne voudrait pas empiéter sur les responsabilités de Dick » mais ils savaient tous les deux que Bruce n’aimait pas du tout que Dick les fasse « travailler ».
Dick rétorqua par un petit coup de front.
« Hâte que Tim soit en vacances », murmura-t-il.
Le tapis était confortable. Il pouvait tout à fait s’endormir ici. Comme de loin, il entendit le livre se refermer, le bruit du crayon que l’on posait sur la petite table. Bruce glissa les doigts dans ses cheveux, presque une caresse. Dick aurait pu se mettre à ronronner.
« Au lit », dit-il en lui tirant doucement sur les mèches.
Avec un petit bruit de protestation, Dick tendit les muscles et s’étira. Il se leva, sentant Bruce poser la main au creux de son dos comme pour le soutenir. Comme il ne l’avait toujours pas retirée lorsqu’ils arrivèrent à la porte, Dick fit un mouvement qu’il aurait souhaité plus subtil pour se rapprocher de Bruce. Alors peut-être qu’il avait un peu trébuché, mais on ne pouvait demander à personne, même pas à lui, d’être parfaitement coordonné à 5h du matin, surtout après avoir passé la nuit à courir après des babouins et des girafes. Et puis il atteignit tout de même son objectif : Bruce plaça la main sur sa taille pour l’aider à retrouver son équilibre, et il l’y laissa.
D’ordinaire, ils se séparaient en haut de l’escalier.
Dick aurait voulu dire qu’il avait instinctivement senti que c’était le moment, que quelque chose était passé entre eux à cet instant. La vérité, c’était que ce matin-là n’était pas différent des précédents, ne l’aurait pas été des suivants, sinon par le fait que Dick était particulièrement fatigué. Ou peut-être pouvait-il le mettre sur le dos d’Ivy, elle traînait toutes sortes de pollens bizarres autour d’elle.
Toujours était-il qu’au lieu de souhaiter une bonne nuit à Bruce, Dick l’embrassa. Et peut-être que le moment était effectivement (enfin) venu.
Bruce répondit à son baiser.

¤

Ils furent réveillés en fin de matinée par Damian, paniqué de ne pas trouver Dick dans son lit.
« Père ! Grayson n’est pas rentré ! », s’exclama-t-il d’un ton personnellement outragé.
Bien caché derrière Bruce et recroquevillé sous les couvertures, Dick retint sa respiration.
« As-tu vérifié la batcave ? » demanda Bruce, parfaitement calme.
Il avait une main sur les fesses de Dick.
« … non. Mais d’habitude, il est couché, à cette heure-ci !
- Ne laisse pas la routine t’endormir, Damian. Avant d’arriver à une conclusion hâtive, effectue les vérifications nécessaires.
- Je vais voir dans la batcave s’il y a son costume », annonça le gamin comme s’il y avait pensé tout de suite.
Il referma la porte derrière lui. Dick étouffa un rire dans le matelas. Bruce lui pinça doucement la fesse, alors Dick tourna la tête et lui mordit la hanche en représailles avant de remonter au niveau de l’oreiller.
« Je nous donne un quart d’heure, il ne va pas revenir te voir avant d’avoir au moins trois ou quatre hypothèses mûrement réfléchies. J’ai presque envie d’aller me mettre dans mon lit, juste pour l’embêter.
- Je n’imaginais pas qu’il s’assurait de ta présence le matin.
- Moi non plus. Je ne sais si je dois trouver ça mignon ou inquiétant. »
Leur regard se croisa. Bruce avait un sourire au coin des lèvres. Dick se redressa, Bruce fit l’autre moitié du chemin.
Quelques secondes leur suffirent à oublier Damian.

¤

(Damian eut plus de mal à oublier ce qu’il surprit 14 minutes plus tard.)

(fin)

1042 mots

dcu - couple : bruce/dick, dcu

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