Une heure, quarante-six minutes, quarante-huit secondes
Censure : T
Spoilers : DW s02 et 03, TW s01 et s02 épisodes 06 et (très vaguement) 11
Synopsis : Ianto joue les Super Espions, le Docteur tourne en rond, Jack s’interroge sur l’avenir et le Maître aimerait bien qu’on le sorte de ce chaton.
Date : Vendredi 21 mars 2008
Disclaimer : Je n’ai aucune influence sur DW et TW, et après ça vous allez en remercier le Vortex :D
Note/Avertissement : Crack. Absolu et total crack.
spookyronny m’a encouragée, je tiens à le dire.
Ianto avait réussi à le cacher tout ce temps, avec difficulté mais il savait très bien comment manipuler les mots et les rapports. Néanmoins, l’état de grâce qui lui avait été accordé après Canary Wharf et lui avait valu un pardon inconditionnel lors du presque désastre avec Lisa s’estompait en même temps que le Docteur faisait son deuil de Mademoiselle Rose.
Ianto avait beaucoup aimé Martha, mais se demandait anxieusement ce qu’il se passerait si elle laissait échapper cette malheureuse information (fichu Jack et son manque de discrétion !). Il ne tarda pas à le découvrir.
Gwen se remettait à peine de sa triste aventure avec les rescapés du Rift, Jack lui avait accordé quelques jours de repos et Ianto passait de nouveau la nuit au Hub (il devait avouer qu’il commençait vaguement à se lasser de l’avant-gardisme de Jack, depuis quelques temps il trouvait un attrait inattendu à l’idée d’un simple lit deux places). L’appel lui parvint alors qu’il était auprès de la machine à café. Ianto paniqua tel un adolescent surpris à sortir de chez lui par ses parents mais, avec résignation, sortit sa montre à gousset chronomètre de sa poche et l’ouvrit. Immédiatement, l’image holographique d’un grand homme brun en costume marron apparut devant lui. Le costume avait été taillé par le père de Ianto, ce dernier s’en souvenait parfaitement : il avait eu le droit prendre les mesures.
Il y eut un moment de silence, Ianto s’empêcha de se tortiller avec beaucoup de difficultés, horriblement conscient de sa chemise défaite et des multiples suçons qui devaient orner sa peau.
« Je t’avais dis de le surveiller, Ianto.
- C’est ce que je fais, protesta le susnommé, sur la défensive, en se reboutonnant à la hâte.
- En te laissant séduire ?
- … je voudrais vous y voir… Et puis, c’est l’idéal ! Il n’y a pas de meilleure position pour… heu. Enfin. »
Il se sentit rougir comme un petit garçon. Un soupir exaspéré.
« J’aurais dû me douter qu’il ne pourrait pas s’empêcher de te mettre les mains dessus, grommela le Docteur.
- Hé ! Qu’est-ce qui vous dit que c’est lui qui… »
Un regard appuyé et Ianto se tût (il n’avait pas non plus forcément envie d’expliquer à quoi il utilisait leur système de communication).
« Dire que j’avais promis à ton père de prendre soin de toi, se lamenta le Docteur. Et te voilà à… à… badiner avec Jack Harkness ! »
On pouvait toujours faire confiance au Docteur pour remettre les choses en perspective. Ianto manquait mourir tous les jours à Torchwood, mais tout cela n’avait aucune importance à côté du fait de partager le lit de Jack.
« Hum, j’ai retrouvé Madame Saxon ! » intervint-t-il rapidement pour détourner la conversation.
Le Docteur, tout de suite, rétablit ses priorités.
« Alors ? » demanda-t-il avec excitation.
Dommage que Ianto n’ait pas la bague sur lui, il aurait pu la brandir fièrement.
« J’ai récupéré la chevalière, dut-il se contenter de dire. La nouvelle incarnation du Maître est bien contenue dans le chaton. »
Les Seigneurs du Temps et leur manie de tout faire plus grand à l’intérieur... Ianto avait bien fait attention de ne pas ouvrir la bague pour ne pas risquer de libérer le Maître (ce dernier n’était pas exactement ravi de s’être fait dérober avant d’avoir eu l’occasion de s’incarner en sécurité) mais il l’avait placé dans un joli écrin de velours et de soie pour qu’il soit bien confortable.
« Et voilà une belle boucle temporelle qu’on va pouvoir fermer, jubila le Docteur. Bon travail, Ianto. »
Un jour, Ianto cesserait de sourire bêtement lorsque le Docteur le féliciterait.
« Et le Tardis que Jack garde dans son bureau ? enchaîna le Seigneur du Temps.
- Il se développe bien, répondit tout de suite Ianto. Je n’arrive pas à être certain que Jack sait de quoi il s’agit, mais de toutes façons, si c’est le cas, il va sûrement vous l’apporter en battant de la queue. Enfin. Heu. Vous voyez ce que je veux dire. »
Le Docteur choisit de ne pas relever, à son grand soulagement.
« Je passe te prendre tout de suite dans quelques heures pour récupérer le Maître.
- Pas devant le Hub, cette fois, ou vous allez encore vous retrouver avec Jack au lieu de moi, grommela Ianto avec une pointe de jalousie.
- C’était un accident, je te l’ai déjà dit. Je serai dans… trois heures au fond du parc du château, à l’endroit habituel. Ne me fais pas attendre.
- Comme si ce n’était pas vous qui êtes toujours en retard », soupira Ianto.
Le Docteur lui sourit gentiment et fit mine de lui tapoter la joue.
« Nous irons faire un tour dans le Tardis », promit-il comme si Ianto était encore un enfant, ce qu’il serait toujours aux yeux du Seigneur du Temps, probablement.
Mais l’idée de retrouver le Tardis suffisait à le rendre heureux.
« Je vous attendrai. »
Le Docteur lui décocha de nouveau un sourire lumineux avant de couper la communication.
« Ianto ? »
Ianto réussit de justesse à ne pas crier comme une fillette. Il se retourna à la hâte, en priant pour que Jack n’ait rien vu, rien entendu, rien deviné.
« Jack ? Un problème ? »
Le Capitaine avait une attitude étrange. L’air solennel, il évitait presque Ianto du regard.
« Je viens de découvrir quelque chose… »
Oh, non pitié…
Mais sûrement, si Jack avait entendu la conversation il crierait, non ? Ianto esquissa un sourire nerveux.
« … dans ta veste », continua Jack de cette même voix incertaine.
Là, au creux de sa main, se trouvait un écrin de velours familier. Le regard de Jack s’adoucit, le sourire de Ianto se figea.
¤
« … et là il commence à me dire qu’il est flatté vraiment, mais ‘Ianto, tu ne sais pas dans quoi tu t’engagerais, tu es trop jeune, ma vie est compliquée, je ne veux pas te garder prisonnier, immortalité, blablabla’ ! »
Ianto reprit son souffle. Le Docteur s’était effondré de rire sur la console du Tardis, le Maître, attaché et bâillonné sur une chaise, écarquillait les yeux.
« Je n’ai jamais été aussi embarrassé de ma vie, déclara Ianto avec conviction.
- Ça s’est terminé comment ? pressa le Docteur, des larmes au coin des yeux.
- Comme ça se termine toujours avec Jack Harkness. »
Ianto soupçonnait que le fait que Jack n’ait pas pris les jambes à son cou suite à cet événement avait une signification profonde sur leur relation, mais il n’était pas certain de vouloir y réfléchir tout de suite. Peut-être plus tard. S’il arrivait à mettre Jack dans un vrai lit.
« L’arrogance de cette homme, s’amusa le Docteur.
- Mmmmh, confirma le Maître.
- Je vais y aller, soupira Ianto.
- Nous viendrons vite te revoir, promit le Docteur. Oh, Ianto, avait de partir, tu as bien le chronomètre sur toi ? Laisse-le moi quelques temps, je te le ramènerai sans dommages… »
Ianto le lui confia un peu à contrecoeur, il avait appartenu à son père et Ianto n’aimait pas s’en séparer.
« Mmmmmmh ! s’agita soudain le Maître, les yeux exorbités.
- Je sais, je sais, dit tranquillement le Docteur. À bientôt, Ianto Jones.
- À bientôt, Docteur. »
Il baissa respectueusement la tête vers le Maître, caressa doucement la console du Tardis puis disparut.
La porte s’était à peine refermée sur lui que le Maître foudroyait le Docteur du regard. Le Docteur retourna le chronomètre quelques secondes entre ses doigts, puis sans cesser de sourire, retira le bâillon.
« J’exige une explication, dit le Maître d’une voix blanche.
- Excellent garçon, déclara le Docteur, un geste du menton en direction de la porte. Extrêmement intelligent, serviable, bien élevé. Un tantinet manipulateur et paaaaas très stable émotionnellement, mais il a de qui tenir.
- Oh, non. »
Le sourire du Docteur se fit un chouïa maniaque.
« Je vais vous raconter une histoire, vous allez adorer ! Figurez-vous que peu de temps après m’être incarné tel que je suis actuellement, j’ai découvert ici à Cardiff la boutique d’un maître tailleur, excellent maître tailleur, jamais retrouvé de pareil. Veuf, le pauvre homme, mais son épouse lui avait donné un adorable petit garçon, doté d’une curiosité et d’un esprit d’observation sans pareils : il a découvert le Tardis dès la première fois que je leur ai rendu visite ! Bref. J’y suis retourné souvent, bien sympathisé avec le père - ce costume est de lui, magnifique travail n’est-ce pas ? - mais malheureusement, ce fantastique maître tailleur a contracté un cancer foudroyant. Il m’a demandé de s’assurer de temps en temps que son fils, tout juste majeur, aille bien, promesse que je lui ai donné sans difficulté. Vous ai-je dit que Ianto Jones était un garçon brillant ? Je me suis acquitté de mon travail de parrain moiiiiiins bien que je n’aurais voulu, mais Daleks, Cybermen, tout ça… Enfin, imaginez ma surprise lorsque je découvre qu’il est l’un des survivants de Torchwood One (je n’étais pas ravi, ravi mais que vouliez-vous que je dise ? Il se débrouillait pour pirater leurs données sur moi et surtout, il était tout juste survivant. Mon pauvre, pauvre Ianto Jones) ! »
Le Docteur s’accorda à peine le temps de reprendre son souffle sous l’œil de plus en plus horrifié du Maître.
« Donc, je le mets subtilement sur le chemin de Jack Harkness, en me disant qu’ils pourront se surveiller l’un et l’autre (ça ne s’est pas révélé être une si bonne idée que cela, j’avoue). Quelques temps plus tard, il y a eu tout ce bazar paradoxal que vous nous avez créé, et lorsque je reviens jeter un coup d’œil à Ianto, je découvre que ce dernier possède une de mes montres caméléon à gousset (avec fonction chronomètre celle-là, très pratique), qu’elle émet une énergie ooooh combien familière et qu’il m’affirme avoir toujours appartenue à son père…
- Je veux mourir, gémit le Maître.
- Mais non, mais non ! rétorqua joyeusement le Docteur. Donc, nous allons attendre votre prochaine incarnation, j’imagine, puis je vais vous humaniser et vous placer au bon endroit au bon moment pour que vous puissiez vous marier (quelle manie, vraiment !) et concevoir Ianto, puis j’irai subtiliser votre cadavre humain pour vous ramener. »
Il agita le chronomètre.
« Vous allez avoir la chance de pouvoir déclamer à votre garçon l’une des phrases les plus célèbres de l’histoire du cinéma terrien ! Dommage que Ianto ne s’appelle pas Luke, mais on fait comme on peut. »
Au regard du Maître, le Docteur prit l’air embarrassé.
« Ouiiii, j’avoue, il n’est pas au courant. C’est d’ailleurs incroyable, j’imagine qu’il révélera sa nature de Seigneur du Temps après son premier décès, et au vu du nombre de fois où il manque se faire tuer, je m’attendais tous les jours à ce qu’il m’appelle pour exiger des explications. Mais c’est à vous de les lui donner après tout. »
Il tapota l’épaule du Maître, plongé dans un silence catatonique.
« Est-ce… est-ce que vous êtes en train de me dire… »
Le Docteur lui fit un sourire encourageant.
« …que... que ce… cette erreur de la nature…
- Oh, vous êtes dur ! Il s’agit tout de même de vo…
- … que cette aberration de Jack Harkness a osé refuser MON FILS ?! »
Ah. Oui. Évidemment.
Le Docteur grimaça.
Les réunions de familles risquaient d’être intéressantes.
(fin)
- 1h46min48sec, c’est bien sûr le moment où Darth Vader annonce à Luke qu’il est issu de ses spermatozoïdes.
- Le Doc a bidouillé le chronomètre en système de communication après avoir appris son existence, bien sûr. Avant, il se contentait du téléphone.
- Je crois que j’ai tout mis dedans, là. JackIanto is True Love, Ianto a un crush sur le Doc, Ianto est un Time Lord et Ianto est le fils d’un Time Lord. I winz at clichés ! :D
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