[FIC] La guerre des boulons, pour Gredoune

Jun 22, 2008 17:22

Bon, alors je sais qu'écrire pour aider est finie depuis perpet... et que j'ai toujours pas commencé toutes mes fics. Mais à tout hasard, je poste quand même les réponses aux requêtes que j'ai réussi à honorer. ^^; Et donc, pour Gredoune, quelque chose de mignon, avec du Sirius, du James, et des plans foireux...

Disclaimer: Oooooouh-oooooooouh, ooooouh-ooooooouh, no, I'm still not JKR, but you can call me Lucif... ....euh.... *éteint Sympathy for the Devil* Ahrem. Donc. Shinrin, à votre service, mais toujours pas propriétaire des messieurs-dames dont il est question ici. En fait, même le titre ne m'appartient pas complètement. Je suis sa maman, et Spooky est son papa. Et l'accouchement s'est passé sans trop de difficultés. (........Non, je n'ai pas fumé, arrêtez de me regarder comme ça!!)

Avertissement: ...Débilou, ça compte, comme avertissement? :D Bref, c'est sans prétention, juste... débilou.

La guerre des boulons

-James Potter, tu es vraiment le plus chiant des meilleurs amis chieurs.

-Chhhhhht, tu vas nous faire repérer en pleine mission!

-Et alors? Evans va finir par s'apercevoir que tu la pistes, tôt ou tard. Elle est pas complètement crétine.

Il marqua une pause, considéra les évènements des dernières semaines.

-Quoiqu'on doit en être à la dix-septième expédition "Vérifions Que Nul Ne Foule La Blanche Culotte D'Evans" ce mois-ci et elle n'a toujours rien vu, peut-être qu'elle est...

-Padfoot, si tu ne la fermes pas de suite, ce sera Silentio direct, t'es prévenu!

Afin de préserver sa liberté d'expression, Sirius consentit à baisser le ton. Il reprit à voix basse, un grondement sourd lui montant dans la gorge.

-J'aurais même pas dû t'accompagner, tu vas me mettre dans la bouse. Tu délirais déjà avant, mais alors là, tu voles avec les erynnies. Moony?! Franchement! Pourquoi pas Peter, pendant que tu y es?

-Je sais ce que j'ai vu!!

Avec exaspération, le jeune homme désigna Lily Evans et Remus Lupin, attablés l'un à côté de l'autre, profitant des longs bureaux installés dans le fond des serres.

-Ca fait dix minutes qu'on les regarde et ils n'ont fait que ré-vi-ser! Tu as dû prendre un peu trop de poudre de lutin avec ton thé du matin.

James étrécit les yeux avec un petit piaffement d'impatience.

-Sauf qu'il n'a jamais caché qu'il apprécie Lily et qu'ils sont allés ensemble au dernier bal d'Halloween. Et qu'elle ne parle plus que de leurs "projets communs". Même sous la douche.

Sirius haussa un sourcil, sans chercher toutefois à obtenir des preuves de cette dernière information. Prongs était peut-être parano, mais il savait très bien obtenir des renseignements de ce style.

-Je te le dis, Pads, ça craint. Y a qu'à les r... ...Ah!!! Là!! Regarde!!! Je te l'avahmppfff!

Il dut bâillonner momentanément James, tordre la tête pour essayer de mieux voir, se frotter les yeux de sa main libre, avant d'aboutir à l'inévitable conclusion.

Oui, Lily Evans se trouvait Beaucoup Trop Près de Remus Lupin.

Oui, ils se souriaient avec dans les yeux cette lueur pétillante que l'on réserve habituellement pour les Moments Précieux.

Oui, l'une avait posé sa main sur l'épaule de l'autre.

Et d'ailleurs, maintenant que Sirius y réfléchissait...

Oui, Remus avait passé ENORMEMENT de temps avec Evans, dernièrement.

Non, ils n'échangeaient pas encore l'adresse de leurs amygdales respectives, seulement ce n'était semblait-il qu'une question de temps et d'initiative féminine.

Lentement, un sombre feu s'alluma dans ses entrailles. Dire qu'il avait pris Evans pour une fille intelligente.

-Ok, Prongs. T'as raison. Mieux vaut prévenir que guérir.

Pas question qu'il se laisse ôter le pain de la bouche par une nymphomane, alors qu'il avait dû lutter pour mettre la main sur ce morceau là.

Dans un mouvement fluide, il sortit sa baguette et lança sur Lily le premier sort qui lui passa par la tête.

A ses côtés, James eut un hoquet de surprise incrédule, qui s'amplifia en hurlement lorsqu'il réalisa qu'il ne rêvait pas et que oui, Sirius venait bien de catapulter Lily à l'autre bout de la pièce, à grands renforts de balles en mousse.

-AAAAAAAAAAAHHHHH!!! Mais c'était pas du tout le but de la mission!! Qu'est-ce que tu as...???

Sirius avait espéré jusque là que James le remercierait de sa sollicitude (il aurait aussi pu envoyer à Lily des boules en plomb, après tout). Il déchanta rapidement quand James se débarrassa de la Cape pour courir rejoindre sa donzelle-aux-fougères. Après le rouge d'indignation, Prongs avait revêtu un teint gris d'inquiétude.

-E... Evans!! Lily!! Lily-jolie, ça va??

-...Qu'est-ce que vous faites là?!!

Des années d'expérience les poussèrent à enterrer momentanément la hache de guerre, le temps d'opérer une retraite stratégique.

***

Les heures suivantes se passèrent dans un dangereux silence de course à l'armement et d'élaboration d'un plan de guerre. Le court entretien qu'ils avaient pu avoir à l'issue de la dix-septième expédition n'avait permis que de clarifier leur différent. Ils s'entendaient sur le problème à régler, pas sur les moyens à employer.

En conséquence, chacune des parties se devait de trouver une manière adaptée de régler son compte à Lily l'envahisseuse ou à Remus le traitre, selon que l'on se place dans un camp ou dans l'autre. Dans le même temps, conscient des ravages que peut faire un maraudeur sur le pied de guerre, l'un et l'autre devait s'efforcer de ne pas laisser l'ancien allié passer à l'attaque et risquer d'endommager la précieuse cible, Lily la tigresse ou Remus le mâchouillable, là encore, selon le point de vue choisi.

Quand arriva le dîner, on avait atteint une situation de guerre froide. Le camp potterrien campait derrière la jatte de purée, le bol de petits pois et une montagne de saucisses. Du côté blackien, on observait en chien de faïence les autres forces en puissance, le regard sombre et la mâchoire crispée.

Le reste de la tablée des Gryffondors se trouvait plongée dans l'appréhension de la populace qui, sentant s'accumuler les ombres et monter l'odeur de poudre, se doute que de terribles évènements se préparent, de ceux qui font en général des dégâts collatéraux; pourtant, tiraillés par la faim et par l'incertitude, tous restaient à leur place, nez dans leur assiette, prêts à se jeter à terre à la moindre explosion.

Coincé au beau milieu de la tourmente, Remus Lupin s'était décidé à rester neutre: il comprendrait sans doute bien trop vite de quoi il était question ici.

Cependant, lorsqu'un sixième petit pois lui atterrit au milieu du front, cette résolution s'effondra. Il voulut se tourner vers Sirius pour exiger une explication, mais le trouva occupé à saler discrètement le verre d'eau de Lily.

Suivant Remus du regard, James réalisa la manœuvre engagée avec un temps de retard. Comprenant la menace planant sur le palais délicat de sa déesse rousse, il s'étouffa de rage quelques secondes, avant de tirer sa baguette avec un cri inarticulé.

L'ensemble de la table des gryffondors se mit à couvert, imités quelques secondes plus tard par la majorité de la Grande Salle.

Alors, les portes de l'Enfer s'ouvrirent.

La fureur de la bataille ne s'apaisa que grâce à l'intervention d'une force internationale mandatée par le professeur Dumbledore en personne, qui parvint à maîtriser les combattants. Remus Lupin, toujours assis à sa place mais couvert de purée et d'autres substances qu'il n'avait pas vraiment envie d'identifier, adressa à Peter Pettigrew un regard interrogatif.

Pour toute réponse, Peter haussa les épaules, assez embêté, avant de lui tendre une part de pudding qui avait survécu au massacre.

Trente secondes plus tard, Remus Lupin observait avec une résignation lasse un septième petit pois glissant le long de sa part de gâteau.

***

Les interventions suivantes prouvèrent que la stratégie initiale était monstrueusement inefficace.

Pire qu'inefficace, à dire vrai.

A la grande horreur des deux comploteurs, les retombées furent loin d'être celles attendues.

Ainsi, loin de causer cris d'horreurs et frissons de dégoût, le sort de pustules intégrales amena une séance de massages corporels qui causa aux deux camps des sueurs froides. Quant aux 'arrangements' apportés aux parchemins du projet de recherche commun, ils n'entraînèrent point d'écharpage en règle ou de fatales disputes; ils ne firent qu'encourager les deux assidus élèves à s'abandonner sans retenue à des séances de travail supplémentaires, que James et Sirius eurent le malheur de rêver orgiaques.

On attînt un point de non-retour lorsque Remus déclina une proposition d' "Expédition A La Tour d'Astronomie Kof Kof", en justifiant qu'il avait promis à Lily de lui apporter des bonbons Longue-Langue.

Dans l'urgence, donc, se tînt à huis clôt une réunion d'état-major. On discuta vite et bien. Afin de garantir le succès final de l'opération furent conclues une trêve ainsi qu'une nécessaire alliance. Dans la foulée, on constitua une redoutable cellule de crise, chargée de régler ce problème une bonne fois pour toute.

-Comment elle peut me faire ça?? J'ai fait tout ce qu'elle voulait!! Je suis un modèle de droiture et d'honnêteté et de non-agression!

-Ouais. En tout cas, tant qu'elle est là.

-Je vois pas pourquoi elle me punit comme ça alors qu'elle devrait récompenser mes nobles efforts! ...Tu me trouves moins sexy que Remus?

-Oui. Ca fait au moins la cinquantième fois que je te le dis; s'il faut encore que je te prouve que tu ne me fais pas bander, même sous la douche, je te démets de ton poste de meilleur ami, Prongs. Bon, on passe à la mise en place du plan, oui ou non?

Avec un grognement, James consentit à reporter son attention sur les différents livres et bouts de parchemins griffonnés.

-La potion de Mésamour parait moins risquée que celle de divorce, mais je préfèrerais qu'on se limite à lancer à Remus un sort d'impuissance.

-Fais ça et tu trouveras des cafards dans ton assiette pour le reste de l'année.

-...Je devrais pas avoir besoin d'un truc pareil!! Elle devrait me tomber dans les bras direct!! Qu'est-ce que j'ai qui ne lui plait pas?!!

-A part que tu la pistes comme le dernier des pervers?

-Comportement normal d'un presque-petit-ami inquiet. A part ça?

-T'es monomaniaque.

***

Les couloirs de Poudlard se transformèrent rapidement en une zone de bombardements: on n'envisageait plus d'y circuler qu'en cas d'impératifs majeurs (besoins pressants, douche hebdomadaire, expédition de ravitaillement alimentaire aux cuisines, menée par les élèves de septième année afin de s'assurer que les plus jeunes ne meurent pas de faim).

Les Elfes du château avaient été mobilisés d'urgence afin de porter secours aux élèves retranchés dans leurs dortoirs. Les professeurs apportaient secours aux malchanceux tombés dans des pièges atroces, soignaient les blessés, et, globalement, surveillaient leurs arrières avec la même inquiétude que les élèves.

Les Gryffondors, bien sûr, étaient les plus à plaindre. Depuis le début des altercations, ils avaient perdu deux fauteuils (Remus s'était réfugié derrière l'un d'eux et James n'avait pas voulu prendre de risques), une tapisserie (Sirius avait tenté d'y faire disparaitre Lily), et un pan entier de mur, volatilisé on ne savait trop par quel miracle (les élèves profitaient à présent d'une jolie vue sur le parc, agréable par beau temps, tant que l'on ne se penchait pas trop).

Depuis deux jours, néanmoins, les hostilités avaient paru se calmer. Ou plutôt... On était passé à de la frappe chirurgicale, d'après l'analyse qu'avait pu faire Remus.

Il ferait un bon journaliste de guerre, avait-il décidé avec fierté.

S'il survivait, évidemment.

Car les frappes chirurgicales semblaient se concentrer sur sa petite personne ainsi que, dans une moindre mesure, Lily Evans.

Il avait tenté de trouver une explication. Vraiment.

Les ouvrages concernant les guerres magiques et moldues ne lui avaient fournis aucun indice. Le théâtre de Shakespeare, par contre, avait suggéré un semblant de raison. Cela tenait en un mot: JALOUSIE.

Cette conclusion l'avait profondément déprimé.

Ne pouvant manifestement plus se tourner vers les deux intéressés, il trouva refuge auprès de Lily. A l'abri dans une alcôve, elle accueillit ses confidences avec amusement, pour commencer. Son sourire disparut à mesure des arguments avancés et de la souffrance que l'on devinait derrière le sourire neutre du jeune homme.

-Remus... Je suis sûre que tu te fais des idées. Potter est un grand malade, seulement il ne te trahirait pas ainsi. J'en suis certaine.

Il hocha la tête d'un air si peu convaincu, tellement misérable, au fond, qu'elle sentit une vague de sympathie l'envahir. Doucement, tendrement, elle l'attira à elle, le serra contre son coeur; il se laissa faire. Elle sentit son inspiration tremblante contre sa poitrine. Leurs visages s'effleuraient; la peau de sa joue contre la sienne lui parut humide, mais elle n'osa tourner la tête pour confirmer ses soupçons, craignant de briser l'instant.

Comme si ces idiots allaient les laisser en paix un moment, de toute façon. Qu'est-ce qu'elle pouvait être naïve, parfois.

-MOONY!! Réfléchis bien à ce que tu vas laisser derrière, avant de prendre ta décision!!

Sortis de nulle part, comme à leur habitude, Black et Potter venaient de débouler dans l'alcôve avec fracas. Black, regard électrisant, air déchaîné, traînant un Potter un peu moins glorieux, affichant la mine surprise et moyennement à l'aise de celui qui ne maîtrise pas vraiment ce qui va suivre.

Et quelle suite!

James Potter, pour la seconde et dernière fois de sa vie, goutta les joies d'un roulage de pelle estampillé Black, incluant évidemment le tourniquet français et le rodéo gallois.

Deux minutes plus tard, les secours elfiques d'urgence évacuaient en direction de l'infirmerie, la coqueluche de Gryffondor en pleine catatonie.

***

La nouvelle de la fin des hostilités par K.O. d'un des participants se répandit comme une traînée de poudre. Aussitôt, on revit les occupants des lieux passer des têtes prudentes par les portes, les fenêtres, vérifier que la voie était dégagée.

Les couloirs se remplirent d'élèves et de professeurs; aux dires de certains anciens, on entendit ici et là des chants d'allégresse et des hourras de réjouissance.

Pourtant, dans une salle du château, on n'en était qu'aux pourparlers de paix. Sirius Black, sauvé in extremis des heures de retenue ad vitam eternam, répondait à l'interrogatoire inquiet de l'ancien préfet Remus J. Lupin.

-Tu sais... Je comprends que... enfin... Toi et James... Vous avez toujours partagé quelque chose de spécial et... ....je... je veux juste que l'on ne se mente pas... ......Vous sortez ensemble, n'est-ce pas?

-QUOI??

Pour le coup, Sirius s'était attendu à tout sauf à ça. Et quand il disait "tout", il incluait les tortures de punition dont le récurage des douves en tenue d'Adam, en compagnie du poulpe géant.

-Remus, on a déjà eu cette conversation! Ce n'était qu'un.... qu'une passade! Pas plus! Il est comme mon frère!

Pendant un long moment, ils ne firent qu'échanger un long regard, vérifier dans les yeux de l'autre la sincérité des propos et de l'inquiétude.
Quand Remus baissa le regard, ses entrailles lui faisaient un peu moins mal, son coeur était revenu à sa place dans sa poitrine.

Restait tout de même le problème de la jalousie affichée de James.

-... Il faudrait peut-être que tu discutes avec lui. Ces derniers jours, dès qu'il m'a croisé, il a plutôt agi en... en petit ami jaloux alors... peut-être que ses sentiments vis-à-vis de toi ont évolué?

Sirius eut un sourire en coin.

-Ca m'étonnerait. Quoi qu'avec la démonstration que je viens de lui faire, il va peut-être changer d'avis et découvrir qu'il y a d'autres personnes dans le monde que sa Lily. Au fait... Tant qu'on y est... Tu foutais quoi avec Lily?

Le loup-garou cligna des yeux une fois. Puis deux. La révélation le cloua sur place.

-....Attends une minute. Tout ça, c'était pour ça??!

Il n'attendit même pas la confirmation orale.

-Ooooh, Merlin. James passe encore, mais que toi aussi, tu aies cru que...! Qu'est-ce qui vous passe dans la tête, par moments??

La seule chose qui sauva Sirius Black ce jour-ci furent ses talents de diversion buccale. Ainsi que des coussins disposés à un endroit stratégique.

Finalement, il ne fallut qu'une petite heure pour que l'équilibre du monde soit rétabli.

La guerre était finie. Il était temps de reconstruire les pans de murs disparus et faire repousser les cheveux, mais surtout, de continuer à profiter des personnes que l'on aimait le plus.

Une nouvelle aube se levait sur Poudlard.
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