J'peux pas m'en empêcher.

Mar 30, 2007 07:01

J'me la passe en boucle.
Elle me rappelle des bouts de choses, de souvenirs, je sais pas.
J'y vois l'avenir en même temps...

J'me dis que finalement, les choses finissent toujours par glisser sur moi comme l'eau sur les plumes d'un canard. Ces choses passent, et j'ai comme l'impression qu'elle ne changent rien en moi. Comme si j'avais trop vécu. Blasée? Peut-être, qui sais après tout, c'est ce que les gens me disent... Mais alors, d'où vient cette lassitude? Elle est toujours là, surnoise et ressort quand il ne faut pas. Je ne comprends pas. Je comprends jamais grand chose finalement. J'suis nulle.

Les portes ouvertes de mon lycée, je les attendais avec impatience. Revoir ces visages, ses sourires et ses regards que j'ai tans connu, chéri pendant 3 ans. Toutes ces choses qui m'ont accompagnées, dans mes espoirs, mes rêves, mes déceptions. Ces choses qui m'ont faite aujourd'hui. Que j'entrevois de nouveau, parfois, quand ça va pas trop. Toutes ces choses sont tellement loin aujourd"hui. Elles viennent, restent et se collent à vous, jusqu'à faire partie de votre âme. Et puis s'en vont, vous arrachent au passage cette partie de vous, à laquelle vous teniez tant, en vous laissant avec pour seule compagnie que votre chagrin et ce vide obscur, qui fait peur, vous laisse paralysé. On se sent seul contre tous. Vulnérable. La coquille est brisée. Les larmes s'échapent, furtivement.
Et puis on repart, de nouveau. On essaye, du moins. On reprend tout depuis le début. Un nouveau départ. On ne fait pas de bilan, ça fait mal. On garde tout ça dans un coin, et c'est repartit pour un tour.
A chaque fois que je les revois, c'est comme toutes ces années condensées en ce seul instant rare qui resurgissent. Pour quelques heures. Ces quelques heures que l'on ne voudrait jamais voir se terminer. Comme s'il l'on revivait cet arrachement, ce départ, cette séparation.
Finalement, j'ai été heureuse de les revoir. Mais il y a ce sentiment, cette impression qui nous fait sentir que tout est encore comme avant, mais en même temps tellement différent. Tout s'est disloqué, éparpillé en poussière, répandu un peu partout dans le monde de chacun. Et puis d'autres choses viennent se répandre par dessus. Ca s'enfouis sous le nouveau, le brillant, le neuf.
Et puisqu'il faut aller de l'avant, ces nouvelles choses encore emballées, on les accepte, et on les déballe avec impatience. On décrouvre, tous les jours un peu plus. Finalement, on continue toujours. Le baguage devient lourd à la fin. Mais c'est pas grave, on aime ça. Et puis, on en a besoin aussi.

Mais au final, c'est peut-être pour cela, cette lassitude. Apprendre à connaître, apprendre à aimer, puis apprendre à vivre sans au moment ou l'on s'y attache le plus. Toujours le même refrain. Alors pour ne plus trop souffrir, je fais comme si ça ne m'atteignait plus... j'essaye, d'être distante par rapport aux choses, je me renferme sur moi même, et malgré cela, je sens encore que je m'attache, comme un rituel immuable. Les autres l'ont bien remarqué. Je n'ai pas envie d'être comme ça. Je ne veux pas être blasée. Je veux sentir cette motivation qui vous prend aux tripes chaques matin, et qui vous fait penser que demain sera encore mieux.

Le concert de MUCC, et la soirée ayant suivie me montrent que j'ai encore trop de choses à vivre, trop de paquets à déballer encore, pour rester en arrière. J'avais peur que ce retour à Reims ne me replonge dans ma mélancolie, mais il n'en est rien, peut-être est-ce parce que je me suis faite à l'idée que la vie, c'est le perpetuel changement et renouvellement des relations? Je suis heureuse de l'avoir accepté.  Je dois juste faire attention de ne pas regarder les choses passer sous mon nez sans en profiter.  Même si c'est dur, finalement, il faut bien que ça change, un jour ou l'autre.

Y a vraiment des leçons de vie qu'ils faut apprendre à accepter pour grandir un peu plus.
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