Fanfic sans titre

Feb 01, 2013 13:49

Prologue:
Quatre ans, quatre ans qu’elle était morte, quatre ans qu’IL me battait. Quatre ans donc que je faisais semblant d’aller bien. Seulement quatre putains d’années, et j’avais l’impression que cela faisait une éternité. Je jetais un dernier regard vers le vide, essuyais les traitresses qui coulaient le long de mes joues puis repartis en courant. Je n’étais qu’un putain de lâche, je n’aurais jamais le courage de sauter et j’accélérais en me disant que j’avais plutôt intérêt à être rentré avant que mon père ne s’aperçoive de mon départ sinon, j’en étais bon pour dormir sur le ventre pour les prochains jours.
Arrivé à la maison, j’escaladais le chêne, c'est lui qui me permettait d'accéder à ma fenêtre et ainsi de m'échapper. J’entrais dans ma chambre et retirais mon bas de survêt’ et mon t-shirt pour les remplacer par mon pyjama, c’est-à-dire mon boxer et un vieux t-shirt. Il était déjà vingt-deux heures, demain lundi, j’allais devoir retourner en cours. Je lâchais un soupir.
Après avoir fait ma seconde et ma première à Bazeilles nous avons déménagé et je retrouvais maintenant au lycée Chanzy de Charleville-Mézières qui abritait, selon moi, la plus grande concentration de cons au monde. Aucun élève ne me parlait vraiment, mon insociabilité et mon cynisme les ayant dissuadés de s’intéresser à moi. Cela m’arrangeait bien, au moins personne ne me posait de questions auxquelles je ne pouvais pas répondre. Les profs n’en avaient, quant à eux, rien à foutre de moi, en même temps je le leur rendais bien, n’en ayant rien à foutre de leur cours.
Je fis rapidement mon sac et m’allongeai dans mon lit, espérant m’endormir rapidement. Bien-sûr, Morphée en avait décidé autrement. Deux heures plus tard, des pas lourds se firent entendre dans les escaliers et la porte de ma chambre s’ouvrit en grinçant légèrement. Je fermai les yeux et commençai à lutter pour contrôler mes tremblements. Trop rapidement le lit s’affaissa sous son poids et il posa l’une de ses mains sur mon visage, me faisant définitivement perdre le combat contre mon corps.
-Voyons, n’aie pas peur, me chuchota mon père en glissant sa main le long de cou. Je ne vais pas te faire de mal … Enfin seulement si tu te laisses faire, conclut-il dans un sourire qui me donna la nausée.
-Lâche-moi ! hurlai-je, réagissant enfin alors qu’il tentai de me déshabiller.
J’essayais vraiment de me libérer de son emprise, ne sachant que trop bien ce qu’il avait en tête à ce moment-là. Il me bloqua assez aisément en se positionnant au-dessus de moi. La panique me gagna plus encore quand il s’attaqua à mon boxer. Je me débattais de plus en plus violemment, hurlant de plus en plus fort mais lui n’en a rien à faire et ma force ne suffit pas. Rapidement et sans trop savoir comment je me retrouvais nu, jetant un rapide coup d’œil à mon corps, il s’empressa d’ôter sa ceinture. Les larmes que je retenais depuis qu’il était entré commencèrent à couler et je redoublai d’effort pour le repousser.
- Laisse-moi ! Ne me touche pas ! Arrête s'il te plait. Je t'en prie ne fais pas ça…
Il posa l’une de ses mains sur mon cou, m’empêchant de parler, mais ne me bloquant pas totalement la respiration. Son autre main vint rejoindre ma hanche, me clouant au matelas. Je voulais qu’il arrête, je priai pour que ça ne soit qu’un cauchemar, mais la douleur me ramena bien vite à la réalité. Presque insoutenable, non ça ne pouvait pas être un cauchemar. J’avais l’impression d’être déchiré, il prenait plaisir à me faire mal, entrant et sortant avec toujours plus de violence, de brutalité. Quant à moi, j’avais de plus en plus de mal à respirer, ma respiration était hachée par les sanglots que je tentai de refouler, et par sa main qui enserrait toujours ma gorge. Je ne voulais qu’une chose : qu’il part, mais bien sûr, il n’en fit rien.
Au bout de ce qui me parut être une éternité, il se libéra en moi et se retira brutalement. Sans un regard pour son fils il se leva, s’habilla rapidement et quitta ma chambre. Sans attendre une seconde, et tentant de ne pas faire attention au sang qui me coulait le long des cuisses, je me précipitai vers ma salle de bain. Une fois mes nausées calmées, je me relevai et fonçai sous la douche. C’est mon réveil, sonnant à six heures qui me décida à couper le jet d’eau froide. Je me sentais aussi sale qu’avant mais j’allais devoir donner le change. Faire comme si rien ne s’était passé, faire comme si j’allais bien, faire comme si je ne maudissais pas le jour de ma naissance. Heureusement pour moi, la vie dans sa grande bonté, m’avait doté d’un talent naturel de comédien.
Machinalement j’attrapai un jean, un t-shirt et une veste dans l’armoire. Soufflant un grand coup, je passai mon sac sur mes épaule, je ne me sentais pas du tout d’aller en cours mais je ne pouvais pas me permettre de louper encore une journée.
Avant de passer la porte d’entrée je saisis un foulard blanc sur le porte-manteau et le noue autour de mon cou afin qu’il dissimule la marque déjà violacée qui y était.

arny

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