Titre: Nerfs à vif
Titre original : Losing it
Auteur original : Dreamsofspike
Traducteur : Sganzy
Bêta : Vicodinaddict
Disclaimers : Pas à moi, pas de sous
Spoiler : Post Wilson’s Heart (4x16)
Résumé: La perte de la femme qu’il aime a changé Wilson, House en fait les frais.
Genre: Drame, Violence, Friendship (Huddy et Hameron), Angst...
Avertissement: NC-15 je dirais car cette fic est assez traumatisante au niveau psychologique et contient des scènes de violences passives
N/A: Prochainement, fic intitulée "le slip de Woody Allen", ce titre est tellement ridicule qu'il fallait que je le dises =)
House se redressa soudainement dans le lit, clignant des yeux pour adapter sa vision à la semi-pénombre de sa chambre. Sans vraiment savoir pourquoi, il regarda à côté de lui, tendant la main à la recherche de…quelqu’un. Quelqu’un était censé être là.
Il ne se souvenait pas qui.
Il fronça les sourcils alors qu’il se levait et avança doucement hors de la chambre et le long du couloir jusqu’au salon. Il cherchait quelqu’un, mais il ne savait pas qui. Il alla à la cuisine, vaguement conscient qu’il aurait dû boiter, ressentir de la douleur…mais ce n’était pas le cas.
Il s’assit à table, hochant la tête pour saluer Wilson qui était assis en face de lui.
- Je t’attendais.
Wilson sourit et haussa les épaules.
- Je suis là.
House fut submergé par la peine et se sentit perdu alors qu’il répondait.
- J’attends toujours.
- Tu attends quelqu’un qui n’existe plus, House.
Le ton soucieux de Wilson lui fit mal, c’était celui que l’oncologue avait quand il lui faisait la moral, il était si familier que les yeux de House furent envahis par les larmes.
- Les choses ne seront jamais plus telles qu’elles l’étaient.
- Peut-être qu’elles peuvent être mieux.
- Depuis quand tu es optimiste ?, s’amusa Wilson. Ca ne te ressemble pas.
- Eh bien…tabasser ton infirme de meilleur ami et essayer de le tuer ne te ressemble pas non plus, répondit House en haussant les épaules.
- J’ai peut-être essayé, précisa Wilson plus sérieusement. Mais c’est toi qui l’a fait finalement.
House fronça les sourcils, secouant la tête.
- Non, insista-t-il doucement. Tu n’es pas mort.
- Vraiment ?
Les sourcils de Wilson se dressèrent en une question silencieuse, presque un défi.
- Ca reste à voir. Je ne suis pas encore tiré d’affaire.
House ne trouva rien à répondre à cela. Un vent glacé traversa sa gorge et alla geler son estomac. Il vacilla instinctivement quand Wilson se pencha par dessus la table. Une lueur triste brillait dans ses yeux sombres alors qu’il croisait ceux réticents de House avec un sourire froid, hargneux.
- Tu l’as tuée. Tu m’as probablement tué aussi. Il ne te reste qu’une chose à faire pour remettre les choses en ordre.
Wilson détourna les yeux et House suivit son regard, abasourdi.
Le pistolet trônait entre eux sur la table.
Ses mains prirent l’arme sans son consentement.
- Fais le, chuchota Wilson. Il faut que ça s’arrête. Tu ne peux plus rien y faire à présent House. Rien à part y mettre fin. Tu y es presque. Finis en. Finis nous.
Bizarrement, House se sentait apaisé alors qu’il levait l’arme des deux mains et la pointait vers son visage. Le fer était lisse et froid dans sa bouche alors qu’il fermait les yeux et plaçait son doigt sur la détente.
La détonation brisa le silence, mais disparut bien vite et le silence reprit sa place. House ouvrit les yeux, vaguement conscient qu’il ne devrait plus avoir d’yeux, pas après ce qu’il venait de faire. Puis, il se figea, observant l’horreur qui lui faisait face.
Wilson était avachi sur sa chaise, le haut de sa tête n’était plus qu’un amas ensanglanté de chair déchirée et d’os brisés. Un de ses yeux était intact et fixait le plafond, vitreux et sans vie.
- Non…
La voix de House était rauque, un grognement étouffé qui résonna à ses oreilles alors qu’il se levait et qu’une agonie familière faisait plier sa jambe. Il s’écrasa au sol, à genoux à côté de ce qu’il restait de son ami. Ses mains tremblantes agrippèrent les jambes de Wilson, le secouant dans un désir absurde de le ramener à la vie.
Wilson était parti.
Il avait tenté de se détruire parce qu’il croyait que c’était ce que Wilson voulait…mais il avait emporté Wilson dans sa chute.
Wilson était mort.
Et House était celui qui l’avait tué.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
- ….Désolé….Pitié….Je ne voulais pas….Pitié, non…
Cuddy grimaça, se retournant dans le lit et posant un bras sur son oreille pour ne plus entendre la voix étouffée et distante qui tentait d’interrompre son sommeil. Une part d’elle fut alarmée, lui dit de se lever, d’écouter cette voix familière qui marmonnait des mots à peine cohérents juste à côté d’elle. Quelque chose la bouscula, chassant son bras et rendant les paroles terrifiées audibles et compréhensibles.
- Wilson…Non….Je ne voulais pas ! Je suis désolé !
La voix se brisa sur le dernier mot et Cuddy ouvrit les yeux, sortie de son sommeil par le désespoir et la panique qu’elle reconnut. Elle réalisa tout à coup ce qu’il se passait, se redressant dans le lit quand tout lui revint.
House…
House était allongé dos à elle. Il remuait fiévreusement, bien qu’il s’était tellement embourbé dans les draps qu’il pouvait à peine bouger, emprisonné…ce qui ne servait qu’à aggraver sa panique.
Cuddy se redressa sur ses coudes, se penchant vers House pour secouer gentiment son épaule.
- House…House réveille-toi. Tu es en train de rêver. Réveille-toi, House !
Finalement, il roula vers elle, les yeux écarquillés et hagards. Il observa la pièce, essayant visiblement de comprendre où il était et pourquoi Cuddy était allongée à côté de lui. Peu à peu, il se souvint et se coucha sur le dos, roulant des yeux. Il les referma avec une grimace gênée alors qu’il laissait tomber sa tête sur l’oreiller. Il recouvra ses paupières d’une main, visiblement mal à l’aise à l’idée qu’elle ait été témoin de cela.
- Désolé, marmonna-t-il. Je ne voulais pas que mes lamentations te réveillent.
Cuddy sourit avec un vague geste de la main.
- C’est bon. J’ai l’habitude de tes lamentations.
Il répondit à son sourire, mais n’écarta pas la main de ses yeux, toujours incapable de faire face à la pitié qu’il imaginait sur son visage. Cuddy posa une main sur son bras, caressant sa peau moite du pouce.
- Eh, chuchota-t-elle en le poussant légèrement. Regarde-moi.
- Je t’ai déjà vue, répliqua nonchalamment House. J’ai ton image dans ma tête…Bien que tu y aies de plus gros seins et de plus petites fesses. Je crois que je vais rester dans ma tête un moment, en fait.
Elle sourit, habituée à ses taquineries. Elles la rassuraient, prouvaient que l’ancien House était toujours là, quelque part, et qu’il referait un jour surface. Elle caressa gentiment son bras, répondant sur un ton léger.
- Tu en es sûr ? Ca n’avait pas l’air d’être un endroit sympa il y a quelques minutes.
House grimaça, puis soupira.
- Qu’est ce que j’ai dit ?
- Assez pour me faire comprendre que tu crois toujours que c’est ta faute.
Cuddy fit une pause pour donner de l’impact à ses mots. Elle prit son poignet et l’amena gentiment à écarter sa main de ses yeux. Elle fut rassurée quand House la laissa faire, consciente que s’il avait insisté pour éviter de lui faire face, elle n’aurait pas pu le forcer. Elle attendit qu’il tourne ses yeux las vers elle avant d’affirmer ;
- Ca ne l’est pas. Tu n’as rien fait de mal, House.
- Je sais, grogna-t-il, détournant les yeux avec entêtement.
Il hésita un moment avant d’admettre d’un ton maussade :
- Apparemment, mon subconscient n’a pas reçu le mémo.
Cuddy l’observa quelques instants avant de s’aventurer à demander :
- A quoi as tu rêvé ?
House inspira profondément, puis souffla doucement.
- Je rêvais que…je le tuais…Je lui tirais dessus, avoua-t-il prudemment avant de faire une pause et de se corriger. En fait…Je me tirais dessus. Mais c’était Wilson qui mourrait.
Cuddy sourit, riant ironiquement.
- Tu sais, tu comblerais certainement un de nos psychiatres avec cette histoire…
- Non.
- Je n’essaies pas de te convaincre de faire une thérapie, le rassura-t-elle avec un haussement d’épaules. J’ai dit ça comme ça.
Son sourire s’évanouit et son ton se fit plus sérieux alors qu’elle continuait.
- Tu ne l’as pas tué, House. D’une…il n’est pas mort. Et de deux…si son état devait s’aggraver…ça ne serait pas ta faute. Tu t’es juste défendu, House….
- Je sais, s’impatienta-t-il. Il a essayé de me tuer. Je lui ai tiré dessus. Je sais tout ça.
Il fit une pause, avant d’ajouter plus sombrement.
- Je parle d’avant ça. Je….Je n’aurais pas du le laisser aller si loin. J’aurais du l’arrêter la première fois qu’il a…
House soupira, secouant la tête.
- J’aurais du l’arrêter.
- C’est ton ami, House. Tu pensais faire ce qui était le mieux pour lui.
- Ouais.
House fixait le plafond, troublé.
- Ca a bien marché, dit-il pensivement.
Le cœur de Cuddy se serra quand elle reconnut la colère et le dégout dans sa voix, quand elle comprit que c’était destiné à lui-même et non à celui qui l’aurait mérité : Wilson. Elle n’avait pas l’habitude de voir House si coupable, et elle réalisa que, si elle avait toujours désiré voir cette facette de lui, elle ne l’appréciait guère.
- House…, commença-t-elle.
- Alors…, l’interrompit-il sur un ton qui laissait entendre que la discussion était close et qu’il voulait changer de sujet. Qu’est ce qu’on a fait hier soir ?
Cuddy soupira, souriant avec réticence alors qu’il se redressait sur un coude pour lui faire face.
- Techniquement…on a flirté comme deux ados. C’est à peu près tout.
Elle fit un signe vers le bas.
- Tu remarqueras l’absence d’une tenue tout à fait décente.
- Mince.
House fronça les sourcils, faisant la moue d’une façon que Cuddy trouva ridiculement attirante. Elle dressa un sourcil dans sa direction, entre suspicion et inquiétude.
- Pourquoi est ce que tu ne t’en souviens pas ?, questionna-t-elle. Tu vas bien ?
Ses yeux brillèrent de malice alors qu’il répondait avec une innocence feinte.
- Tu sais, parfois je fais ces rêves très réalistes…du genre, vraiment réaliste. Tellement que quand je me réveille, je ne sais plus si ça s’est réellement passé ou si j’ai juste rêvé.
Cuddy se sentit rougir avec plaisir alors qu’elle réalisait l’implication de ses mots. Elle leva une main entre eux, secouant la tête et roulant des yeux.
- En fait…je ne veux pas savoir.
- Oh, mais je veux que tu le saches, insista House en glissant plus près d’elle, une de ses mains se fourrant dans ses boucles et l’approchant de lui. La méthode cathartique, raconter ses rêves pour mieux les assimiler, et tout ça…, grommela-t-il le souffle court, les yeux fixés sur ses lèvres. Si j’ai envie de faire plus que flirter avec toi, alors peut-être que je devrais verbaliser…
- House, l’interrompit-elle, soudain à bout de souffle.
Il releva les yeux vers elle.
- Oui ?, chuchota-t-il.
- Cesse de verbaliser.
Elle captura sa bouche, le poussant en arrière pour qu’il s’allonge sur le dos. Il répondit instantanément à son baiser, ses mains jouant avec ses cheveux et l’approchant de lui. Cuddy glissa au dessus de lui, faisant attention à ne pas écraser sa jambe.
Les doigts de House glissèrent dans son dos, se posèrent sur sa taille et Cuddy répondit au geste, sans quitter ses lèvres, ses mains tirant, presque inconsciemment, le haut de son jeans. House écarta sa bouche, haletant, alors que ses mains tremblantes se posaient sur les siennes, les immobilisant.
- Attends, chuchota-t-il, les yeux assombris par le désir…et l’incertitude. Qu…Qu’est ce que tu veux…qu’il se passe ?
Frustrée, Cuddy secoua la tête en signe de confusion.
- Je croyais…que mes intentions étaient claires.
- A part ça.
House respirait difficilement, son regard troublé scannant son visage à la recherche d’une réponse.
- Après ça. Qu’est ce que tu voudras après ?
- House…
Cuddy hésita avant de répondre sincèrement.
- Tout ce que je veux, c’est toi.
Il lui sourit tristement, contrit.
- Je…Je ne suis pas sûr de pouvoir te donner ça, Cuddy. Pas encore. Pas autrement que comme ça.
Ses yeux était plein de regrets alors qu’il admettait doucement.
- J’en ai envie…J’ai envie de toi, Cuddy. Mais…je ne veux pas que tu te contentes de moins que ce que tu mérites…quand…quand je ne suis même pas sûr d’être capable de…d’être ce que tu attends de moi, pour toi.
Cuddy pesa ses mots prudemment, cherchant la bonne façon de dire les choses.
- House…Je sais que tu es plus vulnérable en ce moment. Je sais que tu ne peux pas avoir confiance en moi, que tu ne peux faire confiance à personne, pour l’instant. Peut-être même jamais.
Elle marqua une pause avant d’ajouter avec un sourire tendre.
- Et ça me va.
Il parut surpris de ses mots, penchant la tête sur le côté avec un froncement de sourcils perplexe.
- Tu es sûre…que je ne rêve pas encore ?
Cuddy ria doucement, passant une main derrière sa tête pour l’embrasser. Elle s’éloigna un peu, croisant son regard un long moment avant de répondre.
- Tu es réveillé, lui assura-t-elle. House…tout ce que je sais c’est que…je tiens à toi. Je te veux dans ma vie. Je veux…essayer, si tu le veux. Et je veux que tu saches que tu peux me faire confiance.
Elle inspira profondément avant d’ajouter avec un sourire compréhensif.
- Mais je suis prête à attendre que tu sois prêt pour ça. Alors en attendant…on peut profiter de ce qu’on a déjà.
- Ok, maintenant je suis certain que je rêve toujours.
House lui sourit avec espièglerie alors qu’il levait la tête pour un autre baiser.
- Et je n’ai vraiment pas envie de me réveiller.
TBC…